: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: 2015

lundi 21 décembre 2015

Trahison des élites et instruction au rabais


Les récents propos de certains ministres - dont je préfère dès maintenant oublier les noms - à propos de ce qu'un honnête citoyen est supposé apprendre dans un établissement scolaire est l'occasion de relire (ou de lire) "La révolte des élites et la trahison de la démocratie" (Flammarion, Champs Essais, 2010, première édition 1995) de Christopher Lasch pour bien se persuader que cette attitude hautement méprisante envers les masses (minorités ethniques  incluses) n'est pas neuve et que contrairement à ce qu'aime faire croire le sympathisant de gauche - qu'importe sa chapelle - est loin d'être le seul fait d'une droite dont l'intérêt pour les idées, selon Alain de Benoist, tiendrait sur un confetti.
Quel est ce discours qui fait écho à la critique radicale de Lasch concernant ces "élites" ? C'est celui du mépris bourdieusien hérité des postures de la gauche universitaire étasunienne. "Mépris de classe", "enfermement dans la culture classique" voilà le traitement qui serait infligé à l'élève issu d'un milieu socialement défavorisé et/ou appartenant à une minorité ethnique et/ou religieuse dans le monde "euroccidental". La "grande culture" n'aurait donc servi, jusqu'à aujourd'hui, qu'à exclure les opprimés. Il a fallu créer une culture de substitution, accessible à tous.
Or donc, Lasch s'appuyant sur le contenu d'un manifeste intitulé "Speaking for the Humanities" expose le racisme sous-jacent contenu dans les positions de la gauche universitaire étasunienne  concernant cette exposition à l'altérité, autrement dit à la "connaissance des choses sur des intérêts, des situations, des traditions marginales et réprimées" à laquelle les enfants des milieux privilégiés sont contraints, les minorités ethniques étant, quant à elles, exemptes de "cette exposition à 'l'altérité' dans "l'œuvre d' hommes blancs occidentaux" (p. 190).
Lisons encore Lasch citant Kimball qui semble parfaitement résumer l'état actuel des choses : "La 'rhétorique de l'universitaire' s'avère (...) 'profondément exclusionnaire - on pourrait même dire raciste et sexiste' dans les postulats qui la sous-tendent. Il apparaît que les gens ordinaires - spécifiquement s'ils appartiennent au mauvais groupe ethnique ou à la mauvaise race - ne savent pas lire les classiques avec la moindre compréhension, si tant est qu'ils savent lire quoi que ce soit. Il faut donc reconcevoir les programmes en mettant l'accent sur le cinéma, la photographie et des livres qui ne présentent pas des exigences particulières pour le lecteur - le tout au nom de la démocratisation de la culture" (p. 189). 
Pour être sage de sa propre sagesse, il faut être savant d'autrui...

samedi 19 décembre 2015

Sur les dimensions de la Liturgie : dimension eschatologique, temps et centralité cosmiques (partie IV)

La Divine Liturgie est au centre la Création. Le lieu où elle est célébrée devient le centre de la Création. L'Univers tout entier rayonne autour de ce centre liturgique. Chaque lieu de culte où elle est célébrée devient donc le centre de l'univers, mais s'il y a une multiplicité de centres, il n'existe bien sûr qu'une Création. Qui plus est par Création il faut non seulement entendre le monde sensible mais aussi le monde invisible, l'Autre Monde. La Liturgie (orthodoxe) est donc bien une liturgie cosmique qui convoque l'entiéreté des mondes. Lors de la célébration liturgique, toute l'économie de la Création est actualisée, des commencements à la fin des temps. Le centre de  la Divine Liturgie projette l'éternité dans le temps. C'est un temps en dehors du temps. Formule paradoxale qui dit que toutes les catégories du temps et d'espace sont abolies. 
La Liturgie est Théophanie. La présence du Christ n'est pas imaginaire ou symbolique, elle est réelle durant la célébration ou plutôt réactualisation rituelle. Cette seconde expression devrait être préférée  à la première, car il s'agit moins de se souvenir ou de commémorer que de régresser aux origines, i.e. lors de la vie du Christ.
La Liturgie réactualise ainsi  le mystère de l'Incarnation par l'Anaphore quand le célébrant en présence des co-célébrants prononce les paroles dites lors de la Cène. A partir de ce moment, Le célébrant et les co-célébrants (les fidèles), donc ceux qui "réactualisent", deviennent contemporains du Christ. Ce dernier est avec eux, ici et maintenant. 
Toute l'économie du salut est présente dans la Liturgie, de la première à la seconde Venue. La Liturgie affirme autant le temps des commencements, ab origine que la présence des fins dernières. Elle a donc bien une dimension eschatologique dans ses différentes déclinaisons : à l'échelle individuelle (mort de la personne), de la société (du monde) et dans celle concernant la "dernière génération".

La liturgie eucharistique est le centre de l'énergie divine qui se diffuse à travers tout l'univers. Elle n'est pas une idée, un concept théorique, elle est expérience. Expérience de la Gloire de Dieu...

Les temps de la vie de l'Eglise sont organisés de manière à ce qu'ils soient ouverts sur l'éternité. Différents temps cohabitent les uns avec les autres qui sont autant de cycles. Ils sont tous liés. 
1) le premier correspond au cycle des jours, c'est celui de la vie du Christ,
2) le deuxième est le cycle des semaines qui correspond au temps de la Création, soit 8 jours ; le 8e jour étant une ouverture sur l'éternité, 
3) le troisième est le cycle des mois centré sur les différentes fêtes et sur la vie des saints, sur des dates fixes,
4) le quatrième correspond au temps des fêtes mobiles comme Pâques et qui sont véritablement ouverture sur l'éternité. Par l'exemple de sa vie, le Christ, ayant vaincu la mort, nous fait passer du temps à l'éternité.

source non identifiée

Si chaque jour du temps liturgique cyclique oblige à la répétition, à la mêmeté rituelle, à l'actualisation des mêmes événements, des changements subtils se produisent en l'homme religieux. La tension d'epectase, celle qui ouvre le coeur à Dieu et remplit progressivement de Grâce transforme ce temps cyclique, spiralique en éternité sphérique correspondant à un état de plénitude absolue, "finale". C'est ce vers quoi doit tendre l'homme religieux, en l'occurrence le chrétien sincère. C'est un chemin de grande humilité, très risqué et décourageant. Mais c'est aussi la seule voie de la sincérité spirituelle, forcément discrète et secrète. Il faut donc montrer la plus grande méfiance à l'égard des êtres qui étalent leur vie spirituelle, affichent leurs convictions religieuses à leur boutonnière. L'indécence n'est, évidemment, pas de se déclarer chrétien mais de se déclarer chrétien et illuminé. L'authentique chrétien éclairé, espèce rare, n'éprouve, de toute évidence, aucun besoin d'affirmer son état de béatitude à la face du monde...

