: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: janvier 2016

dimanche 24 janvier 2016

G. Verdi - Dies irae (Requiem, 1874)

Et dire que ce genre de chefs-d'oeuvre est repris comme bande sonore pour des saloperies de publicités...

République de Moldavie : tensions actuelles et Grande Roumanie...

Une série d'articles reposant sur des analyses pro-B.A.O :
Article du 23/01/2016 : Analyse confidentielle. Offensive russe en Moldavie. Attaque sur tous les fronts.
http://deschide.md/ro/news/politic/23622/ANALIZ%C4%82-CONFIDEN%C8%9AIAL%C4%82-Ofensiva-Rusiei-%C3%AEn-RM-Atac-pe-toate-fronturile.htm
et article du 13/01/2016 : Analystes de Da Vinci (voir ci-après). La Russie prépare un coup d'Etat en Moldavie.
http://deschide.md/ro/news/externe/23245/Exper%C5%A3ii-Da-Vinci-AG-Probabilitate-mare-de-lovitur%C4%83-de-stat-%C3%AEn-RM.htm

Qui est le groupe Da Vinci ? http://ru.davinci.org.ua/about.php
La liste des clients du groupe de consultants en analyses stratégiques (repris du site) : 
Cabinet of Ministers of Ukraine;
Ministry of Internal Affairs of Ukraine;
National Security and Defense Council of Ukraine;
Parliament Committee on finance and banking policy;
National Bank of Ukraine Council;
Parliament Committee on tax and customs policy of Ukraine;
Parliament Committee on industrial and regulatory policy and entrepreneurship of Ukraine;
Ministry of coal industry of Ukraine;
Deputies of Parliament of Ukraine;
Diplomatic missions in Ukraine;
Transnational companies and business-leaders in domestic market.


Il est dispensable de se répandre en commentaires sur ce cabinet d'études et cette liste...
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Ce que l'on peut écrire sur la "crise moldave" :


Les opérations de subversions qui ménent la Moldavie sur le funeste chemin de la guerre civile sont le fait des officines spécialisées financées par le B.A.O. Il n'y a, pourtant, aucun blanc-seing à donner à la Russie et à Poutine sur le "dossier moldave".
La Moldavie a vocation à être rattachée à la Roumanie. La Roumanie intègre est parfaitement légitime au regard de l'histoire des différents pays roumains.  La défaite roumaine de 1945 (puisqu'il sagit de cela) malgré le passage tardif dans le camp des alliés, a notamment permis la création d'une république socialiste moldave. Le processus (moderne) d'unification des territoires roumanophones qui débute avec le Traité de Paris en 1859, puis l'union de la fin du XIXe s. puis celle de 1918, et enfin le Traité de Trianon a rendu justice à l'histoire des pays roumains. Le choix d'Antonescu de s'allier aux puissances de l'Axe pour récupérer la Bessarabie confisquée par l'URSS mais aussi le mépris de ses pseudo-alliés (Allemagne hitlérienne) pour la Roumanie intégre a provoqué des catastrophes en chaine : amputation du territoire roumain de plusieurs dizaines de milliers de km2, occupation allemande "amicale" puis invasion soviétique et émergence d'un communisme roumain pourtant ultra-minoritaire jusqu'aux années 40 et totalement étranger à la mentalité de l'homme roumain issu des vieilles communautés agro-pastrorales archaïques (son socialisme n'avait rien de lénino-stalinien).
Je lisais rapidement les âneries d'un bo-beauf marxisant (aussi mauvais penseur que laborieux écrivain) qui fait de la géopolitique empirique (Makcinder, Spykman, Haushofer, Douguine jamais entendu parler) en chambre (complétement à la ramasse sur l'Ukraine, il y a quelques mois), dans laquelle on pouvait reconnaître toute l'idéologie débile anti-nationalisme(s) roumain(s) qui prévaut dans la gauche française (section demi-instruits). Je ne peux que lui conseiller de s"intéresser à l'histoire des pays roumains sur le temps très long... Celui-ci ne se rend même pas compte que les Etats-nations allemand ou italien (dont il ne nierait pas la légitimité pourtant) ne sont guère plus récents que la Roumanie. En outre, l'unité linguistique en Roumanie est sans équivalent (ou presque dans toute l'Europe)...Rappelons que 75  à 80% de la population moldave est roumanophone et ethniquement roumaine et qu'en la République moldave du Dniestr (Transnitrie) les russophones ne comptent que pour 1/3 du total de la population...
Or donc. Certes la stratégie  de l'anglosphère en Europe centrale et orientale est de réactiver de vieilles querelles inter-étatiques (ou entre principautés...), et dans le cas de la Roumanie, de l'Ukraine ou de la Pologne de s'appuyer sur la russophobie très présente au sein des populations de ces Etats. Il reste que la Grande Roumanie ou Roumanie intégre (incluant R. de Moldavie et Transnistrie appelation contestée par les Russes-> voir PMR/Pridniestrovie, Bucovine ukrainiennne, Boudjak, Dobroudja bulgare, etc.) n'est en rien une construction articifielle. Elle est l'expression territoriale et la traduction politique, tardives car empéchées par les invasions récurrentes et les puissances voisines (turco-mongole puis ottomane, hongroise, austro-hongroise et russe), d'une très large communauté de plusiers dizaines de millions d'hommes et de femmes partageant une identité linguistique, culturelle, religieuse et philosophique commune (le même non-cité plus haut doit, à peu près, tout ignorer de l'espace mioritique). 

