: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: monde orthodoxe
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mercredi 28 octobre 2015

Sur les dimensions de la Liturgie et les temps liturgiques...(PARTIE I)


La Liturgie dans ses dimensions cosmico-anthropologique et ecclésiologique
La vie liturgique ne se limite pas à la pratique cultuelle, sacramentelle, dit autrement la pratique religieuse au sein  de l'assemblée des fidèles d'une église. En effet, la liturgie est effective par l'existence même du cosmos, par la Création, celle-ci étant l'expression de la sagesse divine. "Un vent de Dieu" ou "l'esprit de Dieu" tournoyait sur les eaux (Génèse). La Divine Liturgie est dès les commencements.
La présence dans le monde d'un animal, d'une plante est, d'une part le témoignage de la sagesse et de la bonté de Dieu et d'autre part par le fait d'exister ces êtres vivants célèbrent l'univers tout entier, le cosmos. La liturgie existe donc par la Création, par l'existence du soleil, de la lune, des arbres, des animaux, des pierres, des hommes.... Cette célébration est continuelle depuis les origines du monde.
Donc, avant que les Pères grecs fondateurs du christianisme ne formulent la Divine Liturgie, sans rien inventer, mais à partir de la Parole révélée, la liturgie est. Cette liturgie cosmique précède tout entreprise de ritualisation. Ces Pères étaient parfaitement conscient de la dimension litugique de cette nature créée. 
Ainsi donc, cette vie liturgique commence par l'émerveillement enfantin devant le monde et se poursuit tout au long de la vie par l'émotion ressentie devant un coucher de soleil, une belle nuit étoilée, le chant des oiseaux, l'observation du comportement des animaux domestiques ou sauvages. Mais cette capacité d'émerveillement est, de toute évidence, émoussée par l'expérience de la vie. Dès qu'il grandit, l'être humain perd, certainement, cette capacité de s'étonner devant - nous ne dirons pas des choses simples car les phénomènes naturels sont d'une infinie complexité - mais devant les éléments de cette nature, mille fois modifiés, des paysages à la biologie des êtres...  
Aussi, la caricature récurrente du christianisme élaborée par certains "penseurs" prétendument éclairés, construite "par des générations de gueules identiques" pour paraphraser Léon Bloy est absurde. Le christianisme n'est pas haine de la vie, mais sa célébration. Il y a énormément à dire sur le sujet, nous pourrons y revenir.
Continuons en affirmant que tout être humain a une capacité liturgique, avant d'être un être biologique il est un être théologique. L'homme n'est pas une parcelle de Dieu, mais est imprégné dans les moindres de ses cellules de l'énergie divine. 
La vie cultuelle, la présence aux offices, la pratique des rites ne s'opposent pas à cette participation innée, instinctive à la vie liturgique cosmique. La première est aussi nécessaire que la seconde. 
La liturgie eucharistique est une révélation de Dieu. Il s'agit, par là, d'actualiser le Mystère de l'Incarnation. C'est une théophanie. Dans toute célébration, Dieu se reconnaît. Dieu se félicite de la Foi de l'homme et Jésus-Christ s'émerveille devant la ferveur de son serviteur. C'est le fondement premier de la vie liturgique. La Liturgie actualise le Mystère de l'Incarnation. Par la présence du fidèle dans l'espace liturgique consacré (l'église), celui-ci célèbre avec le prêtre les Mystères. Il ne faut donc pas considérer le prêtre comme le seul célébrant, car le croyant, fidèle messalisant, est co-célébrant. C'est une vérité, sans doute, quasiment oubliée chez la plupart des "pratiquants", entendu dans le sens restreint de ceux qui assistent à la messe.
A suivre...

Archive Photo. Roumanie
VOIR AUSSI sur ce blogue :





jeudi 22 octobre 2015

Jacques le Juste, frère du Seigneur (23 octobre) et Divines Liturgies...


Jacques,  premier évêque de Jérusalem, demi-frère de Jésus-Christ, fruit d'un premier mariage de Joseph selon la Tradition chrétienne orthodoxe. Voir une biographie : http://paginiortodoxe.tripod.com/vsoct/10-23-sf_ap_iacob.html


La Divine Liturgie de saint Jacques, frère-de-Dieu ou Liturgie de Jérusalem. Une des trois divines Liturgies chrétiennes de rite byzantin catholique et orthodoxe, avec celles de saint Jean Chrysostome (Jean Bouche d'Or) et saint Basile. Malgré son antériorité sur les deux autres, elle est cependant de très loin la moins célébrée des trois. Transcription de la  Liturgie de Jacques :    http://www.pagesorthodoxes.net/liturgie/jacques.htm
La "Liturgie selon saint Germain de Paris" est également célébrée par l'Eglise Othodoxe universelle (catholique) de France. Cette liturgie est celle qui était célébrée dans une grande partie de l'Europe occidentale, et notamment en territoire gallo-franc, en particulier, du Ve au VIIIe s. 

