: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Russie
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lundi 25 juillet 2016

Les menaces intérieures en Russie

Les menaces intérieures en Russie

L'islam wahhabo-salafiste

L'islam fait partie du paysage religieux russe depuis le Moyen Âge. Cette religion s'implante sur le territoire de l'actuelle Russie au VIIe siècle au moment de l'expansion du Califat. C'est d'abord le Caucase Nord puis la Volga, par l'intermédiaire des Tatars et des Kazhars, qui voient s'implanter la nouvelle religion. Le conflit entre christianisme orthodoxe et islam connaît une explosion paroxystique au moment de l'affrontement entre l'Empire russe et l'Empire ottoman. Accusés d'avoir collaboré avec l'Allemagne nazie  durant la Deuxième Guerre mondiale, nombre de musulmans sont persécutés sous Staline. La plupart des musulmans, majoritairement sunnites-hanafites, cohabitent cependant généralement sans heurts avec les autres communautés religieuses du pays. La réussite du "modèle de Kazan" au Tatarstan permis, notamment, par les réformes de Catherine II ayant mené à la création d'un islam "libéral", est la preuve de la réussite du modèle pluriethnique et plurireligieux russe. Malgré cette entente cordiale entre différents groupes religieux, des musulmans refusant le pouvoir central russe ont toujours existé. Depuis l'implantation de l'idéologie wahhabo-salafiste après la dislocation de l'URSS cet affrontement a pris une nouvelle tournure. Des réseaux relevant de l'islam radical, liés à l'Arabie saoudite, au Qatar et à la Turquie ont été déployés en Russie durant plusieurs décennies, tout autant dans le Caucase du Nord (Ciscaucasie) que dans d'autres régions de Russie. A mesure qu'augmentent les flux migratoires des populations musulmanes vers les grandes villes russes, les réseaux islamistes se développent et finissent par quadriller une large part du territoire russe. Cette assertion ne devrait choquer personne, puisque ce sont bien chez les immigrés et/ou les naturalisés russes, en provenance du monde musulman - qui ne se réduit pas au monde arabe - que se recrutent principalement les nouveaux jihadistes. L'islam radical sunnite est devenu très populaire au sein des populations qui ne se retrouvent pas dans la vision géopolitique (interne et externe) du pouvoir central et de ses représentants dans les différentes régions du pays. Peu à peu se sont donc créés, dans toute la Russie, des réseaux terroristes bien structurés liés à l'Etat islamique et ce bien avant la création de l'EIIL. Car en effet, cet affrontement entre le pouvoir central et les islamistes sunnites salafistes donne lieu aux terribles combats de la première et la seconde guerre de Tchétchénie, qui se déroulent respectivement de 1994 à 1996 et de 1999 à l'année 2000. Des jihadistes combattent à la fois le pouvoir central mais aussi les musulmans sunnites-soufis du Caucase Nord ou Ciscaucasie (les musulmans du sud du Caucase ou Transcaucasie sont majoritairement chiites comme en Azerbaïdjan, pays limitrophe de l'Iran, ou en Géorgie où la minorité musulmane est principalement chiite). C'est donc une lutte entre islam wahhabite-salafiste d'importation voulant imposer la Charia dans le Caucase sous influence russe et un islam dit traditionnel, le soufisme rempart à la barbarie, qui fait rage dans cette région.

Or donc dans les années 90, après une période de flottement, Moscou prend conscience qu'une indépendance de la Tchétchénie donnerait des idées à d'autres régions de Russie et intervient militairement dans le Caucase. La Turquie héritière de l'empire ottoman qui eut toujours des visées sur le Caucase, l'Arabie Séoudite et d'autres pays du Golfe arabo-persique, quant à eux, conscients de la fragilité du pouvoir russe et de l'intérêt qu'ils pourraient tirer d'un Caucase formé d'Etats chariatiques prennent contacts avec les rebelles tchétchènes et daghestanais. Les islamistes et nationalistes turcs, à l'instar des "Loups Gris" (Bozkurtlar), organisation paramilitaire d'extrême-droite qui opère aujourd'hui en Syrie, ont fourni leurs contingents de combattants pour la guerre en Tchétchénie. Les Bozkurtlar ont également formé des milices dans d'autres zones du Caucase et notamment en Azerbaïdjan lors de la guerre pour le contrôle du Haut-Karabagh dans les années 1990 (Avioutskii, 2005 : p. 248). Un conflit en plein cœur de la Transcaucasie qui n'a pas cessé depuis des décennies mais qui s'est durcit en avril 2016. Le Séoudien Ibn al- Khattab, dit l'émir Khattab, mort en 2002 en Tchéthénie, vétéran de la première guerre d'Afghanistan, a combattu au Tadjikistan, en Azerbaïdjan puis en Tchétchénie où il a formé et converti des combattants à la doctrine salafiste-wahhabite. Il crée avec Chamil Bassaïev, indépendantiste tchétchène qui s'engage au début des années 90 aux côté des rebelles de Ciscaucasie (Caucase du Nord), la Brigade islamique internationale du maintien de la paix responsable du déclenchement de la deuxième guerre de Tchétchénie.  En avril 1998, Katthab déclare : "Avec l'aide d'Allah Nous allons plongé la Russie dans l'état dans lequel la Tchétchénie actuelle se trouve...nous allons continuer jusqu'à ce que le drapeau noir victorieux du jihad se déploie sur le Kremlin"[1]. C'est à cette époque qu'Oussama Ben Laden fonde "le Front mondial du Jihad contre les Juifs et les Croisés" avec l'objectif de créer un califat mondial. L'EIIL reprendra cette idée dans les années 2000...

