: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: idéologie dominante
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dimanche 5 avril 2015

Capitalisme libidinal, suite n° X...


Selon Deleuze et les freudo-marxistes en général, l'inconscient produit les flux révolutionnaires du désir. Ce sont donc ces flux qu'il faut libérer pour renverser la "vieille société capitaliste répressive". Pourtant, à l'épreuve des faits, le discours de rejet des valeurs répressives n'aboutit pas à une remise en cause de l'ordre capitaliste. Bien au contraire, la permissivité et la prétendue libération des mœurs (mai 68 dans sa variante bourgeoise-estudiantine) permet  le sauvetage d'un capitalisme en crise, celui de l'après-guerre : introduction de l'idéologie libertaire dans la consommation (création de nouveaux marchés), le monde de l'entreprise. Fini le  "vieux con", le patron sévère et vaguement misanthrope en costard qui va à l'église le dimanche, lecteur de Mauriac et amateur de musique baroque, place aux "jeunes ordures" du néo-capitalisme libidinal, sociables et narcissiques, en jean's et baskets qui fréquentent les boites d'Ibiza, fans de David Guetta et des Beatles...

samedi 29 novembre 2014

Christophe Guilluy et sa "France périphérique"...

Je "recycle" (c'est la mode...), un de mes commentaires posté sur un autre site...

Guilluy vise juste mais pas complétement. Déjà, le terme "périphérique" prête à confusion. On peut l'associer facilement à "périurbain" et on confondra périphérie sociale et périphérie spatiale.
Guilluy fait du "périurbain", l'espace de relégation des "petits blancs" pas forcément "de souche" d'ailleurs (Français de branche issus de l'immigration espagnole, portugaise post-45, etc.). En gros, on peut reprocher au géographe, d'essentialiser certains espaces. Le problème c'est que ses détracteurs des milieux académiques, des pontes comme Jacques Levy en font autant. Ce dernier avec ses "gradients d'urbanité", une thèse plein de sous-entendus idéologiques attribue aux "centres", aux métropoles qui profitent de la mondialisation des caractéristiques discutables. Ces espaces centraux sur lesquels on trouverait à la fois des fortes densités de populations, une forte concentration d'activités, etc. seraient aussi les espaces de la tolérance et du bien vivre ensemble, contrairement au périurbain qui serait l'espace du repli sur soi. Plus le gradient est élevé plus l'ouverture sur l'autre et sur le monde est grande. C'est très critiquable. Très idéologiquement de gauche...

Guilluy et Levy ne prennent pas en compte la diversité du périurbain. De fait, ils se rejoignent pour attribuer des qualités uniques au(x) périurbain(s). Il n'y a pas, en effet, un périurbain mais des périurbains. Ces derniers sont de plus en plus divers : socialement, ethniquement, etc., certains espaces sont des espaces de conflits, mais pas uniquement. On sait qu'une petite-bourgeoisie, dirons-nous, issue de l'immigration africaine existe en France et vit sur certains territoires périurbains et côtoie, sans soucis, des "de souche" de même niveau socio-économique.
On peut même imaginer à terme, un embourgeoisement, d'un périurbain victime lui aussi d'une certaine gentrification. Il y a en France, un périurbain qui tend à s'autonomiser et qui de fait n'est plus réellement "périphérique" (ni spatialement donc par rapport aux grands centres urbains, ni socialement...). Le  terme périurbain perdrait alors son sens concernant ces territoires.
La perte de diversité, contrairement à ce que semble écrire Levy se fait dans les hypercentres des grandes villes, on y pratique l'entre-soi choisi, on veut certes bien côtoyer la diversité humaine, et un bourgeois de gauche ou de droite "de souche" ne verra aucun inconvénient à vivre aux côtés d'un Français issu de l'immigration nord-africaine à la seule condition que celui-ci ait le même niveau et le même genre de vie. Les autres moins ou pas "fortunés" devront se contenter des quartiers périphériques des villes.

