: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Eglise orthodoxe roumaine
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jeudi 5 janvier 2023

Les orthodoxes célèbrent Noël le 7 Janvier. Vrai et faux

Pour répondre en quelques lignes au "T'es orthodoxe, bah tu fêtes pas Noël le 25 décembre !"

Premièrement, c'est vrai uniquement pour les fidèles orthodoxes de l'Eglise orthodoxe russe, serbe, géorgienne ou le patriarcat de Jérusalem. Il faut ajouter l'Eglise russe hors frontières. Les orthodoxes du patriarcat roumain, bulgare, de celui de Constantinople*, de l'Eglise de Grèce ou encore les "Antiochiens" parmi d'autres suivent le calendrier julien revisé. Au total, dix Eglises orthodoxes** ne suivent donc pas le calendrier julien POUR LES FETES FIXES DU CALENDRIER LITURGIQUE. Ces Eglises mobilisent, cependant, le calendrier julien pour les fêtes mobiles : Pâques, Ascension, Pentecôte...

C'est ainsi qu'environ la moitié du monde orthodoxe (immigrations regroupées dans des Eglises hors frontières incluses) fête Noël en même temps que les catholiques.

Deuxièment, le 7 janvier du calendrier grégorien correspond bien au 25 décembre du calendrier julien. Donc ces orthodoxes qui utilisent le calendrier julien pour la totalité de l'année liturgique célèbrent bien la fête de la Nativité du Christ un 25 décembre (leur 25 décembre).

Les deux Eglises orthodoxes de Finlande (patriarcat de Moscou et Constantinople) et les deux Eglises orthodoxe d'Estonie (patriarcat de Moscou et Constantinople) présentent encore d'autres particularités sur ce plan.

*Si ce patriarcat de Constantinople a, aujourd'hui, perdu l'immense majorité de l'espace sur lequel il avait juridiction inclut en son sein des entités ecclésio-territoriales réparties sur l'ensemble de la planète comme la métropole grec-orthodoxe de/en France, la métropole de Corée, l'évêché orthodoxe albanais d'Amérique parmi des dizaines d'autres. Constantinople est avant tout un patriarcat qui revendique les fidèles des différentes dites diasporas (ou plutôt immigrations des différents patriarcats, ce qui n'est pas au goût de la majorité des Eglises autocéphales et autonomes). Dans les faits, la plupart des fidèles orthodoxes rejoignent leur Eglise nationale en contexte migratoire.

**Eglise orthodoxe de Roumanie, de Bulgarie, de Grèce, de Chypre, de Pologne, des terres tchèques et slovaques, d'Albanie, les patriarcats de Constantinople, Antioche, Alexandrie et de toute l'Afrique. On recense ici les Eglises canoniques des 7 conciles (chalcédoniennes) reconnues par la Communion des Eglises orthodoxes. Il existe des centaines d'Eglises orthodoxes schismatiques non reconnues par cette Communion. Plusieurs sont françaises comme l'Eglise orthodoxe des Gaules...

 

mercredi 11 août 2021

Nouveaux espaces du religieux orthodoxe - Transylvanie, Carpates méridionales et orientales 2006-2021

Production d'un espace religieux orthodoxe dans le nouveau quartier d'habitations polyfonctionnel Coresi Brasov 2021 (JM Lemonnier)

On a ici une production d'un nouvel espace religieux orthodoxe roumain : une église-paroisse orthodoxe. Située en plein coeur du nouveau quartier Coresi à Brasov, dans un quartier périphérique de la ville suivant un modèle d'urbanisme inspiré Europe occidentale. Cependant, l'église est, ici en Roumanie, un marqueur spatial bien spécifique introuvable dans les nouveaux quartiers d'habitations récents en Europe occidentale. Ces espaces religieux ne sont pas pour autant absents mais sont situés hors ces espaces selon d'autres logiques d'implantation/production. Voir these de doctorat en cours...

Autre article période 2006-2009 sur ce blogue où l'on montre également cette mutation de l'espace roumain transylvain avec ces photographies d'églises-paroisses en construction.

Voir : https://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/2012/05/blog-post.html

Production d'un espace religieux orthodoxe en Transylvanie


vendredi 5 avril 2019

Naissance au Ciel du père Jean Boboc 04/04/2019 - Mémoire éternelle !

