: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: Transylvanie
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mardi 24 août 2021

Dépression de Brasov...(1)


 
Paysage pris en photographie (voir carte ci-dessus, vers le sud). Champs de maïs, les Carpates à l'arrière-plan, crédit : JM Lemonnier, 2021  

 Par manque de temps pas de texte. A venir ? Carte et photographie (rapidement) bien faites  se passent de commentaires...

A la jonction Carpates méridionales/Carpates orientales...



Réalisation : JM Lemonnier, Sources : enquêtes/observations, Google Maps (fond)

samedi 5 décembre 2015

Attentat déjoué en Roumanie le jour de la fête nationale et considérations sur les nationalismes


Attentat déjoué en Roumanie, je jour de la fête nationale, le 1er décembre, à Târgu Secuiesc situé dans le "très hongrois" département de Covasna ("pays Sicule" (1)), en région historique deTransylvanie. Pour ceux qui ignorent à peu près tout de la géopolitique interne et de l'histoire de la Roumanie (Roumain moyen et natios orbanolâtres et pro-Jobbik français y compris) : la Transylvanie est roumaine ! Quand on sait qu'un bon nombre de Hongrois de Roumanie ne parlent pas un mot de roumain et que rien n'est fait pour que cela change, la seule solution qui s'impose, de fait, c'est un changement de régime et mise en place d'une politique de roumanisation des minorités magyares. Souvenir d'une discussion avec un universitaire (!) roumain "de souche" : pour lui, les Hongrois ne sont pas irrédentistes...parce que ses quelques collègues hongrois ne le sont pas...Bref...
Ce terroriste (voir la video) avec ses rêves de Grande Hongrie et tous les subversifs de la 5e colonne du Jobbik et du Fidesz en Roumanie devraient accepter la nationalité hongroise et renoncer à la roumaine ! La révision de Trianon est soutenue par natios germanolâtres donc anti-Français et à mots à peine couverts par les régionalistes européistes "minoritaristes" toutes tendances confondues. Natios crétins "austro-hongrois" et gauchistes "(dé-)constructeurs" se donnent la main. Même engeance !
"L'alliance de tous les nationalistes européens" est une des antiennes préférées des mononeurones politiquement analphabètes. Même si les est-Européens sont en moyenne aussi apathiques que leurs voisins de l'ouest, si ces irrédentistes hongrois venaient à durcir leurs actions (au-delà de leurs appels incantatoires à une union des turco-magyaro-mongols, pseudo-communauté linguistico-génétique d'Eurasie ; eh oui ils sont pro-turcs), Slovaquie, Roumanie, Serbie feraient le choix de rallier définitivement un camp atlantiste qui préserverait leur intégrité territoriale. C'en serait, définitivement, fini du projet "eurasiste".
Ce que j'ai écrit dans un article à paraître et lisible en pré-publication (Les nouvelles relations magyaro-roumaines - document de travail, référence : halshs-01179263, v1), dont la première rédaction date de 2013 et qui a été modifié "sur demande" pour les raisons sus-citées (cf. universitaire roumain) commence à prendre un caractère presque prophétique.

Article de 2013 : https://apologeticum.wordpress.com/2013/03/24/ungurii-militeaza-pentru-diktatul-de-la-bruxelles-prin-care-vor-obtinerea-ardealului-romanii-tradatori-ii-ajuta-cersind-cetatenia-maghiara/

(1) L'implantation des Sicules sur le territoire roumain (voïvodat de Transylvanie) n'est guère antérieure au XIIe ou XIIIe siècle, malgré ce qu'affirment les révisionnistes hongrois




dimanche 1 décembre 2013

1er décembre-Fête nationale de la Roumanie



Ardeal=principauté de Transylvanie (historique)
 "Bataillons roumains, traversez les Carpates. La Transylvanie nous appelle !"