VOIR aussi sur ce blogue :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/sur-les-dimensions-de-la-liturgie-et.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/precisions-sur-le-concept-de.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/11/sur-les-dimensions-de-la-liturgie-et.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/jacques-le-juste-frere-du-seigneur-23.html


jeudi 17 décembre 2015

"Din cer senim", Colinda (chant de Noël) et signification des fêtes de fin d'année

COLINDE orthodoxes chrétiens

Les origines de la tradition des colinde (sing. colinda, étym. calendes), chants qui, originairement, répondaient à une structure rituelle fixe, se perdent dans la protohistoire roumaine. Si les motifs chrétiens sont, depuis des siècles, privilégiés, les thèmes païens sont très présents dans ces chansons particulières réservées à ce temps fort de l'année qu'est la réactualisation de la Nativité du Christ. Temps fort de l'année liturgique dont les comportements qui s'y rapportent sont largement hérités du monde pré-chrétien, ce moment répondait à la nécessaire levée périodique des tabous en vigueur dans les sociétés traditionnelles lors des fins d'année : rituels orgiaques, boulerversement temporaire de la hiérarchie sociale (l'esclave devient le maître, ce dernier est moqué...), etc. Cette période de chaos est ou était homologable à la fin des temps, à une fin de cycle, à la destruction d'un monde auxquels succède nécessairement un nouveau monde, un cosmos régénéré. C'est ainsi qu'il faut interpréter tout passage d'une année à une autre. Par là s'affirme le caractère cyclique de l'existence humaine et de la Création, qui suivent des périodes de destruction et de renouvellement (palingénésie).  Si la période de Noël évoque nécessairement les Saturnales romaines, puis la fête du Sol Invictus-Mithra, il est à peu près certain que les pratiques licencieuses qui avaient cours lors du solstice d'hiver ont une origine bien plus lointaine. Il faut assurément remonter au néolithique européen pour approcher  les origines de ces fêtes de réjouissances solsticiales communes en Europe. 

Masque rituel selon la tradition populaire roumaine
VOIR aussi sur ce blogue :

- christianisme cosmique -

mardi 15 décembre 2015

La "Roumanie éternelle" face au fascisme technocratique bruxellois

Une image vaut mille mots...Parfois...C'est le cas ici...
Destruction des dernières sociétés et paysanneries traditionnelles, nouvel acte :http://www.francetvinfo.fr/politique/
Les protestations des bergers devraient être prises en compte...http://republica.ro/oierii-au-luat-cu-asalt-parlamentul-imaginile-zilei, mais ce n'est que partie remise. L'Europe communautaire atlantiste et ses défenseurs (des commissaires aux petits exécutants locaux, intellectuels européistes natiophobes y compris) n'ont que mépris pour ces dernières communautés agro-pastorales incarnées par ces bergers roumains et leur mode d'être au monde particulier...De Nicolae Ceausescu à Jean-Claude Juncker, le même projet totalitaire homogénéisant. Toute trace d'"archaïsme", tout particularisme culturel, ethnique ou religieux doivent être effacés. Ces sociétés traditionnelles, ou ce qu'il en reste, sont considérées comme des freins au développement, à la "nécessaire"  modernisation...Marxistes (qui peuvent n'avoir jamais lu une seule ligne de Marx) et libéraux-fascistes se serrent la main...

VOIR sur ce blogue : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2013/09/le-paysan-roumain-homme-religieux.html


lundi 14 décembre 2015

Bathory - One Rode To Asa Bay (1990)


Grèce et influences asiatico-égyptiennes

On sait, avec certitude, que la civilisation gréco-romaine n'a jamais été vierge de toute influence asiatique ou levantine, comme l'affirmait Sengler en son temps. On ne doit pas opposer l'héllénisme aux civilisations asiatico-égyptiennes. La Grèce mycénienne du IIe millénaire (proto-achéens ?) intégre bon  nombre d'éléments de la Crète minoenne, elle-même sous l'influence de l'Asie (Voir Arthur Evans, "inventeur" de la civilisation minoenne) qui seront préservés, assimilés par la civilisation grecque classique.
 Athéna ne présente-t-elle pas les mêmes caratéristiques que la déesse chthonienne (tellurique ou infernale) minoenne aux serpents, elle-même très similaire à la paire divine   Ouadjet (déesse serpent-cobra basse-égyptienne) Nekhbet (la tête de vautour de Haute-Egypte) ou la divinité mésopotamienne Astarte ? Leurs attributs sont les mêmes : l'oiseau, les serpents...


lundi 7 décembre 2015

Monde moderne, décérébration universelle, Russie et eurasisme


Derrière toutes ces simagrées anti-réactionnaires de citoyens du monde de la domination marchande, ces prêches progressistes "anti-fachos", l’invocation des droits de l’homme, couteau suisse des chefs du marketing du globalisme, il y a toujours cette puanteur du...colon ethnocidaire. Le mépris pour les Russes de la Tradition par ces agents de la décérébration universelle rappelle ce rejet de l’homme archaïque des sociétés premières des Amériques, d’Afrique ou d’Asie, par l’avant-garde de la putride société bourgeoise d’Europe occidentale, alors en pleine expansion : "apportons les pisseuses lumières de la civilisation spectaculaire-marchande à tous ces arriérés  !", tout d’abord avec cette caricature de christianisme alliée de circonstance de la bourgeoisie mercantile puis avec la crétinerie nihiliste développementaliste assassin des peuples anti-utilitaristes, de l’émerveillement cosmique perpétuel... 
Ce tropisme pro-russe des quelques "Européens" encore éveillés est systématiquement et volontairement confondu par ces faiseurs d’opinions domestiqués, avec les agitations convulsives de cette droite xénophobe et raciste parée d’un petit vernis patriotard de merde qui séduira de plus en plus tous les beaufs revanchards et les rentiers "sécessionnistes" ; une "droite" pourtant nullement molestée par l’odeur pestilentielle du cadavre putréfié du capitalisme natiophobe, éradicateur des dernières consciences populaires anti-marchandes...
Entre les défenseurs de "l’humanisme" de l’exploitation et de la consommation de la  "marchandise Benetton" de gauche et les chantres d’un capitalisme droitier "de souche" offrant à la vindicte des crânes épais le bouc émissaire musulman ou immigré, reste l’eurasisme...

