: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Europe
Affichage des articles dont le libellé est Europe. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Europe. Afficher tous les articles

lundi 10 octobre 2022

Romain Goupil est toujours vivant

Je vous épargne la présentation d'un des personnages, sans doute, les plus détestés de France avec Cohn-Bendit (ce "[gros] tas de chair libertaire qui sert de présentoir au 'marché du désir' - Michel Clouscard) et BHL.

Je tombe là-dessus plus de 6 mois après sa diffusion par l'imMonde (la référence médiatico-cultureuse pour la (pitoyable) petite-bourgeoisie intellectuelle française). Une simple recherche par mots-clés. J'étais persuadé de tomber sur un article de cet acabit.

 https://www.lemonde.fr/idees/article/2022/04/07/romain-goupil-arretons-poutine-maintenant-et-definitivement-armons-les-ukrainiens_6120953_3232.html

On connaît la chanson guerrière de cet "ancien" trotskard, pur culturo-mondain. Bref, ce que la France a fait de pire depuis 50 ans.

Une seule remarque concernant ce billet : plus la Russie sera affaiblie, plus elle sera menaçante. Si elle arrive au point de rupture politique (tentation de renversement du pouvoir, voire dislocation du pays), elle engendrera des hommes bien plus dangereux que Poutine.

Ces trotskards, libéraux libertaires comme Goupil, sont loin d'être les idéalistes qu'ils prétendent être. En plus d'être d'un égocentrisme inconnu (sans doute) dans toute l'hsitoire de l'humanité "Après MOI MOI MOI, le déluge", ce sont les pires cyniques. Goupil s'est déjà lourdement trompé avec l'Irak et son soutien aux Anglo-étatsuniens. Mais cette engeance ne se corrige jamais...Les Goupil et cie se sont plantés sur tout, ça ne les empêche pas de s'arroger le ministère moral depuis 5 décennies. Répugnant. 

Conférence pour la paix et la sécurité en Europe/Eurasie, hic et nunc, avec la Chine et l'Inde, deux grandes puissances en mesure aujourd'hui d'infléchir les décisions de Moscou. La surenchère guerrière [1] est un suicide pour l'Europe. Déjà écrit et répété... 

Nous ne sommes pas dans les années 30 du XXe siècle [Au passage et sans aucn rapport avec l'objet de cet article  : ce type de formulation "années... du 20e siècle" a été corrigé dans un article que je proposais à une revue scientifique, tout comme l'expression "Moldaves roumains". Nous sommes entourés de prix Nobel et de beaux incompétents au plus haut niveau, dormez tranquillement; Mieux vaut en rire, hein ?..]

NB : Goupil comme les Ursula Von der leyen sont bien sûr favorables à un embargo total sur les hydrocarbures russes sans se soucier, évidemment, des conséquences d'une telle décision sur des ménages qui ont déjà du mal à s'en sortir en "temps normal". Ce mépris de classe toujours là ! Mais cet embargo sur les hydrocarbures russes se révélera aussi un désastre pour l'industrie française et plus largement ouest-européenne. Van der Leyen comme plus modestement des idiots utiles (mais très nuisibles) à la Goupil et sa clique marchent pour une Europe totalement inféodée à Washington.

L'objectif : empêcher la création d'une GRANDE EUROPE de Reykjavik à Vladivostok, d'une EURASIE POLITIQUE. Le bon kairos pour les Atlantistes est cette guerre...

[1]  C'est aussi la position d'un Raphaël Glucksman fidèle aux idées de son père...

Pour une mise en perspective (mai 68 petit bourgeois vs mai juin ouvrier) :

https://comptoir.org/2018/03/28/romain-goupil-aurait-il-mieux-fait-de-mourir-a-trente-ans/


vendredi 25 février 2022

vendredi 23 novembre 2018

samedi 5 novembre 2016

Guerre de et pour l'Eurasie : La République serbe de Bosnie (Republika Srpska), un des "fronts de demain" (II)


La création de l'Etat de Bosnie et Herzégovine suite aux accords de Dayton de 1995 (en réalité signés à Paris) devant mettre un terme à la guerre de Bosnie qui débute en 1992 émane de la stratégie de "nation building". Depuis cette date, même si ce presqu'Etat possède des institutions politiques, il est sous le contrôle d'un Haut Représentant internationale en Bosnie-Herzégovine, autrement dit sous la "protection" d'un représentant du BAO. Depuis 2009, c'est un autrichien Valentin Inzko, envoyé de Bruxelles, assisté de l’ambassadeur étatsunien néo-conservateur David M. Robinson qui occupe cette fonction.  L'ensemble de la Bosnie est dans une situation socio-économique calamiteuse à peu près identique à celle de l'Albanie ou de la Moldavie. 

Ce pays est divisée en deux espaces, l'un à dominante culturelle musulmane, l'autre serbe orthodoxe, la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine (Fédération croato-musulmane) qui a pour capitale Sarajevo et la République serbe de Bosnie dont la capitale est Banja Luka. La première se trouve face à une crise économique mais aussi démographique très grave. Les Musulmans (on parle ici de nationalité pour désigner ce qui correspond essentiellement aux descendants de Slaves convertis depuis l'occupation ottomane et qui ont obtenu une reconnaissance de nationalité sous Tito) fuient la région en espérant trouver de meilleures conditions de vie en Europe occidentale. Les pays de destination de ces migrants sont principalement l'Allemagne et l'Autriche. La partie serbe est, quant à elle, bien plus viable économiquement et stable politiquement que le territoire peuplé de Musulmans. Ainsi est-elle la cible permanente des opérations de subversions émanant des Etatsuniens et de leurs vassaux. Il n'est pas inopportun de dire ici que les islamistes radicaux ont le champ libre dans cette zone. On trouve ici comme ailleurs dans les Balkans des "centres culturels", à Gornja Maoca, Ošve ou Dubnica depuis l'année 2012, qui sont autant de centres d'entrainement pour jihadistes crées et commandés par un certain Nusret Imamović. Le site du département d'Etat étasunien identifie ce personnage de cette façon :  "Nusret Imamovic is a Bosnian terrorist leader operating in Syria. After his arrival, Imamovic actively supported violent extremism, and is now believed to be fighting with al-Nusrah Front"[1]. Après être passé par Al-Qaida puis par le Front al-Nosra, Imamović comme l'indique la note du département d'Etat, a rejoint l'EIIL en entrainant avec lui les jihadistes de Bosnie. "Imamovic, who is named on a US State Department terrorist list, is believed to be the third-in-command of Al-Qaeda's Syria affiliate Al-Nusra Front"[2]. Husein Bosnic, un ancien membre d'une unité de moudjahidines dans la guerre de Bosnie, a remplacé Nusret Imamovic après que le départ de celui-ci pour la Syrie à la fin de l'année 2013, selon une source du  département d'Etat américain.