 Cependant le conflit qui oppose les islamo-nationalistes tchétchènes aux  légalistes tchétchènes fidèles à Moscou et au pouvoir central russe ne se limite pas, strictement, à ces deux guerres. De la dislocation de l'Union soviétique et l'apparition des mouvements séparatistes tchétchènes postcommunistes largement soutenus par l'Arabie saoudite, les Etats-Unis, le Pakistan jusqu'aux années 2010, une série d'attentats, de prise d'otages vont réorienter la politique intérieure russe vers une ligne patriotique intransigeante envers les sécessionnistes du Caucase à partir de la seconde (ou deuxième ?) guerre de Tchétchénie. Le bilan des actions meurtrières visant des civils et attribuées aux wahhabo-salafistes du Caucase est extrêmement lourd. En 1995, la prise d'un hôpital à Boudennovsk fait 150 morts. En 1996, une prise d'otage à Kizliar au Daghestan fait au moins 80 morts. Entre le 31 août et le 13 septembre 1999, 300 personnes succombent à des attaques terroristes tchétchènes en Russie. En 2002, la prise du théâtre Dobrouvka de Moscou fait 128 morts parmi les otages. Le 9 mai 2004 alors qu'il assiste à une célébration officielle à la mémoire des combattants de la Deuxième Guerre mondiale, le président tchétchène Akhmad Kadyrov est assassiné à Grozny. C'est son fils Ramzan Kadyrov, ennemi tout comme son père des wahhabo-salafistes, qui lui succèdera des années plus tard en 2007 après avoir été vice-premier ministre puis premier ministre de la République de Tchétchénie. Du 1er au 3 septembre 2004, une prise d'otage se déroule à Beslan. 1000 personnes sont retenues dans une école en Ossétie du Nord par les séparatistes tchétchènes. 331 civils dont 186 enfants périront au terme de celle-ci. En 2011, un attentat-suicide à l'aéroport de Domodedovo à Moscou fait 37 morts. La liste est encore longue...

Il est, cependant, très difficile de dire quelle est véritablement la dimension du problème de l'islam radical, essentiellement sunnite, en Russie. Il apparaît évident que nombre d'attentats ont été déjoués depuis des années par les services de renseignements russes. Néanmoins étant donné que le soutien financier en provenance des Etats voyous de la péninsule arabique et de la Turquie n'a toujours pas cessé (les derniers événements en Turquie/ coup d'ETAT étasunien (?) avorté de juillet et rapprochement avec la Russie, changeront-ils la donne?), il est fort probable que de nouvelles attaques suicides aient lieu, voire une nouvelle guerre dans le Caucase, région qui jouxte toute la zone de conflit proche et moyen-orientale actuelle, finisse par éclater. Une part des membres de l'Emirat du Caucase créée en 2007, dont l'objectif est d'instaurer la charia dans le Caucase, a prêté allégeance à l'Etat islamique en 2015. "L'islam étasunien" du Caucase est donc une source de préoccupations majeures pour le pouvoir russe. Il est à noter que les réseaux islamistes des Balkans, de Bosnie et du Kosovo qui n'ont cessé d'être opérationnels depuis les guerres yougoslaves des années 1990 sont financés et armés par les mêmes autorités qui appuient la déstabilisation du Caucase.  Les liens idéologiques entre les jihadistes du Caucase et ceux du Moyen-Orient sont de plus en plus forts. Pour les Russes, perdre le contrôle du Caucase c'est évidemment laisser échapper un accès à la mer Caspienne et à ses ressources en hydrocarbures. Un tel renoncement est inimaginable. La Russie doit donc faire face à cette menace permanente qui pèse sur la sécurité nationale. L'intervention militaire de la Russie en Syrie mais aussi le dispositif sécuritaire-militaire mis en place par Moscou dans le Caucase et en Asie centrale doivent permettre de la repousser.

Une "cinquième colonne" et une "sixième colonne"