samedi 5 décembre 2015

Attentat déjoué en Roumanie le jour de la fête nationale et considérations sur les nationalismes


Attentat déjoué en Roumanie, je jour de la fête nationale, le 1er décembre, à Târgu Secuiesc situé dans le "très hongrois" département de Covasna ("pays Sicule" (1)), en région historique deTransylvanie. Pour ceux qui ignorent à peu près tout de la géopolitique interne et de l'histoire de la Roumanie (Roumain moyen et natios orbanolâtres et pro-Jobbik français y compris) : la Transylvanie est roumaine ! Quand on sait qu'un bon nombre de Hongrois de Roumanie ne parlent pas un mot de roumain et que rien n'est fait pour que cela change, la seule solution qui s'impose, de fait, c'est un changement de régime et mise en place d'une politique de roumanisation des minorités magyares. Souvenir d'une discussion avec un universitaire (!) roumain "de souche" : pour lui, les Hongrois ne sont pas irrédentistes...parce que ses quelques collègues hongrois ne le sont pas...Bref...
Ce terroriste (voir la video) avec ses rêves de Grande Hongrie et tous les subversifs de la 5e colonne du Jobbik et du Fidesz en Roumanie devraient accepter la nationalité hongroise et renoncer à la roumaine ! La révision de Trianon est soutenue par natios germanolâtres donc anti-Français et à mots à peine couverts par les régionalistes européistes "minoritaristes" toutes tendances confondues. Natios crétins "austro-hongrois" et gauchistes "(dé-)constructeurs" se donnent la main. Même engeance !
"L'alliance de tous les nationalistes européens" est une des antiennes préférées des mononeurones politiquement analphabètes. Même si les est-Européens sont en moyenne aussi apathiques que leurs voisins de l'ouest, si ces irrédentistes hongrois venaient à durcir leurs actions (au-delà de leurs appels incantatoires à une union des turco-magyaro-mongols, pseudo-communauté linguistico-génétique d'Eurasie ; eh oui ils sont pro-turcs), Slovaquie, Roumanie, Serbie feraient le choix de rallier définitivement un camp atlantiste qui préserverait leur intégrité territoriale. C'en serait, définitivement, fini du projet "eurasiste".
Ce que j'ai écrit dans un article à paraître et lisible en pré-publication (Les nouvelles relations magyaro-roumaines - document de travail, référence : halshs-01179263, v1), dont la première rédaction date de 2013 et qui a été modifié "sur demande" pour les raisons sus-citées (cf. universitaire roumain) commence à prendre un caractère presque prophétique.

Article de 2013 : https://apologeticum.wordpress.com/2013/03/24/ungurii-militeaza-pentru-diktatul-de-la-bruxelles-prin-care-vor-obtinerea-ardealului-romanii-tradatori-ii-ajuta-cersind-cetatenia-maghiara/

(1) L'implantation des Sicules sur le territoire roumain (voïvodat de Transylvanie) n'est guère antérieure au XIIe ou XIIIe siècle, malgré ce qu'affirment les révisionnistes hongrois




jeudi 3 décembre 2015

Vampires psychiques

Qui n'a jamais estimé avoir perdu trop de temps avec ces baveux (mâles ou femelles), ces post-humains élevés par leur mère ou martyrisant leurs deux parents (ou seulement l'un des deux), de cette race dont on fait les meilleurs consommateurs et les plus toxiques parasites, parfois atteints du trouble du délire d'interprétation, qui s'écoutent parler ou se regardent écrire leur vie (et qui bien sûr ne s'intéressent pas à celle des autres), persuadés d'avoir quelque chose de fondamental, d'essentiel à dévoiler au monde ? Et encore, on pourrait faire un effort d'attention si jamais cela était fait avec style (Ah, le Grand Style romantique ou celui des anti-modernes, des réactionnaires aigris !). Mais non. On a avec cette engeance, systématiquement, le droit à un étalage de lieux communs d'essence névrotique sur d'épaisses tartines de narcissisme. 

Dans le domaine de la post-littérature, ça donne Christine Angot, Virginie Despentes ou Catherine Millet...De la baise petite-bourgeoise à laquelle on aime donner des dimensions cosmiques, des bruits de gros intestin irritable dont on voudrait faire des symphonies lyriques, alternativement "ça pète ou ça roucoule" ! Ces biographies de sous-préfets, ces confessions de notaires libertins, ces ragots de dame pipi éconduites ne devraient jamais franchir le périmètre des cabinets des psys.

 Malheureusement, ces vampires psychiquesqui profitent très facilement de l'empathie leurs interlocuteurs, immatures affectifs, éternels insatisfaits donc forcément agressifs, exhibitionnistes et indécents, incapables de se décentrer, de faire la différence entre eux et leur environnement à l'image du petit enfant s'imaginant omnipotent et qui une fois devenu grand n'aurait pas dépassé ses fantasmes archaïques, ont le désir (ah, ce foutu désir des soixantehuitards et de leurs rejetons idéologiques !) de se manifester. Alors, ça se répand, ça appelle en tapant du pied, ça se confie même quand personne n'a rien demandé...Leurs tromperies, leurs mesquineries, leurs mensonges, forcément foncièrement honteux ne peuvent, donc, avoir la virilité de ceux du Grand Bouc. On les prend la main dans le sac ? Ils répondent par une attitude de petite fille vexée à mort.

Une société composée de machines désirantes bercées par l'illusion de la possibilité de satisfaction de tous leurs désirs, de l'illimité, des identités mouvantes, de la table rase, tend naturellement vers le "fascisme". Ce n'est pas le vieux fascisme à pépé, c'est celui engendré par les thèses du deleuzianisme et d'autres débris libidineux à la Michel Foucault. Du point de vue socio-politique, si le vote FN progresse, ce n'est pas à cause d'une poussée de fièvre nationaliste et d'un amour soudain pour la France d'un nombre de plus en plus important d'électeurs (ce qui en soit n'est pas condamnable), c'est parce que des franges entières de la population ont été exclues du marché du désir qui est aussi celui du Grand mensonge du "tout est possible". Et, ces exclus du "grand festin" veulent désormais leur part du gâteau...

lundi 30 novembre 2015

Saraya - B.O. du film Shocker (1989)

Timeless love
Jolie ballade hard rock ou power ballad, très mélodique et très soignée, typique des années 1980, tirée la bande orignale du film fantastique Shocker sortie en 1989.