Si la plupart des Bosniaques de confession musulmane ne semblent pas devoir adhérer à l'idéologie sunnite-salafiste importée en Bosnie dans les années 90, plusieurs centaines d'éléments naviguant entre le Moyen-Orient et les Balkans sont prêts à mener un nouveau combat en Bosnie mais aussi dans toute l'Europe. C'est à Zagreb en Croatie qu'est lancé l'appel au Jihad de 1992. La "guerre sainte" des moudjahidines sera, entre autres, financée par des ONG islamistes séoudiennes. Des groupes djihadistes, comme les "Forces musulmanes" d'Abu Abdoul Aziz, réunissent d'anciens combattants arabes de la première guerre d'Afghanistan (1979-1989) et viendront en soutien à l'armée bosniaque. A la fin de la guerre, ils partiront rejoindre les rangs des rebelles en Tchétchénie (Avioutskii, 2005 : p. 228-229).

Or donc, en 2016 on peut identifier deux groupes principaux parmi ces djihadistes. Le premier est composé d'anciens combattants de la guerre de Bosnie (1992-1995) affiliés à Al-Qaida venus de cet immense espace que les Etatsuniens ont nommé "Grand Moyen-Orient". Il faut rappeler que durant la guerre de Bosnie, Oussama Ben Laden était un conseiller d'Alija Izetbegović, protégé du démocrate étasunien Richard Perle. Ce dernier, proche de G. W. Bush, fut collaborateur de Ronald Reagan mais également membre du groupe Bidelberg, membre collaborateur du PNAC et, parmi d'autres fonctions, administrateur du Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA)... L'autre groupe est composé principalement de jeunes, récemment convertis au salafisme. Depuis 2011, les actions de Bosniaques salafisés se multiplient. A titre d'exemple, en 2015, dans la ville de Zvornik, Nerdin Ibric, un islamiste a ouvert le feu sur des policiers.
Le BAO a d'autant plus intérêt à entretenir l'existence de ces centres de formation pour terroristes que le président actuel de la République serbe, Milorad Dodik, entretient de bonnes relations avec le Russie de Vladimir Poutine. Les événements de 2014 qualifiés de "Printemps bosniaque" - selon la formule générique appliquée à tous les cas de déstabilisation des territoires suscitant l'intérêt du BAO - qui ont touché l'entité musulmane devaient par ricochet générer des troubles dans la Bosnie majoritairement Serbe. L'ambassadeur de Palestine en Bosnie a, d'ailleurs - dans la grande lignée des analogies douteuses directement issues de la grande fabrique du consentement "occidentiste" anti-serbe -, comparé la situation de la Bosnie musulmane à celle de Srebenica, lieu du "génocide" (selon la qualification du TPYI) des Bosniaques qui aurait été perpétré par l'armée de la République serbe de Bosnie conduite par le général Ratko Mladić et l'organisation paramilitaire serbe Scorpions née lorsque la République serbe de Krajina fait sécession avec la Croatie. Une qualification de génocide que Rony Brauman, au passage, rejette. Dans un entretien accordé au magazine Témoignage chrétien en 2008, il affirme : "Les faits sont pourtant clairs et acceptés par tous, mais on a appelé ça un génocide. Srebrenica a été le massacre des hommes en âge de porter des armes. C'est un crime contre l'humanité indiscutable, mais on a laissé partir des femmes, des enfants, des vieillards, des gens qui n'étaient pas considérés comme des menaces potentielles. (...) Que l'on en ait fait un génocide montre bien que tous les massacres d'une certaine envergure ayant fait l'objet d'une certaine préparation entrent dans cette qualification. C'est une notion qui a perdu en profondeur tout ce qu'elle a gagné en surface. (...) Je trouve frappant cette obsession de débusquer des génocides, comme pour en être le combattant résolu. C'est vrai que Kouchner a vu un génocide au Biafra, au Kurdistan, en Bosnie, au Kosovo, en Irak, au Soudan... Je crois que cette notion de génocide est mobilisée parce qu'elle absolutise la situation. Elle dépasse les complexités d'une guerre avec ses compromis, ses enjeux, pour sortir du terrain de la politique et se mettre sur celui de la morale. (...) Une fois qu'on a prononcé ce mot pour qualifier une situation, toute discussion devient un atermoiement scandaleux, toute prise de distance devient une espèce d'indifférence criminelle"[3]. Or donc, depuis que Washington a placé Alija Izetbegović à la tête de la Bosnie-Herzégovine au début des années 90, peu de choses semblent avoir changé sur ce point : les Serbes sont toujours les potentiels bourreaux des Musulmans, des musulmans en Bosnie et de ceux vivant dans la totalité de l'espace ex-yougoslave...Si une nouvelle guerre en Bosnie n'éclate pas dans les mois ou années à venir, au moins, à considérer l'ensemble de la situation dans les deux entités, l'Etat Bosniaque fera-t-il sans doute l'objet d'une réorganisation territoriale et politique décidée par l'Union européenne ou Washington.

Tous les ingrédients sont réunis pour une nouvelle implosion des Balkans qui mènerait à terme soit au retour du Kosovo et de la Republika Srpska à la Serbie, soit à l'annexion par l'Albanie du Kosovo, d'une partie de la Macédoine  (ce qui équivaudrait à la disparition de cet Etat) concrétisant pratiquement le rêve panalbanais. Cette dislocation de l'espace géopolitique balkanique permettrait l'"indépendance" de la Voïvodine (ou sa partition), entrainerait la disparition de la Macédoine, et l'agrandissement de la Bulgarie. Selon Leonid Petrovitch Rechetnikov, ancien Lieutenant-Général retiré de la direction du SVR (service de renseignement extérieur russe), la Serbie, la Republika Srpska et le Kosovo sont au centre d'une épreuve de force entre les Etats-Unis d'Amérique et la Russie. Il ne faut pas oublier que le gouvernement serbe présente, aujourd'hui en 2016, des  éléments pro-étasuniens et que les Russes mettent en garde la Serbie sur une possible entrée du pays dans l'OTAN. La Russie conseille, de fait, aux Serbes de mettre rapidement à distance ces politiciens serbes qui souhaitent approfondir la collaboration avec Washington.




