: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: islam
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jeudi 9 janvier 2020

Pseudo-crise Iran-Etats-Unis - Les dessous de l'affaire...(notes)

 8 janvier 2020

Désormais au regard du ridicule de la situation. Il est à peu près sûr que des accords bilatéraux, russo-étasunien et russo-iranien ont été passés pour convenir d'une riposte (molle et symbolique) iranienne. Du style "vous allez lancer vos deux douzaines de pétards mouillés sur des cibles sans grand enjeu stratégique, une fois que les Yankees auront dégagé le terrain, au pire il ne restera sur place que des  d'Irakiens (dans le texte). Et l'affaire du général sera réglée. Et puis n'oubliez pas le communiqué du Hezbollah appelant à la destruction d'Israêl pour l'ambiance." Sous réserve d'être contredit...

9 janvier 2020

Devant la réaction grotesque de Trump qui a suivi la non moins ridicule contre-attaque de l'Iran suite à l'assassinat politique... Iran, EUA*, Israël, Russie jouent une partition à 4. Le régime des mollahs, bientôt rebaptisé le régime des mollasses va décevoir (si ce n'est déjà fait) les "antisionistes". Tout comme le Hezbollah poil à gratter (nécessaire ?) que les Israéliens ont laissé faire depuis plus de 3 décennies. Il existe à l'évidence un plan à plusieurs volets. L'un d'entre eux est un pacte de non-agression irano-israëlien (comme au bon vieux temps des premiers...temps de la révolution islamique), un autre est que l'Irak devait être livré aux Chiites. En soi c'est logique puisqu'ils y sont majoritaires : la paix des hydrocarbures des mollahs cléricaux plutôt que la peste anarchisante des "négriers" sunnites shootés au captagon et beaucoup trop retors...
et enfin autre volet principal : la Russie devient la puissance régulatrice des conflits au Grand Moyen-Orient avec l'assentiment des EUA (Trump s'en lave les mains ! Ciao !). Sur la carte , la jonction IRAN-IRAK-SYRIE EST FAITE. Et les acteurs (étatiques) en présence sont satisfaits...
L'assassinat du général iranien apparaît donc comme un complot (🤪) irano-étasunien pour se débarrasser d'un possible élément déstabilisateur du régime islamique de Téhéran qui aurait pu prendre la tête d'une insurrection (-> coup d'Etat) et saper le projet iranien en Irak également...
Et tout devient plus clair...

EUA = Etats-Unis d'Amérique

jeudi 31 octobre 2019

Messianisme et eschatologie dans le monde musulman


Messianisme et eschatologie dans le monde musulman


On peut identifier deux types de visions ou d'attentes eschatologiques, parfaitement irréconciliables, chez les musulmans.


La première est celle des islamistes radicaux sunnites et ne s'éloigne guère de celle des protestants sionistes étasuniens. Dans celle-ci, la Russie est le bras armé de l'Antéchrist, de Dajjal contre les musulmans. L'alliance de Moscou et de Téhéran est perçue comme la confirmation des écrits prophétiques. Les Russes alliés aux Chiites hérétiques forment cette armée de l'Antéchrist et combattront contre les authentiques et seuls véritables soldats de Dieu dans une lutte finale apocalyptique. Où l'on se rend compte que l'attente eschatologique des islamistes ressemble fortement à celle des protestants évangéliques et à celle des sionistes en général. Dans chacune de ces "visions", la Russie - le monde orthodoxe - et l'Iran sont les ennemis communs des sionistes et des islamistes. On sait, par ailleurs, à quel point les protestants-sionistes profitent du clivage au sein du monde musulman qu'on ne doit, par ailleurs, pas uniquement réduire à la seule opposition sunnite/chiite. On peut donc dire que l'attente eschatologique protestante et sioniste rejoint celle des islamistes et confirme l'analyse proposée par les musulmans eurasistes ou continentalistes (chiites, certains sunnites, soufis) qui appellent à l'union avec les chrétiens orthodoxes contre le BAO, bloc incluant donc les grandes puissances occidentales sous domination des Anglo-Etasuniens, les monarchies du Golfe arabo-persique, la Turquie et Israël. 


La seconde attente messianico-eschatologique est caractéristique de musulmans radicalement opposés aux islamistes. Dans celle-ci, et selon le prophète Mohamed, Constantinople doit revenir aux chrétiens orthodoxes après la grande guerre de la Fin des temps qui doit opposer les authentiques musulmans (chiites mais aussi pour partie des sunnites, entre autres) alliés des chrétiens orthodoxes, de certains catholiques et de certains juifs. La prise de Constantinople par Mehmet II en 1453 est donc l'œuvre du Dajjal et non pas le fruit d'une conquête faite par des musulmans. C'est le point de vue du  théologien musulman sunnite hanafite, Scheik Imran Hosein. Selon lui, s'appuyant sur une lecture attentive et une connaissance des forces profondes de l'histoire, l'Empire ottoman puis la Turquie n'ont jamais été que des serviteurs de l'Antéchrist et cet Occident de culture judéo-chrétienne perpétuellement en lutte contre la civilisation orthodoxe et le monde de la véritable tradition islamique. Les monarchies du Golfe arabo-persique sont également aux mains d'hérétiques et sont les alliées du BAO.

