: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: enseignement de l'ignorance
Affichage des articles dont le libellé est enseignement de l'ignorance. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est enseignement de l'ignorance. Afficher tous les articles

mercredi 10 février 2016

"La vraie vie à l'école", éducation et néo-totalitarisme déconstructionniste dans le monde euro-américain

C'est en lisant cet article sur le site Politis http://www.politis.fr/articles/2016/02/de-la-misere-en-milieu-enseignant-34064/ que le souvenir de la lecture récente du du livre de Philippe Lacadée, psychiatre et psychanalyste "La vraie vie à l'école. La psychanalyse à la rencontre des professeurs et de l'école" (2014, Ed. Michèle) m'est revenu à l'esprit. Le fossé est tellement immense entre la réalité, aujourd'hui dans un établissement scolaire, et les solutions présentées dans ce petit ouvrage où l'auteur élabore des néologismes ("lalangue") qui n'apportent fondamentalement rien en matière de concepts opérationnels, euphémise (insultes-> provocations langagières), joue misérablement sur les mots en bon lacanien ("le langage de l'authenti-cité") et à la suite des légions de spécialistes en "sciences" de l'éducation explique tranquillement, témoignages complices d'enseignants qui travaillent avec lui en renfort, ce dont l'école a besoin. Bref, la longue litanie des niaiseries "égalitistes" habituelles. Encourager la création de toilettes mixtes élèves-professeurs, par exemple...
Cette lecture a été d'autant plus énervante que la thèse développée dans l'ouvrage nous a été présentée à plusieurs reprises, et ce dans un laps de temps très court, pratiquement sinon comme une "voie alternative de salut", une analyse innovante du système scolaire suivie de propositions en rupture avec le modèle sur lequel il est bâti. Or, il n'est rien, bien évidemment. Il faut toujours garder à l'esprit que le vaste domaine de la littérature des "sciences" de l'éducation est avant tout un marché et l'ouvrage de Lacadée n'en est qu'un énième produit. Lacadée ou comment continuer à être dans la norme tout en se réclamant de la marge. L'auteur est proche de Philippe Mérieu et trouve admirable le film de François Bégaudeau "Entre les murs"...La messe est dite...
 Ce qu'écrit Lacadée, certes  - on en convient - auteur bien moins médiatique et idéologue que certains autres "experts", on le retrouve en substance dans nombre d'ouvrages consacrés aux sciences de l'éducation :
 -partir des connaissances des élèves et considérer leur "culture" (sans rire et là encore il y a un sous-entendu monstre et parfaitement méprisant de la part de ce psy, VOIR ICI : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/12/trahison-des-elites-et-instruction-au.html) pour les amener à la culture savante, soit en cours de français partir de Joey Starr pour arriver à Du Bellay...(Toujours cette fascinatioin des classes moyennes et de la bourgeoisie libérale post-68 pour les voyous et les abrutis. Par ailleurs, personnellement, je n'ai jamais vu un rapport même lointain entre une chanson de rap et la poésie, la littérature en général)
-privilégier les modes d'organisations socio-spatiaux horizontaux, rhizomatiques (deuleuzianisme), 
-maintenir en vie la comateuse école "foucaldienne" inclusive, 
-persévérer dans la voie du relativisme-constructivisme interactionniste,  etc.
Enfin, on a du mal à comprendre le titre du livre, une fois que l'on s'est attardé sur le contenu ? "La vraie vie à l'école ?" Vraiment ? L'Ecole, si sa mission est  d'instruire, doit effectuer une critique radicale du spectacle de la marchandise, or ce Lacadée ne fait à la suite d'autres ses semblabes (bourgeois libéraux et "libertaires") qu'encourager la dictature démocratique de la merde, de la police du spectacle, le maintien de l'illusion de l'anti-vie par l'Ecole...Ce qu'écrit cet auteur lacanien (à la suite de son maître et de sa pensée de psychotière) s'inscrit  impeccablement dans la longue lignée des verbiages des flicaillons freudo-lacano-marxistes,  kapos du camp de concentration spectaculaire marchand globalisé.

On préferera à cet énième essai défendant l'enchantement aliènatoire, la lecture du Michéa sorti il y a des années "L'enseignement de l'ignorance et ses conditions modernes" (1999, réed. 2006, Ed. Climats-Flammarion). Dans ce livre, Jean-Claude Michéa montre qu'une critique efficace et réelle du système éducatif des pays du monde euro-américain, passe nécessairement par une critique conjointe du libéralisme économique (de droite) et du libéralisme culturel (de gauche) et plus généralement par un démontage des fondements philosophiques sur lesquels repose le "monde moderne" (incluant ses monstrueuses extensions paroxystiques dites "postmoderne" ou "hypermoderne" ; nous sommes bien contraints d'utiliser le langage de l'ennemi), ce que Lacadée et ses disciples ne veulent pas ou sont tout simplement incapables de faire...