La naissance au Ciel du père Jean Boboc est une grande perte (doux euphémisme) pour nous qui restons ici à l'état anti-naturel dans ce monde déchu. L’œuvre de ce théologien, sans équivalent dans le monde catholique (et encore moins évidemment chez les protestants) est d'une profondeur et d'une qualité rare.
Jean Boboc est notamment le traducteur d'une partie de l’œuvre de l'immense théologien Dumitru Staniloae. Spécialiste de ce que nos propagandistes modernes nomment "bioéthique", le père Jean a parfaitement compris l'époque que nous vivons qui est "Le temps du suicide anthropologique", de l’éclipse de l'esprit et finalement de la mort de l'homme qui marquent la faillite définitive de la funeste anthropologie dualiste occidentale.
Mais il ne s'est pas contenté de décrire ou d'accuser il a proposé des solutions ou LA solution à travers son onto-théo-anthropologie orthodoxe révélée (forcément ternaire et seule permettant la déification de la nature de l'homme par la pneumatisation de tout son être).
"La grande métamorphose. éléments pour une théo-anthropologie orthodoxe", livre tiré de sa thèse de doctorat en théologie est, à l'évidence, la pierre d'angle de son œuvre.


"Car l'esprit de l'homme se révèle avoir la plus grande conformité potentielle avec celle de l'Esprit Saint", Dumitru Staniloae

Crédit photo : https://www.sagesse-orthodoxe.fr

samedi 25 août 2018

L’EGLISE ORTHODOXE ROUMAINE EN EUROPE OCCIDENTALE : TERRITOIRES ET « DIASPORA »

L’EGLISE ORTHODOXE ROUMAINE EN EUROPE OCCIDENTALE : TERRITOIRES ET « DIASPORA »
THE ROMANIAN ORTHODOX CHURCH IN WESTERN EUROPE: TERRITORIES AND "DIASPORA" 

https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=600323 


Author(s): JEAN-MICHEL LEMONNIER
Subject(s): Language and Literature Studies
Published by: Universitatea »1 Decembrie 1918« Alba Iulia
Keywords: Orthodox Christianity; diaspora; Romania; France; Romanian Orthodox church; Occidental Orthodoxy

Summary/Abstract: In this article, we present exploratory elements concerning the Romanian Orthodox Church « outside the borders » by assuming its territorial adaptations as well as a nascent « diaspora ». We explain how this Church organizes itself in Western Europe and particularly in France and how it adapts its structures in this context. We present the situation of ecclesiastical multi-jurisdiction and the issues it raises while examining the conditions of existence of the Romanian Orthodox population in western Europe. In order to do so, we must address the questions of ethno-phyletism or nationalism which irrigate the behavior of the Romanian Orthodox Church outside the borders but also the provisional solutions to remedy this situation. The situation of the Romanian Orthodox Church in France is illuminated. First of all, we retrace a brief history of the Romanian presence in France since the nineteenth century, originally almost exclusively Parisian, while exposing the major stages of the implantation of the Orthodox Church. We highlight the dilemmas faced by the Romanian Orthodox Church and its« diaspora » but also the dynamics committed within this« Orthodox community » to be territorially and socially integrated in France. In the same time, We question the relevance of the use, in this context, of certain notions such as « diaspora ». Finally, we describe the follow-up to this presentation by formulating working hypotheses for the study of the Romanian Orthodox communities at a local level and the results that we can expect.

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  • Issue Year: 18/2017
  • Issue No: 1
  • Page Range: 365-390
  • Page Count: 26
  • Language: French

samedi 7 avril 2018

Vendredi saint orthodoxe 2018 - Rappel sur la spécificité de la théologie de la Rédemption du christianisme orthodoxe

Vendredi saint orthodoxe. 

L'occasion de rappeler encore une fois à quel point la théologie orthodoxe de la Rédemption, (le sacrifice christique n'en est qu'un aspect) n'a absolument rien à voir avec la construction théologique des germano-latins (catholiques et réformés comme certains les nomment).