[1] "Designations of Foreign Terrorist Fighters", Media Note, Office of the Spokesperson, Washington, DC,http://www.state.gov/r/pa/prs/ps/2014/09/232067.htm, en ligne le 24/09/2014, consulté le 16/02/2016
[2] "Once magnet for foreign 'mujahideen', Bosnia now exports them", AFP,         http://www.globalpost.com/article/6532425/2015/04/29/once-magnet-foreign-mujahideen-bosnia-now-exports-them, en ligne le 29/04/2015, consulté le 16/02/2016
[3] Rony Brauman. "Deux ou trois choses que je sais du Mal..."http://temoignagechretien.fr/articles/societe/deux-ou-trois-choses-que-je-sais-du-mal, en ligne le 17/01/2008, consulté le 16/02/2016
Avioutskii, V. (2005). Géopolitique du Caucase. Editions Armand Colin
(Extrait d'un livre non publié de Jean-Michel Lemonnier)




samedi 8 octobre 2016

Guerre de et pour l'Eurasie : la Moldavie, un des "fronts de demain" (I)



La principauté de Moldavie créée au XIVe siècle passe sous domination ottomane au XVIe siècle.  Annexée par la Russie en 1812 après le Traité de Bucarest, le territoire qui passe sous domination russe est rebaptisé Bessarabie. En 1918, la "Grande Union" permet la création de la Grande Roumanie ou Roumanie intègre, acmé d'un processus qui débute en 1859 avec le Traité de Paris et permettant l'émancipation et l'unification des populations roumanophones empêchées pendant des siècles par différents empires (ottoman, austro-hongrois, russe). La Bessarabie est alors rattachée à la Roumanie. Durant 22 ans, de 1918 à 1940, la Roumanie connaît sa plus grande expansion territoriale. En 1940, grâce au pacte germano-soviétique, l'URSS - alors que le royaume de Roumanie est encore dans la camp Allié - annexe la Bessarabie, la Bucovine du Nord ainsi que l'arrondissement de Herța (dans actuel oblast ukrainien de Tchernivtsi).  Au même moment, la Hongrie s'empare de la Transylvanie et la Bulgarie de la Dobroudja du Sud. Le pacte germano-russe rompu, le maréchal Ion Antonescu arrivé au pouvoir en 1940, compte sur une alliance - purement pragmatique - avec l'Allemagne[1] pour récupérer les territoires roumains. Rapidement avec l'aide de la Wehrmacht, l'armée roumaine, qui participe à l'opération Barbarossa, reconquiert la Bessarabie en 1941 qui est rattachée à la Roumanie jusqu'en 1944. Durant cette période (1940-1944), les violences perpétrées dans les territoires sus-cités, aussi bien par un camp que par l'autre, sont inouïes. L'Armée rouge soviétique massacre les Roumains de Bucovine, certains d'entre eux sont déportés en Sibérie, puis c'est au tour de la Roumanie sous la direction du Maréchal Antonescu (dont la responsabilité dans l'holocauste des juifs de Roumanie est toujours discutée en Roumanie !) de détruire la communauté juive de Bucovine et d'organiser des déportations massives de juifs, mais aussi de Rroms et d'opposants au régime vers une Transnistrie récemment conquise qui sera le tombeau de ces "indésirables". A l'issue de la dernière guerre mondiale, la Roumanie perd la Bessarabie (Moldavie indépendante et Boudjak qui revient à l'Ukraine, oblast d'Odessa) ainsi que d'autres territoires (une partie de la Bucovine, de la Dobroudja) soit 58000 km2. Malgré son passage dans le camp des Alliés en 1944, elle est envahie par l'Union soviétique. C'est le début de l'ère communiste. Un communisme importé auquel les Roumains de souche n'avaient jamais adhéré. En effet, le Parti Communiste Roumain (PCR) jusqu'à l'immédiate après-guerre est le parti des minorités ukrainiennes, russes, hongroises et juifs. Il ne doit sa transformation en parti de masse qu'à la présence des armées russes sur le territoire roumain. De 1944 à 1991, la Bessarabie devient une république socialiste soviétique. Mais elle subit des modifications territoriales. Une partie du territoire, au nord et au sud est transférée à la république socialiste d'Ukraine et la Bessarabie reçoit le territoire oriental de Pridniestrovie (appellation russe) ou Transnitrie (dénomination roumaine). La Moldavie redevient indépendante en 1991 après la disparition de l'URSS. Durant la même période, s'opère un retour à l'alphabet latin dans la nouvelle république indépendante. Le territoire moldave correspond aux deux tiers du territoire de l'ancienne Bessarabie. Mais la partie orientale de l'ancienne Bessarabie, la République moldave du Dniestr, la Pridniestrovie ou Transnitrie prenant pour capitale Tiraspol, fait sécession avec Chișinău et reste sous domination russe. Il est bon de rappeler que les russophones représentent de nos jours un tiers de la population de Transnitrie, soit autant que les roumanophones et que les ukrainophones.
Un conflit de nature à la fois politique, symbolique et identitaire, armé mais de faible intensité éclate entre Moldaves roumanophones et les Russes de Transnistrie, après l'indépendance ; les nationalistes pro-Roumains soutenus par le BAO promettant, par ailleurs, de chasser les "Russes" de Moldavie. Une union de la Moldavie (territoire au-delà du Dniestr inclus) à la Roumanie aurait noyé les Slaves russophones dans un océan de latinité, mais surtout aurait mis fin à l'influence russe sur le territoire moldave. Le cessez-le-feu de 1992 puis le référendum de 1994 remporté par les partisans d'une Moldavie indépendante éclipsent durant des années le conflit entre nationalistes réclamant l'union de la Moldavie à la Roumanie et les pro-Russes. En 2007, le président roumain Traian Basescu permet, cependant, aux Moldaves qui le souhaitent d'acquérir la nationalité roumaine. Le conflit entre Moldaves pro-Roumains et Moldaves pro-Russes est latent...