Ce qui est appelé "Cinquième colonne" est un réseau de forces d'opposition à la Russie poutinienne dont le noyau dur est constitué par des libéraux pro-étasuniens, pro-BAO qui rêvent, sans doute, de faire régresser la Russie à la situation dans laquelle elle se trouvait dans les années 1990, c'est-à-dire la période Eltsine de mise à sac de la Russie, du pillage du pays par l'étranger, de l'avènement du capitalisme sauvage. Les libéraux seuls sont dans l'incapacité d'organiser une contestation du pouvoir poutinien à grande échelle. Le soutien que leur apporte Washington est donc essentiel. Les manifestations régulières, organisées par les prétendues "forces démocratiques" anti-Poutine, qui se déroulent à Moscou sont ainsi soutenues par l'administration étsaunienne. En mai 2012, par exemple, a lieu la "marche des millions" durant laquelle les manifestants réunis sur la place Bolotnaïa ont scandé des slogans comme "Le pouvoir des millions, non pas des millionnaires!", "Poutine voleur! Poutine voleur! Poutine voleur!", "À bas le tsar!", "À bas l’autocratie!". Réunissant des personnalités dissidentes du Parti communiste de Russie, du Parti socialiste, du Front de gauche,  du Parti social-démocrate, du Parti Solidarnost, mais aussi des nationalistes nostalgiques de la Russie tsariste ou en encore des anarchistes et des militants pour la "cause homosexuelle", ce défilé a mobilisé quelques milliers de citoyens russes. Cette expression de mécontentement peu spontanée a vite tourné à l'émeute. Des subversifs téléguidés, pour une bonne part, par des officines spécialisées dans les opérations de déstabilisation de gouvernements non-alignés sur le Bloc Américano-Occidental ont alors été arrêtés. On sait que l'ONG russe Public Verdict Fundation dirigée par Natalia Taubina luttant pour le "respect des droits de l'homme" et impliquée dans les émeutes de mai 2012, n'a rien d'exclusivement russe si l'on considère ses soutiens. Ainsi peut-on lire sur le site de l'organisation : "In 2011, the Public Verdict Foundation was supported by The John D. and Catherine T. MacArthur Foundation, the Open Society Institute Assistance Foundation, Oak Foundation, the European Commission, the UN Voluntary Fund for Victims of Torture, the National Endowment for Democracy, the Norwegian Helsinki Committee, and by private donors"[2]. On reconnaît, par exemple, dans cette liste de soutiens, The National Endowment for Democracy (NED), d'orientation essentiellement néo-conservatrice, fondée en 1983, qui reçoit des fonds du Ministère des affaires étrangères étasunien mais aussi de monstres capitalistes comme Coca-Cola, Google, Microsoft ou bien encore la banque Goldman Sachs. Depuis 2012, le NED ne communique plus d'informations sur ses activités avec les ONG "russes". Cette cinquième colonne, cheval de Troie de l'anglosphère, pourrait jouer un rôle de premier plan, dans la déstabilisation de la Russie. Le projet de l'Etat étasunien profond, autrement dit celui qui associe lobby militaro-industriel et banque, capitalisme financier et idéologie messianique judéo-protestante, reste stable, inchangé, élections après élections des présidents quelle que soit leur couleur politique. Si certaines opérations d'Agit-prop n'aboutissent pas, d'autres suivent irrémédiablement.

La sixième colonne est, quant à elle, constituée d'un groupe de personnes agissant ouvertement au sein même du pouvoir central russe. Il s'agir des libéraux pro-occidentaux (pro-BAO) qui sont arrivés au pouvoir durant la première décennie du XXIe s. ou qui s'y sont maintenus depuis les années 90, adoptant depuis les années 2000 un nouveau rôle dans le jeu politique. Ce qui différencie la cinquième de la sixième colonne c'est le fait que cette dernière est liée au pouvoir. Rien cependant ne distingue idéologiquement la cinquième de la sixième colonne. Cette sixième colonne comme la cinquième est évidemment favorable au Bloc Américano-Occidental et se pose en défenseur des valeurs humanistes libérales. Essentiellement composée de riches hommes d'affaires, d'oligarques, elle reste dans la légalité, défend des valeurs patriotiques mais œuvre, néanmoins, en faveur d'autres intérêts qui nuisent à la souveraineté nationale russe, à l'idéologie d'Etat même si à Moscou parfois le pragmatisme l'emporte sur celle-ci. Ce réseau politique et économique contribue à diffuser des idées libérales et participe à la conversion de la populations à celles-ci. Parmi les figures importantes de ce réseau de libéraux pro-BAO on peut citer l'actuel Premier ministre Dmitri Medvedev,  la gouverneure de la Banque centrale de Russie Elvira Nabiullina, l'oligarque Anatoly Chubais homme politique et homme d'affaires richissime, un des principaux responsables de la vague de privatisation en Russie sous l'ère Eltsine dans les années 1990 ou encore parmi d'autres, l'ancien ministre des finances Alexeï Koudrine (2000-2011) ainsi que l'actuel ministre en fonction en 2016, Anton Silouanov. Malgré les réussites de Poutine, successeur de Boris Eltsine à la toute fin de l'année 1999, qui a réussi à redresser économiquement la Russie et à redonner une place à son pays dans le grand jeu géopolitique mondial, cette sixième colonne continue à jouer son rôle d'ennemi de l'intérieur. Une crise politique en Russie provoquée par la collusion entre la cinquième et sixième colonne remettrait radicalement en cause le travail effectué par Poutine. A moins que ce dernier n'agisse à temps en limogeant les subversifs de la sixième colonne atlantiste, sorte de "bourgeoisie comprador" véritable menace permanente pour une Russie souveraine patriotique et eurasiatique. Un certain nombre d'indices militent en faveur d'une refonte du système politique, économique et financier russe par les patriotes russes. Les principaux sont la critique récurrente (2015-début 2016) de la politique du gouvernement de Medvedev ou encore la remise en cause de l'action de la Banque centrale de Russie. Sans entrer dans les détails techniques, la cause de la crise économique russe n'a, au vrai, que peu de liens avec les sanctions économiques du BAO envers la Russie - la France de François Hollande ayant fait preuve d'un grand zèle dans cette affaire - ni avec la baisse du prix du pétrole mais avec la politique monétaire de la banque centrale russe. Poutine a les "moyens matériels" d'en finir avec cette sixième colonne ? Mais, le risque est considérable. Une telle option susciterait des réactions radicales tant en Russie de la part des oligarques fidèles à la ligne collaboratrice euro-atlantique de type Eltsine qu'à l'international. Poutine a pu être perçu comme attentiste lors de différentes crises graves que ce soit en Tchétchénie où il a attendu que les wahabbo-salafistes attaquent le Daghestan avant de lancer son armée contre les terroristes, en Géorgie en 2008 alors que Mikheil Saakachvili avait déjà planifié l'assaut sur l'Ossétie du Sud avant que l'armée russe ne pulvérise avec une puissance de feu terrible l'armée de l'agent de l'anglosphère. Nous pouvons alors supposer que le président russe n'agisse pas contre les infiltrés au cœur du pouvoir  politico-économique russe et laisse la colère populaire monter car il sait qu'elle sera dirigée contre Medvedev et son gouvernement. De cette manière, Poutine n'aura plus qu'à prendre des mesures visant à écarter les éléments qui travaillent de toute évidence plus pour l'étranger que pour une Russie souveraine. De la sorte, le président russe Poutine n'aurait pas besoin d'avoir recours à la force ou aux arrestations musclées.