Le Christ en s'incarnant s'est abaissé à côtoyer l'humanité déchue pour collaborer avec nous (et en nous) à la douloureuse évolution que nous devons accomplir pour parvenir à la déification.
En acceptant la Croix, Jésus-Christ souffre en nous, avec nous, et partage notre pauvre condition. En aucun cas, comme le prétendent les germano-latins, il ne souffre à notre place, paie une rançon ou satisfait à la colère du Père en apaisant ce dernier par son sacrifice. Un discours ayant facilité toutes les caricatures de Dieu et du christianisme que nous connaissons : de Voltaire à Freud...


Aussi, un orthodoxe ne peut accepter le discours consensuel imprégné de mièvreries des oecubénistes sur l'unité des chrétiens, car trop parmi eux (y compris parmi les orthodoxes ignorants) ont défiguré Dieu en en faisant un crétin, un monstre assoiffé de sang et continuent à entretenir cette image de Dieu (même malgré eux)...

"Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu à son tour", voilà un principe théologique central dans la Tradition orthodoxe totalement oublié dans les autres confessions dites chrétiennes.


samedi 23 septembre 2017

Influence de la théologie augustinienne dans l'orthodoxie chrétienne en Transylvanie (exemple des fresques)

Extrait du livre de Jean Boboc, "La grande métamorphose. Éléments pour une théo-anthropologie orthodoxe", 2016. Livre majeur de et pour notre époque pour des raisons sur lesquelles il faudrait très longuement revenir, peut-être ici, un jour...Signalons que ce livre est absolument exceptionnel, novateur, bien loin des contorsions philosophiques-spectaculaires et des agitations littéraires bourgeoises stériles de notre époque...
Or donc. Dans ce passage, le père Jean Boboc, prêtre de la Métropole orthodoxe roumaine d'Europe occidentale et méridionale (MOREOM, diocèse du patriarcat roumain), docteur en médecine et en théologie rappelle cette contamination de l’Église orthodoxe par cette théologie catholique romaine (Augustin, Thomas d'Aquin, scolastique) et sa morale de refoulés à travers l'art sacré (qui ne l'est plus vraiment puisque dans ce cas parfaitement opposé à la théologie orthodoxe d'inspiration patristique, seule en mesure de produire un art sacré...).


Crédit photo. / JM Lemonnier

Fresque d'une entrée (porche) de cimetière "ORTHODOXE" en Transylvanie (village Carpates méridionales). Le thème peint ne se réfère, en aucun cas à la théologie orthodoxe, finalement celles des Pères dits "orientaux" (des théologiens typiquement orthodoxes ont vécu en "Occident" : saint Irénée, Hilaire de Poitiers...). On est très loin du véritable art sacré, celui des icônes, fresques d'églises et monastères authentiquement orthodoxes... 
Aceasta fresca la intrarea într-un cimitir din România (Carpați) marturiseste despre contaminarea crestinismului ortodox român prin teologia romano-catolica si a moralitatii sale perverse. (JML, 2017). 

La théologie aristotelo-augustino-thomiste a largement -et ce durant des siècles- infesté l'Eglise orthodoxe roumaine. Présence de l'Empire austro-hongrois, monarchie allemande "roumaine" du XIXe s., "latinité" et politique de déshéllénisation de l'Eglise orthodoxe roumaine sous A. I. Cuza sont autant de facteurs ayant permis l'introduction des erreurs doctrinales d'un st Augustin ou d'un Thomas d'Aquin.
En ce qui concerne la période récente, c'est par transfert de milliers de clercs (prêtres, évêques) et de fidèles issus des Églises uniates greco-catholiques (interdites durant la période communiste) vers l’Église orthodoxe roumaine qu'une contamination massive s'est produite...

samedi 23 janvier 2016

L'Europe communautaire légifère sur la mort en Roumanie...