Un article de 1989 sur le groupe et la chanteuse S. Saraya

samedi 14 novembre 2015

Haendel - Dixit Dominus (1710) psaume 110


Gloria Patri et Filio et Spiritui Sancto, sicut erat in principio et nunc et semper et in saecula saeculorum. Amen
Dixit Dominus HWV 232

Dixit Dominus et le psaume 110




dimanche 1 novembre 2015

Sur les dimensions de la Liturgie et les temps liturgiques (PARTIE III)

L'activité liturgique de Jésus (sur la Croix)
On ne doit donc pas limiter la vie liturgique à la ritualisation. L'exemple premier, le plus signifiant peut-être,  de référence absolue dirons-nous, illustrant cet état de fait, est le comportement de Jésus-Christ sur la Croix. Lors de son martyr, Jésus prie pour l'humanité entière en prononçant ces mots avant les trois heures de ténèbres : "Père, pardonne-leur, car il ne savent ce qu'ils font " ou encore " Je te le dis en vérité, aujourd'hui tu seras avec moi dans le Paradis " (Evangile de Luc). Par cette première phrase, Jésus prie pour ses ennemis et demande donc le pardon pour ceux qui l'ont crucifié mais aussi pour la totalité du genre humain et par la seconde il rachète le bandit et promet le Salut, la résurrection, la vie éternelle à ceux qui se convertiront. Le Christ a une activité liturgique sur la Croix et nous dit donc que la vie liturgique ne se limite donc pas à l'espace sacré de l'église. Le Nouveau Testament, dans son ensemble, montre très bien cela. La vie liturgique existe hors des murs du temple.

Le baptisé comme co-célébrant
La vie liturgique cultuelle n'est, néanmoins, pas à séparer de la vie liturgique naturelle ou première dans sa dimension purement cosmique (voir Partie I). Ces deux dimensions n'ont pas à être séparées, n'ont aucun caractère inconciliable, elles cohabitent dans la vie du fidèle.
Lors du sacrement du baptême, l'être humain qu'il soit enfant ou adulte est un célébrant. Son rôle n'est donc pas passif. Par l'exorcisme, par l'eau et précisément l'immersion dans le cadre de l'orthodoxie au nom du Père, du Fils et du saint Esprit, par la sanctification des eaux, par la chrismation, par la communion, l'homme qui entre dans l'Eglise est co-célébrant.  Avec l'aide du prêtre qui préside à l'assemblée des fidèles, le baptisé se libère de sa condition d'esclave de Satan, il se convertit et participe réellement et  mystiquement à la vie du Christ, à sa mort et à sa résurrection. Considérer le baptême comme un simple rite de passage, c'est atténuer, voire mépriser ce sacrement. Il s'agit de bien autre chose pour les chrétiens orthodoxes en tout cas. Ce sacrement a, en effet, une dimension surnaturelle. A l'instar de Jésus-Christ, le nouvel entrant dans le corps du Christ (l'Eglise) plonge dans les eaux imite le combat du Seigneur contre le Dragon et sort victorieux des eaux. Il est débarrassé de ses vêtements de corruption et naît à la vie nouvelle.
Enfin, ce sacrement du baptême se rattache aux "croyances que le genre humain est né dans les eaux" (Eliade, M. (1949, rééd. 2004), Traité d'histoire des religions, p. 219). "(...) aussi bien au  niveau cosmologique qu'au niveau anthropologique, l'immersion dans les eaux n'équivaut pas à une extinction définitive, mais seulement à une réintégration passagère dans l’indistinct, à laquelle succède (...) un homme nouveau" (idem). Le baptisé devient un "nouvel Adam". Le modèle exemplaire de ce sacrement étant le baptême de Jésus-Christ par jean le Baptiste.Par la régression aux origines, le baptême réactualise le moment de la Création, celui où apparaît le premier homme, mais aussi le baptême archétypique, celui de l'homme-dieu. Le baptisé a donc un rôle actif durant ce moment liturgique en répétant symboliquement la naissance de l'homme né de  nouveau. 

Domaine public

à suivre...

VOIR AUSSI sur ce blogue :

samedi 31 octobre 2015

Sur les dimensions de la Liturgie : précisions sur le concept de christianisme cosmique (PARTIE II)

VOIR AUPARAVANT SUR CE BLOGUE : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/sur-les-dimensions-de-la-liturgie-et.html

Le christianisme orthodoxe est forcément un christianisme cosmique. C'est ce que semble vouloir simplement  écrire Eliade. Même s'il n'en donne jamais une définition disons définitive, le savant roumain a lu les Pères grecs, il se réfère à la Tradition chrétienne primordiale, donc orthodoxe donc catholique. Dans Aspects du mythe (1963), Eliade écrit que ce christianisme cosmique "est une création religieuse originale dans laquelle l'eschatologie et la sotériologie sont affectées de dimensions cosmiques" (p.212) et "dominée par la Nostalgie d'une nature sanctifiée par la présence de Jésus" (p. 213). Le seul point discutable dans les propos d'Eliade, c'est qu'il circonscrit l'adhésion à ce christianisme, géographiquement à l'Europe centrale et orientale et sociologiquement, si l'on peut dire, aux populations rurales. 
Or donc, contrairement à ce qu'a pu écrire un prétendu historien des religions, l'expression "christianisme cosmique" n'est pas une construction fantasmatique d'Eliade mais résume en quelque sorte l'enseignement des Pères de l'Eglise et ce qui peut ressortir d'une lecture attentive des textes bibliques. Nous avons déjà montré que toute liturgie chrétienne orthodoxe est cosmique parce que cette dernière existe par la Ktisis. La liturgie chrétienne est donc, avant toute ritualisation, une liturgie naturelle. Il n'est même pas nécéssaire, si l'on veut, de déterminer la part d'influence des paganismes sur la construction du christianisme (rites, sacrements, calendrier liturgique, etc.) pour tenter de montrer sa qualité de "religion naturelle". L'être humain étant avant tout, rappelons-le, un être théologique. 
Ainsi, ce concept de christianisme cosmique n'aurait donc rien de commun avec ce que  serait tenté d'y voir un certain historien des religions (le même non-précedemment cité) dont j'ai préféré oublier le nom, à savoir le christianisme aryen des R. Wagner, H.S. Chamberlain, J. Langbehn, le "christianisme positif" (germanique) d'Alfred Rosenberg ou une volonté de 'déjudaiser le christianisme" ou bien encore un désir de créer une "ontologie antisémite" ce qui au passage ne veut à peu près  rien dire, mais aurait tout simplement à voir et très précisément avec les fondements doctrinaux de l'Eglise Orthodoxe, les textes et la vie des Pères. Ce christianisme inclut donc les différentes modalités de la vie liturgique, dont la dimension cosmique. Il y a quelques années, le catholique Ratzinger a, d'ailleurs, rappelé très opportunément que la "cosmicité" était l'une des dimensions de la liturgie chrétienne. 


