: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Россия
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mercredi 13 mars 2024

Les leçons magistrales d'Henri Guaino et de Dominique de Villepin - Mise en persepctive du soutien français à l'Ukraine

La leçon magistrale d'Henri Guaino sur la nullité des élites, leur effondrement moral et intellectuel. Rien à ajouter sur ce sujet. Henri Guaino s'adresse à tous ces petits hommes gris, aux costumes trop grands pour eux, qui composent la caste politique et intellectualo-mondaine la plus nulle de toute l'histoire de France et de l'Europe. Caste qui brille par sa sidérante incompétence dans la crise ukrainienne.

 

L'intervention de De Villepin est également excellente : 


samedi 9 mars 2024

La nouvelle antienne des barjots : "Nous sommes en 1938"

Non seulement nous ne sommes pas en 1938, Macron n'est pas Churchill et Poutine pas Hitler (qui peut gober ça à moins d'être complètement idiot), mais quand tu vois et entends ces débilos répéter à l'envi (jusqu'à la lie) que nous sommes en 1938, on peut ajouter qu'on est plus certainement dans un épisode des "pieds nickelés".

L'histoire ne repasse pas deux fois le même (Céline)... au-delà des leçons qu'on peut en tirer (ce qui bien différent du fait de la récupérer et la malmener au rythme de ses lubbies)..
 
L'histoire se répète sous forme de farce (Marx)...

Les macronistes (pourtant modérés en début de crise ; Macron ayant plutôt bien joué sa partition en 2022) et leurs affidés (tous ceux sur cette même ligne spectaculaire, outrancière : BFM, LCI, généraux de plateaux, propagandistes ukrainiens de... plateaux, "experts" et cie) pensent désormais avoir un coup d'avance sur l'histoire. C'est leur nouvelle posture. Ce sont juste des incultes et des incompétents imprévisibles.
 
 

jeudi 29 février 2024

Point de vue sur OTAN/Russie

Point de vue iconoclaste avec une façon d'exprimer les choses un peu désinvolte. Mais si tout cela n'était, réellement, que du théâtre (bien sinistre certes) et que tout était déjà plié ?
 
L'OTAN ne fera rien (rien qui menace "ses capitales" surtout celle outre-Atlantique) et la Russie, droite dans ses bottes crottées de tchernoziom ukrainien pourra même se payer le luxe de finaliser son projet de "nouvelle Russie" en faisant la jonction avec la Transnistrie... laissant les porcins hystéro-mondains des clubs mi-mafieux mi-consanguins des capitales z'occidentales à leurs verbiages ineptes... 
 
Le sérieux et le REALISME géostratégique prendra le dessus et une nouvelle architecture de sécurité verra le jour en Europe...
 
L'article en question :
 
https://la-sociale.online/spip.php?article1076&fbclid=IwAR0I2l4BSokvGpK4toGf3vjyHH1ZoAgiKO0ZFg7xnjAfw3iEHkJIMYjYC1Q
 
 
 

vendredi 20 janvier 2023

Sortie de crise - conflit "russo-ukrainien"

 


Le Monde diplo. 01/23. Ça change au moins du concert d'aboiements des 'intransigeants' le cul vissé sur leur chaise de plateau tv ou devant twitter (entre playmobils de Poutine et soldats de la libeêêêrté 'occidentalistes' sans oublier la pseudo-3e voie "pas de campisme !"). 

En mars/avril, le régime kievite était prêt à faire de larges concessions territoriales & geostrategiques. L' appui militaire massif US et la connerie indicible des Boris Johnson, Liz Truss et Von der Leyen ont totalement changé la donne.

L'Europe des incompétents et des tartuffes + Nord Stream...