S'occuper des vivants ne suffit plus aux commissaires euro-atlantistes. Ils s'intéressent désormais aux morts et à des rituels funéraires multiséculaires. En Roumanie, on enterre toujours, majoritairement, ses morts de manière identique depuis le XIIe siècle. Ces rites immuables, certes chrétiens, mais qui ont bénéficié des apports des rites funéraires venus de la protohistoire sont donc voués à disparaître sur décision de technocrates imbéciles et de leurs exécutants tout aussi stupides. Bien sûr, cela ne risque pas d'émouvoir l'Européen occidental de base pour qui on doit "gérer la mort" comme on gère les déchets. Cette funeste nouvelle, m'évoque une discussion remontant à quelques années que j'ai eue avec un de ces margoulins du matérialisme marchand qui est, d'ailleurs, a peu près le même chez les bourgeois que chez les marxistes fossiles  (il existe une catégorie de marxistes très fins mais malheureusemnt peu nombreux).  Ce dialogue portait sur le sacré. Ce porcin qui se revendiquait libre penseur n'entendait rien au sacré, qui, certes, n'implique pas nécessairement la croyance en un Dieu, mais ne relève pas pour autant de la catégorie dans laquelle ce petit gauchiste hargneux le classait. Aussi ai-je eu droit à tous les poncifs modernes sur la nouvelle nature du sacré. S'il est inutile de s'étendre sur cet épisode, il est nénanmoins réprésentatif du discours de haine et de mépris du type d'invidu moderne portant en lui cette détestation du sacré religieux. 
Or, donc que prévoient ces nouvelles mesures culturicides concernant les rites funéraires en Roumanie ? Ni plus ni moins que l'éradiction de rites ancestraux, très complexes et intimement liés à la conscience religieuse des peuples chrétiens orthodoxes. L'Europe communautaire veut faire table rase non seulement de gestes, d'attitudes mais aussi d'une mentalité, celle de l'homme du monde carpato-danubien qui malgré les assauts chtoniens de la modernité libérale-marchande continue à perpétuer des traditions - et cela les fanatiques de la modernisation catagogique, des crétins qui ne pensent que développement, infrastructures et compétition des territoires ne peuvent l'entendre - qui s'incrivent dans la réalité d'une Weltanschauung indo-européenne archaïque enracinée au coeur même du christianisme cosmique-orthodoxe.
Prenons un exemple concret. Ces lois anti-traditionnelles, empêcheront la famille de conserver le corps du défunt plus d'une heure dans la maison. De fait, la tradition de veille du mort qui dure jusqu'à trois jours est prohibée. Et quand on sait à quel point cette coutume ancestrale est enracinée dans les pratiques funéraires des Roumains, il s'agit là d'un véritable affront, d'une humiliation (encore une) faite à la culture roumaine. Les communistes n'avaient jamais pris de décisions en ce sens, même si d'autres non moins mortifères avaient déjà bien entamé la richesse des pratiques religieuses traditionelles. Il est, d'ailleurs, presque inutile d'évoquer les destructions d'églises et de monastères durant le règne du mégalomane.Ce qui est choquant (mais qui, en réalité, ne devrait plus l'être), c'est que cette Europe communautaire et "l'Occident" comme disent encore les Roumains devaient apporter plus de liberté. Or, c'est l'inverse qui se produit. Les interdictions fixées par l'Europe marchande se multiplient dans les domaines les plus archaïques (au sens noble du terme) de la société roumaine : paysannerie, religions...
Il faut situer ces décisions dans le contexte de la vaste opération de laïcisation forcée de la société roumaine lancée par l'Union européenne. Même si l'influence de l'Eglise orthodoxe est encore très grande en Roumanie, les attaques répétées contre la coutume et la tradition par la loi du techno-gestionnaire bruxellois et par le divin Marché devront, à terme, réduire drastiquement le rôle de cette institution. L'homme d'attitude moderne ne verra dans cette démarche qu'une nécessaire voie vers la modernisation du pays et une lutte contre l'obscurantisme, niaiseries récurrentes évidemment conjuguées à d'autres lieux communs anti-religieux. Pourtant, le pousse-caddie réduit à son travail d'esclave moderne ignore que l'Eglise orthodoxe, à travers ses prêtres et ses moines, joue un rôle fondamental dans la protection des plus pauvres ou encore des enfants orphelins. C'est cette Eglise qui pallie l'incurie des différents gouvernements roumains qui enregistrent et appliquent les directives des commissaires européens. Alors quand on entend certains se plaindre des promoteurs d'une Union européenne faisant l'apologie des racines chrétiennes de l'Europe, il y a de quoi rire...Cette Europe, méprisant les peuples européens, est un puissant instrument devant mener à la sécularisation de toutes les sociétés européennes et plus encore à une déculturation massive, finalement, sans exagérer, à un ethnocide...
La Grande Guerre pour l'Eurasie contre l'euro-atlantisme ou bloc américano-occidentaliste (dit globalisme) se situe aussi au niveau culturel...A suivre...