à suivre...
ça peut aussi vous intéresser : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/06/calendrier-christianisme-cosmique-j-m.html


mercredi 28 octobre 2015

Sur les dimensions de la Liturgie et les temps liturgiques...(PARTIE I)


La Liturgie dans ses dimensions cosmico-anthropologique et ecclésiologique
La vie liturgique ne se limite pas à la pratique cultuelle, sacramentelle, dit autrement la pratique religieuse au sein  de l'assemblée des fidèles d'une église. En effet, la liturgie est effective par l'existence même du cosmos, par la Création, celle-ci étant l'expression de la sagesse divine. "Un vent de Dieu" ou "l'esprit de Dieu" tournoyait sur les eaux (Génèse). La Divine Liturgie est dès les commencements.
La présence dans le monde d'un animal, d'une plante est, d'une part le témoignage de la sagesse et de la bonté de Dieu et d'autre part par le fait d'exister ces êtres vivants célèbrent l'univers tout entier, le cosmos. La liturgie existe donc par la Création, par l'existence du soleil, de la lune, des arbres, des animaux, des pierres, des hommes.... Cette célébration est continuelle depuis les origines du monde.
Donc, avant que les Pères grecs fondateurs du christianisme ne formulent la Divine Liturgie, sans rien inventer, mais à partir de la Parole révélée, la liturgie est. Cette liturgie cosmique précède tout entreprise de ritualisation. Ces Pères étaient parfaitement conscient de la dimension litugique de cette nature créée. 
Ainsi donc, cette vie liturgique commence par l'émerveillement enfantin devant le monde et se poursuit tout au long de la vie par l'émotion ressentie devant un coucher de soleil, une belle nuit étoilée, le chant des oiseaux, l'observation du comportement des animaux domestiques ou sauvages. Mais cette capacité d'émerveillement est, de toute évidence, émoussée par l'expérience de la vie. Dès qu'il grandit, l'être humain perd, certainement, cette capacité de s'étonner devant - nous ne dirons pas des choses simples car les phénomènes naturels sont d'une infinie complexité - mais devant les éléments de cette nature, mille fois modifiés, des paysages à la biologie des êtres...  
Aussi, la caricature récurrente du christianisme élaborée par certains "penseurs" prétendument éclairés, construite "par des générations de gueules identiques" pour paraphraser Léon Bloy est absurde. Le christianisme n'est pas haine de la vie, mais sa célébration. Il y a énormément à dire sur le sujet, nous pourrons y revenir.
Continuons en affirmant que tout être humain a une capacité liturgique, avant d'être un être biologique il est un être théologique. L'homme n'est pas une parcelle de Dieu, mais est imprégné dans les moindres de ses cellules de l'énergie divine. 
La vie cultuelle, la présence aux offices, la pratique des rites ne s'opposent pas à cette participation innée, instinctive à la vie liturgique cosmique. La première est aussi nécessaire que la seconde. 
La liturgie eucharistique est une révélation de Dieu. Il s'agit, par là, d'actualiser le Mystère de l'Incarnation. C'est une théophanie. Dans toute célébration, Dieu se reconnaît. Dieu se félicite de la Foi de l'homme et Jésus-Christ s'émerveille devant la ferveur de son serviteur. C'est le fondement premier de la vie liturgique. La Liturgie actualise le Mystère de l'Incarnation. Par la présence du fidèle dans l'espace liturgique consacré (l'église), celui-ci célèbre avec le prêtre les Mystères. Il ne faut donc pas considérer le prêtre comme le seul célébrant, car le croyant, fidèle messalisant, est co-célébrant. C'est une vérité, sans doute, quasiment oubliée chez la plupart des "pratiquants", entendu dans le sens restreint de ceux qui assistent à la messe.
A suivre...

Archive Photo. Roumanie
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vendredi 23 octobre 2015

Constantin Léontiev par Nicolas Berdiaev et commentaires...


"Nous assistons à la venue au monde d’une caricature qui défigure l’image des anciens hommes : l’Européen rationnel moyen, avec son grotesque vêtement, que le miroir de l’art ne saurait même pas idéaliser ; un être à l’esprit mesquin qui se sustente d’illusions, frotté de vertu terrestre et de bonnes intentions pratiques ! Depuis le début de l’histoire, on n’avait point vu d’alliage plus monstrueux : jactance intellectuelle devant Dieu, et platitude morale devant l’idole humanitariste, uniforme et incolore. Humanité exclusivement travailleuse, impie, et dénuée de passions. Peut-on aimer une humanité pareille ? Ne doit-on pas haïr, non pas les hommes eux-mêmes, lesquels sont stupides et ont perdu le sens, mais l’avenir qu’ils se préparent ? Ne devons-nous pas le haïr de toutes les forces de notre âme, et même de notre âme chrétienne ?" Extrait de Constantin Léontiev par Nicolas Berdiaev, Berg international, 1993.Recueilli dans La Russie retrouve son âmenuméro de juin 1967 de la revue La Table rondehttp://www.biblisem.net/citatio/leontcit.htm