Ainsi, à la Fin des temps, la Turquie sera vaincue par la Grande Armée musulmane porteuse de la Foi droite, permise par la coalition de l'Iran, de la Syrie et de l'Egypte. Constantinople redeviendra pleinement  chrétienne orthodoxe. Puis, cette armée de musulmans s'alliera à celle de chrétiens orthodoxes pour vaincre l'Occident judéo-chrétien donc le BAO lors de l'ultime guerre qui se déroulera en Syrie. Cette prédiction se base sur une interprétation particulière de la Sourate 30 Ar-Rum (les Romains) du Coran. Pour Imran Hosein, le mot Rum de la Sourate 30 du Coran, dérivé de Rome, correspond à la Troisième Rome, à Moscou donc à la Russie héritière de Byzance c'est-à-dire au monde orthodoxe et non pas à la Rome entendue comme étant l'Occident. "Les Romains ont été vaincus dans le pays voisins , et après leur défaite ils seront les vainqueurs" annonce la sourate. Dans la perspective de cette géopolitique eschatologique, cette Rome là est l'alliée des musulmans défenseurs de l'islam traditionnel. Dans "Une vue islamique de Gog et Magog dans le Monde Moderne", Imran Hosein décrit une guerre nucléaire opposant Gog et et Magog  qui "sera un affrontement entre la Russie, et l’alliance Occidentale Anglo-Américano-Israélienne. Une guerre nucléaire tellement gigantesque entre les Gog et les Magog, de laquelle résulterait une fumée (40 jours durant ?) (Voir Coran, Al Dukhan44 :10-11) qui réduirait la population mondiale de manière significative, et qui transformerait de vastes territoires de la planète stériles, n’est pas exagérée"[1].

Imran Hosein évoque l'imposture que constitue cet Etat qu'est l'Arabie Saoudite et la raison de cette collusion entre le clan séoudien et la secte wahhabite qui "(...) ont conspiré pour créer un état client Anglo-Américano-Saoudien en Arabie qu’ils ont audacieusement nommé Arabie Saoudite. Par ce procédé de création d’Etat client, ils ont détruit Dar al Islam (la terre d’Islam) et le Califat (c.à.d. l’état Khilafah ) que le Prophète béni avait lui-même établi. Ils ont été dupé par le Dajjal dès lors que leur trahison envers l’Islam avait ouvert le chemin aux Gog et Magog vers l’accomplissement de leur rôle étrange décrit dans le Coran (al-Anbiyah’:95-96). L’alliance Saoudo-Wahhabite a aussi rejoint celle des Judéo-chrétiens d’Europe, les préférant ainsi à la solidarité fraternelle avec ceux qui ont proclamé leur foi en l’Islam"[2]. Puis il révèle la nature d'Israël, sa fonction sur le plan de la géopolitique eschatologique, et nous renseigne sur la nature de Gog et Magog : " le Dajjal (...) a exploité les Juifs Sionistes ainsi que leurs alliés Chrétiens tout en défiant la totalité des lois morales et religieuses dans le but de poursuivre cet entêtement à faire d’Israël 'l’Etat dirigeant' du monde. Cet effort a été mené par le biais de 'l’ordre mondial des Gog et Magog'. A la fin de tout cela, tous les Juifs du monde qui persistent dans l’oppression et dans la 'guerre contre l’Islam' feront face au Messie qu’ils ont rejeté et pour lequel ils ont requis la crucifixion. A ce moment précis, Allah le Très Haut, (...) détruira Lui-même cet ordre mondial injuste. Le Prophète Mohammad (...) a prédit qu’une invincible armée avancera vers Jérusalem en libérant tous les territoires sur leur chemin. Le 'Saint' Etat d’Israël remplacera l’actuel imposteur, les oppresseurs seront punis et l’Histoire terminera alors avec le triomphe de la Vérité sur le mensonge, et de la justice sur l’oppression et l’esclavage (...)"[3].

Les analyses géopolitiques de ces musulmans à la Imran Hosein rejoignent donc celles des Européens, Russes ou non-Russes, partisans d'une union continentale eurasiatique, mais aussi de certains Américains du Nord ou de Latino-américains[4], d'Asiatiques, d'Africains qui considèrent que cette guerre en cours ne doit pas se résumer à un affrontement entre chrétiens et juifs d'un côté et musulmans de l'autre.