Extension maximale du territoire roumain qui correspond à la totalité de l'espace latinophone-roumanophone  (exceptés les îlots d'aroumanité balkanique par exemple) du sud-est européen
Je parle autre part (voir article scientifique géopolitique "Les nouvelles relations magyaro-roumaines") d'une reconfiguration de l'échiquier et/ou du système politique roumain. La dynamique est lancée : http://www.stiripesurse.ro/exclusiv-campionul-de-k1-daniel-ghi-a-va-anun-a-maine-formarea-unei-armate-na-ionaliste_980060.html Le champion de boxe roumain, Danie Ghita, veut créer une "milice nationaliste" qui interviendrait dans les zones du pays où le "besoin" s'en fait sentir...
...et encore http://www.partidulromaniaunita.org/ Même si, en matière de politique étrangère, la ligne doctrinale du Parti Roumanie Unie est sensiblement la même que celle des partis de gouvernement actuels (approfondissement du partenariat euro-atlantique), Partidul România Unita désire une Roumanie puissante à l'international en mesure de réintégrer la République de Moldavie (avec ou sans la PMR ?) au territoire roumain actuel. Le logo du parti avec cette belle image de Vlad Tepes centrée sur la carte de la Grande Roumanie atteste de cette désinhibition vis-à-vis de la question moldave. Le nom du Parti est, de toutes façons, peu équivoque. 
Ajout du 25/01/2016 : http://www.aradon.ro/si-la-arad-se-infiinteaza-patrula-vlad-tepes/1610736
En résume : Création d'une "patrouille Vlad Tepes" sous la direction du Parti Roumanie Unie, qui viendra en aide, par exemple, aux personnes victimes de catastrophes naturelles, mais la "patrouille" dont les membres porteront un uniforme (comme c'est le cas dans les ONG) et sauront se défendre (et défendre) physiquement en cas d'agression ne peut-être considérée comme une organisation paramilitaire comme l'affirme la presse. 

VOIR également SUR CE BLOGUE, article sur la Roumanie dans la WW2, "tragédies et trahisons diverses" : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/03/quelques-mots-sur-lhistoire-de-la.html

samedi 23 janvier 2016

Death - The philosopher (1993)

L'Europe communautaire légifère sur la mort en Roumanie...