 Pour comprendre la situation et effectuer un travail de prospective permettant d'envisager des scénarios géopolitiques sur cet espace centre-oriental européen, il faut continuer, comme nous l'avons fait auparavant dans notre étude, à la fois à considérer les acteurs internes aux Etats, les relations et les rivalités entre les puissances régionales en même temps que le "jeu" des grandes puissances sur cet espace où à des question de litiges territoriaux et de réaffirmations identitaires se mêlent des problématiques d'ordre économique et énergétique. Il s'agit de conserver à l'esprit qu'à des querelles interétatiques locales qui ne sont pas neuves - on peut donc parler de "conflits gelés" - mais aussi à des questions de politique intérieure viennent s'ajouter des enjeux globaux où l'on retrouve cette opposition entre le BAO, la puissance thalassocratique et la Russie, puissance de la Terre et que ces dernières n'hésitent pas à manipuler ou favoriser telle ou telle "cause" pour défendre leurs propres intérêts.
(court extrait de chapitre d'un livre, Jean-Michel Lemonnier, 2016, non publié par des éditeurs analphabètes certainement)




[1] Entretien au journal Al-Kaf, repris par Dobaev I. Radicalisme islamique dans le contexte du problème de sécurité politico-militaire dans le Nord-Caucase. Naoutchnaïa Mysl Kavkasa, Rostov-sur-le-Don n°1, 1999, p. 57, cité par Avioutskii, 2005 : p. 263
[2] source : http://en.publicverdict.org/topics/library/7394.html, mis en ligne le 11/05/2012, consulté le 28/01/2016
Avioutskii, V. (2005). Géopolitique du Caucase. Editions Armand Colin

mots clés : anglosphère, Balkans eurasiens, BAO, Califat, Caucase, Eurasie, géographie, géopolitique, islam, islamisme, Poutine, Qatar, Russie, sunnites, Tchétchénie, tellurocratie, thalassocratie, Turquie, Россия, Azerbaïdjan, Haut-Karabagh, "Loups Gris" (Bozkurtlar), Transcaucasie

mardi 9 février 2016

Roumanie - Transnistrie

Un document allemand retrouvé dans les archives russes montre (voir ici :http://wwii.germandocsinrussia.org/de/pages/27017/map) statistiques à l'appui, que la Transnitrie a bénéficié d'un plan de développement mis en place par les autorités roumaines. La Roumanie, contrairement à ce que martèle la propagande bolchévique, relayée en outre par ses idiots Français habituels,  n'a pas pillé le territoire mais l'a développé. La russification et la bêtise crasse du "réalisme socialiste" se sont chargés ici comme ailleurs de réviser l'histoire de ce territoire "ontologiquement" roumain. 
source : http://www.kishiniov.eu/ro/document-romanii-nu-au-jefuit-transnistria-ba-chiar-dimpotriva/

VOIR AUSSI sur ce BLOGUE : 
République de Moldavie, la Roumanie dans la deuxième (?) guerre mondiale :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2016/01/republique-de-moldavie-tensions.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/03/quelques-mots-sur-lhistoire-de-la.html
La Roumanie avec ou sans Antonescu (héros ou criminel de guerre ?) :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/08/le-marechal-antonescu-almanach.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/08/la-roumanie-avec-et-sans-antonescu.html


dimanche 24 janvier 2016

République de Moldavie : tensions actuelles et Grande Roumanie...

Une série d'articles reposant sur des analyses pro-B.A.O :
Article du 23/01/2016 : Analyse confidentielle. Offensive russe en Moldavie. Attaque sur tous les fronts.
http://deschide.md/ro/news/politic/23622/ANALIZ%C4%82-CONFIDEN%C8%9AIAL%C4%82-Ofensiva-Rusiei-%C3%AEn-RM-Atac-pe-toate-fronturile.htm
et article du 13/01/2016 : Analystes de Da Vinci (voir ci-après). La Russie prépare un coup d'Etat en Moldavie.
http://deschide.md/ro/news/externe/23245/Exper%C5%A3ii-Da-Vinci-AG-Probabilitate-mare-de-lovitur%C4%83-de-stat-%C3%AEn-RM.htm

Qui est le groupe Da Vinci ? http://ru.davinci.org.ua/about.php
La liste des clients du groupe de consultants en analyses stratégiques (repris du site) : 
Cabinet of Ministers of Ukraine;
Ministry of Internal Affairs of Ukraine;
National Security and Defense Council of Ukraine;
Parliament Committee on finance and banking policy;
National Bank of Ukraine Council;
Parliament Committee on tax and customs policy of Ukraine;
Parliament Committee on industrial and regulatory policy and entrepreneurship of Ukraine;
Ministry of coal industry of Ukraine;
Deputies of Parliament of Ukraine;
Diplomatic missions in Ukraine;
Transnational companies and business-leaders in domestic market.


