: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: métropolisation
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mercredi 31 décembre 2014

Réforme territoriale, une seule ambition : mépriser et détruire...


Cette réforme territoriale (bâclée), à l'évidence construite selon des logiques contradictoires...des propositions de Nicolas Sarkozy remises en partie ou totalement en cause durant l'ère Hollande (la logique déconstructiviste reste la même) se décline (peut donc se résumer sans éxagérations), en restant synthétique, en :
Un transfert de souveraineté vers le "supranational", une disparition progressive des communes (des "paroisses" finalement...) et des départements qui deviennent des coquilles vides -> corollaire : renforcement de l'intercommunalité, création de métropoles au sens de la réforme des collectivités territoriales de 2010 (attention : le terme recouvre différentes réalités et son usage ést souvent abusif. Différentes échelles et la taille de la ville n'est pas un critère pertinent pour définir une métropole...) ou communautés urbaines qui deviennnent juridiquement des EPCI (Etablissement public de Coopération Intercommunale), consolidation de la ville globale (il n'y a que Paris en France), suradaptation à la mondialisation (identité du discours gauche-droite). De fait, on se retrouvera, de toute évidence et  sans jouer aux devins avec des espaces délaissés ou dépendants de ces grandes communautés urbaines (formation de conurbations,  Aix-Marseille par exemple), une fusion des régions, création d'euro-régions-pièges-à-cons qui ne peuvent séduire que les régionalistes demeurés (qu'est-ce qu'un commissaire européen peut en avoir à foutre des "identités régionales" ?)...

...témoigne d'une haine de l'histoire de France, d'une détestation du monde rural mais aussi de la persistance du mensonge du besoin de croissance (la grande ville, la "métropole" en serait le moteur).
Les présupposés (entre pseudo-argumentation jargonneuse, omissions et mensonges caractérisés) : la "campagne", le monde rural, vagina gentium, berceau du peuple français, plus généralement européen ou eurasiatique n'existe plus. L'urbanisation est généralisée. On retrouve ici le discours du Salut par la ville et dans la ville et disons le une profonde haine de ce que tous ces Vadius et Trissotin qui peuplent les amphis dans l'enseignement supérieur autant que les bureaux de certains ministères appellent de façon à peine voilée "la France profonde". Les Français en moyenne seraient trop conservateurs, pourtant ils acceptent depuis la fin de la WW2 la destruction en règle de leur environnement (au sens large).
Et ceci malgré l'évidence : le mépris (au mieux l'indifférence) pour l'histoire n'a jamais été aussi grand. Et si les "gens" se méfient de la mondialisation et des superstructures (CEE-UE) , c'est qu'ils considèrent que rien de bon ne peut en sortir.

Il y aurait une "urbaphobie" (horrible mot !), une détestation de la ville en France. Et toute critique de la "macrocéphalie parisienne" (expression rejetée par les mêmes cités plus haut) est considérée comme pétainiste, maurassienne , etc, bref réactionnaire, anti-moderne, allons-y fasciste !
Toute une géographie s'est construite en opposition aux thèses du géographe Gravier (cf. "Paris et le désert français") reprochant à ce dernier son nationalisme, son ruralisme, son "vichysme". Gravier est bien évidemment une cible facile pour paresseux.

Il est vrai, cependant, que le "problème" (contrairement aux régionalistes qui accusent la capitale systématiquement)  n'est pas uniquement la capitale toute puissante qui martyrise les provinces, mais avant tout le mode de production, la logique libérale autrement dit des facteurs strictement économiques.
Idéologiquement, ce discours politico-scientifique (du haut fonctionnaire au "chercheur"-idéologue-propagandiste) se réclame  du rhizomatisme deleuzien, du mode de fonctionnement horizontal. Et ceux qui  osent parler de "pays réel" en sont en réalité les plus éloignés, les plus étrangers.  L'Etat-nation, c'est "le chien qui a la rage", et on encourage les fonctionnements en réseaux, la perte de souveraineté nationale. Bien sûr, il faut jeter un œil sur les financements de ces "missionnés" : commission européenne, etc.
Bref, on a un discours totalement mystificateur qui consiste en une condamnation d'un peuple réactionnaire PARFAITEMENT INTROUVABLE donc totalement fantasmé qui  aurait fait sien le slogan-devise barrésien : "Moi (NOUS), la terre et les morts"...
 Ce n'est pas le peuple qui fantasme mais ces élites politiques, médiatiques et "intellectuelles" qui fantasment le peuple. 

Voir aussi : 
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/07/carte-fantaisiste-des-nouvelles.html

dimanche 20 juillet 2014

Carte fantaisiste des nouvelles provinces françaises...