La Roumanie avant et après 1918 

De la "Regele playboy" la "Caînele rosu" -Pierderea Romaniei Mari  
 Du "roi playboy" (NDA : le roi Carol/Charles II, coureur de jupons) au "chien rouge" (NDA : Ceausescu) -La perte de la Grande Roumanie

"Cei 22 de ani de existenţă ai României Mari (1918-1940) reprezintă, probabil, cea mai fastă perioadă a istoriei noastre."
"Ces 22 années d'existence de la "Grande Roumanie (1918-1940) représentent, probablement, la période la plus faste de notre histoire"

România interbelica  

Extension maximale du territoire roumain



Hymne national roumain
Desteapta-Te, Române ! Eveille-Toi, Roumain !

Éveille-toi, Roumain, du sommeil de la mort
Dans lequel t'ont plongé les barbares tyrans.
Maintenant ou jamais construis-toi un autre destin
Devant lequel se prosterneront aussi tes cruels ennemis.


Maintenant ou jamais montrons au monde
Que dans ces veines coule toujours un sang romain
 Et que dans nos cœurs nous gardons avec fierté un nom
Triomphant dans les batailles, le nom de  Trajan !


Regardez, ombres grandioses, Michel (1), Étienne (2), Corvin (3)
La nation roumaine, vos descendants,
Avec les bras armés, avec votre feu dans les veines,
Tous crient : "Vivre libres ou mourir!".


Prêtres, avec la croix devant ! car l'armée est chrétienne,
Sa devise est liberté et son but est sacré,
Mieux vaut mourir glorieusement en combattant,
Que d'être encore des esclaves sur notre terre ancienne !
 
(quatre strophes chantées lors des événements officiels)

Très beau chant romantique et patriotique écrit en 1848, accompagnant le mouvement d'émancipation national roumain. Les "barbares tyrans" sont les différents envahisseurs qui occupèrent les pays roumains au fil des siècles : Ottomans, Austro-Hongrois, Russes...

montage Lemonnier 
Les vers du poème ("un rasunet", un retentissement) d'Andrei Muresanu  qui deviendra chant révolutionnaire puis hymne national. La "Marseillaise roumaine" selon l'historien N. Balcescu. La Marseillaise
Interdit par le pouvoir communiste à partir de 1947->1948. Ceausescu lèvera l'interdiction et la composition (uniquement la mélodie) pourra être jouée en public durant son règne, sans pour autant devenir l’hymne de la République socialiste.
Plusieurs hymnes durant la période socialiste : de 1948 à 1953 "Zdrobite cătuşe", puis  "Te slăvim, Românie!" jusqu'en 1977, qui sera finalement remplacé par "Trei culori". "Desteapta-te, române"  est adopté comme hymne national par le "nouveau" pouvoir après la contre-révolution de 1989.  "Trăiască Regele" fut l'hymne (de 1866 à 1948) de l'union des principautés de Valachie et de Moldavie (Principautés unies de Moldavie-Valachie, des "deux" principautés de Roumanie ->1862-1866 et 1866-1881) réalisée grâce au prince Cuza, fondateur de l’État roumain moderne (1859), puis hymne du royaume de Roumanie (1881-1948).  

(1) Mihai Viteazul-Michel le Brave  (2) Stefan cel Mare-Etienne le Grand (3) Matei Corvin-Mathieu Corvin