 
Le GAZ NATUREL LIQUEFIE (GNL) en provenance des Etats-Unis d'Amérique  ne suffira pas à satisfaire aux besoins des Européens sur le long terme. 
Même en diversifiant les pays fournisseurs (Argengine, Qatar)  cette solution qui consiste à se couper de la Russie tout en important du GNL via des tankers est une pure idiotie : 
 
1) géopolitique  et économique d'abord, on en a déjà parlé, les sanctions à l'encontre de la Russie sont une initiative étasuniennne : empêcher la construction du GRAND CONTINENT et affaiblir économiquement l'Europe communautaire pour des effets quasi-nuls sur la puissance russe https://markets.businessinsider.com/news/commodities/russias-exports-seaborne-crude-surge-month-high-china-india-2023-1?fbclid=IwAR3f-TK-h0qbHX5FmuE5BufwogLu3kbJAKRZwAUnxtxe1AqmY3rx_s6T1cM
En outre, les Etats-Unis vendent ce GNL à prix d'or et c'est non négociable...
L'Europe communautaire réussit parfaitement à s'auto-détruire sur ordre des Etats-Unis. Quand on a des Bruno Lemaire (archétype) dans les chancelleries européennes et une Von der Leyen qui régente l'ensemble on ne peut que réussir dans cette voie. Pourquoi la stratégie européenne est un désastre économique :  https://portail-ie.fr/analysis/4230/haro-sur-le-gaz-russe-gloire-et-douleur-pour-leurope-en-2023?fbclid=IwAR1gl080pRDLDOKFnd9VzaubrzNDfmaFFuHWIvPwobc3yh8r3k0wsGOxNaY
 
2) environnementale ensuite
Ce changement de paradigme nécessite des légions de méthaniers  naviguant sur de longues distances et consommant des quantités astronomiques de gasoil. Soit une augmentation des flux maritimes comburivores donc polluants. Ce gaz liquéfié réclament aussi des installations extrêmement coûteuses comme les terminaux d'importation que l'Europe ne posssède pas en quantité suffisante (Allemagne, Italie...), etc. En outre, le méthane se répand en grande quantité lors de tout le processus. De la liquéfaction jusqu'à la regazéification dans les terminaux, des quantités collossales de méthane s'évaporent.
Au moment où l'on nous assomme avec des mots-injonctions tels "sobriété", "transition énergétique" on ne pouvait pas trouver pire aberration écologique.

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A voir :

 Si la Russie envahit l'Ukraine, "il n'y aura plus" de gazoduc Nord Stream 2 (Biden) | AFP

https://www.youtube.com/watch?v=k93WTecbbks&fbclid=IwAR1zuipTfdqXTyxGfId2sonfCNunZqQlvyv6X6KzqjUxKpNYSkLXdXkwejM

C'est simplement effarant !
On connaît ttes les hypothèses les + farfelues et évidemment la + évidente (certes, faut se méfier des évidences mais là on avait un PROJET clairement ANNONCE) a été balayée d'1 revers de main*.
Les Allemands ont fermé leur gueule, toute l'Europe n'a pas cherché plus loin en laissant, évidemment, surtout se propager l'hypothèse réellement absurde d'un sabotage russe des gazoducs Nord stream qui permettent à la Russie d'engranger des milliards de $...
 
*C'est comme si un criminel appellait le commissariat pour dire qu'il va commettre un crime et qu'ensuite, les forces de l'ordre refusaient d'enquêter sur le suspect n°1...
 

samedi 26 novembre 2022

En finir avec l'Occident

La notion même d'Occident mobilisée par les journalistes et par la Russie nous empêche de poser les termes du débat correctement. Ouest-France, il y a qqs semaines, via un de ses editos récents mettait (timidement) en avant le fait que les valeurs de l'Occident étaient largement rejetées par les puissances émergentes PVD PMA etc. Mais le politologue qui ecrivait ne remettant pas le mot en cause. Alors cela paraît être un débat secondaire et pourtant : si la Russie englobe l'UE et les Anglo-étasuniens c'est qu'il y a une raison. 