Extrait d'un livre non publié (JM Lemonnier, 2016)


ARTICLES LIES : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/g%C3%A9opolitique




[1] Hosein, I. N. (2009). Une vue islamique de Gog et Magog dans le Monde Moderne. http://imranhosein.org/media/books/ivgmmw-french.pdf, traduction française, numéro des pages non indiqués, consulté le 05/03/2016

[2] Idem

[3] Idem


[4] Il n'y a pas lieu de faire dans ce livre l'état des forces anti-BAO présentes ailleurs qu'en Eurasie.

samedi 5 novembre 2016

Guerre de et pour l'Eurasie : La République serbe de Bosnie (Republika Srpska), un des "fronts de demain" (II)


La création de l'Etat de Bosnie et Herzégovine suite aux accords de Dayton de 1995 (en réalité signés à Paris) devant mettre un terme à la guerre de Bosnie qui débute en 1992 émane de la stratégie de "nation building". Depuis cette date, même si ce presqu'Etat possède des institutions politiques, il est sous le contrôle d'un Haut Représentant internationale en Bosnie-Herzégovine, autrement dit sous la "protection" d'un représentant du BAO. Depuis 2009, c'est un autrichien Valentin Inzko, envoyé de Bruxelles, assisté de l’ambassadeur étatsunien néo-conservateur David M. Robinson qui occupe cette fonction.  L'ensemble de la Bosnie est dans une situation socio-économique calamiteuse à peu près identique à celle de l'Albanie ou de la Moldavie. 

Ce pays est divisée en deux espaces, l'un à dominante culturelle musulmane, l'autre serbe orthodoxe, la Fédération de Bosnie-et-Herzégovine (Fédération croato-musulmane) qui a pour capitale Sarajevo et la République serbe de Bosnie dont la capitale est Banja Luka. La première se trouve face à une crise économique mais aussi démographique très grave. Les Musulmans (on parle ici de nationalité pour désigner ce qui correspond essentiellement aux descendants de Slaves convertis depuis l'occupation ottomane et qui ont obtenu une reconnaissance de nationalité sous Tito) fuient la région en espérant trouver de meilleures conditions de vie en Europe occidentale. Les pays de destination de ces migrants sont principalement l'Allemagne et l'Autriche. La partie serbe est, quant à elle, bien plus viable économiquement et stable politiquement que le territoire peuplé de Musulmans. Ainsi est-elle la cible permanente des opérations de subversions émanant des Etatsuniens et de leurs vassaux. Il n'est pas inopportun de dire ici que les islamistes radicaux ont le champ libre dans cette zone. On trouve ici comme ailleurs dans les Balkans des "centres culturels", à Gornja Maoca, Ošve ou Dubnica depuis l'année 2012, qui sont autant de centres d'entrainement pour jihadistes crées et commandés par un certain Nusret Imamović. Le site du département d'Etat étasunien identifie ce personnage de cette façon :  "Nusret Imamovic is a Bosnian terrorist leader operating in Syria. After his arrival, Imamovic actively supported violent extremism, and is now believed to be fighting with al-Nusrah Front"[1]. Après être passé par Al-Qaida puis par le Front al-Nosra, Imamović comme l'indique la note du département d'Etat, a rejoint l'EIIL en entrainant avec lui les jihadistes de Bosnie. "Imamovic, who is named on a US State Department terrorist list, is believed to be the third-in-command of Al-Qaeda's Syria affiliate Al-Nusra Front"[2]. Husein Bosnic, un ancien membre d'une unité de moudjahidines dans la guerre de Bosnie, a remplacé Nusret Imamovic après que le départ de celui-ci pour la Syrie à la fin de l'année 2013, selon une source du  département d'Etat américain.

Si la plupart des Bosniaques de confession musulmane ne semblent pas devoir adhérer à l'idéologie sunnite-salafiste importée en Bosnie dans les années 90, plusieurs centaines d'éléments naviguant entre le Moyen-Orient et les Balkans sont prêts à mener un nouveau combat en Bosnie mais aussi dans toute l'Europe. C'est à Zagreb en Croatie qu'est lancé l'appel au Jihad de 1992. La "guerre sainte" des moudjahidines sera, entre autres, financée par des ONG islamistes séoudiennes. Des groupes djihadistes, comme les "Forces musulmanes" d'Abu Abdoul Aziz, réunissent d'anciens combattants arabes de la première guerre d'Afghanistan (1979-1989) et viendront en soutien à l'armée bosniaque. A la fin de la guerre, ils partiront rejoindre les rangs des rebelles en Tchétchénie (Avioutskii, 2005 : p. 228-229).