mercredi 21 août 2013

Vlad III de Valachie et Louis XI de France. L'empaleur et l'araignée



 Vlad III Basarab (1431-1476 ou 1430-1477) de la famille des Drăculea ou lignée des  Drăculeşti, ou Vlad Ţepeş  soit en français Vlad 
 l’Empaleur (Ţeapă=pal en roumain, d’où son surnom), voïvode (1) de Valachie, fils de Vlad II et petit-fils de Mircea Ier l’ancien (Mircea cel batrân), est considéré comme un des seigneurs de guerre des pays roumains les plus fameux qui lutta contre les invasions turcomanes pour préserver son royaume et la chrétienté, mais aussi contre ses "ennemis de l'intérieur" (Boyards saxons, moines capucins, etc.), relations particulières avec Matei Corvin roi de Hongrie ami-ennemi
Il cherchera à venger son père Vlad II (membre de l'ordre du dragon d'où son surnom Vlad Dracul (2)) et son frère ainé Mircea II le jeune, assassinés sur ordre de Jean Hunyade (Iancu de Hunedoara) avec  la complicité des boyards de Transylvanie, des commerçants des villes saxonnes de Sibiu et de Brasov. 

Les Saxons de Transylvanie, ennemis du voïvode, le présentent dans les contes allemands (1488), abondamment illustrés de gravures, comme un cannibale buveur de sang, prenant ses repas au beau milieu d’une forêt de pals où agonisent ses ennemis...d'où son doux surnom d'empaleur et sa réputation désastreuse, bien que n'ayant jamais hésité à châtier avec la plus grande fermeté ses opposants, ses ennemis ottomans (la "forêt des 20000 pals" décrite par Victor Hugo a-t-elle jamais réellement existé?)
En outre, le surnom d'empaleur ne semble apparaître que très tardivement, en 1550, dans une chronique valaque... 

De nombreux épisodes de la vie de ce seigneur ont été portés à la connaissance du grand public cultivé.

Moins connu est ce rapprochement des "attitudes politiques" du Valaque avec celles du roi de France Louis XI :
 Florin Constantiniu (1933-2012) établit un parallèle entre Vlad III et Louis XI roi de France de 1461 à 1483, contemporain du voïvode de Valachie : "L'un et l'autre ont du tenir tête -évidemment dans des conditions différentes- à l'anarchie féodale ; l'un et l'autre ont poursuivi la consolidation du pouvoir central ; l'un et l'autre ont eu recours -afin d'atteindre leur objectif- à des moyens qui ont frappé la sensibilité et l'imagination des contemporains : Louis XI est devenu 'l'araignée' qui tisse sa toile afin d'y attraper ses victimes, Vlad est devenu le sanglant empaleur". (in Bulei I., 2013, "Brève histoire de la Roumanie, Ed. Meronia, p. 55)


"



Le portrait du voivode exposé à Bucarest lors d'une exposition en 2010.  Le portrait fort connu du prince valaque est conservé depuis 400 ans à Vienne au musée du Château d'Ambras (Autriche)


Louis XI revêtant l'ordre de Saint-Michel, plus précisément « Ordre et aimable compagnie de monsieur saint Michel » (3) sur un portrait anonyme du XVe siècle. L'ordre est créé par Louis XI pour s'assurer de la fidélité d'une poignée de chevaliers, à un moment où comme nous l'avons déjà évoqué, le roi n'accorde plus sa confiance à ces seigneurs vassaux, ces féodaux qui menacent son autorité, sa légitimité de souverain. Louis eut à lutter contre une coalition de princes (la Ligue du Bien Public) et notamment les Bourguignons et Charles le Téméraire défiant le pouvoir royal.  Quand il succède à son père Charles VII en 1461, il est à la tête d'un royaume en ruine, dévasté et amputé par les conquêtes des Bourguignons et les Anglais lors de la guerre de Cent ans. A sa mort, en 1483, il a, notamment, récupéré le duché et le comté de Bourgogne, la Picardie, la Cerdagne et  le Roussillon. 
Louis XI fait embastiller les intrigants et installe une "chambre de la question" dans la prison royale (la Bastille, donc). L'évêque de Verdun, par exemple, fera l'expérience de l'emprisonnement dans une de ces"cages de fer" (ou en bois?) suspendues et souvent nommées "fillettes". Mais si ces cages ont réellement existé, les "fillettes" n'auraient jamais été que le nom donné à de "simples" chaînes en fer munies d'un boulet immobilisant le prisonnier... Néanmoins, il est certain que Louis XI n'a jamais été plus violent ou cruel que la moyenne des rois. "L'universelle araigne" a surtout retissé la toile royale grâce à la ruse et une certaine diplomatie pour réorganiser l’État royal et redonner une cohésion à cette France affaiblie qu'il avait trouvée en montant sur le trône.