Créer volontairement un ennemi composé de puissances regroupées sous ce terme. Et pour le coup c'est en partie pertinent. Pourtant les PECO inclus dans cette notion savent ne pas appartenir à un supppsé 'bloc occidental'. Ce terme est au mieux un paradigme (d'un point de vue économique, en matière de modes de consommation, le Japon est largement "occidental(-isé)" comme l'Arabie Séoudite et pas moins que la Russie***...) mais ne correspond pas à une réalité culturelle et si peu politique ou géopolitique. La France par ex. n'a pas hésité en 2003 à s'exclure du prétendu 'camp occidental' pour former le temps d une guerre (Irak) une nouvelle formule géostratégique avec l'Allemagne et la Russie. 

En finir avec l'Occident voilà aussi un enjeu de taille pour en finir avec les guerres en Europe notamment mais aussi avec une 'tutelle' Anglo-étasunienne.

***Le discours de certaines élites russes, du Kremlin ou de l'Eglise orthodoxe sur un prétendu "Occident dégénéré" ne manque pas de piquant, sachant que nombre des enfants de ces élites voire les élites elles-mêmes ont fait leur études en Europe occidentale (et pas en Chine ou en Inde), ou bien encore ont largement profité de l'attrait (visiblement) des Etats démo-libéraux en matière de commerce, d'appropriation de l'espace (résidences, châteaux), ou de tourisme...

Note de moi-même rédigée initialement sur un autre site (support totalement inadapté pour cela, et puis l'air du temps étant aux messages de 140 caractères...) et légèrement complétée.

Guerre en Ukraine: l'interview du vice-président de la Douma sur BFMTV - Au bord de l'incident diplomatique

 

Note rapidement rédigée (pour le futur ;)

Le comportement de ces journalistes est effarant. Ils invitent le vice-président de la Douma, Piotr Tolstoï, pour lui faire la leçon. C'est profondément nul, c'est très mauvais. Les questions sont indigentes. Sauf, peut-être Ulysse Gosset a quelque chose à dire.

Un entretien à charge. C'est catastrophique. Imaginons un représentant du Congrès étasunien, un membre du parti républicain, un proche de GW Bush traité de la sorte durant la guerre d'Irak qui débute en mars 2003 ? Non, on ne peut pas. Jamais un journaliste ne  se serait adressé à un représentant politique étasunien d'une telle façon. Faire la morale, c'est le rôle des curés, c'est le rôle de ces journalistes. Faire la morale donc mais pas à n'importe qui... 

Ah cet embargo US republicain et démocrate qui a fait des centaines de milliers de morts irakiens dans les années 90 (malgré les contre-expertises, l'Irak a durant ce temps 1 taux de mortalité infantile dément) avant que GW Bush ne reparte casser de l'Irakien (entre 500 000 et 1 million de morts entre 2003 et 2011 + les dizaines  de milliers de morts dus à la 1ère et 2e guerre civile irakienne conséquences directes de l'invasion anglo-US), ça n'a pas rompu les liens entre la France/L'Europe communautaire et les Etats-Unis ou el Royaume-Uni...  Au passage, quelle ordure peut encore parler de guerre pour la défense de la démocratie en Irak ?

ça n'a pas empêché ce '4ème pouvoir' (dire que des enseignants encore aujourd'hui proclament ce genre de conneries) de continuer à faire de la lèche à tout ce qui vient d'Outre-Atlantique, à part Trump celui qui n'est responsable...d'aucune guerre...

La suite de l'émission (et des autres) que j'ai survolée nous donne à voir les éternelles mêmes gueules depuis février 2022 : Stéphane Courtois l'ex-Mao devenu porte-voix de l'Atlantisme, les Ukrainien.n.e.s de service h24 7/7, un prétendu ex-KGBiste qui raconte ses histoires de pissotieres, etc. J'ai eu récemment le temps de rattraper "mon retard" en matière de décryptage de l'information que je boycottais et c'est ça qui en sort. La propagande démo-libérale atlantiste, pro-OTAN en continu... 

"Le meilleur des mondes"...

Inutile de s'étendre encore une fois. On a la même chose sur LCI ou presque. Rappelez-vous du général français (en réserve) qui a commencé à diffuser l'idée d'une intervention française au sol en Ukraine. J'ai vu l'émission trois mois après sa diffusion c'est dire à quel point je mets ces médias à l'index... Même l'opposition (les oppostions)  n'a pas réagi à de telles déclarations. Morte cliniquement ? 