Voir cet article -> Directive UE : les morts pourront être enterrés sans prêtre et ne pourront être gardés plus d'une heure à la maison. L'Eglise Orthodoxe Roumaine sans réaction.


samedi 31 octobre 2015

Sur les dimensions de la Liturgie : précisions sur le concept de christianisme cosmique (PARTIE II)

VOIR AUPARAVANT SUR CE BLOGUE : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/sur-les-dimensions-de-la-liturgie-et.html

Le christianisme orthodoxe est forcément un christianisme cosmique. C'est ce que semble vouloir simplement  écrire Eliade. Même s'il n'en donne jamais une définition disons définitive, le savant roumain a lu les Pères grecs, il se réfère à la Tradition chrétienne primordiale, donc orthodoxe donc catholique. Dans Aspects du mythe (1963), Eliade écrit que ce christianisme cosmique "est une création religieuse originale dans laquelle l'eschatologie et la sotériologie sont affectées de dimensions cosmiques" (p.212) et "dominée par la Nostalgie d'une nature sanctifiée par la présence de Jésus" (p. 213). Le seul point discutable dans les propos d'Eliade, c'est qu'il circonscrit l'adhésion à ce christianisme, géographiquement à l'Europe centrale et orientale et sociologiquement, si l'on peut dire, aux populations rurales. 
Or donc, contrairement à ce qu'a pu écrire un prétendu historien des religions, l'expression "christianisme cosmique" n'est pas une construction fantasmatique d'Eliade mais résume en quelque sorte l'enseignement des Pères de l'Eglise et ce qui peut ressortir d'une lecture attentive des textes bibliques. Nous avons déjà montré que toute liturgie chrétienne orthodoxe est cosmique parce que cette dernière existe par la Ktisis. La liturgie chrétienne est donc, avant toute ritualisation, une liturgie naturelle. Il n'est même pas nécéssaire, si l'on veut, de déterminer la part d'influence des paganismes sur la construction du christianisme (rites, sacrements, calendrier liturgique, etc.) pour tenter de montrer sa qualité de "religion naturelle". L'être humain étant avant tout, rappelons-le, un être théologique. 
Ainsi, ce concept de christianisme cosmique n'aurait donc rien de commun avec ce que  serait tenté d'y voir un certain historien des religions (le même non-précedemment cité) dont j'ai préféré oublier le nom, à savoir le christianisme aryen des R. Wagner, H.S. Chamberlain, J. Langbehn, le "christianisme positif" (germanique) d'Alfred Rosenberg ou une volonté de 'déjudaiser le christianisme" ou bien encore un désir de créer une "ontologie antisémite" ce qui au passage ne veut à peu près  rien dire, mais aurait tout simplement à voir et très précisément avec les fondements doctrinaux de l'Eglise Orthodoxe, les textes et la vie des Pères. Ce christianisme inclut donc les différentes modalités de la vie liturgique, dont la dimension cosmique. Il y a quelques années, le catholique Ratzinger a, d'ailleurs, rappelé très opportunément que la "cosmicité" était l'une des dimensions de la liturgie chrétienne. 


à suivre...
ça peut aussi vous intéresser : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/06/calendrier-christianisme-cosmique-j-m.html


jeudi 22 octobre 2015

Jacques le Juste, frère du Seigneur (23 octobre) et Divines Liturgies...


Jacques,  premier évêque de Jérusalem, demi-frère de Jésus-Christ, fruit d'un premier mariage de Joseph selon la Tradition chrétienne orthodoxe. Voir une biographie : http://paginiortodoxe.tripod.com/vsoct/10-23-sf_ap_iacob.html


La Divine Liturgie de saint Jacques, frère-de-Dieu ou Liturgie de Jérusalem. Une des trois divines Liturgies chrétiennes de rite byzantin catholique et orthodoxe, avec celles de saint Jean Chrysostome (Jean Bouche d'Or) et saint Basile. Malgré son antériorité sur les deux autres, elle est cependant de très loin la moins célébrée des trois. Transcription de la  Liturgie de Jacques :    http://www.pagesorthodoxes.net/liturgie/jacques.htm
La "Liturgie selon saint Germain de Paris" est également célébrée par l'Eglise Othodoxe universelle (catholique) de France. Cette liturgie est celle qui était célébrée dans une grande partie de l'Europe occidentale, et notamment en territoire gallo-franc, en particulier, du Ve au VIIIe s. 

