: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: URSS
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dimanche 24 janvier 2016

République de Moldavie : tensions actuelles et Grande Roumanie...

Une série d'articles reposant sur des analyses pro-B.A.O :
Article du 23/01/2016 : Analyse confidentielle. Offensive russe en Moldavie. Attaque sur tous les fronts.
http://deschide.md/ro/news/politic/23622/ANALIZ%C4%82-CONFIDEN%C8%9AIAL%C4%82-Ofensiva-Rusiei-%C3%AEn-RM-Atac-pe-toate-fronturile.htm
et article du 13/01/2016 : Analystes de Da Vinci (voir ci-après). La Russie prépare un coup d'Etat en Moldavie.
http://deschide.md/ro/news/externe/23245/Exper%C5%A3ii-Da-Vinci-AG-Probabilitate-mare-de-lovitur%C4%83-de-stat-%C3%AEn-RM.htm

Qui est le groupe Da Vinci ? http://ru.davinci.org.ua/about.php
La liste des clients du groupe de consultants en analyses stratégiques (repris du site) : 
Cabinet of Ministers of Ukraine;
Ministry of Internal Affairs of Ukraine;
National Security and Defense Council of Ukraine;
Parliament Committee on finance and banking policy;
National Bank of Ukraine Council;
Parliament Committee on tax and customs policy of Ukraine;
Parliament Committee on industrial and regulatory policy and entrepreneurship of Ukraine;
Ministry of coal industry of Ukraine;
Deputies of Parliament of Ukraine;
Diplomatic missions in Ukraine;
Transnational companies and business-leaders in domestic market.


Il est dispensable de se répandre en commentaires sur ce cabinet d'études et cette liste...
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Ce que l'on peut écrire sur la "crise moldave" :


Les opérations de subversions qui ménent la Moldavie sur le funeste chemin de la guerre civile sont le fait des officines spécialisées financées par le B.A.O. Il n'y a, pourtant, aucun blanc-seing à donner à la Russie et à Poutine sur le "dossier moldave".
La Moldavie a vocation à être rattachée à la Roumanie. La Roumanie intègre est parfaitement légitime au regard de l'histoire des différents pays roumains.  La défaite roumaine de 1945 (puisqu'il sagit de cela) malgré le passage tardif dans le camp des alliés, a notamment permis la création d'une république socialiste moldave. Le processus (moderne) d'unification des territoires roumanophones qui débute avec le Traité de Paris en 1859, puis l'union de la fin du XIXe s. puis celle de 1918, et enfin le Traité de Trianon a rendu justice à l'histoire des pays roumains. Le choix d'Antonescu de s'allier aux puissances de l'Axe pour récupérer la Bessarabie confisquée par l'URSS mais aussi le mépris de ses pseudo-alliés (Allemagne hitlérienne) pour la Roumanie intégre a provoqué des catastrophes en chaine : amputation du territoire roumain de plusieurs dizaines de milliers de km2, occupation allemande "amicale" puis invasion soviétique et émergence d'un communisme roumain pourtant ultra-minoritaire jusqu'aux années 40 et totalement étranger à la mentalité de l'homme roumain issu des vieilles communautés agro-pastrorales archaïques (son socialisme n'avait rien de lénino-stalinien).
Je lisais rapidement les âneries d'un bo-beauf marxisant (aussi mauvais penseur que laborieux écrivain) qui fait de la géopolitique empirique (Makcinder, Spykman, Haushofer, Douguine jamais entendu parler) en chambre (complétement à la ramasse sur l'Ukraine, il y a quelques mois), dans laquelle on pouvait reconnaître toute l'idéologie débile anti-nationalisme(s) roumain(s) qui prévaut dans la gauche française (section demi-instruits). Je ne peux que lui conseiller de s"intéresser à l'histoire des pays roumains sur le temps très long... Celui-ci ne se rend même pas compte que les Etats-nations allemand ou italien (dont il ne nierait pas la légitimité pourtant) ne sont guère plus récents que la Roumanie. En outre, l'unité linguistique en Roumanie est sans équivalent (ou presque dans toute l'Europe)...Rappelons que 75  à 80% de la population moldave est roumanophone et ethniquement roumaine et qu'en la République moldave du Dniestr (Transnitrie) les russophones ne comptent que pour 1/3 du total de la population...
Or donc. Certes la stratégie  de l'anglosphère en Europe centrale et orientale est de réactiver de vieilles querelles inter-étatiques (ou entre principautés...), et dans le cas de la Roumanie, de l'Ukraine ou de la Pologne de s'appuyer sur la russophobie très présente au sein des populations de ces Etats. Il reste que la Grande Roumanie ou Roumanie intégre (incluant R. de Moldavie et Transnistrie appelation contestée par les Russes-> voir PMR/Pridniestrovie, Bucovine ukrainiennne, Boudjak, Dobroudja bulgare, etc.) n'est en rien une construction articifielle. Elle est l'expression territoriale et la traduction politique, tardives car empéchées par les invasions récurrentes et les puissances voisines (turco-mongole puis ottomane, hongroise, austro-hongroise et russe), d'une très large communauté de plusiers dizaines de millions d'hommes et de femmes partageant une identité linguistique, culturelle, religieuse et philosophique commune (le même non-cité plus haut doit, à peu près, tout ignorer de l'espace mioritique). 