 Vlad III lui aussi sut s’entourer de fidèles pour empêcher toute contestation de son pouvoir mais semble, contrairement à Louis XI, n'avoir jamais hésité à utiliser la manière forte (et il l'a même privilégiée) pour assoir son voïvodat, en réprimant dans la violence toute rébellion sur ses terres.  Écarté du pouvoir à plusieurs reprises, après avoir été prince de Valachie en 1448 puis de 1456 à 1462, il revient une dernière fois sur le trône de Valachie en 1476 ou 1477 grâce au soutien de son cousin Etienne le Grand (Stefan cel Mare), avant de mourir dans d'"étranges" conditions, trahi une fois de plus...

Voir "La Roumanie : mythes et identités" ici par exemple : http://www.priceminister.com/offer/buy/152933464/la-roumanie-mythes-et-identites-de-jean-michel-lemonnier.html pour, notamment, une enquête approfondie sur les liens entre Dracula le Valaque (le personnage historique) et Dracula l'Anglais (le personnage de fiction) créature issue de l'imagination  de la française Marie Nivet bien plus que de celle de Bram Stocker (qui serait donc un plagiaire?), selon Matei Cazacu, et qui introduit un sujet plus vaste : celui la conception de l'au-delà, de la vie après mort chez les Roumains, la croyance en des êtres ni-morts ni-vivants (strigoi vii, strigoi morti ) et la résurrection des morts... Dans ce livre, sans outre mesure, un autre parallèle est fait entre le Conducător communiste Ceaușescu et Vlad III...

(1) Prince, souverain d'une principauté ou officier de rang princier (voievod en langue roumaine)
(2) Drac= diable en roumain, dracul= le diable, draco= dragon en latin, et drákôn. en grec
(3) Ordre dont le siège se situait dans l'abbaye du Mont-Saint-Michel 





 

mercredi 15 août 2012

Braşov "ville martyre" (Braşov "oraş martir") et son "champ des morts"...

Ce court article complète les analyses produites dans un des chapitres de "La Roumanie : mythes et- identités, Ed. du Cygne , 2012

 Braşov (judet de Braşov , région historique de Transylvanie) est considérée comme la ville où la résistance anti-communiste fut la plus virulente à l'intérieur du "bloc socialiste" est-européen. Cachés dans les montagnes environnantes avec la complicité de la population rurale, certains résistants n’ont jamais abandonné la lutte avant la "victoire" définitive de 1989.  La ville s'inscrit dans une vallée des Carpates au centre de la Roumanie et a bénéficié d'une situation originelle stratégique car épousant une des grandes routes historiques qui reliait le Bas Danube à l'Europe Centrale. L'espace proche de l'agglomération (le mont ou colline Tâmpa rejoignant la vaste zone carpatique méridionale) a, à l'évidence, contribué à préserver ce bastion de combattants montagnards.
Deuxième ville de Roumanie à se soulever après Timişoara, Braşov compte un cimetière (cimitirul eroilor) consacré aux 66 habitants de la ville morts lors de la Révolution de 1989. Le cimetière est implanté au sein d'un mail vert, en plein centre-ville.