Léontiev fait partie de ces écrivains prophétiques. Comment ne pas adhérer à sa vision de la "modernité européenne" ? Comment ne pas penser avec lui que l'homme des modernités aux centres d'intérêt limités, à l'égo boursouflé, narcisse qui ne supporte pas la frustration et la critique, incapable de faire face son vide intérieur, n'est qu'un individu terne dont le prétendu individualisme n'est qu'un moutonisme, dont la singularité renvendiquée  (qui n'a jamais entendu ce fameux récurrent "je ne suis pas comme les autres" !) relève de la plus effroyable des banalités, et qu'absolument plus rien ne transcende. Comment le sentiment du sacré (voir simplement un peu d'"esprit") pourrait-il, de toutes façons, émerger d'une fosse à purin ? Or donc, le "pas comme les autres" n'est, dans la plupart des cas, qu'un pauvre type (pauvre femme) mal élevé(-e) qui pensant défier la norme en se comportant comme un porc (une truie), ne fait cependant qu'adhérer à celle-ci. 
A propos de gorets... le livre de Gilles Châtelet "Vivre et penser comme des porcs" sorti à la fin des années 90 du XXe s., aussi amusant dans sa forme que tragiquement réaliste sur le fonds, témoigne de la présence réelle de l'homo porcus en ce monde...On peut vérifier cet état de fait quotidiennement. 
Il s'ensuit que chez ce pousse-caddie la capacité d'émerveillement  devant la Création ne peut être que, de toute évidence, totalement absente. Pour paraphraser Clouscard qui, malgré le sentiment qui pourrait émaner  d'une lecture très superficielle de son oeuvre n'avait rien d'un anti-moderne ou d'un réactionnaire, le voyage au bout de la nuit, parsemé d'indigestes introspections, que revendique l'individu d'attitude moderne n'est, finalement, qu'une promenade pantouflarde dans le jardin des idées reçues...Ici, Clouscard rejoint Léontiev...
L'homme religieux est le seul à pouvoir assumer la totalité du monde, de l'existence y compris cet événement  angoissant qu'est la Mort. Savants et pseudo-savants reculent à l'évocation de cette dernière. Ils n'ont absolument rien à dire à son sujet...et ne veulent rien en savoir... Au mieux, peut-on s'attendre de leur part   à la récitation des éternels poncifs relativitives... relatifs à l'autonomie du sujet, la liberté de conscience (un pas de côté...). 

jeudi 22 octobre 2015

Jacques le Juste, frère du Seigneur (23 octobre) et Divines Liturgies...


Jacques,  premier évêque de Jérusalem, demi-frère de Jésus-Christ, fruit d'un premier mariage de Joseph selon la Tradition chrétienne orthodoxe. Voir une biographie : http://paginiortodoxe.tripod.com/vsoct/10-23-sf_ap_iacob.html


La Divine Liturgie de saint Jacques, frère-de-Dieu ou Liturgie de Jérusalem. Une des trois divines Liturgies chrétiennes de rite byzantin catholique et orthodoxe, avec celles de saint Jean Chrysostome (Jean Bouche d'Or) et saint Basile. Malgré son antériorité sur les deux autres, elle est cependant de très loin la moins célébrée des trois. Transcription de la  Liturgie de Jacques :    http://www.pagesorthodoxes.net/liturgie/jacques.htm
La "Liturgie selon saint Germain de Paris" est également célébrée par l'Eglise Othodoxe universelle (catholique) de France. Cette liturgie est celle qui était célébrée dans une grande partie de l'Europe occidentale, et notamment en territoire gallo-franc, en particulier, du Ve au VIIIe s. 

La Divine Liturgie byzantine est le centre et le fondement de la Foi orthodoxe. Elle est le produit, la synthèse des génies judéo-araméen et grec, enracinée dans un vieux fonds culturel mystico-religieux proche-oriental syrio-palestinien, très proche des pratiques de la synagogue. Les textes de l'Ancien Testament sont aussi bien récités par les églises qu'à la synagogue, par exemple. De fait, rejeter l'Ancien Testament comme le font certains prétendus chrétiens est d'une bêtise sans nom.
Cosmique, universelle et intemporelle, la Liturgie orthodoxe transfigure l'univers tout entier et annonce le Royaume. Sa dimension eschatologique est donc plus qu'évidente. Le Christ est réellement présent durant la messe et l'arrivée du prêtre dans l'église au début de la cérémonie donne le signal de sa Venue dans l'assemblée des fidèles. Par l'épiclèse, le prêtre demande la descente du saint Esprit sur les espèces du pain et du vin, après les paroles de consécration. Ainsi donc, le Christ est réellement présent, ici et maintenant, sous l'aspect du pain et du vin. La célébration de la Liturgie et le décorum qui l'accompagne préparent l'Avènement du Royaume...signes de Croix, encensement, icônes, paroles d'évangiles annoncent la Seconde Venue. On retiendra que rejetter la nécessaire vénération des icônes c'est, mais de manière certes indirecte, nier l'Incarnation du Christ. L'iconostase, elle aussi, joue un rôle essentiel dans cette préfiguration du Royaume. Présente dans les églises orthodoxes, elle représente le Royaume de Dieu que les fidèles peuvent contempler. Située entre la nef et le sanctuaire, elle n'est pas séparation entre les hommes et Dieu mais un trait d'union entre le monde terrestre, i.e. le monde des hommes et le monde suprahumain. 
Le croyant a réellement besoin des Eglises et des églises, même si la vie liturgique ne s'arrête (ou  commence) pas avec la présence du fidèle à la messe car celui-ci est (co-)célébrant avec le prêtre (on reviendra sur ce point). La Liturgie est en effet, et sans doute avant tout, oeuvre du peuple chrétien. Nous dirons, provisoirement, que le cheminement solitaire (la seule lecture des Evangiles) sans la Tradition et la présence aux offices est une voie sans issue spirituelle...