Il convient de dire, que la Moldavie est d'une grande importance stratégique. Sa situation géographique, entre les Balkans à l'ouest et la Mer Noire, proche des Carpates et du Danube en fait une position avancée pour le contrôle du Danube et des détroits depuis le XIXe siècle et jusqu'à aujourd'hui. La rivalité entre la Roumanie et la Russie pour la maîtrise de cet espace n'a jamais cessé, a fortiori depuis l'intégration de la Roumanie à l'Europe communautaire et à l'OTAN. Les Etats-Unis et la Russie ont des visées sur la Moldavie. Washington est toujours dans sa stratégie de conquête de l'Europe de l'est et d'encerclement de la Russie et Moscou ne voit guère d'un bon œil le passage de la Moldavie, pas plus que celui de la Pologne ou des Pays Baltes, par ailleurs, dans l'aire d'influence du BAO. Ce rapprochement progressif de la Moldavie avec l'Europe euro-atlantique, officialisé par la signature d'un accord d'association avec l'Union européenne en 2014 est évidemment condamné par  Moscou. Sur le plan de l'identité, diverses tendances traversent la société moldave. Une frange de la population est partisane d'une réunification du pays avec la Roumanie, une autre s'accroche à son particularisme et sans être hostile à son voisin préfère la formule "deux peuples, deux Etats" à celles "un peuple, deux Etats" ou "un peuple, un Etat". Sur le pan économique, la Moldavie ne s'est jamais remise de la dislocation de l'URSS et son indépendance lui a fait perdre de nombreux débouchés commerciaux. L'industrie lourde et productive se trouve dans cette Transnistrie sécessionniste. Malgré quelques investissements étrangers et une industrie légère axée sur l'agro-industrie, la situation économique est peu reluisante. Cette dernière provoquant un exil massif de Moldaves vers les pays du monde euro-américain...En outre, la Moldavie est largement dépendante de la Russie, en particulier en ce qui concerne l'énergie. Le gaz et le pétrole russe sont indispensables à la république et Bucarest n'a pas grand chose à proposer contre cette domination russe ni contre le chantage concernant la Moldavie.
Depuis la création de la république de Moldavie de nombreuses crises politiques ont jalonné sa jeune histoire. La plus récente et peut-être la plus aiguë est celle qui se déroule actuellement au regard de la situation géopolitique dans cette Europe centre-orientale, et précisément à cause de la guerre en cours en Ukraine, pays voisin de la Roumanie et de la Moldavie. Cette crise politique remonte au mois d'avril 2015 après la découverte d'une fraude financière évaluée de plus de 900 millions d'euros. Cette somme disparue de trois banques moldaves correspond à 15% du Produit Intérieur Brut de la Moldavie. Suite a cet énorme scandale, des manifestations populaires ont conduit à la démission du premier ministre Vlad Filat accusé d'avoir détourné 230 millions d'euros. Le 21 janvier 2016, plusieurs dizaines de millions de personnes expriment leur colère à Chisinau, la capitale moldave, après la nomination de Pavel Filip un européiste (pro-UE) et de son gouvernement approuvée par le parlement moldave. La Moldavie pays de 3,5 millions d'habitants, est ethniquement roumain à 78%, et russe à 12%. La société moldave souvent perçue, exagérément en Europe occidentale, par le biais déformant du journalisme de masse, comme clivée en deux avec d'un côté ses roumanophones, favorables à une entrée de leur pays dans l'Union européenne et/ou d'un rattachement avec la Roumanie, de l'autre des russophones hostiles à l'Europe communautaire et marqués par un tropisme pro-russe. Pourtant, récemment pro-russes et partisans de l'intégration de l'intégration de la Moldavie à l'Union européenne, forces politiques de droite comme de gauche, dans une sorte d'union sacrée, ont défilé côte à côté pour dénoncer la corruption du pouvoir. L'oligarque Vlad Plahotniuc, accusé d'avoir une influence profonde sur le pouvoir central fait partie des cibles de ce mécontentement populaire.  En moins d'un an, trois gouvernements ont été nommés. La situation en Moldavie en janvier 2016 est pré-insurrectionnelle. Le mécontentement populaire à l'égard d'un régime corrompu glisse lentement vers un point de non-retour. Tour à tour et selon les sources, on accuse la Russie ou les puissances du BAO de préparer un coup d'Etat en Moldavie. L'Ukraine orientale est déjà à feu et à sang, la Moldavie suivra-t-elle ce funeste chemin ? Comment réagirait la Roumanie membre de l'OTAN face à un guerre civile en Moldavie qui ne tarderait pas à contaminer la République moldave du Dniestr ? Il est impossible que la Russie laisse s'écarter celle-ci de son aire d'influence. A l'évidence,  toute déstabilisation politique et action militaire menée par les forces armées de la République de Moldavie, vraisemblablement soutenues par le BAO et la Roumanie entraineraient une réaction virulente de la Russie. Celle-ci soutiendrait les Russes de Pridniestrovie réclamant un rattachement du territoire de la rive gauche du Dniestr à la Russie. Seulement, un conflit en Moldavie et en Transnistrie  présenterait peu de similitudes avec le conflit russo-géorgien de 2008 ou russo-ukrainien depuis 2014. L'espace roumano-moldave a une histoire bien différente de celle de l'Ukraine par exemple. Nous sommes ici dans une aire culturelle, linguistique et ethnique très homogène occupée par des Roumains. Les russophones y sont le plus souvent perçus, à juste titre au regard de l'histoire, comme des envahisseurs.
Si le projet eurasiste ou eurasiatique d'un Poutine ou plus encore d'un Douguine (finalement mis à distance de l'université de Moscou à l'été 2014), proche par ailleurs de Sergueï Narychkine président de la Douma, est de fonder un espace continental puissant libéré de la domination thalassocratique euro-atlantique, une entrée en guerre directe ou indirecte contre le BAO en Moldavie ne va pas dans le sens de l'intérêt de ce projet. Le problème est de savoir quels sont les plans du BAO pour la Moldavie. Le site internet de l'OTAN indique qu'"Au sommet de l'OTAN qui s'est tenu au pays de Galles en septembre 2014, les dirigeants des pays de l’Alliance ont proposé de consolider la fourniture de soutien, de conseils et d'assistance à la République de Moldova dans le cadre de la nouvelle initiative de renforcement des capacités de défense et des capacités de sécurité s'y rapportant (DCB)"[2]. Il est également intéressant de lire sur ce même site que "la signature des accords d'association de l'UE avec la Géorgie, la République de Moldova et l'Ukraine (...) permettront de travailler en étroite collaboration pour consolider l'état de droit, faire progresser les réformes de l'appareil judiciaire, lutter contre la corruption, veiller au respect des libertés et des droits fondamentaux de même que pour renforcer les institutions démocratiques. Ce sont là des buts que l'OTAN partage et soutient au travers de ses propres partenariats avec ces pays et d'autres partenaires"[3]. Où l'on a la confirmation que le projet européen de Bruxelles rejoint celui de l'OTAN et que la question du sort de trois Etats (Géorgie, Moldavie, Ukraine) sur laquelle le BAO et la Russie s'affrontent indirectement depuis des années est loin d'être réglée.
(Extrait d'un livre non publié de Jean-Michel Lemonnier)