La Divine Liturgie byzantine est le centre et le fondement de la Foi orthodoxe. Elle est le produit, la synthèse des génies judéo-araméen et grec, enracinée dans un vieux fonds culturel mystico-religieux proche-oriental syrio-palestinien, très proche des pratiques de la synagogue. Les textes de l'Ancien Testament sont aussi bien récités par les églises qu'à la synagogue, par exemple. De fait, rejeter l'Ancien Testament comme le font certains prétendus chrétiens est d'une bêtise sans nom.
Cosmique, universelle et intemporelle, la Liturgie orthodoxe transfigure l'univers tout entier et annonce le Royaume. Sa dimension eschatologique est donc plus qu'évidente. Le Christ est réellement présent durant la messe et l'arrivée du prêtre dans l'église au début de la cérémonie donne le signal de sa Venue dans l'assemblée des fidèles. Par l'épiclèse, le prêtre demande la descente du saint Esprit sur les espèces du pain et du vin, après les paroles de consécration. Ainsi donc, le Christ est réellement présent, ici et maintenant, sous l'aspect du pain et du vin. La célébration de la Liturgie et le décorum qui l'accompagne préparent l'Avènement du Royaume...signes de Croix, encensement, icônes, paroles d'évangiles annoncent la Seconde Venue. On retiendra que rejetter la nécessaire vénération des icônes c'est, mais de manière certes indirecte, nier l'Incarnation du Christ. L'iconostase, elle aussi, joue un rôle essentiel dans cette préfiguration du Royaume. Présente dans les églises orthodoxes, elle représente le Royaume de Dieu que les fidèles peuvent contempler. Située entre la nef et le sanctuaire, elle n'est pas séparation entre les hommes et Dieu mais un trait d'union entre le monde terrestre, i.e. le monde des hommes et le monde suprahumain. 
Le croyant a réellement besoin des Eglises et des églises, même si la vie liturgique ne s'arrête (ou  commence) pas avec la présence du fidèle à la messe car celui-ci est (co-)célébrant avec le prêtre (on reviendra sur ce point). La Liturgie est en effet, et sans doute avant tout, oeuvre du peuple chrétien. Nous dirons, provisoirement, que le cheminement solitaire (la seule lecture des Evangiles) sans la Tradition et la présence aux offices est une voie sans issue spirituelle...



VOIR notamment, aussi, sur ce blogue à propos de la Liturgie cosmique (orthodoxe) : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/02/liturgie-orthodoxe-cosmique-exemple-du.html
et ICI sur les catégories du temps et de l'espace lors de l'office religieux chrétien (orthodoxe) : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/07/virgil-gheorghiu-le-temps-et-lespace.html





lundi 7 septembre 2015

Nativité de Marie - Nasterea Maicii Domnului sau Sfânta Maria Mica (8 septembre)