Extension maximale du territoire roumain qui correspond à la totalité de l'espace latinophone-roumanophone  (exceptés les îlots d'aroumanité balkanique par exemple) du sud-est européen
Je parle autre part (voir article scientifique géopolitique "Les nouvelles relations magyaro-roumaines") d'une reconfiguration de l'échiquier et/ou du système politique roumain. La dynamique est lancée : http://www.stiripesurse.ro/exclusiv-campionul-de-k1-daniel-ghi-a-va-anun-a-maine-formarea-unei-armate-na-ionaliste_980060.html Le champion de boxe roumain, Danie Ghita, veut créer une "milice nationaliste" qui interviendrait dans les zones du pays où le "besoin" s'en fait sentir...
...et encore http://www.partidulromaniaunita.org/ Même si, en matière de politique étrangère, la ligne doctrinale du Parti Roumanie Unie est sensiblement la même que celle des partis de gouvernement actuels (approfondissement du partenariat euro-atlantique), Partidul România Unita désire une Roumanie puissante à l'international en mesure de réintégrer la République de Moldavie (avec ou sans la PMR ?) au territoire roumain actuel. Le logo du parti avec cette belle image de Vlad Tepes centrée sur la carte de la Grande Roumanie atteste de cette désinhibition vis-à-vis de la question moldave. Le nom du Parti est, de toutes façons, peu équivoque. 
Ajout du 25/01/2016 : http://www.aradon.ro/si-la-arad-se-infiinteaza-patrula-vlad-tepes/1610736
En résume : Création d'une "patrouille Vlad Tepes" sous la direction du Parti Roumanie Unie, qui viendra en aide, par exemple, aux personnes victimes de catastrophes naturelles, mais la "patrouille" dont les membres porteront un uniforme (comme c'est le cas dans les ONG) et sauront se défendre (et défendre) physiquement en cas d'agression ne peut-être considérée comme une organisation paramilitaire comme l'affirme la presse. 

VOIR également SUR CE BLOGUE, article sur la Roumanie dans la WW2, "tragédies et trahisons diverses" : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/03/quelques-mots-sur-lhistoire-de-la.html

mardi 13 mai 2014

Le cosmos eurasiste contre le chaos euroccidental

Le passage du chaos au cosmos...L'espace profane devient espace sacré selon la dialectique de l'hiérophanie...

La Russie byzantine, d'essence "socialiste" (1) et "traditionnelle", voici précisément ce qui révulse l’Euroccident qui meurt de son provincialisme narcissique, nombriliste et suicidaire. La haine de l'altérité, la détestation de tout ce qui refuse le néo-totalitarisme de la pensée unique postmoderne et la défense d'un pseudo-pluralisme des valeurs qui cache, au vrai, une seule et unique fascination pour "le même", voilà la raison d'être de toutes les campagnes de calomnies actuelles dirigées contre la Russie, des gauchistes hargneux aux libéraux-libertaires-sécuritaires qui, malgré leurs appels incantatoires insupportablement hypocrites à la tolérance et aux droits de l’homme, sont, en réalité, uniquement préoccupés par les droits de leur queue.