Il est dispensable de se répandre en commentaires sur ce cabinet d'études et cette liste...
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Ce que l'on peut écrire sur la "crise moldave" :


Les opérations de subversions qui ménent la Moldavie sur le funeste chemin de la guerre civile sont le fait des officines spécialisées financées par le B.A.O. Il n'y a, pourtant, aucun blanc-seing à donner à la Russie et à Poutine sur le "dossier moldave".
La Moldavie a vocation à être rattachée à la Roumanie. La Roumanie intègre est parfaitement légitime au regard de l'histoire des différents pays roumains.  La défaite roumaine de 1945 (puisqu'il sagit de cela) malgré le passage tardif dans le camp des alliés, a notamment permis la création d'une république socialiste moldave. Le processus (moderne) d'unification des territoires roumanophones qui débute avec le Traité de Paris en 1859, puis l'union de la fin du XIXe s. puis celle de 1918, et enfin le Traité de Trianon a rendu justice à l'histoire des pays roumains. Le choix d'Antonescu de s'allier aux puissances de l'Axe pour récupérer la Bessarabie confisquée par l'URSS mais aussi le mépris de ses pseudo-alliés (Allemagne hitlérienne) pour la Roumanie intégre a provoqué des catastrophes en chaine : amputation du territoire roumain de plusieurs dizaines de milliers de km2, occupation allemande "amicale" puis invasion soviétique et émergence d'un communisme roumain pourtant ultra-minoritaire jusqu'aux années 40 et totalement étranger à la mentalité de l'homme roumain issu des vieilles communautés agro-pastrorales archaïques (son socialisme n'avait rien de lénino-stalinien).
Je lisais rapidement les âneries d'un bo-beauf marxisant (aussi mauvais penseur que laborieux écrivain) qui fait de la géopolitique empirique (Makcinder, Spykman, Haushofer, Douguine jamais entendu parler) en chambre (complétement à la ramasse sur l'Ukraine, il y a quelques mois), dans laquelle on pouvait reconnaître toute l'idéologie débile anti-nationalisme(s) roumain(s) qui prévaut dans la gauche française (section demi-instruits). Je ne peux que lui conseiller de s"intéresser à l'histoire des pays roumains sur le temps très long... Celui-ci ne se rend même pas compte que les Etats-nations allemand ou italien (dont il ne nierait pas la légitimité pourtant) ne sont guère plus récents que la Roumanie. En outre, l'unité linguistique en Roumanie est sans équivalent (ou presque dans toute l'Europe)...Rappelons que 75  à 80% de la population moldave est roumanophone et ethniquement roumaine et qu'en la République moldave du Dniestr (Transnitrie) les russophones ne comptent que pour 1/3 du total de la population...
Or donc. Certes la stratégie  de l'anglosphère en Europe centrale et orientale est de réactiver de vieilles querelles inter-étatiques (ou entre principautés...), et dans le cas de la Roumanie, de l'Ukraine ou de la Pologne de s'appuyer sur la russophobie très présente au sein des populations de ces Etats. Il reste que la Grande Roumanie ou Roumanie intégre (incluant R. de Moldavie et Transnistrie appelation contestée par les Russes-> voir PMR/Pridniestrovie, Bucovine ukrainiennne, Boudjak, Dobroudja bulgare, etc.) n'est en rien une construction articifielle. Elle est l'expression territoriale et la traduction politique, tardives car empéchées par les invasions récurrentes et les puissances voisines (turco-mongole puis ottomane, hongroise, austro-hongroise et russe), d'une très large communauté de plusiers dizaines de millions d'hommes et de femmes partageant une identité linguistique, culturelle, religieuse et philosophique commune (le même non-cité plus haut doit, à peu près, tout ignorer de l'espace mioritique). 