S'occuper des vivants ne suffit plus aux commissaires euro-atlantistes. Ils s'intéressent désormais aux morts et à des rituels funéraires multiséculaires. En Roumanie, on enterre toujours, majoritairement, ses morts de manière identique depuis le XIIe siècle. Ces rites immuables, certes chrétiens, mais qui ont bénéficié des apports des rites funéraires venus de la protohistoire sont donc voués à disparaître sur décision de technocrates imbéciles et de leurs exécutants tout aussi stupides. Bien sûr, cela ne risque pas d'émouvoir l'Européen occidental de base pour qui on doit "gérer la mort" comme on gère les déchets. Cette funeste nouvelle, m'évoque une discussion remontant à quelques années que j'ai eue avec un de ces margoulins du matérialisme marchand qui est, d'ailleurs, a peu près le même chez les bourgeois que chez les marxistes fossiles  (il existe une catégorie de marxistes très fins mais malheureusemnt peu nombreux).  Ce dialogue portait sur le sacré. Ce porcin qui se revendiquait libre penseur n'entendait rien au sacré, qui, certes, n'implique pas nécessairement la croyance en un Dieu, mais ne relève pas pour autant de la catégorie dans laquelle ce petit gauchiste hargneux le classait. Aussi ai-je eu droit à tous les poncifs modernes sur la nouvelle nature du sacré. S'il est inutile de s'étendre sur cet épisode, il est nénanmoins réprésentatif du discours de haine et de mépris du type d'invidu moderne portant en lui cette détestation du sacré religieux. 
Or, donc que prévoient ces nouvelles mesures culturicides concernant les rites funéraires en Roumanie ? Ni plus ni moins que l'éradiction de rites ancestraux, très complexes et intimement liés à la conscience religieuse des peuples chrétiens orthodoxes. L'Europe communautaire veut faire table rase non seulement de gestes, d'attitudes mais aussi d'une mentalité, celle de l'homme du monde carpato-danubien qui malgré les assauts chtoniens de la modernité libérale-marchande continue à perpétuer des traditions - et cela les fanatiques de la modernisation catagogique, des crétins qui ne pensent que développement, infrastructures et compétition des territoires ne peuvent l'entendre - qui s'incrivent dans la réalité d'une Weltanschauung indo-européenne archaïque enracinée au coeur même du christianisme cosmique-orthodoxe.
Prenons un exemple concret. Ces lois anti-traditionnelles, empêcheront la famille de conserver le corps du défunt plus d'une heure dans la maison. De fait, la tradition de veille du mort qui dure jusqu'à trois jours est prohibée. Et quand on sait à quel point cette coutume ancestrale est enracinée dans les pratiques funéraires des Roumains, il s'agit là d'un véritable affront, d'une humiliation (encore une) faite à la culture roumaine. Les communistes n'avaient jamais pris de décisions en ce sens, même si d'autres non moins mortifères avaient déjà bien entamé la richesse des pratiques religieuses traditionelles. Il est, d'ailleurs, presque inutile d'évoquer les destructions d'églises et de monastères durant le règne du mégalomane.Ce qui est choquant (mais qui, en réalité, ne devrait plus l'être), c'est que cette Europe communautaire et "l'Occident" comme disent encore les Roumains devaient apporter plus de liberté. Or, c'est l'inverse qui se produit. Les interdictions fixées par l'Europe marchande se multiplient dans les domaines les plus archaïques (au sens noble du terme) de la société roumaine : paysannerie, religions...
Il faut situer ces décisions dans le contexte de la vaste opération de laïcisation forcée de la société roumaine lancée par l'Union européenne. Même si l'influence de l'Eglise orthodoxe est encore très grande en Roumanie, les attaques répétées contre la coutume et la tradition par la loi du techno-gestionnaire bruxellois et par le divin Marché devront, à terme, réduire drastiquement le rôle de cette institution. L'homme d'attitude moderne ne verra dans cette démarche qu'une nécessaire voie vers la modernisation du pays et une lutte contre l'obscurantisme, niaiseries récurrentes évidemment conjuguées à d'autres lieux communs anti-religieux. Pourtant, le pousse-caddie réduit à son travail d'esclave moderne ignore que l'Eglise orthodoxe, à travers ses prêtres et ses moines, joue un rôle fondamental dans la protection des plus pauvres ou encore des enfants orphelins. C'est cette Eglise qui pallie l'incurie des différents gouvernements roumains qui enregistrent et appliquent les directives des commissaires européens. Alors quand on entend certains se plaindre des promoteurs d'une Union européenne faisant l'apologie des racines chrétiennes de l'Europe, il y a de quoi rire...Cette Europe, méprisant les peuples européens, est un puissant instrument devant mener à la sécularisation de toutes les sociétés européennes et plus encore à une déculturation massive, finalement, sans exagérer, à un ethnocide...
La Grande Guerre pour l'Eurasie contre l'euro-atlantisme ou bloc américano-occidentaliste (dit globalisme) se situe aussi au niveau culturel...A suivre...

Voir cet article -> Directive UE : les morts pourront être enterrés sans prêtre et ne pourront être gardés plus d'une heure à la maison. L'Eglise Orthodoxe Roumaine sans réaction.


jeudi 14 janvier 2016

Croix de Belenos et saint Michel Archange - Gargantua, fils de Belenos - introduction (partie VII)


VOIR auparavant sur ce blogue :

http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/03/croix-de-belenos-et-saint-michel.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2013/10/croix-de-saint-michel-de-belenos-en.html