Or donc, en 2016 on peut identifier deux groupes principaux parmi ces djihadistes. Le premier est composé d'anciens combattants de la guerre de Bosnie (1992-1995) affiliés à Al-Qaida venus de cet immense espace que les Etatsuniens ont nommé "Grand Moyen-Orient". Il faut rappeler que durant la guerre de Bosnie, Oussama Ben Laden était un conseiller d'Alija Izetbegović, protégé du démocrate étasunien Richard Perle. Ce dernier, proche de G. W. Bush, fut collaborateur de Ronald Reagan mais également membre du groupe Bidelberg, membre collaborateur du PNAC et, parmi d'autres fonctions, administrateur du Jewish Institute for National Security Affairs (JINSA)... L'autre groupe est composé principalement de jeunes, récemment convertis au salafisme. Depuis 2011, les actions de Bosniaques salafisés se multiplient. A titre d'exemple, en 2015, dans la ville de Zvornik, Nerdin Ibric, un islamiste a ouvert le feu sur des policiers.
Le BAO a d'autant plus intérêt à entretenir l'existence de ces centres de formation pour terroristes que le président actuel de la République serbe, Milorad Dodik, entretient de bonnes relations avec le Russie de Vladimir Poutine. Les événements de 2014 qualifiés de "Printemps bosniaque" - selon la formule générique appliquée à tous les cas de déstabilisation des territoires suscitant l'intérêt du BAO - qui ont touché l'entité musulmane devaient par ricochet générer des troubles dans la Bosnie majoritairement Serbe. L'ambassadeur de Palestine en Bosnie a, d'ailleurs - dans la grande lignée des analogies douteuses directement issues de la grande fabrique du consentement "occidentiste" anti-serbe -, comparé la situation de la Bosnie musulmane à celle de Srebenica, lieu du "génocide" (selon la qualification du TPYI) des Bosniaques qui aurait été perpétré par l'armée de la République serbe de Bosnie conduite par le général Ratko Mladić et l'organisation paramilitaire serbe Scorpions née lorsque la République serbe de Krajina fait sécession avec la Croatie. Une qualification de génocide que Rony Brauman, au passage, rejette. Dans un entretien accordé au magazine Témoignage chrétien en 2008, il affirme : "Les faits sont pourtant clairs et acceptés par tous, mais on a appelé ça un génocide. Srebrenica a été le massacre des hommes en âge de porter des armes. C'est un crime contre l'humanité indiscutable, mais on a laissé partir des femmes, des enfants, des vieillards, des gens qui n'étaient pas considérés comme des menaces potentielles. (...) Que l'on en ait fait un génocide montre bien que tous les massacres d'une certaine envergure ayant fait l'objet d'une certaine préparation entrent dans cette qualification. C'est une notion qui a perdu en profondeur tout ce qu'elle a gagné en surface. (...) Je trouve frappant cette obsession de débusquer des génocides, comme pour en être le combattant résolu. C'est vrai que Kouchner a vu un génocide au Biafra, au Kurdistan, en Bosnie, au Kosovo, en Irak, au Soudan... Je crois que cette notion de génocide est mobilisée parce qu'elle absolutise la situation. Elle dépasse les complexités d'une guerre avec ses compromis, ses enjeux, pour sortir du terrain de la politique et se mettre sur celui de la morale. (...) Une fois qu'on a prononcé ce mot pour qualifier une situation, toute discussion devient un atermoiement scandaleux, toute prise de distance devient une espèce d'indifférence criminelle"[3]. Or donc, depuis que Washington a placé Alija Izetbegović à la tête de la Bosnie-Herzégovine au début des années 90, peu de choses semblent avoir changé sur ce point : les Serbes sont toujours les potentiels bourreaux des Musulmans, des musulmans en Bosnie et de ceux vivant dans la totalité de l'espace ex-yougoslave...Si une nouvelle guerre en Bosnie n'éclate pas dans les mois ou années à venir, au moins, à considérer l'ensemble de la situation dans les deux entités, l'Etat Bosniaque fera-t-il sans doute l'objet d'une réorganisation territoriale et politique décidée par l'Union européenne ou Washington.

Tous les ingrédients sont réunis pour une nouvelle implosion des Balkans qui mènerait à terme soit au retour du Kosovo et de la Republika Srpska à la Serbie, soit à l'annexion par l'Albanie du Kosovo, d'une partie de la Macédoine  (ce qui équivaudrait à la disparition de cet Etat) concrétisant pratiquement le rêve panalbanais. Cette dislocation de l'espace géopolitique balkanique permettrait l'"indépendance" de la Voïvodine (ou sa partition), entrainerait la disparition de la Macédoine, et l'agrandissement de la Bulgarie. Selon Leonid Petrovitch Rechetnikov, ancien Lieutenant-Général retiré de la direction du SVR (service de renseignement extérieur russe), la Serbie, la Republika Srpska et le Kosovo sont au centre d'une épreuve de force entre les Etats-Unis d'Amérique et la Russie. Il ne faut pas oublier que le gouvernement serbe présente, aujourd'hui en 2016, des  éléments pro-étasuniens et que les Russes mettent en garde la Serbie sur une possible entrée du pays dans l'OTAN. La Russie conseille, de fait, aux Serbes de mettre rapidement à distance ces politiciens serbes qui souhaitent approfondir la collaboration avec Washington.