[1] L'Allemagne ne considérera la Roumanie, qu'elle occupe à partir de 1940, jamais autrement que comme une "base avancée" dans l'optique d'une invasion de l'URSS
[2] source : http://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_49727.htm, consulté le 06/02/2016
[3] http://www.nato.int/cps/fr/natohq/news_111484.htm?selectedLocale=fr, mis en ligne le 27/06/2014, consulté le 06/20/2016
VOIR AUSSI sur ce blogue : 
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/search/label/Moldavie
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2016/09/la-nature-eschatologique-de-la-guerre.html

mardi 13 septembre 2016

Les nouvelles relations magyaro-roumaines. Quelles conséquences politiques en Roumanie ? Retours historiques, situation actuelle, perspectives

Les nouvelles relations magyaro-roumaines. Quelles conséquences politiques en Roumanie ? Retours historiques, situation actuelle, perspectives 

The New Hungarian-Romanian Relations: What Will Be the Political Consequences in Romania? Historical Meanders, Actual Situations, Perspectives

Author(s): JEAN-MICHEL LEMONNIER
Subject(s): History
Published by: Universitatea »1 Decembrie 1918« Alba Iulia
Keywords: Central and Eastern Europe; Romanian political parties; Hungarians in Transylvania; Siculian regionalism; Viktor Orbán
Summary/Abstract: This paper focuses on the issue of the legitimacy of the Hungarian ethnic group in Transylvanian space, summarizing the partisan arguments of various historians. It discusses recent political events in Hungary since 2010, with Viktor Orbán’s return to power, exploring how the ruling political party, FIDESZ, occasionally reactivates discussion on the theme of Greater Hungary and various irredentist issues. Speeches from various Romanian political parties are also analysed, including the Romanian government’s official line in response to provocative statements by the Hungarian government and other political groups, such as the far-right nationalist party Jobbik, on the status of the Hungarian minority in Romania. These verbal interventions signal the reactivation within the public debate of pan-Romanianist concepts associated with Corneliu Zedea Codreanu’s Legion of the Archangel Michael (Iron Guard), the military junta of Ion Antonescu, and Nicolae Ceauşescu’s national communism. While Viktor Orbán seems to limit himself to verbal provocations and symbolical measures, some Romanian and Hungarian nationalists are reconnecting with the ethno-nationalist ideologies of the inter-war years, rejecting cosmopolitanism, internationalism and supranational bodies, finding a new audience among citizens hostile to the rulers of the post-communist era. The role of the Hungarian Democratic Union of Romania (HDUR), playing a double political partition in Romania, is also examined. This multifaceted nationalist resurgence, which can even be seen in moderate Romanian political organizations, is symmetrical to the discursive orientations of certain Hungarian political parties outside Romania and, to a lesser extent, within the country (HDUR party). We hypothesize that Viktor Orbán’s return to power and the political tropism toward nationalist themes is indirectly causing a reconfiguration of the Romanian political spectrum. The ideological lines of battle in this mutation-evolution are dominated by a broad anti-Liberal Front movement, which may presage the end of the post-communist era and, indeed, the gradual marginalization of communist dissidents who converted to social liberalism. In other words, the positions of certain Hungarian politicians regarding Hungarian minorities in Romania could herald, in response, the marginalization of the ruling Romanian political class, bringing medium to long-term benefits in terms of new poles of political perspective and a new political system.
LIEN VERS L'ARTICLE : https://www.ceeol.com/search/article-detail?id=426234


jeudi 8 septembre 2016

La marche irrésistible vers l'union de la Transnistrie à la Russie

Evgeni Chevtchouk, président de la Transnistrie (autrement nommée Pridnestrovie ou République moldave du Dniestr), vient de signer le décret d'application du résultat du référendum de 2006 favorable à l'adhésion de la Transnistrie, région historiquement roumaine et tardivement russifiée, à la Fédération de russie. Sans doute s'agit-il là de la réponse russe à la politique agressive de l'anglosphère et de son bras armé l'OTAN dans la région. A suivre :
Quelques liens en langue roumaine :
http://www.cotidianul.ro/transnistria-si-a-declarat-independenta-fata-de-moldova-si-alipirea-la-rusia-287521/
http://www.hotnews.ro/stiri-international-21277327-liderul-separatist-transnistrean-evghenii-sevciuk-demarat-procedura-aderare-transnistriei-federatia-rusa.htm
http://unimedia.info/stiri/evghenii-Sevciuk-a-demarat-procedura-de-aderare-a-regiunii-transnistrene-la-federatia-rusa-121201.html

VOIR AUSSI : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2016/02/roumanie-transnistrie.html




lundi 21 mars 2016

Ovidiu Anton - "Moment of silence" (2016)