Ce qui suit ne s'éloigne pas, à proprement parler, du sujet. Nous restons toujours dans le cadre de ce néo-totalitarisme pédocentré. Ici en Norvège, nous avons plusieurs exemples de l'application de ce mélange de féminisme autoritaire (matriarcat, facho-féminisme) et  pensée déconstrutionniste.
- Un premier cas où des parents (un père roumain, une mère norvégienne) se sont vus retirer la garde de leurs enfants car ces derniers  recevaient de temps à autre une petite fessée. 
- Un second cas :  une mére russe qui avait aidé son enfant à faire tomber sa dent de lait a été "signalée" (fiche S?) aux servives sociaux norvégiens, sur dénconciation de l'institutrice à laquelle l'enfant avait confié cette histoire...
Ces affaires peuvent paraître aberrantes pour toute personne possèdant encore un peu de "bon sens", expression détestée des bourdieusiens et autres derrido-foucaldo-deleuziens, freudo-marxistes ou marxistes culturels, car le "bon sens" pour ces idéologues, c'est le préjugé, le fascisme en germe. Pour les comprendre, il faut bien réaliser que de leur point de vue, le pouvoir, la domination, donc (encore une fois) le fascisme sont partout et notamment dans les valeurs que peuvent transmettre les parents à leurs enfants... 
http://stirileprotv.ro/stiri/international/familia-bodnariu-si-a-vazut-pentru-prima-data-copiii-dupa-2-luni-cazurile-similare-care-vorbesc-despre-un-stat-in-stat.html


 Ici, un directeur d'école de nationalité roumaine installé en Norvège, explique à des journalistes roumains, à quel point le système éducatif (au sens large) norvégien et "occidental" en général est catagogique (des enfants illettrés, des adultes qui n'ouvrent jamais un livre, des individus qui méprisent le savoir...) et crée des ordures narcissiques (narcissisme au sens de C. Lasch) à la chaîne. Cet homme n'a pas voulu placer ses enfants dans ces écoles transformées en pétaudières où je cite "les élèves font absolument ce qu'ils veulent", et a donc préféré les laisser grandir en Roumanie... http://stirileprotv.ro/stiri/international/familia-bodnariu-si-a-vazut-pentru-prima-data-copiii-dupa-2-luni-cazurile-similare-care-vorbesc-despre-un-stat-in-stat.html


Ici un article intéressant sur les nazis-féministes en Suède :
http://www.lauraagustin.com/extremist-feminism-in-swedish-government-something-dark

VOIR AUSSI sur ce BLOGUE : 
Trahison des élites et instruction au rabais :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/12/trahison-des-elites-et-instruction-au.html
Socialisme clouscardien contre gauche deleuzienne :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/08/socalisme-clouscardien-contre-gauche.html
et tous les articles marqués Michel Foucault :
 http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/search/label/Michel%20Foucault

provocations langagières, provocations langagières, provocations langagières, provocations langagières, provocations langagières,