[1] "Designations of Foreign Terrorist Fighters", Media Note, Office of the Spokesperson, Washington, DC,http://www.state.gov/r/pa/prs/ps/2014/09/232067.htm, en ligne le 24/09/2014, consulté le 16/02/2016
[2] "Once magnet for foreign 'mujahideen', Bosnia now exports them", AFP,         http://www.globalpost.com/article/6532425/2015/04/29/once-magnet-foreign-mujahideen-bosnia-now-exports-them, en ligne le 29/04/2015, consulté le 16/02/2016
[3] Rony Brauman. "Deux ou trois choses que je sais du Mal..."http://temoignagechretien.fr/articles/societe/deux-ou-trois-choses-que-je-sais-du-mal, en ligne le 17/01/2008, consulté le 16/02/2016
Avioutskii, V. (2005). Géopolitique du Caucase. Editions Armand Colin
(Extrait d'un livre non publié de Jean-Michel Lemonnier)




lundi 25 juillet 2016

Les menaces intérieures en Russie

Les menaces intérieures en Russie

L'islam wahhabo-salafiste

L'islam fait partie du paysage religieux russe depuis le Moyen Âge. Cette religion s'implante sur le territoire de l'actuelle Russie au VIIe siècle au moment de l'expansion du Califat. C'est d'abord le Caucase Nord puis la Volga, par l'intermédiaire des Tatars et des Kazhars, qui voient s'implanter la nouvelle religion. Le conflit entre christianisme orthodoxe et islam connaît une explosion paroxystique au moment de l'affrontement entre l'Empire russe et l'Empire ottoman. Accusés d'avoir collaboré avec l'Allemagne nazie  durant la Deuxième Guerre mondiale, nombre de musulmans sont persécutés sous Staline. La plupart des musulmans, majoritairement sunnites-hanafites, cohabitent cependant généralement sans heurts avec les autres communautés religieuses du pays. La réussite du "modèle de Kazan" au Tatarstan permis, notamment, par les réformes de Catherine II ayant mené à la création d'un islam "libéral", est la preuve de la réussite du modèle pluriethnique et plurireligieux russe. Malgré cette entente cordiale entre différents groupes religieux, des musulmans refusant le pouvoir central russe ont toujours existé. Depuis l'implantation de l'idéologie wahhabo-salafiste après la dislocation de l'URSS cet affrontement a pris une nouvelle tournure. Des réseaux relevant de l'islam radical, liés à l'Arabie saoudite, au Qatar et à la Turquie ont été déployés en Russie durant plusieurs décennies, tout autant dans le Caucase du Nord (Ciscaucasie) que dans d'autres régions de Russie. A mesure qu'augmentent les flux migratoires des populations musulmanes vers les grandes villes russes, les réseaux islamistes se développent et finissent par quadriller une large part du territoire russe. Cette assertion ne devrait choquer personne, puisque ce sont bien chez les immigrés et/ou les naturalisés russes, en provenance du monde musulman - qui ne se réduit pas au monde arabe - que se recrutent principalement les nouveaux jihadistes. L'islam radical sunnite est devenu très populaire au sein des populations qui ne se retrouvent pas dans la vision géopolitique (interne et externe) du pouvoir central et de ses représentants dans les différentes régions du pays. Peu à peu se sont donc créés, dans toute la Russie, des réseaux terroristes bien structurés liés à l'Etat islamique et ce bien avant la création de l'EIIL. Car en effet, cet affrontement entre le pouvoir central et les islamistes sunnites salafistes donne lieu aux terribles combats de la première et la seconde guerre de Tchétchénie, qui se déroulent respectivement de 1994 à 1996 et de 1999 à l'année 2000. Des jihadistes combattent à la fois le pouvoir central mais aussi les musulmans sunnites-soufis du Caucase Nord ou Ciscaucasie (les musulmans du sud du Caucase ou Transcaucasie sont majoritairement chiites comme en Azerbaïdjan, pays limitrophe de l'Iran, ou en Géorgie où la minorité musulmane est principalement chiite). C'est donc une lutte entre islam wahhabite-salafiste d'importation voulant imposer la Charia dans le Caucase sous influence russe et un islam dit traditionnel, le soufisme rempart à la barbarie, qui fait rage dans cette région.