Extension maximale du territoire roumain qui correspond à la totalité de l'espace latinophone-roumanophone  (exceptés les îlots d'aroumanité balkanique par exemple) du sud-est européen
Je parle autre part (voir article scientifique géopolitique "Les nouvelles relations magyaro-roumaines") d'une reconfiguration de l'échiquier et/ou du système politique roumain. La dynamique est lancée : http://www.stiripesurse.ro/exclusiv-campionul-de-k1-daniel-ghi-a-va-anun-a-maine-formarea-unei-armate-na-ionaliste_980060.html Le champion de boxe roumain, Danie Ghita, veut créer une "milice nationaliste" qui interviendrait dans les zones du pays où le "besoin" s'en fait sentir...
...et encore http://www.partidulromaniaunita.org/ Même si, en matière de politique étrangère, la ligne doctrinale du Parti Roumanie Unie est sensiblement la même que celle des partis de gouvernement actuels (approfondissement du partenariat euro-atlantique), Partidul România Unita désire une Roumanie puissante à l'international en mesure de réintégrer la République de Moldavie (avec ou sans la PMR ?) au territoire roumain actuel. Le logo du parti avec cette belle image de Vlad Tepes centrée sur la carte de la Grande Roumanie atteste de cette désinhibition vis-à-vis de la question moldave. Le nom du Parti est, de toutes façons, peu équivoque. 
Ajout du 25/01/2016 : http://www.aradon.ro/si-la-arad-se-infiinteaza-patrula-vlad-tepes/1610736
En résume : Création d'une "patrouille Vlad Tepes" sous la direction du Parti Roumanie Unie, qui viendra en aide, par exemple, aux personnes victimes de catastrophes naturelles, mais la "patrouille" dont les membres porteront un uniforme (comme c'est le cas dans les ONG) et sauront se défendre (et défendre) physiquement en cas d'agression ne peut-être considérée comme une organisation paramilitaire comme l'affirme la presse. 

VOIR également SUR CE BLOGUE, article sur la Roumanie dans la WW2, "tragédies et trahisons diverses" : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/03/quelques-mots-sur-lhistoire-de-la.html

lundi 7 décembre 2015

Monde moderne, décérébration universelle, Russie et eurasisme


Derrière toutes ces simagrées anti-réactionnaires de citoyens du monde de la domination marchande, ces prêches progressistes "anti-fachos", l’invocation des droits de l’homme, couteau suisse des chefs du marketing du globalisme, il y a toujours cette puanteur du...colon ethnocidaire. Le mépris pour les Russes de la Tradition par ces agents de la décérébration universelle rappelle ce rejet de l’homme archaïque des sociétés premières des Amériques, d’Afrique ou d’Asie, par l’avant-garde de la putride société bourgeoise d’Europe occidentale, alors en pleine expansion : "apportons les pisseuses lumières de la civilisation spectaculaire-marchande à tous ces arriérés  !", tout d’abord avec cette caricature de christianisme alliée de circonstance de la bourgeoisie mercantile puis avec la crétinerie nihiliste développementaliste assassin des peuples anti-utilitaristes, de l’émerveillement cosmique perpétuel... 
Ce tropisme pro-russe des quelques "Européens" encore éveillés est systématiquement et volontairement confondu par ces faiseurs d’opinions domestiqués, avec les agitations convulsives de cette droite xénophobe et raciste parée d’un petit vernis patriotard de merde qui séduira de plus en plus tous les beaufs revanchards et les rentiers "sécessionnistes" ; une "droite" pourtant nullement molestée par l’odeur pestilentielle du cadavre putréfié du capitalisme natiophobe, éradicateur des dernières consciences populaires anti-marchandes...
Entre les défenseurs de "l’humanisme" de l’exploitation et de la consommation de la  "marchandise Benetton" de gauche et les chantres d’un capitalisme droitier "de souche" offrant à la vindicte des crânes épais le bouc émissaire musulman ou immigré, reste l’eurasisme...

vendredi 23 octobre 2015

Constantin Léontiev par Nicolas Berdiaev et commentaires...


"Nous assistons à la venue au monde d’une caricature qui défigure l’image des anciens hommes : l’Européen rationnel moyen, avec son grotesque vêtement, que le miroir de l’art ne saurait même pas idéaliser ; un être à l’esprit mesquin qui se sustente d’illusions, frotté de vertu terrestre et de bonnes intentions pratiques ! Depuis le début de l’histoire, on n’avait point vu d’alliage plus monstrueux : jactance intellectuelle devant Dieu, et platitude morale devant l’idole humanitariste, uniforme et incolore. Humanité exclusivement travailleuse, impie, et dénuée de passions. Peut-on aimer une humanité pareille ? Ne doit-on pas haïr, non pas les hommes eux-mêmes, lesquels sont stupides et ont perdu le sens, mais l’avenir qu’ils se préparent ? Ne devons-nous pas le haïr de toutes les forces de notre âme, et même de notre âme chrétienne ?" Extrait de Constantin Léontiev par Nicolas Berdiaev, Berg international, 1993.Recueilli dans La Russie retrouve son âmenuméro de juin 1967 de la revue La Table rondehttp://www.biblisem.net/citatio/leontcit.htm