VOIR notamment, aussi, sur ce blogue à propos de la Liturgie cosmique (orthodoxe) : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/02/liturgie-orthodoxe-cosmique-exemple-du.html
et ICI sur les catégories du temps et de l'espace lors de l'office religieux chrétien (orthodoxe) : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/07/virgil-gheorghiu-le-temps-et-lespace.html





vendredi 2 octobre 2015

La Transfiguration de la Roumanie - Emil Cioran

Emil Cioran, SCHIMBAREA LA FATÃ A ROMÂNIEI
La Transfiguration de la Roumanie



Libération de la Syrie : bombardements russes des positions terroristes


Images télévision russe
L'histoire s'accélère depuis quelques jours...
L'alliance Russie, Syrie d'Assad, Iran et Hezbollah (et Chine ?) mettra-t-elle fin à la domination du B.A.O. au Moyen-Orient et à ses intrigues dans le Caucase (financement wahhabo-étasunien du terrorisme)? Ces opérations militaires menées par la Russie permettront-elles également, par la force des choses, d'en finir avec l'aberrante politique étrangère française actuelle qui n'est évidemment pas née avec Hollande ? Après avoir contrarié les plans otaniens en Europe orientale (Ukraine), la Russie arrêtera-t-elle le projet euroccidental de reconfiguation du (Grand) Moyen-Orient ? Ces questions appellent, bien sûr toutes, une réponse positive.

jeudi 1 octobre 2015

Russie, migrants : analyse d'un général roumain

"La Russie est à l'origine de la 'crise des migrants' en Europe". Ce point de vue formulé par le général d'armée roumain Degeratu, ancien chef d'Etat-Major des armées,  sur la chaîne télévision en ligne "Adevărul Live" est, bien sûr, plus que contestable. Cette déclaration transcrite ici : http://adevarul.ro/international/europa/adevarul-live-generalul-degeratu-despre-criza-imigrantilor-rusia-cea-genereaza-criza-acestei-migratii-excesive-1_55e05dbdf5eaafab2c014a6e/index.html confirme l'alignement total de Bucarest sur la politique atlantiste. Le bidasse gradé parle, évidemment, très bien le langage orwello-otanesque en qualifiant d'"agression" le soutien de la Russie aux rebelles du Donbass et...l'indépendance de la Crimée suite au vote populaire. Mais quoi d'étonnant dans tout cela ? Nous savons que la Roumanie est aux ordres de Washington et continuera de l'être, sauf changement de régime. Mais une telle atttente en l'état des choses politiques actuel est parfaitement illusoire à très court terme. Pourtant. J'ai développé dans une publication scientifique géopolitique à paraître - lisible en prébublication et écrite bien avant le début de la déferlante migratoire en Europe - une argumentation qui permet pourtant d'espérer une sortie de l'histoire des partis politiques roumains en place depuis 89 ou/et par incidence un changement de système politique. La Hongrie pourrait, en effet, jouer dans mes scénarios géopolitiques le rôle déclencheur d'une crise politique majeure en Roumanie.
Cela dit, cette propagande anti-russe très grossière n'émane évidemment pas des seuls ressortissants d'anciens Etats satellisés par la Russie (URSS). Les journalistes français ne cessent, eux aussi, de dénigrer la Russie poutinienne (que je ne considère en rien comme un modèle, faut-il le rappeler) en pissant à grands flots de la copie atlantiste. Ici sur l'intervention russe en Syrie, ô combien salutaire pourtant : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150930.OBS6775/la-troisieme-guerre-mondiale-a-peut-etre-commence-aujourd-hui.html

vendredi 25 septembre 2015

Deliverance - 23 (réf. psaume) heavy metal chétien, islam et heavy metal...

Paroles
Psaume 23 : L'Eternel est mon berger
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"Muslim metal"...Révolte contre le monde moderne en niqab. La guitariste du groupe Spectrus, Gisele Marie, porte le niqab et non pas une burqa contrairement à ce qu'annonce le journal Le Monde :
http://www.dailymotion.com/video/x37ll5g_gisele-marie-guitariste-de-heavy-metal-en-burqa_music
Musicalement, ça n'a pas grand intérêt. Site officiel du groupe Spectrus : http://www.spectrusofficial.com/



lundi 21 septembre 2015

Constantin Brǎiloiu - Ethnomusicologue / Rites funéraires de la tradition populaire en Roumanie

Constantin Brǎiloiu (1893-1958) est un ethnomusicologue roumain qui, le premier, a établi une disticntion entre "chants des Aubes" et "chants funèbres". Les premiers appartiennent au domaine des rituels funéraires et suivent un schéma bien précis, le chant variant uniquement par la mention du nom du défunt, les seconds sont l'expression du chagrin, de la tristesse, de la détresse et trouvent, vraisemblablement leur origine dans les rites funéraires de la protohistoire, en des temps préchrétiens. Le chant funèbre porte le nom de bocet et s'adapte aux particularités du défunt. Il prend des formes extrêmement variées. Le bocet a pour but d'apaiser l'âme du trépassé. Les femmes qui chantent le bocet sont les bocitoarele. Les chanteuses se confondent parfois avec les femmes-chamanes ou guérisseuses, de moins en moins nombreuses de nos jours. Elles se considérent comme des "prêtresses". Elles doivent préparer la personne décédée à l'arrivée de la Mort, l'accoutumer à cette idée, lui décrire le chemin qu'elle devra suivre dans l'Autre Monde  et demander ainsi aux aurores ne pas se présenter trop vite. Elles sont les messagères du défunt et chantent auprès de lui dans sa maison. Ceci est valable sur certains espaces ruraux de Roumanie. Ailleurs, ces comportements n'ont quasiment plus ou pas cours. Non que l'on ne s'occupe pas de ses défunts et que les rites mortuaires n'existent pas mais, d'une part, certaines coutumes sont circonscrites à certains pays roumains et d'autre part l'avancée de la modernité dans ces régions -que l'on y pratiquait le chant ou pas- a largement entamé la richesse des pratiques accompagnant le mort vers l'Autre Monde. Les rites populaires positifs (ou négatifs qui relèvent dans ce cas de l'interdit) sont, pour autant, indifférement de la zone géographique, très riches. S'il n'y a pas de chanteuses dans certains villages de Transylvanie, il y a par contre des femmes très pieuses qui se chargent, par exemple, de renverser les chaises (elles les mettent à terre) les chaises qui ont servi au support du cercueil dans la maison du mort avant le départ pour l'église. De même, si le défunt est une femme, trois femmes souvent vieilles et également très pieuses auront la charge de faire prendre un bain à la morte, etc. Ces rites exécutés et ces coutumes pratiquées en l'honneur du trépassé s'inscrivent dans le temps long (un repas spécifique, "pomana", en l'honneur du défunt où l'on convie membre de la famille et villageois est organisé à des moments précis durant des années) et sur des espaces de qualités différentes (la maison, l'espace public du village, l'église). 