Or donc dans les années 90, après une période de flottement, Moscou prend conscience qu'une indépendance de la Tchétchénie donnerait des idées à d'autres régions de Russie et intervient militairement dans le Caucase. La Turquie héritière de l'empire ottoman qui eut toujours des visées sur le Caucase, l'Arabie Séoudite et d'autres pays du Golfe arabo-persique, quant à eux, conscients de la fragilité du pouvoir russe et de l'intérêt qu'ils pourraient tirer d'un Caucase formé d'Etats chariatiques prennent contacts avec les rebelles tchétchènes et daghestanais. Les islamistes et nationalistes turcs, à l'instar des "Loups Gris" (Bozkurtlar), organisation paramilitaire d'extrême-droite qui opère aujourd'hui en Syrie, ont fourni leurs contingents de combattants pour la guerre en Tchétchénie. Les Bozkurtlar ont également formé des milices dans d'autres zones du Caucase et notamment en Azerbaïdjan lors de la guerre pour le contrôle du Haut-Karabagh dans les années 1990 (Avioutskii, 2005 : p. 248). Un conflit en plein cœur de la Transcaucasie qui n'a pas cessé depuis des décennies mais qui s'est durcit en avril 2016. Le Séoudien Ibn al- Khattab, dit l'émir Khattab, mort en 2002 en Tchéthénie, vétéran de la première guerre d'Afghanistan, a combattu au Tadjikistan, en Azerbaïdjan puis en Tchétchénie où il a formé et converti des combattants à la doctrine salafiste-wahhabite. Il crée avec Chamil Bassaïev, indépendantiste tchétchène qui s'engage au début des années 90 aux côté des rebelles de Ciscaucasie (Caucase du Nord), la Brigade islamique internationale du maintien de la paix responsable du déclenchement de la deuxième guerre de Tchétchénie.  En avril 1998, Katthab déclare : "Avec l'aide d'Allah Nous allons plongé la Russie dans l'état dans lequel la Tchétchénie actuelle se trouve...nous allons continuer jusqu'à ce que le drapeau noir victorieux du jihad se déploie sur le Kremlin"[1]. C'est à cette époque qu'Oussama Ben Laden fonde "le Front mondial du Jihad contre les Juifs et les Croisés" avec l'objectif de créer un califat mondial. L'EIIL reprendra cette idée dans les années 2000...

 Cependant le conflit qui oppose les islamo-nationalistes tchétchènes aux  légalistes tchétchènes fidèles à Moscou et au pouvoir central russe ne se limite pas, strictement, à ces deux guerres. De la dislocation de l'Union soviétique et l'apparition des mouvements séparatistes tchétchènes postcommunistes largement soutenus par l'Arabie saoudite, les Etats-Unis, le Pakistan jusqu'aux années 2010, une série d'attentats, de prise d'otages vont réorienter la politique intérieure russe vers une ligne patriotique intransigeante envers les sécessionnistes du Caucase à partir de la seconde (ou deuxième ?) guerre de Tchétchénie. Le bilan des actions meurtrières visant des civils et attribuées aux wahhabo-salafistes du Caucase est extrêmement lourd. En 1995, la prise d'un hôpital à Boudennovsk fait 150 morts. En 1996, une prise d'otage à Kizliar au Daghestan fait au moins 80 morts. Entre le 31 août et le 13 septembre 1999, 300 personnes succombent à des attaques terroristes tchétchènes en Russie. En 2002, la prise du théâtre Dobrouvka de Moscou fait 128 morts parmi les otages. Le 9 mai 2004 alors qu'il assiste à une célébration officielle à la mémoire des combattants de la Deuxième Guerre mondiale, le président tchétchène Akhmad Kadyrov est assassiné à Grozny. C'est son fils Ramzan Kadyrov, ennemi tout comme son père des wahhabo-salafistes, qui lui succèdera des années plus tard en 2007 après avoir été vice-premier ministre puis premier ministre de la République de Tchétchénie. Du 1er au 3 septembre 2004, une prise d'otage se déroule à Beslan. 1000 personnes sont retenues dans une école en Ossétie du Nord par les séparatistes tchétchènes. 331 civils dont 186 enfants périront au terme de celle-ci. En 2011, un attentat-suicide à l'aéroport de Domodedovo à Moscou fait 37 morts. La liste est encore longue...

Il est, cependant, très difficile de dire quelle est véritablement la dimension du problème de l'islam radical, essentiellement sunnite, en Russie. Il apparaît évident que nombre d'attentats ont été déjoués depuis des années par les services de renseignements russes. Néanmoins étant donné que le soutien financier en provenance des Etats voyous de la péninsule arabique et de la Turquie n'a toujours pas cessé (les derniers événements en Turquie/ coup d'ETAT étasunien (?) avorté de juillet et rapprochement avec la Russie, changeront-ils la donne?), il est fort probable que de nouvelles attaques suicides aient lieu, voire une nouvelle guerre dans le Caucase, région qui jouxte toute la zone de conflit proche et moyen-orientale actuelle, finisse par éclater. Une part des membres de l'Emirat du Caucase créée en 2007, dont l'objectif est d'instaurer la charia dans le Caucase, a prêté allégeance à l'Etat islamique en 2015. "L'islam étasunien" du Caucase est donc une source de préoccupations majeures pour le pouvoir russe. Il est à noter que les réseaux islamistes des Balkans, de Bosnie et du Kosovo qui n'ont cessé d'être opérationnels depuis les guerres yougoslaves des années 1990 sont financés et armés par les mêmes autorités qui appuient la déstabilisation du Caucase.  Les liens idéologiques entre les jihadistes du Caucase et ceux du Moyen-Orient sont de plus en plus forts. Pour les Russes, perdre le contrôle du Caucase c'est évidemment laisser échapper un accès à la mer Caspienne et à ses ressources en hydrocarbures. Un tel renoncement est inimaginable. La Russie doit donc faire face à cette menace permanente qui pèse sur la sécurité nationale. L'intervention militaire de la Russie en Syrie mais aussi le dispositif sécuritaire-militaire mis en place par Moscou dans le Caucase et en Asie centrale doivent permettre de la repousser.