Léontiev fait partie de ces écrivains prophétiques. Comment ne pas adhérer à sa vision de la "modernité européenne" ? Comment ne pas penser avec lui que l'homme des modernités aux centres d'intérêt limités, à l'égo boursouflé, narcisse qui ne supporte pas la frustration et la critique, incapable de faire face son vide intérieur, n'est qu'un individu terne dont le prétendu individualisme n'est qu'un moutonisme, dont la singularité renvendiquée  (qui n'a jamais entendu ce fameux récurrent "je ne suis pas comme les autres" !) relève de la plus effroyable des banalités, et qu'absolument plus rien ne transcende. Comment le sentiment du sacré (voir simplement un peu d'"esprit") pourrait-il, de toutes façons, émerger d'une fosse à purin ? Or donc, le "pas comme les autres" n'est, dans la plupart des cas, qu'un pauvre type (pauvre femme) mal élevé(-e) qui pensant défier la norme en se comportant comme un porc (une truie), ne fait cependant qu'adhérer à celle-ci. 
A propos de gorets... le livre de Gilles Châtelet "Vivre et penser comme des porcs" sorti à la fin des années 90 du XXe s., aussi amusant dans sa forme que tragiquement réaliste sur le fonds, témoigne de la présence réelle de l'homo porcus en ce monde...On peut vérifier cet état de fait quotidiennement. 
Il s'ensuit que chez ce pousse-caddie la capacité d'émerveillement  devant la Création ne peut être que, de toute évidence, totalement absente. Pour paraphraser Clouscard qui, malgré le sentiment qui pourrait émaner  d'une lecture très superficielle de son oeuvre n'avait rien d'un anti-moderne ou d'un réactionnaire, le voyage au bout de la nuit, parsemé d'indigestes introspections, que revendique l'individu d'attitude moderne n'est, finalement, qu'une promenade pantouflarde dans le jardin des idées reçues...Ici, Clouscard rejoint Léontiev...
L'homme religieux est le seul à pouvoir assumer la totalité du monde, de l'existence y compris cet événement  angoissant qu'est la Mort. Savants et pseudo-savants reculent à l'évocation de cette dernière. Ils n'ont absolument rien à dire à son sujet...et ne veulent rien en savoir... Au mieux, peut-on s'attendre de leur part   à la récitation des éternels poncifs relativitives... relatifs à l'autonomie du sujet, la liberté de conscience (un pas de côté...). 

vendredi 2 octobre 2015

Libération de la Syrie : bombardements russes des positions terroristes


Images télévision russe
L'histoire s'accélère depuis quelques jours...
L'alliance Russie, Syrie d'Assad, Iran et Hezbollah (et Chine ?) mettra-t-elle fin à la domination du B.A.O. au Moyen-Orient et à ses intrigues dans le Caucase (financement wahhabo-étasunien du terrorisme)? Ces opérations militaires menées par la Russie permettront-elles également, par la force des choses, d'en finir avec l'aberrante politique étrangère française actuelle qui n'est évidemment pas née avec Hollande ? Après avoir contrarié les plans otaniens en Europe orientale (Ukraine), la Russie arrêtera-t-elle le projet euroccidental de reconfiguation du (Grand) Moyen-Orient ? Ces questions appellent, bien sûr toutes, une réponse positive.

jeudi 1 octobre 2015

Russie, migrants : analyse d'un général roumain

"La Russie est à l'origine de la 'crise des migrants' en Europe". Ce point de vue formulé par le général d'armée roumain Degeratu, ancien chef d'Etat-Major des armées,  sur la chaîne télévision en ligne "Adevărul Live" est, bien sûr, plus que contestable. Cette déclaration transcrite ici : http://adevarul.ro/international/europa/adevarul-live-generalul-degeratu-despre-criza-imigrantilor-rusia-cea-genereaza-criza-acestei-migratii-excesive-1_55e05dbdf5eaafab2c014a6e/index.html confirme l'alignement total de Bucarest sur la politique atlantiste. Le bidasse gradé parle, évidemment, très bien le langage orwello-otanesque en qualifiant d'"agression" le soutien de la Russie aux rebelles du Donbass et...l'indépendance de la Crimée suite au vote populaire. Mais quoi d'étonnant dans tout cela ? Nous savons que la Roumanie est aux ordres de Washington et continuera de l'être, sauf changement de régime. Mais une telle atttente en l'état des choses politiques actuel est parfaitement illusoire à très court terme. Pourtant. J'ai développé dans une publication scientifique géopolitique à paraître - lisible en prébublication et écrite bien avant le début de la déferlante migratoire en Europe - une argumentation qui permet pourtant d'espérer une sortie de l'histoire des partis politiques roumains en place depuis 89 ou/et par incidence un changement de système politique. La Hongrie pourrait, en effet, jouer dans mes scénarios géopolitiques le rôle déclencheur d'une crise politique majeure en Roumanie.
Cela dit, cette propagande anti-russe très grossière n'émane évidemment pas des seuls ressortissants d'anciens Etats satellisés par la Russie (URSS). Les journalistes français ne cessent, eux aussi, de dénigrer la Russie poutinienne (que je ne considère en rien comme un modèle, faut-il le rappeler) en pissant à grands flots de la copie atlantiste. Ici sur l'intervention russe en Syrie, ô combien salutaire pourtant : http://tempsreel.nouvelobs.com/monde/20150930.OBS6775/la-troisieme-guerre-mondiale-a-peut-etre-commence-aujourd-hui.html

samedi 19 septembre 2015

Russie et métahistoire


C'est parce que l'Occident est mort que la Russie fascine. Que celle-ci soit perçue positivement ou négativement, la raison de cette fascination objective qui oscille entre deux extrêmes à peu près égales en stupidité (poutinolâtrie et haine imbécile d'un allié historique de la France) est moins logique que psychologique et métaphysique (l'athée n'étant, par ailleurs, qu'un croyant refoulé, révolté par le silence de Dieu). La décomposition de la "troisième Rome" par l'argent-marchandise est moins avancée que celle de l'espace euro-atlantique et de ses colonies. La Russie fait figure de rédemptrice, elle incarne ici et maintenant le bras lourd de Jésus-Christ que la Théotokos, la Mère des Douleurs, peine à retenir (voir La Salette). Pour entendre cela, il faut considérer l'existence d'intentions transhistoriques et rejeter les théories historicistes. Mais on peut parier sur l'infaisabilité d'une telle prise de position de la part de la plupart de nos contemporains. Qu'importe. 

