: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Mithra
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mardi 11 mars 2014

Chateaubriand, Haute-Bretagne, croix de saint Michel-Belenos...et autres sites sacrés (II) Chapelle Saint-Michel et autels tauroboliques du Mont-Dol, Mt-St-Michel...



A considérer la présence de deux autels consacrés aux sacrifices sanglants sur le Mont-Dol (1), le site fut assurément  un haut-lieu pour les cultes païens dans la région. A la religion propre aux hommes de la civilisation mégalithique (2) succéda, certainement, le culte druidique dédié au dieu Taranis (père de Belenos) et sans doute à Belenos lui-même, même si peu d'experts académiques font mention de son nom  (on a, pourtant, suffisamment montré l'équivalence des "qualités" entre le dieu solaire Belenos et l'Archange Michel) a laissé place à celui de Jupiter (Mont-Dol portait l'antique nom de Mont-Jovis, cf. (1)) lors de l'occupation romaine puis à celui de Cybèle réclamant des sacrifices équinoxiaux de taureaux. Mais, peut-être que le culte rendu à Mithra, dieu principal d'une religion proche-orientale importée en Europé par des légionnaires romains aux IIe et IIIe s. fut le seul à succéder à celui de Taranis-Belenos puis Jupiter.  De nombreux éléments du  mithraïsme ont, d'ailleurs, largement imprégné le christianisme.  Ces éléments sont suffisamment connus pour que nous soyons dispensés de les mentionner. En outre, l'analogie entre Mithra,  vainqueur du taureau et saint Michel Archange terrassant le Satan ou le dragon (ou Satan transformé en dragon) est asssez frappante...(la comparaison entre l'existence de Mithra, dieu solaire, né au moment du solstice d'hiver avec celle de Jésus-Christ l'est encore plus). C'est d'ailleurs suite à ce combat mythique, cosmique que fut bâtie l'abbaye du Mont-Saint-Michel. Sur ce dernier, deux menhirs ou un dolmen aujourd'hui, évidemment, disparus attestent d'une présence humaine très ancienne (néolithique, et même palétolithique avant les bâtisseurs de mégalithes, donc ).  Quand au VIIIe s., Aubert, l'évêque d'Avranches est appelé par l'archange pour bâtir un lieu de culte consacré à saint Michel (3), il lui est donné l'ordre d'abattre les pierres païennes, il découvre en même temps un taureau. D'ailleurs, ces pierres du néolithique ont-elles été ensuite consacrées au Dieu Lug, autre Dieu solaire gaulois, équivalent du Mercure romain, tous deux des êtres divins ailés...comme saint Michel ? Ajoutons que Mercure est un dieu médecin comme Taranis...confondu plus tard avec... Jupiter...

Ce qui est sûr, en tout cas, c'est que là où saint Michel passe, les taureaux et les dolmens trépassent...On sait, à quel point le christianisme eut du mal à s'imposer dans les campagnes, bretonnes notamment. Le récit faisant intervenir l'archange venu sur terre combattre le satan (les paganismes) a donc largement servi pour l'évangélisation des peuples attachés aux anciennes croyances. 
Sans doute que les parallèles, en termes de qualités archétypales, faits entre créatures païennes et chrétiennes ont évolué au fil des siècles, selon les besoins et donc selon le dégré d'enracinement des croyances antiques ou d'attachement à tel ou tel dieu chez le bas-peuple. C'est-à-dire qu'à chaque fois que les chrétiens rencontraient une divinité païenne, ils l'incluaient au sein  des légions de saints, d'anges ou de démons et/ou transposaient les attributs de certains de ces dieux dans le  système chrétien de croyances et de valeurs, pour faciliter l'éviction des cultes anciens les plus tenaces. En somme, une ligne à suivre pour enraciner le christianisme dans les campagnes : éliminer la concurrence...païenne...

(1) Il faut sans doute également reconnaître dans Mont-Dol, le mot breton "dol", signifiant table comme dans dolmen (dol et men, table de pierre), le Mont-Dol serait, en acceptant cette filiation étymologique, le "Mont Table". Il faudra revenir sur un certain nombre de toponymes  : Mt-St-Michel/tombelaine->mont tombe/tombe de Belenos (hypothèse étymo. abandonnée rappelons-le), le petit Bé, le grand Bé (îles malouines)->Bé pour Bélénos...Mais aussi, sachons que le nom du  Mont dédié à l'archange portait le nom de Mont Gargan avant le XIIIes. Cette appelation fait évidemment référence au légendaire Gargantua dont la tombe est...sinon le Mt-St-Michel, sur le Mont. Le géant est un être psychopompe (un guide) comme Michel peut l'être en même temps que ce dernier est psychostase. 
Le culte de saint Michel apparaît, d'ailleurs, en Europe au Mont-Gargan (Monte Sant'Angelo) en Italie au Ve siècle. Tous les lieux dédiés à Gargantua semblent avoir été conscacrés ensuite à saint Michel...Sachons aussi que, parfois, Gargantua est confondu avec un dragon...Le même que saint Michel Archange aurait terrassé ?
Ce que nous avons là, c'est au moins, la preuve que certains dieux et personnages des panthéons païens sont susbstituables à d'autres...

(2) Les pays de Bretagne portent le plus riche témoignage de celle-ci. Localement, en Ille et Vilaine : présence de ruines d'un cromlech sur le Mont-Dol, menhir du champ Dolent, allée couverté de Tressé... tel est le décors de l'arrière-pays du Mont-Saint-Michel, dont l'ensemble forme vraisemblablement un complexe religieux très sophistiqué dont la signification oubliée laisse le champ libre à toutes sortes de théories ("système zodiacal", "géométrie mégalithique", etc.). 
Nous concernant, nous nous sommes contentés, pour le moment, de d'écrire que l'ensemble Mt-St-Michel-Tombelaine/Mont-Dol est la partie de la grande croix de St Michel et Belenos orientée selon un axe sud ouest/ nord est.

(3) La ferveur païenne sur le Mont avait vraisemblablement diminué, peut-être disparu depuis deux siècles car saint Etienne était honoré en ce lieu avant la révélation d'Aubert...

à suivre... 

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