On reprendra donc ici l'étude (dernière publication début 2015) des rapports entre Belenos, saint Michel archange et leur "grande croix" bretonne, le complexe mégalithique de l'arrière pays du Mt-St-Michel en étendant géographiquement l'étude à la partie occidentale de l'Ille et Vilaine (monuments mégalithiques de St-Suliac, du mont Garreau et légende gargantuesque associée). Le travail de Paul Béziers  à l'appui.
En guise de présentation à cette nouvelle partie de notre travail, on peut rappeler que l'on sait avec quasi-certitude que le fameux Gargantua popularisé par Rabelais, est un dieu celtique (qui peut être) gaulois. Gargantua serait le fils de Belenos (cf. Geoffroi de Monmouth). Chez Rabelais le père du géant se nomme Grandgousier. Si on veut établir une homologation entre le dieu gaulois et le personnage littéraire, on peut conclure que celui-ci ne serait autre que Belenos, lui-même fils de Taranis.
Moins répandue est l'hypothèse d'un Gargantua appartenant à la catégorie des héros civilisateurs des temps mythiques. On trouve traces des légendes mettant en scène ce personnage, le long des voies romaines. Gargantua serait alors celui qui défriche et crée des voies de passages. De passage, on passe à passeur. Gargantua devient passeur, peut-être celui qui transmet...qui pose un geste aux origines et dévoile aux hommes une activité, forcément sacrée.
Si l'on veut faire un peu de philologie, on recherche les origines du nom Gargantua. On trouve alors que le nom vient du latin gurges qui signifie gouffre qui aurait donné Gargan (on reviendra sur le mont Gargan italien, frère jumeau du Mt-St-Michel d'un point de vue de sa création mythistorique en tant que lieu sacré) issu du latin gurges (gouffre). A partir du radical Garg se forme le mot gargate qui a donné gorge en français moderne ou en core gargariser. Gargan ou gargant est un participe présent signifiant avalant. Garguanta devient alors l'avalant. On retrouve ici une caractéristique du personnage littéraire : sa gloutonnerie. 

à suivre...

lundi 11 janvier 2016

Jean-Jacques Charbonier réussit à exliquer la mort aux enfants

Le livre "La mort expliquée aux enfants mais aussi aux adultes" paru en 2015 aux Editions Guy Trédaniel, du docteur Jean-Jacques Charbonier, anesthésiste-réanimateur, est novateur dans le domaine de la vaste littérature concernant le sujet des expériences de mort imminente (provisoire) ou de la survie post-mortem de l'être. Novateur, car il s'adresse aux enfants de manière simple, sans détails techniques relatifs par exemple à la définition de la mort clinique et sans références bibliographiques. Il faut, cependant, accepter d'emblée le  parti pris philosophique-métaphysique du Dr Charbonier et c'est sans doute ce qui rebutera bon nombre d'"esprits" d'attitude moderne, même les plus jeunes, chez qui la lobotomie psychique, condition obligatoire pour une intégration confortable au sein de la modernité, a déjà annihilé tout intérêt pour les dimensions supérieures de l'existence et de fait toute curiosité dirigée vers le monde suprahumain.

Les ouvrages concernant la communication avec l'au-delà, la survie de l'esprit après la mort physique réservés à un public adulte eux sont légion. En effet, un travail remarquable a été accompli sur le sujet de l'Après-vie terrestre depuis les écrits pionniers du docteur Raymond Moody, Robert Monroe ou Elisabeth Kübler-Ross jusqu'aux travaux du théologien iconoclaste, le Père François Brune, le Père catholique romain François Brune très proche de la tradition orthodoxe, reliant théologie, expériences mystiques, physique quantique, expériences aux frontières de la mort (EFM) ou expériences de mort provisoire, tanscommunication instrumentale (TCI). 

Une premier de couv' inspirée par le monde suprahumain

Or donc, le Dr Charbonier, fort de décennies de rencontres, d'expériences, répond à travers de très  courts chapitres et dans un langage accessible à tous, aux questions qu'enfants comme adultes se posent sur cet  événement constitutif à la vie. Ne sommes-nous pas des êtres-vers-la mort ? (M. Heidegger ; Être présentement en éveil pour la mort et non pas attendre qu'elle survienne. La mort est consubstantielle à la totalité de l'être du Dasein). 
La mort est devenue terriblement angoissante pour le "Moderne" (dont le saint patron est à l'évidence saint Thomas) qui a grandi dans une société matérialiste dans laquelle si la mort est très présente à travers les films, les journaux télévisés, les jeux video, la question de sa propre mort et de celle de ses proches est, quant à elle, le plus souvent évacuée. La mort des autres mise en scène à la télévision, certes, mais ne me parlez pas de la mienne de celle de mes parents, amis, etc.! C'est beaucoup trop effrayant puisque celle-ci n'a aucun sens et survient au terme d'une existence qui n'en a pas non plus. "La mort expliquée aux enfants..." voilà qui devrait ou plutôt pourrait apporter un véritable réconfort aux enfants et aux adultes et peut-être leur donner envie d'approfondir le sujet l'Après-vie ou de la communication avec les morts à travers les autres ouvrages de Jean-Jacques Charbonnier, ceux tout aussi indispensables du Père Brune et de bien d'autres encore. Mais attention, il convient également d'opérer un tri très sélectif parmi les publications abordant le thème de l'au-delà, des mondes surhumains, de la nouvelle vie après la vie... Des escrocs profitent de la perte de sens commune à la plupart des gens dans notre société et en tirent avantages...

