: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Léon III
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vendredi 27 mai 2016

Christologie et théologie orthodoxe des icônes (Jean Damascène) (II)

Bien avant que l'empereur byzantin Léon III l'Isaurien ne promulgue ses décrets contre les icônes, les images, le patriarche de Constantinople Germain Ier (715-730) s'oppose aux iconoclates en utilisant l'argument christologique orthodoxe qui consiste à affirmer que l'image du Christ est nécessairement une profession de Foi en l'Incarnation du Verbe dans la chair, en l'incarnation de Jésus-Christ dans le temps historique. 
Mais c'est durant le concile in Trullo de la fin du VIIe siècle (691-692), non reconnu par l’Église catholique romaine, que commence à s'élaborer une théologie de l'icône. Ainsi, Germain Ier se fait le continuateur de cette théologie ou plutôt reprend les arguments de du concile. Dans "De Haeresibus et synodis", il écrit : " En  mémoire éternelle de la vie dans la chair de notre Seigneur Jésus-Christ, de sa passion, de sa mort salvatrice et de la rédemption du monde qui en résulte, nous avons reçu la tradition de le représenter sous sa forme humaine, c'est-à-dire dans sa théophnaie visible, entendant par là que nous y exaltons l'humiliation de Dieu le Verbe". Face à son refus de signer l'édit de l'empereur Léon III instaurant l'iconoclasme et prescrivant de détruire les icônes, Germain est contraint de démissionner. C'est alors Jean Damascène ou Jean de Damas (676-749), arabe chrétien, qui reprend la tête du combat pour la défense des saintes images.  Vivant en Palestine, ministre du Calife, il est dénoncé comme traître auprès Calife par son ennemi Léon III qui créé des faux compromettant le théologien l'accusant de vouloir livrer Damas aux Byzantins. Le Calife le condamne à avoir la main droite coupée et le renvoie en territoire byzantin où les iconodoules sont persécutés. Jean demande alors à la sainte Mère de Dieu de l'aider en priant devant une icône de la Théotokos-Théophore. Celle-ci en lui répondant lui permet de retrouver sa main droite et lui ordonne de composer des hymnes et des louanges à sa gloire. En remerciement de la grâce accordée et en témoignage de sa Foi extrêmement profonde en la Vierge et en la réalité de la manifestaion du sacré à travers l'image, Jean de Damas fait alors placer une main en bas à gauche de l'icône. Or donc, Jean Damascène défenseur des icônes écrira trois traités majeurs ("Traités apologetiques contre ceux qui attaquent des saintes images")qui reprennent l'argument christologique, notamment dans le premier dans lequel on peut lire : "Je représente Dieu, l'Invisible, non pas en tant qu'il est invisible mais dans la mesure où il est devenu visible pour nous en participant à la chair et au sang". A travers ce passage, on comprend que Jean veut exprimer l'idée que lorsque Dieu s'est fait homme, il s'est produit une modification profonde entre Dieu et le monde visible. Il écrit aussi : "Dans les temps anciens, Dieu n'ayant ni corps ni forme, ne pouvait être représenté en aucune manière. Mais aujourd'hui, depuis que Dieu est apparu dans la chair et a vécu parmi les hommes, je peux représenter ce qui est visible en Dieu. Je ne vénère pas la matière mais je vénère le Créateur de la matière, qui est devenu matière pour l'amour de moi, qui a assumé la vie dans la chair et qui a accompli mon salut à travers la matière". Ces argumets auront une portée considérbale, décisive, quand viendar alors le temps du rétablissement de la vénération (qu'on doit de signaler "relative") des icônes...
VOIR LE CHAPITRE XVI "Des icônes" : http://docplayer.fr/14581693-Saint-jean-damascene-la-foi-orthodoxe-suivie-de-defense-des-icones-preface-de-mgr-jean-kovalevsky-traduction-introduction-et-notes-du-dr-e.html
Jean Damascène

à suivre...
A LIRE également sur ce BLOGUE : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2016/05/iconoclasme-et-christologie-i.html