Cimitirul eroilor, le cimetière des héros à Braşov. Photographie Lemonnier, 2008

Ce "champ des morts" s'intègre donc dans un parc où se côtoient parterres fleuris, pelouses et ligneux. Les tombes en marbre blanc s'arrangent, donc, d'une couverture végétale verdoyante dès les premiers jours de printemps. La symbolique des couleurs est, alors, facilement interprétable. Le blanc couleur de la paix et le vert couleur de l'espoir, rappellent les teintes du cimetière militaire américain de Colleville-sur-Mer en Normandie. La position centrale du cimetière-volonté des pouvoirs publics-au sein de l'espace urbain brasovean renforce, effectivement, cette "symbolique de la victoire" et donne l'impression d'un lieu où reposent des héros, des "martyrs"... Nous sommes, certainement ici, sur le territoire des vainqueurs tombés pour mettre à bas un pouvoir dont l'arbitraire et la violence symbolique et réelle -surtout dans ses dernières années d'existence- supportent sans doute peu de comparaisons, même avec les autres régimes des anciennes "démocraties populaires" d'Europe centrale et orientale...Néanmoins, nous savons que l'ère postcommuniste roumaine a été  grande de déceptions... La crise économique récente n'a fait que renforcer cette situation...  Le gouvernement roumain devra désormais répondre aux injonctions d'instances supranationales telles le Fond Monétaire International, la Banque Mondiale et d'autres bailleurs de fonds... Cette soumission progressive à la doxa néolibérale n'étant que l'acmé d'un processus qui débute en 1990 et passe par une intégration à l'Union européenne à marche forcée...

Or donc, avant les "événements décisifs" de la fin de l'année 1989, Braşov s'illustre par ses grèves ouvrières. Celles-ci sont soutenues par des universitaires et la minorité hongroise de Transylvanie(1). Elles finissent par dégénérer en émeutes le 15 novembre 1987...Les revendications salariales des ouvriers de l'entreprise Autocamioane Braşov ne sont, en réalité, qu'un prétexte à une contestation radicale du système en place. Les bureaux du Parti sont pillés et une partie des archives de la Securitate détruites.
Silviu Brucan(2), membre du Parti Communiste Roumain, reconnait le lien entre la pénurie alimentaire qui sévit à l'époque avec la révolte de Braşov . Cette déclaration constitue un véritable aveu d'impuissance du régime du Conducator face à la grogne populaire qui se fait entendre progressivement dans tout le pays :
 " La manifestation des travailleurs à Braşov [ouvre] une période de crise […] dans les relations entre le parti communiste et la classe ouvrière sur lesquelles reposait jusqu’à une époque récente la stabilité politique du régime. […] Le parti était en mesure de contrôle avec succès la masse des travailleurs parce qu’il était devenu populaire dans les années 60 lorsqu’une amélioration s’était faite sentir dans l’économique roumaine et dans le niveau de vie de près de trois millions de paysans qui avaient rejoint la force de production industrielle urbaine. […] dans les années 1980, cependant, leur situation est allée de mal en pis. La détérioration de la situation économique a conduit à la perte de confiance des travailleurs dans le Parti, à la rupture entre la société civile et le Parti. "
(in C. Durandin, D. Tomescu, 1988, La Roumanie de Ceausescu)

La riposte face aux émeutiers est radicale. L'armée roumaine intervient dans les rues de Braşov . Certains émeutiers sont "déportés", mais aucun mort en lien avec cette révolte ne sera pourtant " recensé"... Après "l'incident", le régime (national)communiste de Ceauşescu survivra péniblement deux ans de plus avant le début de "l'acte final" que constitue l'insurrection populaire de Timişoara du 16 décembre 1989...

(1)Les Hongrois de Transylvanie considèrent leur culture en péril du fait de la mise en place de la politique de "systématisation" souhaitée par Ceauşescu (regroupement de l'habitat disséminé et par suite construction de blocs d'immeubles : "la ville à la campagne", augmentation des surfaces cultivables). Or les Hongrois vivaient principalement dans des villages faiblement peuplés, ce qui aurait (et a en partie) empêché (entre autres) le maintien des établissements scolaires réservés aux Hongrois et par suite la disparition progressive de la culture magyare sur ces territoires.