Ces pratiques et attitudes sont beaucoup trop nombreuses pour que nous les exposions toutes dans le cadre de ce petit article. Il serait même illusoire de vouloir entreprendre une telle démarche ici. De plus, décoder leur signification exigerait d'amples développements. On peut, cependant, avoir un bel aperçu de ces rites et coutumes à partir de témoignages de première main dans ce livre. En ce début de XXIe s., j'ai sans doute eu l'immense privilège d'entendre et de récolter les derniers  témoignages de Roumains, -le plus souvent des campagnards, chez qui les traditions sont encore les plus vivantes- concernant les conceptions sur la mort, les longues préparations au "Grand Voyage" et les pratiques rituelles populaires qui durent des années encore après l'inhumation du défunt, avant que toutes n'appartiennent plus aux catégories du...vécu (si je puis dire...) et ne finissent par devenir que souvenirs d'une époque définitivement révolue. J'ai, par ailleurs, le sentiment que ce moment où les hommes et femmes de Roumanie (c'est déjà le cas en partie avec la concurrence d'autres modes d'"honorer" ses morts comme la crémation, mais aussi à cause du mépris que ces coutumes inspirent de plus en plus au sein de la société roumaine) auront oublié pour toujours ces cérémonies relevant d'une religiosité populaire qui se perd dans la nuit des temps, est très proche...

Il faut, en outre, rattacher cette coutume du chant à la croyance en des entités non-mortes et non-vivantes ou mi-mortes, mi-vivantes, les strigoii susceptibles d'écouter les chants qui leur sont consacrés. Les strigoii sont des êtres décédés qui ne trouvent pas le repos. Ils se trouvent entre deux états d'être, entre deux mondes, celui des morts et celui des vivants. Ce sont ceux qui sont mal morts, qui exigent réparations d'un préjudice qui les empêchent de rejoindre définitivement le monde des morts. De ces croyances en le retour possible d'un être décédé parmi la communauté des vivants, on comprend le soin apporté à l'exécution des pratiques rituelles.  Il ne sont pas rares les récits dans ces pays roumains de Moldavie historique, de Transylvanie ou des Maramures qui narrent le retour d'un défunt revenu de l'Au-delà ("dincolo") hanter la communauté des vivants. Ces rites funéraires d'origine païenne  qui se perdent dans la préhistoire de l'humanité se conjugent avec ceux de la tradition ecclésiale doivent donc être exécutés avec la plus grande minutie, notamment à cause de la possibilité qu'un mort se "fâche" et ne se fasse justice. Les rites funéraires sont des rites de passage avec leurs règles strictes car la mort est initiation, nouvelle naissance. A la mort du corps biologique succède la naissance au Ciel dans un corps de lumière. L'Autre monde, celui des trépassés, est ainsi inclus dans le monde des vivants. L'Au-Delà et l'Ici ne sont séparés que par une mince frontière. Ces deux espaces cohabitent dans une sorte de promiscuité. 
LIEN Constantin Brǎiloiu : http://www.ville-ge.ch/meg/musinfo_public_ph.php?id=HR1123-3/4

VOIR ICI SUR CE BLOGUE : Saint-Andre, 30 novembre : ouverture de la saison des strigoi (et non pas strigoii car stigoi est non articulé : des strigoi) : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/11/saint-andre-30-novembre-la-saison-des.html





dimanche 20 septembre 2015

Exaltation universelle de la Précieuse et Vivifiante Croix (14 septembre) et espace théophanique...

La Sainte Croix, saints Constantin et Hélène     

Nous n'abordons pas ici le thème du symbolisme de la c(C)roix. 

La fête de l'exaltation de la Sainte Croix commémore deux événements historiques : la célébration de la dédicace de la basilique du Saint-Sépulcre construite par Constantin en 335, après  la découverte de la Sainte Croix par Hélène sur le Mont calvaire (le Golgotha) en 326 et sa reconquête par l'empereur byzantin Héraclius en 630. La victoire de ce dernier marque, par incidence, la restauration du Saint-Sépulcre mis à sac par les Perses, donc finalement de la Croix sur le Gogoltha. Mais plus encore qu'une commémoration, il s'agit, comme nous l'avons déjà évoqué pour d'autres fêtes chrétiennes, de revivre ces événements par la régression aux origines, de redevenir contemporains de ces figures historiques. Il s'agit là du véritable sens de toute cérémonie religieuse, chrétienne ou non, d'ailleurs.
L'église du Saint-Sépulcre recouvre le lieu où Jésus-Christ, vrai Dieu et vrai homme, fut crucifié mais aussi le tombeau du Sauveur de l'humanité. Les esprits les plus matérialistes affirmeront que cet espace sacré, lieu de mort et de résurrection fut donc produit par Constantin et Hélène, il est, selon une autre optique, un espace hiérophanique donné, inné, sur lequel se manifeste le sacré, plus encore un espace théophanique, là où l'homme-dieu se manifeste et accomplit la promesse de Sa Résurrection. Plus encore, selon cette seconde approche c'est en ce point de l'écorce terrestre où devait se manifester le sacré qui préexistait à l'Incarnation de Jésus-Christ. C'est ce lieu qui fut choisi par le monde suprahumain bien avant la naissance du Christ. Il devait être le lieu d'une Révélation absolue, seule réelle pour l'homme religieux. C'est un lieu, un espace qualitativement différent du milieu qui l'environne. Même si nous sommes en Terre sainte (ou sacrée), selon l'expression...consacrée...et que la présence de Jésus-Christ sur celle-ci l'a sanctifiée, l'expression nie l'hétérogénité de l'espace sur cette terre d'Israël. 
Le Golgotha est, selon la Tradition, le lieu où Adam est né. Le crâne du premier homme, relique sacrée, aurait été trouvé en ce lieu. Or Jésus est le nouvel Adam. Il ne pouvait être d'autres lieux pour le martyr et la Résurrection du seigneur de l'univers. Disons que Constantin et Hélène n'ont fait alors que "confirmer" ou "instituer" le lieu. Ils l'ont, en quelque sorte, recosmisé après qu'il soit tombé dans l'oubli, dans l'histoire païenne romaine (construction d'un temple consacré à Venus sur cet espace sanctifié par le sang de Jésus-Christ répandu sur cette terre). Ils ont refondé un monde, (re-)créé un centre et, de fait, en l'occurrence, celui d'une religion instituée, historique et universelle. Ce centre, ce point de l'écorce terrestre sacré, (re-)sacralisé est devenu un centre du monde, le centre du monde pour les chrétiens malgré les assauts ultérieurs qu'il subira.