Ajoutons que ce livre de Jean-Jacques Charbonier est aussi (et forcément) une critique des fondements sur lesquels repose la science moderne. Si cette critique n'est pas neuve, elle est, cependant, permanente dans toute la littérature qui traite des phénomènes dits "paranormaux". Ainsi ce que l'auteur écrit à la page 55 : " (...) pour qu'un phénomène soit assimilé à une réalité, il faut et il suffit qu'il soit mesurable et reproductible (La science) a-t-elle raison de rejeter tout ce qu'elle n'est pas capable d'expliquer, de mesurer, de reproduire, de comprendre en disant que ces choses-là n'existent pas ? Je ne le pense pas car en le faisant, elle perd à nouveau toute crédibilité" fait écho à ce que Raymond Moody, médecin et philosophe, regrettait déjà en 1975 dans "La vie après la vie. Ils sont revenus de l'au-delà" : " (...) il se  pourrait très bien, ce me semble, que notre incapacité intellectuelle à établir une telle preuve ne soit aucunement imputable à un obstacle inhérent à la nature même de ces phénomènes ; l'obstacle se situe peut-être dans les méthodes communément admises par la pensée scientifique ou logique". (Moody R.,1975 rééd. 2007 : p. 186, Editions J'ai lu).

Je finirai en disant que des milliers de pages extrêmement bien documentées sont disponibles sur le sujet des EFM ou NDE, il faut s'y intéresser. On ne peut désormais plus faire comme si cela n'existait pas. Qu'on prenne le temps d'étudier, de juger, de débattre sérieusement. Mais sans doute ne faut-il pas être trop optimiste. Pour paraphraser le Père François Brune, tant pis pour ceux qui ne savent rien et ne veulent rien savoir, ce sont eux les morts, les morts-vivants...Soyons certains que, néanmoins, les pierres d'angles pour un nouveau paradigme humaniste anagogique en rupture avec l'humanisme catagogique né de la Renaissance européenne ont été posées par de discrets bâtisseurs...Même s'ils ne sont pas les plus nombreux, certains de nos contemporains sont en train de retrouver le sens du sacré, sans abdiquer tout esprit critique à l'égard de des représentants de commerce du new-age tentant de faire passer des romans de gare comme le Da Vinci Code pour des traités de métaphysique ...Une révolution autant scientifique que métaphysique est déjà annoncée...Là se trouve peut-être une troisième voie incluante qui évite les attitudes extrêmes de notre époque autant caractérisée par l'adhésion sectaire à l'hyper-rationnalité que par le non moins stupîde rejet catégorique de celle-ci.

Une page de ce blogue est consacrée aux EFM, TCI, etc. : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/p/francois-brune.html

samedi 9 janvier 2016

Marxisme, capitalisme : deux faces d'une même pièce pour Russel Means, Amérindien Lakota - Commentaires

Traduction d'un discours de l'Amérindien Russel Means, Lakota-Oglala, décécé en 2012 : http://partage-le.com/2015/05/le-marxisme-est-aussi-etranger-a-ma-culture-que-le-capitalisme-russell-means/

Quelques unes de mes réflexions générales à propos de son discours :

A bien y regarder, Russel Means ne dit pas autre chose que Pierre Clastres : refus de la fusion politique, rejet de l’État. Contre ça, on fait ou faisait la guerre entre tribus. R. Means fut membre du parti libertarien US. On est loin du "communisme primitif" amérindien avec Ron Paul et son État minimal, évidemment, mais il y a de ça...Une société sans État ne peut fonctionner, a priori, que dans le cas de petit(e)s groupes humains/sociétés.