(2) En 1988, il effectue-on ne sait trop comment il y parvient-un séjour de 6 mois aux États-Unis d'Amérique et rencontre également Michel Gorbatchev dans les années 80...
 
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vendredi 13 juillet 2012

Campagne transylvaine, Carpates méridionales : scènes de l'été 2009



"La campagne roumaine est une autre Lombardie, non certainement par la perfection de l'agriculture, mais par l'exubérance du sol et par la beauté des ciels lointains." 
Reclus (E), 1876, Nouvelle Géographie Universelle, I. L’Europe méridionale

 Cette citation n'a que très peu perdu de sa pertinence pour ce qui concerne les Carpates méridionales en ces premières années  du XXIe siècle, malgré l'entrée du village roumain dans la (post-)modernité (?)...















Photographies : Jean-Michel Lemonnier,  2006-2009
Départements de Brasov, Covasna, Harghita, Carpates/Transylvanie...



vendredi 1 juin 2012

La Transylvanie : entre tradition et post-modernité...



Département de Covasna
 
Un village de Transylvanie méridionale : entre tradition et (post)modernité... Il ne s'agit plus, ici, du "village roumain" de Lucian Blaga. Si de nombreux villages transylvains conservent des caractères du village traditionnel, des tensions de plus en plus fortes s'affirment entre des pratiques archaïques (au sens de "traditionnelles" et liées à un univers magico-religieux),  un mode de vie respectant les cycles naturels cosmiques, hérité du "monde des origines" et des comportements (post)modernes, certes séduisants par certains aspects, mais marginalisant une culture et une façon d'être au monde séculaires...
Il apparaît clairement que ce rapport de forces favorise cette conception du monde fragilisant les identités individuelles et collectives, autorisant la multiplication des modèles sociaux, modifiant le rapport au temps... Le village transylvain se retrouve ainsi face au vide. N'étant plus ni tout à fait "traditionnel" et ayant, par ailleurs, résisté à la modernité, il subit l'avancée de la postmodernité, de la surmodernité, de la "surabondance"... il est face à une crise du sens, d'identité...

Ici à Brașov, des immeubles ultra-modernes, qu'ils soient sièges de firmes transnationales, de succursales, ou collectifs d'habitation, souvent haut de gamme, occupent la place des locaux détruits ou rénovés des anciennes entreprises d’État de l'ère socialiste... La post-modernité accompagne le néo-libéralisme triomphant dans cet espace urbain transylvain... 

Les anciens marxistes s’accommodent fort bien de la spéculation foncière -et la ségrégation socio-spatiale qui l'accompagne- dans les grands centres urbains transylvains et de Roumanie plus généralement...

Un affichage indiquant la création ex-nihilo d'un quartier résidentiel sécurisé, au sud-est de Brașov, sur le modèle des gated communities états-uniennes... L'accès à la zone est strictement limité et contrôlé... Un projet d'urbanisme qui répond à une volonté (par un besoin créé?) de satisfaire une clientèle aisée et qui crée une dynamique de sécession avec le reste de la population de la ville... 
 
 Toutes photographies : JM Lemonnier 2006-2009,

Photographies J-M Lemonnier

mercredi 30 mai 2012

Carpates méridionales, Transylvanie : scènes de l'été 2009 et hiver 2011




"Vivre à la campagne signifie vivre dans une perspective cosmique et avec la conscience d’une destinée liée à l’éternité" Lucian Blaga, 1936


Le village roumain est le monde, la patrie des origines... espace sacré, territoire des parents et des ancêtres, territoire des morts et des vivants, géniteur de la Tradition... 
ţara en roumain signifie aussi bien pays que campagne... la culture roumaine et le peuple roumain sont bien nés là, dans cet espace rural-matrice dont la disparition, sous sa forme traditionnelle, maintes fois annoncée et programmée mais toujours repoussée, paraît désormais inéluctable... à voir...





Monde rural transylvain, scènes... Photographies : J-M Lemonnier