Et pourquoi pas...cette France (l'Ile de France est "partagée") serait bien moins ridicule sur le principe (mais 12 régions c'est insuffisant) que cette France "abstraite" des anti-ruralistes urbanolâtres et européistes (dans le sens d'euro-mondialistes, d'atlantistes) : France à 10 régions ou que celle-ci : France à 13 régions qui maintient l'héritage pétainiste à l'ouest...Et encore, on a échappé aux régions marketing du genre "arc Atlantique"...sans parler (excès inverse) des vieux "bolchos" névrosés, incapables qu'ils sont de penser la "tradition" autrement que sous l'angle de l'"arriération" et de la "réaction", avec leur "départementalisme" (vouloir conserver des régions historiques -provinces- ou les reconstituer, serait une forme d'anti-républicanisme car ce serait être contre les départements donc contre la République?) et  leur refus du -je cite-"partage euro-féodal de la France" (sic)...même si la grande réforme territoriale Sarkozy-Hollande qu'ils dénoncent est, il est vrai, un pas de plus vers la dissolution de l'Etat-nation. Après avoir détruit villes et campagnes, les missionnaires de l'euro-atllantisme s'en sont pris à la nation. Ces processus sont désormais suffisamment connus. Voir les propositions de l'européiste-positiviste-développementaliste, Jacques Levy, avec son "très grand bassin parisien" (voir mégapolisation parisienne) : http://www.slate.fr/story/85829/redecoupage-dix-regions et son "coup de brosse à reluire" à destination des régions aux identités fortes...Si personne ne voit la contradiction, je n'y peux rien... Sûr que qu'il doit se sentir concerné par les z'identités régionales, celui-ci...Regarder aussi les appelations : régions ouest, nord, est...et implicitement ce mépris pour l'histoire de France finalement. 

On a ici avec ces "chercheurs" qui doivent répondre à la nécessité de la mondialisation capitaliste (renforcer les métropoles, favoriser les "villes globales", soit le processus de métropolisation) à travers leurs discours et leurs participations à l'aménagement des territoires à l'échelle de la France et/ou au niveau européen, aux planifications urbaines (l'indépendance des chercheurs, leur neutralité est une farce, ces derniers ne se rêvent qu'en conseillers du prince,), une volonté de finir d'achever cette rupture historique et catastrophique, qui naît (ou plutôt qui triomphe) à la révolution française, niant et méprisant les origines et spécifités des peuples de France (la campagne est vagina gentium). 

En outre, que ces géographes qui considèrent que la "campagne", le "monde rural" ("profond") n'existe plus en Europe aillent, à l'occasion, faire un tour en Europe centrale et orientale pour voir si là-bas, le processus d'urbanisation est achevé et...accepté...en ces pays où la ville reste très souvent tributaire du village...Un vaste pan du territoire européen est finalement profondément étranger à ces chercheurs. En effet, ces  positivistes n'entendent rien à la "Tradition" ou aux "traditions" aux solidarités profondes et véritables liées au don agonistique par exemple, ce qui apparaît pour ces intellectuels comme un obstacle majeur à la compréhension du "fait rural" dans les anciennes démocraties populaires et les anciennes républiques socialistes d'Eurasie...Là-bas, vivre à la campagne c'est encore très souvent  -malgré les diverses mutations passées et en cours- adhérer à une métaphysique particulière. A l'évidence (encore faut-il l'avoir cotoyé) l'homme du monde rural (qu'on peut qualifier de "profond", il existe bien évidemment un rural adapté à la logique capitaliste qui s'oppose radicalement au premier) centre-est européen n'a que faire, la plupart du temps de ce développement culturicide.  Qu'est-ce qu'un paysan autosuffisant ou un petit artisan des Maramures, par exemple,  dont la seule activité est de sculpter des objets en bois  peut en avoir à foutre d'être compétitif à l'échelle mondiale ? Quel sens cela peut-il avoir pour celui-ci qui vit dans un village presque inaccessible par une route digne de ce nom (selon les critères d'un Ouest-européen) et guère plus par un mode de transport en commun ? Or donc, il est, évidemment, totalement exclu que ces promoteurs de la globalisation heureuse, fascinés par le progrès technique (qui doit tout résoudre), travaillant sur "commandes" in fine (collectivités territoriales, DIACT, Union européenne..)  puissent avoir quelque chose à dire d'intéressant sur le sujet...à part les mots magiques : développement ! croissance ! compétitivité ! Le discours libéral et ethnocidaire incantatoire habituel...