Il y en encore beaucoup de choses à dire. On s'arrête ici. Mais sur ces questions de l'organisation socio-spatiale du territoire français, résultat à la fois du laisser-faire libéral et de l'incurie des aménageurs, planificateurs dirigistes d'après-guerre, on pourrait soulever longuement la question de la "mobilité géographique", qui est un peu le cheval de bataille de la gauche. Plus on est mobile, plus on est moderne, adapté au monde actuel. Or, c'est sans doute le cas pour l'hyperclasse et les cadres sup' +++' qui passent leur vie entre hôtels, TGV et aéroports pour assister à des conférences ou effectuer des missions à l'étranger, mais cette mobilité est le plus souvent contrainte, perturbante et déracinante pour les classes sociales économiquement faibles.

Et on a là tout la tartufferie de gauche qui se dévoile. La mobilité géographique (laissons de côté cet autre problème des migrations journalières) n'est pas synonyme de mobilité sociale. Aller chercher un CDD de 6 mois payé au smic à 800 bornes de chez soi, je ne vois pas en quoi c'est une ouverture sur le monde ou une promotion...C'est uniquement une adaptation à la NECESSITE capitaliste...à développer longuement...comme la question de l'étalement urbain (cauchemardesque), des formes urbaines, du prix du foncier (que fait la gauche à ce sujet ?)...

samedi 22 novembre 2014

Neutralité philosophique théorique et hypocrisie du discours de gauche

Dans une société prétendument philosophiquement neutre, avec par incidence un Etat qui n'intervient pas pour porter des jugements de valeurs ou moraux en dehors des quelques limites sur lesquelles  les membres d'une telle société peuvent s'accorder (crime, pédophilie, viol, racisme et antisémitisme véritables et non fantasmés par quelques uns, etc.)  -mais pour encore combien de temps encore?- il est impossible de déterminer la part du bien de celle du mal. ça, c'est pour la théorie.

Mais dans les faits, on achoppe rapidement sur des problèmes insolubles. Qui pourra dire, par exemple, où s'arrête/commence la liberté des uns et des autres dans une société soit-disant axiologiquement neutre. Outre le fait qu'un tel modèle de société peut conduire n'importe qui au tribunal pour réclamer, contester, dénoncer, se défendre etc., on voit bien que l'Etat, en matière de justice, doit forcément en faveur de telle ou telle partie. Donc il prend position, il n'est pas neutre. Et c'est finalement le rapport de forces du moment qui fait la différence. Autrement dit l'idéologie dominante, autrement dit encore "l'air du temps" impose sa LOI. On voit bien, en effet, que notamment la gauche française (même dans sa version marxiste ou ce qu'il en reste), par exemple, se croit dépositaire de la vérité et du côté du bien. Sur le plan de la méthode, on sait comment ces gauches fonctionnent : anathèmes, intimidations, confusionnisme (1) etc. A titre d'exemple, l'usage abusif des termes "fasciste" ou "réactionnaire" sert à disqualifier toute pensée divergente de cette doxa qui depuis une quarantaine d'années se nomme freudo-lacano-marxisme et basée plus encore que sur un compromis, une alliance se traduisant par deux faits essentiels pour comprendre le jeu politique actuel : la permissivité des moeurs défendue par la gauche et le laisser-faire économique à droite. 

Cette gauche (ou ces gauches) dont l'émergence a été possible grâce la liquidation du marxisme (cela dit, les quelques marxistes qui survivent en France ne valent même pas la peine d'être défendus puisque la stratégie de stigmatisation de leurs adversaires est identique à celle des freudo-marxistes) qui s'indigne à chaque évocation de principes moraux, de références à des valeurs que partagent encore un bon nombre de citoyens français, passe pourtant  son temps à exclure, pointer du doigt les "déviants idéologiques". On confondra ainsi le conservatisme sur un certain nombre de questions sociétales avec des thèmes authentiquement fascistes, on jouera sur le registre de l'émotion sans faire intervenir la raison : on use d'une sorte de stratégie du choc, finalement, pour empêcher un authentique débat d'idées. 

(1) Où l'on a la confirmation que le discours des universitaires de gauche est du même niveau niveau que ceux des magazines comme le Point ou de l'Express. D'ailleurs, pour un certain  nombre d'entre eux c'est un des seuls moyens d'exister et d'être vus : voir aussi le journal Libération et ses tribunes tenues par ces universitaires...