Et là, les marxistes se plantent complètement dans leur "compréhension" des sociétés et mentalités "primitives". C’est Pierre Clastres, l’ethno-anthropologue qui a raison face aux marxistes sur ce point. On comprend mieux alors la détestation de R. Means envers le marxisme (1) et son "application historique" (État dirigé par une classe sociale, dictature du prolétariat) qu’il met sur le même plan que le capitalisme (traduction politique : État dans les mains d’une classe dominante : bourgeoisie). Le sous-entendu permanent dans son discours c'est : pas d’ État !

Il faut préciser quand même que il n’y a pas un monde amérindien homogène. L’empire de l’Inca hiérarchisé face aux Shuars, ça n’a pas grand chose à voir par exemple. L’« Indien »’ reste une invention coloniale. Cela dit, l’histoire des peuples amérindiens avant l’arrivée des Européens n’est sûrement pas l’histoire de la lutte des classes en ce qui concerne les petits groupes amérindiens : pas d’Etat, révocabilité du chef (sans pouvoir au sens où les Européens l’entendent), pas de classes sociales et là la grille de lecture marxiste est ; très souvent, parfaitement inadaptée pour comprendre ces sociétés. C’est peut-être vrai uniquement dans le cas d’empires centralisés de type Inca... De même, la conception du temps linéaire qui est autant celle du capitalisme que du marxisme (demain sera mieux qu’aujourd’hui, la ligne du « progrès ») était étranger à ces populations (conception cyclique/mythique du temps).  De plus, ces sociétés se caractérisent(-saient) par leur grand conservatisme et conformisme pas de place pour les  "rebelles", pas de  "révolutionnaires".  Et encore, pour citer Clastres qu’ont les marxistes à dire sur les religions autochtones-cosmqiues ?  Le mythe est l’opium est du peuple  ? Si Marx n'a jamais saisi la fonction protestataire de la religion, mais seulement sa dimension attestaire ("La religion est le soupir...", etc.) Ensuite, peut-être qu’après les tragiques "rencontres" avec le monde européen (et sa vision réductrice des sociétés amérindiennes "les Indiens") on peut voir quelque chose en rapport avec une lutte des classes. Certains amérindiens n’ont plus pas qu’à rejoindre les mouvements révolutionnaires marxistes. D’autres, en Amérique du Nord. se sont accommodés : casinos sur les réserves, d’autres refusent. Mais là encore, différentes utilisations de l’argent des jeux. : parfois redistribué à la communauté. Concernant les jeux, environ les 3/4 des bénéfices sont redistribués à des firmes non-amérindiennes qui ont aidé à construire les "casinos". Et seulement 1% (j'ai lu autre part : proportion à hauteur d'1/3) des nations amérindiennes des EUA bénéficient des retombées financières liées à ces jeux. Nombre de casinos des réserves sont d'ailleurs fréquentées par des amérindiens pauvres, la plupart du temps. Une plaie aussi donc, ces casinos.
Mais - et c’est fondamenta l- en Amérique du sud, il existe toujours des sociétés amérindiennes qui sont étrangères (et implictemeent allergiques) à l’organisation en classes sociales. Grande variété de situations. Souvent, un pied dans la modernité : rejoindre la société dominante ? Combattre contre elle, mais sous quelle forme en privilégiant quoi ? La dimension ethnique (les rouges contre les blancs), sociale (opprimés contre exploiteurs), etc. ?

Enfin, je pense à une anecdote : une ONG qui souhaitait installer des latrines au sein d’une communauté Kogi (Colombie) : le  "développement" !
 Les gens là vivaient depuis des lustres sans ces toilettes. Comment faisaient-ils depuis des siècles et des siècles ? C’est risible, sans doute, mais ça montre bien que là encore, le petit blanc qui pense venir en aide  à ces peuples ne se rend même pas compte de son ethnocentrisme, de sa connerie, du poison qu'est sa charité de dame patronnesse qui a conduit à la mort des milliers de peuples dits "premiers"...
Bref, les Blancs du monde euro-américain doivent en rabattre avec leurs idéologies diverses...Donc R. Means (seul un gauchiste crétin peut penser qu'il raisonne comme un bourgeois) est parfaitement légitime dans son rejet à la fois du marxisme et du capitalisme, tout en sachant que d’autres Amérindiens d'Indo-Amérique, du Nord  ou  du Sud ont fait des choix différents des siens...

(1) Ailleurs dans les Amériques, lors des renaissances amérindiennes des années 1970/panindianisme, on appellera "crime de la gauche marxiste" le fait de nier le culturel, l’ethnique, le religieux.