Belle découverte à la télévision roumaine, il y a quelques semaines. Ovidiu Anton représentera la Roumanie pour le concours de l'Eurovision 2016 avec une chanson dans le style metal symphonique. De facture classique, plus lyrique que metal, mais ça reste un excellent morceau. Ligne mélodique très travaillée, choeurs grandioses et chanteur à grande capacité vocale : épique ! Une telle situation est (pour moi) suffisamment rare pour être signalée. Il est fort possible que cette chanson arrive à émerger au milieu de ce rendez-vous annuel du néant musical. Mais pour cela, il faudrait compter sur le bon goût des masses. Le public votant étant principalement composé d'amateurs de musique pop et de variétés (ces foutues classes moyennes européennes qui n'ont aucun goût, ces chansons néo-réalistes qui parlent du quotidien, de la "vrêêêêêêe vie" !).C'est donc loin d'être gagné pour Ovidiu Anton...Mais, rappelons qu'il y a eu la "surprise" Lordi dans un style heavy metal, il y a quelques années...De toutes façons, pour moi, ce groupe a déjà gagné...
La chanson candidate (chantée en roumain et en anglais) pour la Roumanie de l'année passée, n'était pas si mal que ça et, elle aussi, largement au-dessus (mélodiquement, capacités vocales du chanteur...) des autres titres proposés. Elle a fini à la 15e place...Voltaj, "De la capat/All over again" : https://www.youtube.com/watch?v=o7iOFkEymXA

samedi 23 janvier 2016

L'Europe communautaire légifère sur la mort en Roumanie...

S'occuper des vivants ne suffit plus aux commissaires euro-atlantistes. Ils s'intéressent désormais aux morts et à des rituels funéraires multiséculaires. En Roumanie, on enterre toujours, majoritairement, ses morts de manière identique depuis le XIIe siècle. Ces rites immuables, certes chrétiens, mais qui ont bénéficié des apports des rites funéraires venus de la protohistoire sont donc voués à disparaître sur décision de technocrates imbéciles et de leurs exécutants tout aussi stupides. Bien sûr, cela ne risque pas d'émouvoir l'Européen occidental de base pour qui on doit "gérer la mort" comme on gère les déchets. Cette funeste nouvelle, m'évoque une discussion remontant à quelques années que j'ai eue avec un de ces margoulins du matérialisme marchand qui est, d'ailleurs, a peu près le même chez les bourgeois que chez les marxistes fossiles  (il existe une catégorie de marxistes très fins mais malheureusemnt peu nombreux).  Ce dialogue portait sur le sacré. Ce porcin qui se revendiquait libre penseur n'entendait rien au sacré, qui, certes, n'implique pas nécessairement la croyance en un Dieu, mais ne relève pas pour autant de la catégorie dans laquelle ce petit gauchiste hargneux le classait. Aussi ai-je eu droit à tous les poncifs modernes sur la nouvelle nature du sacré. S'il est inutile de s'étendre sur cet épisode, il est nénanmoins réprésentatif du discours de haine et de mépris du type d'invidu moderne portant en lui cette détestation du sacré religieux. 
Or, donc que prévoient ces nouvelles mesures culturicides concernant les rites funéraires en Roumanie ? Ni plus ni moins que l'éradiction de rites ancestraux, très complexes et intimement liés à la conscience religieuse des peuples chrétiens orthodoxes. L'Europe communautaire veut faire table rase non seulement de gestes, d'attitudes mais aussi d'une mentalité, celle de l'homme du monde carpato-danubien qui malgré les assauts chtoniens de la modernité libérale-marchande continue à perpétuer des traditions - et cela les fanatiques de la modernisation catagogique, des crétins qui ne pensent que développement, infrastructures et compétition des territoires ne peuvent l'entendre - qui s'incrivent dans la réalité d'une Weltanschauung indo-européenne archaïque enracinée au coeur même du christianisme cosmique-orthodoxe.
Prenons un exemple concret. Ces lois anti-traditionnelles, empêcheront la famille de conserver le corps du défunt plus d'une heure dans la maison. De fait, la tradition de veille du mort qui dure jusqu'à trois jours est prohibée. Et quand on sait à quel point cette coutume ancestrale est enracinée dans les pratiques funéraires des Roumains, il s'agit là d'un véritable affront, d'une humiliation (encore une) faite à la culture roumaine. Les communistes n'avaient jamais pris de décisions en ce sens, même si d'autres non moins mortifères avaient déjà bien entamé la richesse des pratiques religieuses traditionelles. Il est, d'ailleurs, presque inutile d'évoquer les destructions d'églises et de monastères durant le règne du mégalomane.Ce qui est choquant (mais qui, en réalité, ne devrait plus l'être), c'est que cette Europe communautaire et "l'Occident" comme disent encore les Roumains devaient apporter plus de liberté. Or, c'est l'inverse qui se produit. Les interdictions fixées par l'Europe marchande se multiplient dans les domaines les plus archaïques (au sens noble du terme) de la société roumaine : paysannerie, religions...
Il faut situer ces décisions dans le contexte de la vaste opération de laïcisation forcée de la société roumaine lancée par l'Union européenne. Même si l'influence de l'Eglise orthodoxe est encore très grande en Roumanie, les attaques répétées contre la coutume et la tradition par la loi du techno-gestionnaire bruxellois et par le divin Marché devront, à terme, réduire drastiquement le rôle de cette institution. L'homme d'attitude moderne ne verra dans cette démarche qu'une nécessaire voie vers la modernisation du pays et une lutte contre l'obscurantisme, niaiseries récurrentes évidemment conjuguées à d'autres lieux communs anti-religieux. Pourtant, le pousse-caddie réduit à son travail d'esclave moderne ignore que l'Eglise orthodoxe, à travers ses prêtres et ses moines, joue un rôle fondamental dans la protection des plus pauvres ou encore des enfants orphelins. C'est cette Eglise qui pallie l'incurie des différents gouvernements roumains qui enregistrent et appliquent les directives des commissaires européens. Alors quand on entend certains se plaindre des promoteurs d'une Union européenne faisant l'apologie des racines chrétiennes de l'Europe, il y a de quoi rire...Cette Europe, méprisant les peuples européens, est un puissant instrument devant mener à la sécularisation de toutes les sociétés européennes et plus encore à une déculturation massive, finalement, sans exagérer, à un ethnocide...
La Grande Guerre pour l'Eurasie contre l'euro-atlantisme ou bloc américano-occidentaliste (dit globalisme) se situe aussi au niveau culturel...A suivre...