Cette lecture de la crise européenne imposée par les médias et une poignée de faiseurs d'opinion serait grotesque si elle n'était pas dangereuse.  Ces journalistes sont les relais d'une idéologie qui joue contre les intérêts français et européens. Intérêts français et européens ça veut dire quoi ici ? Ce qui semble SOUHAITABLE POUR LE PLUS GRAND NOMBRE (le terme posant problème). Un maintien de la coopération avec la Russie tout en condamnant la guerre, la construction d'un bloc politique eurasiatique, et évidemment le refus d'une conflagration généralisée en Europe...

JAMAIS des Etats européens via leurs médias publics et privés (sauf exceptions) opposés à une guerre n'avaient été aussi loin dans la haine et la propagande. Les crétins qui lisent s'exclameront "et les Russes ils ne font pas de propagande ?" Sauf, que nous ne sommes pas belligérants (Dieu nous en préserve !) et que le rôle des journalistes (de ceux-là en tout cas) est de proposer des analyses les plus objectives possibles et non partisanes.

L'Opinion est désormais formatée par ces chaines. Quoi qu'en disent les gens... La télévision est l'objet le plus détesté mais aussi le plus regardé...

Voir notamment un article précent sur Romain Goupil : https://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/2022/10/romain-goupil-est-toujours-vivant.html

mardi 20 septembre 2022

E. Macron, le quai d'orsay et ses limites...

Jusqu'à aujourd"hui, Emmanuel Macron a toujours eu la bonne ligne en matière de politique étrangère (dans les conditions qui sont les siennes...après l''ouragan" Hollande et malgré les accords de Minsk et au regard de son parcours c'était loin d'être envisageable). Quand il affirme à demi-mot que le Quai d'Orsay est largement investi par des Atlantistes qui peut soutenir le contraire ?

«Nous avons aussi notre Etat profond, [...] et je sais que beaucoup d’entre vous se sont formés dans la défiance envers la Russie.»  Emmanuel Macron 27/08/2019

Ce qui est dommage ce sont ses choix en matière de ministres des affaires étrangères. Un retour d'Hubert Védrine (si on écarte "son" suivisme anglo-US  en 1999 en RFY -Serbie-Kosovo) ET/OU de Dominique de Villepin aurait été plus que bien bienvenu dans la période actuelle.

En outre, E. Macron a beau déclarer ce qu'il veut (pure communication) concernant les référendums à venir dans le Donbass, il n'a pas d'autres choix que d'acter le projet (partiel) de "nouvelle-Russie" (partielle) de V. Poutine...

En effet, si les républiques de Lougansk et Donetsk sont annexées après les référendums, elles deviennent, de facto, des territoires russes et livrer des armes à l'Ukraine pour lutter contre l'armée russe devient extrêmemnt compromettant pour la France. Déjà l'ambassadeur de France a été convoqué à Moscou concernant ces livraisons d'armes... La Russie est en difficulté et une annexion des espaces du sud-est ukrainien devient un moyen de chantage. Toute action militaire dans le Donbass (Lougansk, Donetsk, Kherson) deviendrait une agression contre la Russie. Là nous entrons dans l'inconnue la plus totale...

Cela dit, les attaques "ukrainiennes" contre la Crimée, territoire russe, n'ont pas donné (jusqu'à ce jour...)  lieu à des répliques de "grande ampleur"...

Macron (entendre la "ligne Macron" qui est celle des Allemands, cf. axe Paris-Berlin-Moscou sur ce blogue) sera-t-il celui qui permettrait d'éviter une conflagration majeure en Europe ? Tout dépendra des décisions qui seront prises dans les jours et semaines à venir... Le pire n'est jamais certain.

