: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: exil ontologique
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mardi 30 décembre 2014

Metallica - Creeping Death et exil ontologique (Mircea Eliade - A l'ombre d'une fleur de lys)


Le texte de la chanson est clairement inspiré du Livre de l'Exode (ou du film "les dix commandements" selon le groupe), on trouve facilement des développements concernant la...genèse de ce titre et, de fait, le pourquoi du titre "Creeping death".
Mais cette chanson ne parle, peut-être, pas d'autre chose que de l'exil de l'être, de l'exil ontologique, la nécessité du retour vers soi, vers son propre être, d'une recosmisation et par conséquent d'une nostalgie des origines préalable à toute quête de soi ou vers soi, donc de son Salut. C'est donc, si l'on se situe à un autre niveau d'analyse, ce que l'on peut comprendre de cette chanson traitant donc bien plus de l'errance, de la condition d'être étranger à soi de l'homme moderne finalement, que de vengeance, de punition divine ou comme étant la simple adaptation d'un fameux épisode biblique. Le "Die!" lapidaire crié durant le morceau ne serait que l'impératif de mort à la vie profane pour naître à la vie nouvelle, naître de nouveau.




C'est en relisant "A l'ombre d'une fleur de lys" de Mircea Eliade (cela aurait-il pu être tout autre roman, ou somme de nouvelles du même auteur, voire un de ses nombreux essais ?...) et je dois dire, par l'intermédiaire d'un rêve récent qui a suivi cette lecture, qu'une nouvelle compréhension du texte d'un des plus fameux titres de Metallica m'est apparue. 
Deux passages m'apparaissent significatifs -ce sont d'ailleurs les plus clairs- tirés de cet ensemble de nouvelles qu'est "A l'ombre d'une fleur de lys", à propos de cet exil de l'être : "le monde entier vit en exil, mais seuls quelques uns le savent..." p. 208, "Alors, mon collègue se demande si ces retrouvailles à l'ombre d'une fleur de lys au paradis ne concerneraient pas un retour béatifique, triomphal, après l'exil, comme celui des israëlites après la captivité babylonienne" (idem). 
Bien sûr, dans cette cinquième nouvelle qui clôture "A l'ombre...", c'est la "captivité babylonienne" des Juifs sous Nabuchodonosor qui est évoquée, mais cela n'a aucune importance puisque nous sommes dans la métaphore. L'utilisation de tout autre récit d'exode mythistorique aurait convenu.

L'analyse de "A l'ombre d'une fleur de lys", elle, viendra plus tard. Encore une fois, comme de coutume chez Eliade il y est question d'exil de l'être, nous l'avons déjà écrit, de Salut, de réminiscence, de métanoïa, d'un paradis perdu à retrouver...et (ou car) forcément dans la pure tradition éliadéenne, le texte est saturé de symboles...En outre, à lire les maigres recensions de ce livre trouvées ici et là, peu de lecteurs ont décrypté cette oeuvre, il est vrai assez absconse. Mais lire les romans d'Eliade n'est pas une simple distraction (ce que semble attendre le lecteur hypermoderne de tout livre) c'est, en réalité, prendre le chemin vers Ithaque...