Voir cet article -> Directive UE : les morts pourront être enterrés sans prêtre et ne pourront être gardés plus d'une heure à la maison. L'Eglise Orthodoxe Roumaine sans réaction.


mardi 15 décembre 2015

La "Roumanie éternelle" face au fascisme technocratique bruxellois

Une image vaut mille mots...Parfois...C'est le cas ici...
Destruction des dernières sociétés et paysanneries traditionnelles, nouvel acte :http://www.francetvinfo.fr/politique/
Les protestations des bergers devraient être prises en compte...http://republica.ro/oierii-au-luat-cu-asalt-parlamentul-imaginile-zilei, mais ce n'est que partie remise. L'Europe communautaire atlantiste et ses défenseurs (des commissaires aux petits exécutants locaux, intellectuels européistes natiophobes y compris) n'ont que mépris pour ces dernières communautés agro-pastorales incarnées par ces bergers roumains et leur mode d'être au monde particulier...De Nicolae Ceausescu à Jean-Claude Juncker, le même projet totalitaire homogénéisant. Toute trace d'"archaïsme", tout particularisme culturel, ethnique ou religieux doivent être effacés. Ces sociétés traditionnelles, ou ce qu'il en reste, sont considérées comme des freins au développement, à la "nécessaire"  modernisation...Marxistes (qui peuvent n'avoir jamais lu une seule ligne de Marx) et libéraux-fascistes se serrent la main...

VOIR sur ce blogue : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2013/09/le-paysan-roumain-homme-religieux.html


lundi 7 décembre 2015

Monde moderne, décérébration universelle, Russie et eurasisme


Derrière toutes ces simagrées anti-réactionnaires de citoyens du monde de la domination marchande, ces prêches progressistes "anti-fachos", l’invocation des droits de l’homme, couteau suisse des chefs du marketing du globalisme, il y a toujours cette puanteur du...colon ethnocidaire. Le mépris pour les Russes de la Tradition par ces agents de la décérébration universelle rappelle ce rejet de l’homme archaïque des sociétés premières des Amériques, d’Afrique ou d’Asie, par l’avant-garde de la putride société bourgeoise d’Europe occidentale, alors en pleine expansion : "apportons les pisseuses lumières de la civilisation spectaculaire-marchande à tous ces arriérés  !", tout d’abord avec cette caricature de christianisme alliée de circonstance de la bourgeoisie mercantile puis avec la crétinerie nihiliste développementaliste assassin des peuples anti-utilitaristes, de l’émerveillement cosmique perpétuel... 
Ce tropisme pro-russe des quelques "Européens" encore éveillés est systématiquement et volontairement confondu par ces faiseurs d’opinions domestiqués, avec les agitations convulsives de cette droite xénophobe et raciste parée d’un petit vernis patriotard de merde qui séduira de plus en plus tous les beaufs revanchards et les rentiers "sécessionnistes" ; une "droite" pourtant nullement molestée par l’odeur pestilentielle du cadavre putréfié du capitalisme natiophobe, éradicateur des dernières consciences populaires anti-marchandes...
Entre les défenseurs de "l’humanisme" de l’exploitation et de la consommation de la  "marchandise Benetton" de gauche et les chantres d’un capitalisme droitier "de souche" offrant à la vindicte des crânes épais le bouc émissaire musulman ou immigré, reste l’eurasisme...

vendredi 23 octobre 2015

Constantin Léontiev par Nicolas Berdiaev et commentaires...


"Nous assistons à la venue au monde d’une caricature qui défigure l’image des anciens hommes : l’Européen rationnel moyen, avec son grotesque vêtement, que le miroir de l’art ne saurait même pas idéaliser ; un être à l’esprit mesquin qui se sustente d’illusions, frotté de vertu terrestre et de bonnes intentions pratiques ! Depuis le début de l’histoire, on n’avait point vu d’alliage plus monstrueux : jactance intellectuelle devant Dieu, et platitude morale devant l’idole humanitariste, uniforme et incolore. Humanité exclusivement travailleuse, impie, et dénuée de passions. Peut-on aimer une humanité pareille ? Ne doit-on pas haïr, non pas les hommes eux-mêmes, lesquels sont stupides et ont perdu le sens, mais l’avenir qu’ils se préparent ? Ne devons-nous pas le haïr de toutes les forces de notre âme, et même de notre âme chrétienne ?" Extrait de Constantin Léontiev par Nicolas Berdiaev, Berg international, 1993.Recueilli dans La Russie retrouve son âmenuméro de juin 1967 de la revue La Table rondehttp://www.biblisem.net/citatio/leontcit.htm

Léontiev fait partie de ces écrivains prophétiques. Comment ne pas adhérer à sa vision de la "modernité européenne" ? Comment ne pas penser avec lui que l'homme des modernités aux centres d'intérêt limités, à l'égo boursouflé, narcisse qui ne supporte pas la frustration et la critique, incapable de faire face son vide intérieur, n'est qu'un individu terne dont le prétendu individualisme n'est qu'un moutonisme, dont la singularité renvendiquée  (qui n'a jamais entendu ce fameux récurrent "je ne suis pas comme les autres" !) relève de la plus effroyable des banalités, et qu'absolument plus rien ne transcende. Comment le sentiment du sacré (voir simplement un peu d'"esprit") pourrait-il, de toutes façons, émerger d'une fosse à purin ? Or donc, le "pas comme les autres" n'est, dans la plupart des cas, qu'un pauvre type (pauvre femme) mal élevé(-e) qui pensant défier la norme en se comportant comme un porc (une truie), ne fait cependant qu'adhérer à celle-ci. 
A propos de gorets... le livre de Gilles Châtelet "Vivre et penser comme des porcs" sorti à la fin des années 90 du XXe s., aussi amusant dans sa forme que tragiquement réaliste sur le fonds, témoigne de la présence réelle de l'homo porcus en ce monde...On peut vérifier cet état de fait quotidiennement. 
Il s'ensuit que chez ce pousse-caddie la capacité d'émerveillement  devant la Création ne peut être que, de toute évidence, totalement absente. Pour paraphraser Clouscard qui, malgré le sentiment qui pourrait émaner  d'une lecture très superficielle de son oeuvre n'avait rien d'un anti-moderne ou d'un réactionnaire, le voyage au bout de la nuit, parsemé d'indigestes introspections, que revendique l'individu d'attitude moderne n'est, finalement, qu'une promenade pantouflarde dans le jardin des idées reçues...Ici, Clouscard rejoint Léontiev...
L'homme religieux est le seul à pouvoir assumer la totalité du monde, de l'existence y compris cet événement  angoissant qu'est la Mort. Savants et pseudo-savants reculent à l'évocation de cette dernière. Ils n'ont absolument rien à dire à son sujet...et ne veulent rien en savoir... Au mieux, peut-on s'attendre de leur part   à la récitation des éternels poncifs relativitives... relatifs à l'autonomie du sujet, la liberté de conscience (un pas de côté...). 