D'ailleurs la mobilisation de réservistes russes est-elle à considérer comme une nouvelle "escalade" ou une volonté d'en finir avec cette guerre "ratée" (pour les Russes) fondamentalement inutile ? Erdogan affirmait il y a peu que Poutine souhaitait s'engager sur la voie de la paix au moins du cessez-le-feu... A suivre...

voir articles sur ce blogue :

http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/g%C3%A9opolitique

 https://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/Eurasie

Pour la carte de "Nouvelle-Russie" :  https://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/2022/01/guerres-pour-leurasie-ukraine-extrait.html

 

samedi 31 décembre 2016

Guerre de et pour l'Eurasie : la Macédoine, un des "fronts de demain" (III)



La Macédoine

La Macédoine est un État indépendant depuis 1991. Elle connait dès les premiers temps de son existence un conflit symbolique l'opposant à la Grèce à propos de son nom. Les Grecs n'acceptent pas que les Macédoniens slaves utilisent le toponyme Macédoine qui renvoie à leur propre histoire (Royaume de Macédoine), à l'hellénisme, à la langue grecque, d'autant plus que la jeune république ne se prive pas d'utiliser des symboles identitaires forts dont la Grèce se dit la seule dépositaire : Alexandre le Grand, le soleil de Vergina ornant le tombeau de Philippe II de Macédoine. On retrouve ici les préoccupations des nationalistes protochronistes des anciens Etats communistes, qui dans leur quête d'identité, revendiquent une filiation directe et la plupart du temps unique entre les peuples des Etats modernes et ceux de l'Antiquité. De fait l' appellation FYROM (Former Yugoslav Republic Of Macedonia) - soit ARYM (Ancienne République Yougoslave de Macédoine) en français - est celle qui est reconnue et utilisée à l'international. Mais cette querelle identitaire ne semble pas devoir dégénérer en conflit armé et reste, pour le moment, cantonnée au domaine du débat intellectuel dans lesquels interviennent politiciens, historiens protochronistes ou non. Mais sait-on jamais...

La situation pouvant rapidement se traduire en conflit armé est plutôt à chercher dans les tensions entre Macédoniens "de souche" et Albanais. La Macédoine présente une grosse minorité d'Albanais représentant environ un quart de la population totale du pays, soit environ 500000 personnes pour un territoire comptant un peu plus de 2 millions d'habitants. A ce constat général, il faut évoquer une situation particulière. A l'ouest du pays, les Albanais sont soit majoritaires, soit représentent une grosse minorité par rapport à la population totale de la région. Plus on se rapproche de la frontière avec le Kosovo ou l'Albanie, plus ils sont nombreux. Ils sont majoritaires dans certaines villes et forment une minorité très importante dans d'autres villes ou villages. Cette population est très vindicative et obtient depuis les années 90 tout ce qu'elle demande au pouvoir central. Des revendications concernant le bilinguisme ou un désir pour les Albanais d'être mieux représentés au sein de la société macédonienne, on passe très vite à des revendications d'indépendance de la partie du territoire majoritairement albanais ou le rattachement de celle-ci à l'Albanie-Kosovo. En 2001, des anciens combattants de la guerre du Kosovo de l'UÇK-M ont réalisé plusieurs opérations visant à rattacher la zone albanaise de la Macédoine au Kosovo, sous couverts de revendications d'ordre culturel et linguistique. Un conflit oppose alors pendant six mois les Albano-kosovars au pouvoir central. Les accords d'Ohrid du 8 août 2001 donnent gain de cause aux Albanais. Par ces accords, l'albanais devient langue officielle au même titre que le macédonien dans toutes les municipalités peuplées d'au moins (ou seulement ! c'est au choix)  20% d'Albanais, l'usage de la langue albanaise est autorisé au parlement, etc. Ces mesures sont évidemment une avancée considérable pour la domination albanaise de la Macédoine. La toile de fond idéologique de ces conflits culturel et armé étant toujours la réalisation de la Grande Albanie. Plus récemment, en 2014, lors d'une manifestation organisée pour défendre des Albanais accusés d’avoir tué cinq Macédoniens, on pouvait entendre des slogans comme "Skopje,  cœur de l’Albanie" qui fait écho à un autre slogan shqiptar (albanais)  "Kosovo, cœur de l’Albanie". En mai 2015, ont lieu simultanément des manifestations à Skopje et un coup de force armé à Koumanovo dans le nord-est du pays à proximité de la frontière avec la Serbie, associant des Albanais de Macédoine et du Kosovo. Le parti au pouvoir, l'Organisation révolutionnaire macédonienne intérieure - Parti démocratique pour l'Unité nationale macédonienne (VMRO-DPMNE), originellement d'orientation nationaliste devenu parti de centre-droit, accusé par l'opposition de favoriser les chrétiens appartenant à l’Église orthodoxe macédonienne au détriment des Albanais musulmans, organise alors promptement et avec succès une contre-manifestation dans la capitale tout en réagissant fermement à l'attaque terroriste. Il est intéressant de signaler que ces événements se sont produits le 9 mai, date hautement symbolique car jour de célébration de la victoire russe sur le nazisme. Ici à Skopje, comme ailleurs dans les Balkans yougoslaves, les "émissaires" du BAO (ambassadeurs) encouragent largement la contestation contre le pouvoir central actuellement aux mains du VMRO-DPMNE dont les bonnes relations qu'il entretient avec la Russie sont gênantes. Le 4 mars 2016, à Butel, ville majoritairement orthodoxe (65% de la population) localisée dans le nord de la Macédoine, des Albanais détruisent et brûlent une croix orthodoxe. A cette crise interne, il faut ajouter la question de la gestion des migrants que la Macédoine, située sur la très fréquentée "route des Balkans" voit déferler sur son petit territoire. A la date du 5 mars 2016, 13000 migrants-réfugiés auxquels les Albanais apportent leur soutien se pressent à la frontière entre la Grèce et la Macédoine, alors que la Grèce doit s'organiser pour relever le défi de la présence imposée de  30000 personnes venant de Syrie, d'Irak ou d'Afghanistan, sur son territoire. Un peu plus d'un mois plus tard, la situation devient presque incontrôlable.