mardi 8 septembre 2015

Le voyage inhabituel de Séraphim(a) (film d'animation russe)

Si on doit se fier à certains commentaires postés à la suite de cet extrait video présent sur Youtube, on se dit que le Russe moyen est, de toute évidence -ça doit se jouer à peu de choses-, aussi con que le Français de base...Mais on ne s'y fiera pas...
Il est inimaginable, par ailleurs, qu'en France un tel film (visible en ligne mais je ne donnerai pas l'adresse...), d'une part sorte en salle et d'autre part puisse recevoir le soutien financier d'un ministère de la culture. 



jeudi 26 mars 2015

Episcopul (Evêque) Longhin (Père Mihail Jar) - Un saint de notre époque

Eté 2014, le saint père, très ému, donne de la voix et s'élève contre la guerre fratricide qui se déroule en ex-UKraine. Récemment, il a dénoncé le rôle joué par les Etats-Unis d'Amérique dans ce conflit et a accusé, à juste titre, l'ensemble des dirigeants européens de se faire les complices de cet immense massacre en plein coeur de l'Europe. C'est un chrétien orthodoxe d'Ukraine roumanophone à la santé très fragile, d'une grande bonté mais bien seul qui s'exprime quand les pleutres et les imbéciles, intellectuels et/ou religieux (français...) qui ont accès aux médias de masse ne veulent rien savoir de cette terrible guerre, refusent de choisir un camp ou soutiennent le Diable...
On parlait de lui ici en mai 2014 : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/05/manastirea-banceni-16-playlist-le-pere.html

Hier, c'était l'Annonciation...

dimanche 15 février 2015

Liturgie orthodoxe, cosmique : exemple de la fête de la théophanie et du sacrement du baptême, une renovatio totale


La liturgie orthodoxe est une liturgie cosmique car elle convoque toute la Création, s'adresse au cosmos tout entier. Les fêtes liturgiques, le sacrement de l'eucharistie (action de grâce) réactualisation non sanglante du sacrifice christique, présentent un caractère cosmique clairement affirmé. C'est la création tout entière qui est bénie, de prime abord sanctifiée par la réactualisation des Événements, des Temps forts de la vie du Christ. Prenons l'exemple de fête de la théophanie et du baptême. D'une part, lors de la théophanie (épiphanie catholique), le fidèle revit le baptême du Christ (qui révèle au monde sa nature divine) par la régression ab origine, c'est-à-dire en devenant contemporain de Jésus-Christ, il intègre l'époque où le Christ a vécu. Lors du sacrement du baptême, le croyant imite Jésus-Christ  en recevant le "don de l'Esprit" par abandon du "vêtement de corruption". Le baptême du Christ est un acte exemplaire qui a eu lieu à ce moment et qu'imite donc le fidèle. D'autre part, l'officiant bénit à la fois les eaux de la piscine baptismale mais également toutes les eaux de la Terre. Ainsi, l'acte rituel des "bains de la Théophanie" et la bénédiction des eaux chez certains orthodoxes sont un témoignage du caractère cosmique de la liturgie orthodoxe. Les fidèles orthodoxes reconnaissent à ce moment les vertus miraculeuses, guérisseuses, de ces eaux car par leur renovatio, elles acquièrent un nouveau statut intégrant le corps de Gloire de Jésus-Christ révélé comme seigneur de l'Univers, de toutes choses existantes, visibles ou invisibles. Le fidèle est purifié, par l'immersion meurt à l'ancienne vie et en sortant victorieux des eaux devient, à l'instar du Christ un nouvel Adam. La cérémonie rituelle a pour fonction de retrouver l'innocence primitive du premier homme au sein d'une nature non souillée, immaculée. L'apôtre Pierre dit que "le baptême sauve". Il sauve et produit le "nouvel homme" mais délivre aussi l'univers tout entier qui est sauvé des conséquences de la Chute originelle. Aussi, on ne peut pas dire que la nature est seulement sanctifiée par la bénédiction car, en effet, elle retrouve un caractère sacré. 
Le baptême est donc à la fois mort initiatique et renovatio individuelle pour le converti, tout autant que reconnaissance du caractère sacré des éléments de la Création : la nature (les eaux), elle-même est sauvée, rénovée. Le régime existentiel du baptisé tout autant que celui de la nature est bouleversé. Tout (animés et non-animés) accède à un mode d'être supérieur, différent de ce qui prévalait antérieurement. Par le sacrement, le cosmos est aussi est appelé à la Vie nouvelle. Nous sommes donc bien en présence d'une sotériologie cosmique. Ainsi, l'analyse assez répandue opposant paganisme et christianisme (soit d'un côté le sacré, de l'autre le saint ; par l'avènement du christianisme la nature ne serait donc plus sacralisée mais sanctifiée) doit être remise en cause. Le christianisme, surtout dans sa version orthodoxe, reconnaît donc bien en vérité la sacralité de la nature, des éléments, de l'univers dans sa totalité, le monde suprahumain y compris. 
Montage, JML, 2014
Voir aussi : 
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/01/theophanie-et-bapteme-du-christ.html






jeudi 8 janvier 2015