On évoquera, peu longuement, tous les pseudo-soutiens marxisants à la Russie qui ne peuvent guère considérer celle-ci que comme un ancien laboratoire d’un socialisme (dégénéré) et qui n’envisagent pour elle qu’un destin au sein d’une néo-URSS aberrament "athée", avec son nouvel "homme nouveau" qui ne serait qu'un homo sovieticus à peine "cosmétisé" ; un être, on le sait, guère différent du consommateur-aliéné du monde capitaliste. Autrement dit, le projet de ces gens : changer de mode de production pour tenter de remplir les "frigos" différemment avec toute la réussite que l'on sait...



Pour la Russie (et les partisans d'un certain projet géopolitique Eurasiste) il s’agit, aujourd'hui et plus que jamais, d’un combat contre la "catastrophe anthropologique" euroccidentale et contre la dissolution de la culture russe, plus globalement eurasiatique, dans une bouillie globaliste. Nulle question d’éliminer un "foyer infectieux" mais bien plutôt de refuser une "contamination" ou de la circonscrire (limiter dans un premier temps la puissance de l'aristocratie d'argent, de l'oligarcho-capitalisme et la sous-culture anglo-saxonne postmoderne invasive et nihiliste...)



A l'attention des menteurs qui dénoncent une supposée islamophobie russe (cf. Tchétchénie), la doctrine néo-eurasiste qui guide (et sans doute pas autant que certains voudraient nous le faire croire) l'action du dirigeant russe actuel appréhende l'islam sans aucune condescendance ni démagogie (Non à la charia ! Non à la déstabilisation wahabo-étasunienne du Caucase !). La culture, la religion musulmane ont, pour autant, leur place au sein d'un bloc continental eurasiatiatique formé d'un ensemble culturel organique, tout autant que les bouddhistes, les chamans sibériens, les chrétiens catholiques enfin débarrassés de leurs lépreuses mondanités spirituelles ou...les athées (sans que ces derniers puissent "mener le jeu"), etc.



Le laïcisme haineux des nécrothéologiens associé aux Bible and business évangéliques, s'illustrant à merveille à travers l'alliance du pornographe et du puritain, est une des composantes idéologiques de cet impérialisme euroccidental hétéroclite qui heurte évidemment la conception byzantine de l'Etat russe, les valeurs de l'orthodoxie chrétienne et la mentalité "socialiste" de l'homme archaïque (qui n'a heureusement (?) jamais lu une seule ligne de l'œuvre de Marx) héritier des vieilles communautés paysannes pacifiques eurasiennes dont il ne reste (quasiment) plus rien en Europe occidentale.


Au-delà de la Russie, c'est l'eurasisme en tant que doctrine (ou doctrines) qui est visée, consciemment ou non, par ces sycophantes.



Il existe différentes définitions/conceptions de l'Eurasie. Outre l'approche par la géographie physique (plaque tectonique eurasiatique) (2), ce qui nous intéresse c'est un projet (géo-)politique eurasiste particulier. Celui qui permettrait de considérer la doctrine eurasiste russo-centrée pour la dépasser (notamment l'idée de continent intermédiaire) et permettre d'inclure l'ensemble des nations d'Europe dans un grand ensemble continental solidaire. Le pantouranisme, le néo-ottomanisme (mais non pas, forcément, tous les Etats concernés par la doctrine) et autres formes d'irrédentismes, n'ont, pas contre, rien à apporter à ce projet, sinon la division.
L'eurasisme est un sentiment, une expérience, théorisés (ou en voie de théorisation), en une "synthèse patriotique" des grands espaces, des vieilles terres du Grand continent, centre cosmo-géographique de la Foi (multiple), bienveillant à l'égard de toutes les cultures ancestrales qui respectent l'homme.

L'eurasisme arrache le masque "libéral" de la fausse tolérance et des arrières-pensées hypocrites qui l'accompagnent et ouvre un dialogue frontal, entre "visions du monde sophistiquées" pour repousser la violence aveugle due aux incompréhensions culturelles et au laisser-faire démagogique. Il va autant à l'encontre du chauvinisme des "Bidochons" politiquement analphabètes et philosophiquement "demeurés" à la remorque de l'"identitarisme" binaire et de son catholicisme de patronnage, que des valeurs de l'Euroccident de l'existence hors-sol, en phase d'autodissolution qui tentent de finir d'éteindre la vieille conscience révolutionnaire anti-marchande des peuples.