Le récit de la Nativité de Marie n'est connue que grâce aux apocryphes : Protoévangile de Jacques, Evangile du pseudo-Matthieu, Evangile de la nativité de Marie... A partir de ces derniers et de nombreux autres, Antonio Pinero, professeur de philologie a écrit un livre -il est vrai sans doute assez déroutant pour le "croyant moyen"- présentant les épisodes absents -dans les évangiles du Canon- de la vie de la Théotokos : "L'autre Jésus. Vie de Jésus selon les évangiles apocryphes" (1996, Ed. Seuil) (1). Si dans son ouvrage  Pinero narre -comme le tire l'indique- essentiellement et avec bonheur, dans une langue simple, la vie de Jésus-Christ et décrit aussi  quelques uns des enseignements secrets du Sauveur, la Nativité (l'annonciation) et l'enfance de la Vierge qui perdra ses parents à l'âge de six ans, ne sont donc pas oubliés. 
 Or donc. Après vingt années de mariage, Joachim, homme très riche mais aussi très pieux et Anne fille d'Issachar n'ont toujours pas d'enfant. Alors que Joachim se retire avec son troupeau durant cinq mois dans une zone semi-désertique, après avoir subi l'humiliation au temple lors de la fête récollection (Pinero, 1996 : 15), Anne desespérée par son mariage stérile et l'absence de son mari reçoit la visite d'un ange qui lui affirme : "Le Très Haut a décidé que tu aurais un enfant, objet d'admiration pendant tous les siècles jusqu'à la fin" (Naissance de Marie, 4.1 in Pinero A, 1996, p. 17). A son tour, Joachim, isolé dans les montagnes de la région de Jérusalem, fait la rencontre d'un être angélique qui a pris forme humaine pour lui annoncer la Bonne Nouvelle : " Le Seigneur a écouté ta prière. Ton épouse concevra et et accouchera d'une progéniture bénie. Et, en vérité, nul ne pourra dire qu'une telle chose se soit produite antérieurement. Rien dans le futur de pourra l'égaler" (Idem). 
Arrivée au terme de sa grossesse,  Anne accouche donc de Marie. Mais les parents de la sainte enfant ne sachant quel prénom lui donner reçoivent à nouveau la visite d'un ange qui leur apprend que le nom choisi par la Divinité est Marie, soit "Elue par Dieu"...Marie aura, d'ailleurs, bientôt une soeur prénommée, elle aussi, Marie qui sera donnée en épouse à Cléophas. 
(1) Voir une (bonne mauvaise? ) critique du livre qui ne serait donc qu'un collage-fiction assez malheureux : :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/thlou_0080-2654_1997_num_28_2_2886_t1_0266_0000_2
Le conseil donné par le rédacteur de la note est, par contre, excellent : il faut lire les apocryphes et avoir conscience du contexte (espace, temps) de leur rédaction...

Pinero (A.), 1996. L'autre Jésus. Vie de Jésus selon les évangiles apocryphes, Ed. Seuil



dimanche 31 mai 2015

Pentecôte orthodoxe - Rusaliile, pogorârea (coborârea) Sfântului Duh et traditions populaires roumaines


Libre de droits
Dix jours après l'Ascension du Christ au Ciel ou cinquante jours (Pentecôte) après Pâques, c'est la descente de l'Esprit saint. L'Esprit est le souffle (pneumade Dieu (Genèse) ou le don de Dieu présent depuis les origines de la Création. Jésus-Christ le désigne sous le nom de paraclet, c'est-à-dire le "consolateur" qui est esprit de vérité. Par Jésus, l'Esprit saint se révèle comme la troisième hypostase de la Trinité. Lors de la Pentecôte, les premiers disciples du Christ reçoivent le don des langues (de feu...) : "Ils furent tous emplis par le Saint-Esprit et commencèrent à parler en d'autres langues, suivant les directives de l'Esprit" (Actes). 
S'agit-il de glossolalie, dans ce cas, on peut faire un parallèle avec certains autres traditions relligieuses. Les chamans n'ont-ils pas ce pouvoir de communiquer "en langues" ? Mais le "don des langues" semble être un "charisme", un phénomène religieux mystique qui ne limite pas à un "polyglottisme surnaturel". En témoigne, assez clairemnent, ce passage de l'Evangile de Marc : "Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons, ils parleront en langues nouvelles, ils saisiront des serpents, et s'ils boivent quelque poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux infirmes, et ceux-ci seront guéris". Enfin, l'Esprit saint, éternel, est bien sûr présent dans les principaux sacrements institués par l'Eglise. 

En outre, peut-on comparer la descente du saint Esprit avec le feu divin descendu sur terre, à savoir Vulcain-Héphaistos dans la mythologie gréco-latine ?... De même, dans le zoroastrisme, dans lequel le feu est symbole divin, l'Esprit doit descendre sur une vierge qui donnera naissance à un sauveur qui vaincra l'Esprit mauvais. Comment ne pas voir ici une similitude avec l'Annonciation faite à Marie et l'opération du saint Esprit annoncée par Gabriel ?...Marie qui accouchera du rédempteur, appelé à subir toute l'abjection du monde dont il sortira vainqueur... 



Comment expliquer la Trinité  ? Le Père, c'est l'Eternel mais c'est aussi "l'information", le Fils c'est la parole de dieu, le Verbe, c'est aussi "la matière", le saint Esprit c'est le souffle de Dieu, c'est aussi "l'Energie"..

Dans la tradition populaire en Europe orientale (Roumanie), Rusalii (Pentecôte) est l'héritage d'une fête préchrétienne héritéé du monde archaïque de la protohistoire :