Une "cinquième colonne" et une "sixième colonne"

Ce qui est appelé "Cinquième colonne" est un réseau de forces d'opposition à la Russie poutinienne dont le noyau dur est constitué par des libéraux pro-étasuniens, pro-BAO qui rêvent, sans doute, de faire régresser la Russie à la situation dans laquelle elle se trouvait dans les années 1990, c'est-à-dire la période Eltsine de mise à sac de la Russie, du pillage du pays par l'étranger, de l'avènement du capitalisme sauvage. Les libéraux seuls sont dans l'incapacité d'organiser une contestation du pouvoir poutinien à grande échelle. Le soutien que leur apporte Washington est donc essentiel. Les manifestations régulières, organisées par les prétendues "forces démocratiques" anti-Poutine, qui se déroulent à Moscou sont ainsi soutenues par l'administration étsaunienne. En mai 2012, par exemple, a lieu la "marche des millions" durant laquelle les manifestants réunis sur la place Bolotnaïa ont scandé des slogans comme "Le pouvoir des millions, non pas des millionnaires!", "Poutine voleur! Poutine voleur! Poutine voleur!", "À bas le tsar!", "À bas l’autocratie!". Réunissant des personnalités dissidentes du Parti communiste de Russie, du Parti socialiste, du Front de gauche,  du Parti social-démocrate, du Parti Solidarnost, mais aussi des nationalistes nostalgiques de la Russie tsariste ou en encore des anarchistes et des militants pour la "cause homosexuelle", ce défilé a mobilisé quelques milliers de citoyens russes. Cette expression de mécontentement peu spontanée a vite tourné à l'émeute. Des subversifs téléguidés, pour une bonne part, par des officines spécialisées dans les opérations de déstabilisation de gouvernements non-alignés sur le Bloc Américano-Occidental ont alors été arrêtés. On sait que l'ONG russe Public Verdict Fundation dirigée par Natalia Taubina luttant pour le "respect des droits de l'homme" et impliquée dans les émeutes de mai 2012, n'a rien d'exclusivement russe si l'on considère ses soutiens. Ainsi peut-on lire sur le site de l'organisation : "In 2011, the Public Verdict Foundation was supported by The John D. and Catherine T. MacArthur Foundation, the Open Society Institute Assistance Foundation, Oak Foundation, the European Commission, the UN Voluntary Fund for Victims of Torture, the National Endowment for Democracy, the Norwegian Helsinki Committee, and by private donors"[2]. On reconnaît, par exemple, dans cette liste de soutiens, The National Endowment for Democracy (NED), d'orientation essentiellement néo-conservatrice, fondée en 1983, qui reçoit des fonds du Ministère des affaires étrangères étasunien mais aussi de monstres capitalistes comme Coca-Cola, Google, Microsoft ou bien encore la banque Goldman Sachs. Depuis 2012, le NED ne communique plus d'informations sur ses activités avec les ONG "russes". Cette cinquième colonne, cheval de Troie de l'anglosphère, pourrait jouer un rôle de premier plan, dans la déstabilisation de la Russie. Le projet de l'Etat étasunien profond, autrement dit celui qui associe lobby militaro-industriel et banque, capitalisme financier et idéologie messianique judéo-protestante, reste stable, inchangé, élections après élections des présidents quelle que soit leur couleur politique. Si certaines opérations d'Agit-prop n'aboutissent pas, d'autres suivent irrémédiablement.