Très concrètement sur le plan géostratégique, l'Empire militaro-marchand qui a le plus grand mépris pour ces vieilles nations européennes, et notamment envers celles des ex-démocraties populaires (polonaise, tchèque, roumaine, bulgare...) se sert du très fort ressentiment anti-russe et de la composante politique victimaire ("Tout est de la faute des grands empires voisins !") (3) présents dans ces denières pour installer, depuis 25 ans, à la fois des bases militaires avancées dans l'objectif d'encercler la Russie mais aussi de nouveaux (super-)marchés et faire obstacle, de fait, à la "grande réconciliation" eurasiste. 

A la bêtise crasse du "réalisme socialiste" catagogique ont succédé les rêves creux de pseudo-émancipations individuelles propres à l'imaginaire capitaliste dont la figure anthropologique caractéristique moyenne est le bon petit bourgeois "frileux". Pour le moment, encore illusionnés par le mirage de promesses d'enrichissement et d'épanouissement personnels, l'Euroamérique est perçue comme une "libératrice" par ces peuples, mais le réveil risque d'être effroyablement difficile...On observe, cependant, déjà ici et là, des signes d'une immense amertume...Reste à savoir à quoi servira cette dernière...

 L'appel de l'Eurasie (ou d'une Eurasie) en tant que projet émancipateur, toujours en construction contre le sectarisme des idéologues de tout poil, finira par se faire entendre pleinement dans tout cet espace allant des rives de l'Atlantique (et encore plus loin à l'ouest) à la péninsule du Kamtchatka, chez tous ceux qui refusent cette dynamique ethnocidaire et matérialiste imposée par le monde de la raison marchande qui transforme l'être humain en estomac, en un porc libidineux, arrogant, manipulateur et procédurier, dissimulant sa trouille abyssale de la mort et de sa possible néantisation derrière le ricanement et un faux détachement cynique...Un post-humain qui ne peut guère considérer le monde que comme un gigantesque (super-)marché, un terrain de jeux, voire un immense "bordel"...

La croix, Arbre de vie qui rejoint les différents niveaux cosmiques, alliance du Ciel et de la terre, son centre est le cœur du monde...
Mais le passage du chaos au cosmos est possible. Et, seuls le réveil des "dieux" endormis et la réactivation des figures archétypales logées au centre de sa conscience permettra à l'homme privé, de longue date, de ses racines terriennes et spirituelles de naître à nouveau au monde et de jouir d'une liberté retrouvée. C. G. Jung considérait que les catastrophes historiques atroces du XXe s. ont eu pour cause première une "stérilisation de la psyché" de l'homme moderne...En l'état actuel des choses, celles du XXIe s. auront, sans doute, la même origine... 



L'Eurasie c'est donc la tellurocratie, le cœur d'un monde régénéré, le foyer d'un "socialisme" anti-économiste et anti-utilitariste, tellurique et cosmique, centre d'une "hiérogamie" et qui plus encore, sans doute (entorse véritable au discours de certains théoriciens de l'eurasisme/eurasie ?), révèle une nostalgie des sociétés d'avant l’État, de l'ordre sans le pouvoir, s'opposant radicalement à la thalassocratie matérialiste anglo-américaine et au modèle de l'homme aliéné, standardisé et servile et qui, pourtant, se prétend libre...

Au bord de l'abîme nous sommes face à un choix : participer chacun, même très modestement, à l'émergence de la plénitude de l'homme au sein d'un cosmos eurasiste ou collaborer au triomphe du chaos euroccidental...



(1) Le terme est polysémique et le lecteur averti évitera toute confusion malheureuse...
(2) L'Eurasie correspondant à la plaque eurasiatique des géologues est beaucoup trop vaste. L'Eurasie politique serait plus restreinte et obligerait à une cohabitation avec des voisins bienveillants. Cependant, connaître l'Eurasie à la fois comme milieu(x) (biogéographie) et espace produit par l'homme est fondamental puisque le projet géopolitique du même nom prend appui sur la conscience d'appartenir à une terre, à un environnement particulier et sur l'attachement à des lieux...
(3) Jamais celle des différents dirigeants du pays ?...

Publié sur Agoravox le 13 mai 2014, auteur Jean-Michel Lemonnier  :