jeudi 1 octobre 2015

Russie, migrants : analyse d'un général roumain

"La Russie est à l'origine de la 'crise des migrants' en Europe". Ce point de vue formulé par le général d'armée roumain Degeratu, ancien chef d'Etat-Major des armées,  sur la chaîne télévision en ligne "Adevărul Live" est, bien sûr, plus que contestable. Cette déclaration transcrite ici : http://adevarul.ro/international/europa/adevarul-live-generalul-degeratu-despre-criza-imigrantilor-rusia-cea-genereaza-criza-acestei-migratii-excesive-1_55e05dbdf5eaafab2c014a6e/index.html confirme l'alignement total de Bucarest sur la politique atlantiste. Le bidasse gradé parle, évidemment, très bien le langage orwello-otanesque en qualifiant d'"agression" le soutien de la Russie aux rebelles du Donbass et...l'indépendance de la Crimée suite au vote populaire. Mais quoi d'étonnant dans tout cela ? Nous savons que la Roumanie est aux ordres de Washington et continuera de l'être, sauf changement de régime. Mais une telle atttente en l'état des choses politiques actuel est parfaitement illusoire à très court terme. Pourtant. J'ai développé dans une publication scientifique géopolitique à paraître - lisible en prébublication et écrite bien avant le début de la déferlante migratoire en Europe - une argumentation qui permet pourtant d'espérer une sortie de l'histoire des partis politiques roumains en place depuis 89 ou/et par incidence un changement de système politique. La Hongrie pourrait, en effet, jouer dans mes scénarios géopolitiques le rôle déclencheur d'une crise politique majeure en Roumanie.
Cela dit, cette propagande anti-russe très grossière n'émane évidemment pas des seuls ressortissants d'anciens Etats satellisés par la Russie (URSS). Les journalistes français ne cessent, eux aussi, de dénigrer la Russie poutinienne (que je ne considère en rien comme un modèle, faut-il le rappeler) en pissant à grands flots de la copie atlantiste. Ici sur l'intervention russe en Syrie, ô combien salutaire pourtant : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150930.OBS6775/la-troisieme-guerre-mondiale-a-peut-etre-commence-aujourd-hui.html

samedi 19 septembre 2015

Russie et métahistoire


C'est parce que l'Occident est mort que la Russie fascine. Que celle-ci soit perçue positivement ou négativement, la raison de cette fascination objective qui oscille entre deux extrêmes à peu près égales en stupidité (poutinolâtrie et haine imbécile d'un allié historique de la France) est moins logique que psychologique et métaphysique (l'athée n'étant, par ailleurs, qu'un croyant refoulé, révolté par le silence de Dieu). La décomposition de la "troisième Rome" par l'argent-marchandise est moins avancée que celle de l'espace euro-atlantique et de ses colonies. La Russie fait figure de rédemptrice, elle incarne ici et maintenant le bras lourd de Jésus-Christ que la Théotokos, la Mère des Douleurs, peine à retenir (voir La Salette). Pour entendre cela, il faut considérer l'existence d'intentions transhistoriques et rejeter les théories historicistes. Mais on peut parier sur l'infaisabilité d'une telle prise de position de la part de la plupart de nos contemporains. Qu'importe. 

lundi 2 février 2015

Imbolc, purification et promesse d'une renaissance, déesse Brigid et sainte Brigitte de Kildare (1er-2 février)

Libre de droits

On parle d'Imbolc ou d'Oilmec c'est-à-dire "ewe's milk", "lait de brebis", le lait est prêt à couler en abondance car la brebis a mis bas, tout comme la déesse Brigid qui met au monde un dieu qui va grandir et prendre des forces, à l'instar de la période diurne de la journée qui se "renforce" en se prolongeant. Fête marquée par des rites de fécondité et de lustration (le lait, l'eau et la terre et le feu sont les éléments des rituels festifs), Imbolc marque la mi-saison hivernale, le début du réveil de la vie et une promesse de renaissance totale, de nouveauté, de joie nouvelle et complète qui viendra plus tard : le printemps annonce sa venue prochaine...Les heures d'ensoleillement plus nombreuses désormais réveillent progressivement la vie de plus en plus exposée (mais insuffisamment) à la lumière du soleil qui poursuit sa course depuis sa victoire sur la nuit lors du solstice d'hiver.
Imbolc, fête agro-pastorale, est liée aux premières naissances et Brigid la triple déesse trifonctionnelle protège les nouveaux-nés (le sien, cf. SUPRA) et le foyer, elle est gardienne du feu, et protrectrice des bardes, des poètes, des arts...Les premiers végétaux à s'extraire timidement de la terre sont une manifestation du sacré pagano-chrétien, ils sont les signes des premières joies de la certitude que la nature va revivre, suite au combat contre la mort et les ténèbres de l'hiver, ils sont la preuve que le cosmos tout entier travaille ou continuer à travailler -depuis le retour du soleil invaincu incarné dans et par le Verbe- à la victoire définitive des forces de vie, de la lumière du soleil et de la Lumière du Christ (dans une optique chrétienne) sur les ténèbres à qui il reste peu de temps avant leur défaite définitive...La nature "revient à la vie" peu à peu et est dans l'attente de l'accomplissement de la promesse equinoxiale de renouveau...de la résurrection du christ cosmique.
Voir : Calendrier