La sixième colonne est, quant à elle, constituée d'un groupe de personnes agissant ouvertement au sein même du pouvoir central russe. Il s'agir des libéraux pro-occidentaux (pro-BAO) qui sont arrivés au pouvoir durant la première décennie du XXIe s. ou qui s'y sont maintenus depuis les années 90, adoptant depuis les années 2000 un nouveau rôle dans le jeu politique. Ce qui différencie la cinquième de la sixième colonne c'est le fait que cette dernière est liée au pouvoir. Rien cependant ne distingue idéologiquement la cinquième de la sixième colonne. Cette sixième colonne comme la cinquième est évidemment favorable au Bloc Américano-Occidental et se pose en défenseur des valeurs humanistes libérales. Essentiellement composée de riches hommes d'affaires, d'oligarques, elle reste dans la légalité, défend des valeurs patriotiques mais œuvre, néanmoins, en faveur d'autres intérêts qui nuisent à la souveraineté nationale russe, à l'idéologie d'Etat même si à Moscou parfois le pragmatisme l'emporte sur celle-ci. Ce réseau politique et économique contribue à diffuser des idées libérales et participe à la conversion de la populations à celles-ci. Parmi les figures importantes de ce réseau de libéraux pro-BAO on peut citer l'actuel Premier ministre Dmitri Medvedev,  la gouverneure de la Banque centrale de Russie Elvira Nabiullina, l'oligarque Anatoly Chubais homme politique et homme d'affaires richissime, un des principaux responsables de la vague de privatisation en Russie sous l'ère Eltsine dans les années 1990 ou encore parmi d'autres, l'ancien ministre des finances Alexeï Koudrine (2000-2011) ainsi que l'actuel ministre en fonction en 2016, Anton Silouanov. Malgré les réussites de Poutine, successeur de Boris Eltsine à la toute fin de l'année 1999, qui a réussi à redresser économiquement la Russie et à redonner une place à son pays dans le grand jeu géopolitique mondial, cette sixième colonne continue à jouer son rôle d'ennemi de l'intérieur. Une crise politique en Russie provoquée par la collusion entre la cinquième et sixième colonne remettrait radicalement en cause le travail effectué par Poutine. A moins que ce dernier n'agisse à temps en limogeant les subversifs de la sixième colonne atlantiste, sorte de "bourgeoisie comprador" véritable menace permanente pour une Russie souveraine patriotique et eurasiatique. Un certain nombre d'indices militent en faveur d'une refonte du système politique, économique et financier russe par les patriotes russes. Les principaux sont la critique récurrente (2015-début 2016) de la politique du gouvernement de Medvedev ou encore la remise en cause de l'action de la Banque centrale de Russie. Sans entrer dans les détails techniques, la cause de la crise économique russe n'a, au vrai, que peu de liens avec les sanctions économiques du BAO envers la Russie - la France de François Hollande ayant fait preuve d'un grand zèle dans cette affaire - ni avec la baisse du prix du pétrole mais avec la politique monétaire de la banque centrale russe. Poutine a les "moyens matériels" d'en finir avec cette sixième colonne ? Mais, le risque est considérable. Une telle option susciterait des réactions radicales tant en Russie de la part des oligarques fidèles à la ligne collaboratrice euro-atlantique de type Eltsine qu'à l'international. Poutine a pu être perçu comme attentiste lors de différentes crises graves que ce soit en Tchétchénie où il a attendu que les wahabbo-salafistes attaquent le Daghestan avant de lancer son armée contre les terroristes, en Géorgie en 2008 alors que Mikheil Saakachvili avait déjà planifié l'assaut sur l'Ossétie du Sud avant que l'armée russe ne pulvérise avec une puissance de feu terrible l'armée de l'agent de l'anglosphère. Nous pouvons alors supposer que le président russe n'agisse pas contre les infiltrés au cœur du pouvoir  politico-économique russe et laisse la colère populaire monter car il sait qu'elle sera dirigée contre Medvedev et son gouvernement. De cette manière, Poutine n'aura plus qu'à prendre des mesures visant à écarter les éléments qui travaillent de toute évidence plus pour l'étranger que pour une Russie souveraine. De la sorte, le président russe Poutine n'aurait pas besoin d'avoir recours à la force ou aux arrestations musclées.


 Pour comprendre la situation et effectuer un travail de prospective permettant d'envisager des scénarios géopolitiques sur cet espace centre-oriental européen, il faut continuer, comme nous l'avons fait auparavant dans notre étude, à la fois à considérer les acteurs internes aux Etats, les relations et les rivalités entre les puissances régionales en même temps que le "jeu" des grandes puissances sur cet espace où à des question de litiges territoriaux et de réaffirmations identitaires se mêlent des problématiques d'ordre économique et énergétique. Il s'agit de conserver à l'esprit qu'à des querelles interétatiques locales qui ne sont pas neuves - on peut donc parler de "conflits gelés" - mais aussi à des questions de politique intérieure viennent s'ajouter des enjeux globaux où l'on retrouve cette opposition entre le BAO, la puissance thalassocratique et la Russie, puissance de la Terre et que ces dernières n'hésitent pas à manipuler ou favoriser telle ou telle "cause" pour défendre leurs propres intérêts.
(court extrait de chapitre d'un livre, Jean-Michel Lemonnier, 2016, non publié par des éditeurs analphabètes certainement)




[1] Entretien au journal Al-Kaf, repris par Dobaev I. Radicalisme islamique dans le contexte du problème de sécurité politico-militaire dans le Nord-Caucase. Naoutchnaïa Mysl Kavkasa, Rostov-sur-le-Don n°1, 1999, p. 57, cité par Avioutskii, 2005 : p. 263
[2] source : http://en.publicverdict.org/topics/library/7394.html, mis en ligne le 11/05/2012, consulté le 28/01/2016
Avioutskii, V. (2005). Géopolitique du Caucase. Editions Armand Colin

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