lundi 21 décembre 2015

Trahison des élites et instruction au rabais


Les récents propos de certains ministres - dont je préfère dès maintenant oublier les noms - à propos de ce qu'un honnête citoyen est supposé apprendre dans un établissement scolaire est l'occasion de relire (ou de lire) "La révolte des élites et la trahison de la démocratie" (Flammarion, Champs Essais, 2010, première édition 1995) de Christopher Lasch pour bien se persuader que cette attitude hautement méprisante envers les masses (minorités ethniques  incluses) n'est pas neuve et que contrairement à ce qu'aime faire croire le sympathisant de gauche - qu'importe sa chapelle - est loin d'être le seul fait d'une droite dont l'intérêt pour les idées, selon Alain de Benoist, tiendrait sur un confetti.
Quel est ce discours qui fait écho à la critique radicale de Lasch concernant ces "élites" ? C'est celui du mépris bourdieusien hérité des postures de la gauche universitaire étasunienne. "Mépris de classe", "enfermement dans la culture classique" voilà le traitement qui serait infligé à l'élève issu d'un milieu socialement défavorisé et/ou appartenant à une minorité ethnique et/ou religieuse dans le monde "euroccidental". La "grande culture" n'aurait donc servi, jusqu'à aujourd'hui, qu'à exclure les opprimés. Il a fallu créer une culture de substitution, accessible à tous.
Or donc, Lasch s'appuyant sur le contenu d'un manifeste intitulé "Speaking for the Humanities" expose le racisme sous-jacent contenu dans les positions de la gauche universitaire étasunienne  concernant cette exposition à l'altérité, autrement dit à la "connaissance des choses sur des intérêts, des situations, des traditions marginales et réprimées" à laquelle les enfants des milieux privilégiés sont contraints, les minorités ethniques étant, quant à elles, exemptes de "cette exposition à 'l'altérité' dans "l'œuvre d' hommes blancs occidentaux" (p. 190).
Lisons encore Lasch citant Kimball qui semble parfaitement résumer l'état actuel des choses : "La 'rhétorique de l'universitaire' s'avère (...) 'profondément exclusionnaire - on pourrait même dire raciste et sexiste' dans les postulats qui la sous-tendent. Il apparaît que les gens ordinaires - spécifiquement s'ils appartiennent au mauvais groupe ethnique ou à la mauvaise race - ne savent pas lire les classiques avec la moindre compréhension, si tant est qu'ils savent lire quoi que ce soit. Il faut donc reconcevoir les programmes en mettant l'accent sur le cinéma, la photographie et des livres qui ne présentent pas des exigences particulières pour le lecteur - le tout au nom de la démocratisation de la culture" (p. 189). 
Pour être sage de sa propre sagesse, il faut être savant d'autrui...

samedi 20 septembre 2014

La vision du monde d'un pubard de gauche...


Le film "la vie est un long fleuve tranquille", résume à lui seul, la vision de la société française des  gauchistes-pubards (ex-?)mitterrandiens, néo-sarkhollandais. Nous aurions donc d'un côté les beaufs avinés "allocataires" qui croupissent dans leur HLM et de l'autre une bourgeoisie française catholique conservatrice et, implicitement, au-desssus de cette "lie", une néo-bourgeoisie post-68arde éclairée, essentiellement composée de cadres sup' du tertiaire...

Lors d'un entretien donné à la sortie du film sur support DVD, le publicitaire Chatilliez affirme s'être inspiré de ses observations sur la bourgeoisie catholique lilloise pour écrire son scénario. Il nous présente alors ses conclusions de sociologue de caniveau en affirmant que les  bourgeois catholiques n'ont pas de "tradition culinaire" que tout ce qui ce rapporte au "plaisir" leur est odieux.  L'ethnologue improvisé dont les analyses sont à peu près du même niveau que celles du tonton Albert quand il se met à causer "politique et société" en fin de repas, poursuit en affirmant s'être rendu à la messe avec la co-scénariste du film et surprise : le rite catholique a évolué ou du moins n'a-t-il rien à voir avec la réprésentation qu'il en avait...Eh oui, depuis Vatican II, c'est-à-dire depuis les années 60,  autrement dit la préhistoire pour un bo-beauf , sans racines, sans passé, sans patrie, autrement dit sans qualités comme aurait dit Robert Musil, la messe catholique romaine a considérablement évolué. Chatilliez semble avoir découvert avec stupeur "qu'on se sert la main" durant l'office  (la paix du Christ...).

Ce qui ressort de cet entretien, c'est l'image d'un réalisateur inculte, arc-bouté sur des préjugés monstres, en retard d'une critique de la vieille bourgeoisie française réduite à une bande de "peines à jouir". 

Chatiliez, avec "La vie est...", produit donc une œuvre complaisante et faussement subversive (caricaturer des cathos et des chômeurs dans quel but sinon encourager les rires gras ?) pour satisfaire un public qui a la même analyse méprisante et réductrice d'une société française fantasmée.
  
Il est bien évident qu'au moment où le film est tourné -à la fin des années 80- cette bourgeoisie là, n'est plus dominante. Lui, ce pubard fait, par contre, sans nul doute, partie de cette nouvelle bourgeoisie libérale libertaire gagnante sur tous les plans (social, politique, culturel...)...qui regarde ces deux mondes -à savoir celui des pauvres et de ce reliquat de bourgeoisie conservatrice catholique- de  (très) haut et avec un  immense mépris propre à cette néo-bourgeoisie qui ne lit rien, pense tout savoir, totalement dénuée de toute curiosité intellectuelle, n'a rien compris au  monde dans lequel elle vit mais impose, pourtant, sa lecture du monde...et ses choix politiques (triomphe de la fausse conscience politique libérale libertaire depuis 40 ans)...