Le parti au pouvoir en Macédoine, au début de l'année 2016, est favorable à une coopération avec la Russie dans le domaine énergétique. Un projet de gazoduc doit remplacer le programme south stream que les euro-atlantistes de Bruxelles-Washington ont fait avorter. Pour faire échouer les projets de coopération économique russo-macédoniens, le BAO s'appuie donc sur les groupes radicaux albanais nationalistes irrédentistes et djihadistes et est donc favorable à une partition éventuelle de la Macédoine en deux zones. L'une reviendrait à l'Albanie, l'autre à la Bulgarie. Pour ce faire, le BAO flatte-t-il les séparatistes de Tirana, Pristina et de Koumanovo et leur rêve de Grande Albanie. La Serbie entretient des relations plutôt cordiales avec la Macédoine qu'elle voit, avec raison, comme un Etat neutre et garant d'une certaine stabilité dans cette région sud-balkanique (Grèce incluse). Début avril 2016, des manifestations se déroulent à Skopje, la capitale macédonienne. Des Macédoniens descendent dans la rue pour contester un  projet de loi d'amnistie et demander la démission du président Gjorge Ivanov, proche de Poutine. Très rapidement, le 13 avril, nous assistons aux premières scènes d'émeutes. Le scénario est devenu très commun. Ivanov est accusé de corruption, la sémantique journalistique du BAO évolue, de "gouvernement de Macédoine", on passe à "régime de Skopje" comme on parle de "régime de Damas" pour bien marquer la supposée illégitimité du pouvoir en place. Les manifestations sont sous le contrôle d'une poignée de chefs appartenant à des ONG, l'opposition au pouvoir en place soutenue par les gouvernements des pays du BAO et l'Europe communautaire et les Etats-Unis mettent en garde Skopje et menacent de sanctions[1]. Une situation qui ressemble sensiblement à celle ayant précédé les "Révolutions de couleur". Ce que l'on peut dire avec quasi-certitude , c'est qu'une déstabilisation de la Macédoine ne manquerait d'avoir  de graves conséquences dans tous les Balkans et peut-être au-delà...