La Divine Liturgie byzantine est le centre et le fondement de la Foi orthodoxe. Elle est le produit, la synthèse des génies judéo-araméen et grec, enracinée dans un vieux fonds culturel mystico-religieux proche-oriental syrio-palestinien, très proche des pratiques de la synagogue. Les textes de l'Ancien Testament sont aussi bien récités par les églises qu'à la synagogue, par exemple. De fait, rejeter l'Ancien Testament comme le font certains prétendus chrétiens est d'une bêtise sans nom.
Cosmique, universelle et intemporelle, la Liturgie orthodoxe transfigure l'univers tout entier et annonce le Royaume. Sa dimension eschatologique est donc plus qu'évidente. Le Christ est réellement présent durant la messe et l'arrivée du prêtre dans l'église au début de la cérémonie donne le signal de sa Venue dans l'assemblée des fidèles. Par l'épiclèse, le prêtre demande la descente du saint Esprit sur les espèces du pain et du vin, après les paroles de consécration. Ainsi donc, le Christ est réellement présent, ici et maintenant, sous l'aspect du pain et du vin. La célébration de la Liturgie et le décorum qui l'accompagne préparent l'Avènement du Royaume...signes de Croix, encensement, icônes, paroles d'évangiles annoncent la Seconde Venue. On retiendra que rejetter la nécessaire vénération des icônes c'est, mais de manière certes indirecte, nier l'Incarnation du Christ. L'iconostase, elle aussi, joue un rôle essentiel dans cette préfiguration du Royaume. Présente dans les églises orthodoxes, elle représente le Royaume de Dieu que les fidèles peuvent contempler. Située entre la nef et le sanctuaire, elle n'est pas séparation entre les hommes et Dieu mais un trait d'union entre le monde terrestre, i.e. le monde des hommes et le monde suprahumain. 
Le croyant a réellement besoin des Eglises et des églises, même si la vie liturgique ne s'arrête (ou  commence) pas avec la présence du fidèle à la messe car celui-ci est (co-)célébrant avec le prêtre (on reviendra sur ce point). La Liturgie est en effet, et sans doute avant tout, oeuvre du peuple chrétien. Nous dirons, provisoirement, que le cheminement solitaire (la seule lecture des Evangiles) sans la Tradition et la présence aux offices est une voie sans issue spirituelle...



VOIR notamment, aussi, sur ce blogue à propos de la Liturgie cosmique (orthodoxe) : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/02/liturgie-orthodoxe-cosmique-exemple-du.html
et ICI sur les catégories du temps et de l'espace lors de l'office religieux chrétien (orthodoxe) : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/07/virgil-gheorghiu-le-temps-et-lespace.html





lundi 7 septembre 2015

Nativité de Marie - Nasterea Maicii Domnului sau Sfânta Maria Mica (8 septembre)

Le récit de la Nativité de Marie n'est connue que grâce aux apocryphes : Protoévangile de Jacques, Evangile du pseudo-Matthieu, Evangile de la nativité de Marie... A partir de ces derniers et de nombreux autres, Antonio Pinero, professeur de philologie a écrit un livre -il est vrai sans doute assez déroutant pour le "croyant moyen"- présentant les épisodes absents -dans les évangiles du Canon- de la vie de la Théotokos : "L'autre Jésus. Vie de Jésus selon les évangiles apocryphes" (1996, Ed. Seuil) (1). Si dans son ouvrage  Pinero narre -comme le tire l'indique- essentiellement et avec bonheur, dans une langue simple, la vie de Jésus-Christ et décrit aussi  quelques uns des enseignements secrets du Sauveur, la Nativité (l'annonciation) et l'enfance de la Vierge qui perdra ses parents à l'âge de six ans, ne sont donc pas oubliés. 
 Or donc. Après vingt années de mariage, Joachim, homme très riche mais aussi très pieux et Anne fille d'Issachar n'ont toujours pas d'enfant. Alors que Joachim se retire avec son troupeau durant cinq mois dans une zone semi-désertique, après avoir subi l'humiliation au temple lors de la fête récollection (Pinero, 1996 : 15), Anne desespérée par son mariage stérile et l'absence de son mari reçoit la visite d'un ange qui lui affirme : "Le Très Haut a décidé que tu aurais un enfant, objet d'admiration pendant tous les siècles jusqu'à la fin" (Naissance de Marie, 4.1 in Pinero A, 1996, p. 17). A son tour, Joachim, isolé dans les montagnes de la région de Jérusalem, fait la rencontre d'un être angélique qui a pris forme humaine pour lui annoncer la Bonne Nouvelle : " Le Seigneur a écouté ta prière. Ton épouse concevra et et accouchera d'une progéniture bénie. Et, en vérité, nul ne pourra dire qu'une telle chose se soit produite antérieurement. Rien dans le futur de pourra l'égaler" (Idem). 
Arrivée au terme de sa grossesse,  Anne accouche donc de Marie. Mais les parents de la sainte enfant ne sachant quel prénom lui donner reçoivent à nouveau la visite d'un ange qui leur apprend que le nom choisi par la Divinité est Marie, soit "Elue par Dieu"...Marie aura, d'ailleurs, bientôt une soeur prénommée, elle aussi, Marie qui sera donnée en épouse à Cléophas. 
(1) Voir une (bonne mauvaise? ) critique du livre qui ne serait donc qu'un collage-fiction assez malheureux : :http://www.persee.fr/web/revues/home/prescript/article/thlou_0080-2654_1997_num_28_2_2886_t1_0266_0000_2
Le conseil donné par le rédacteur de la note est, par contre, excellent : il faut lire les apocryphes et avoir conscience du contexte (espace, temps) de leur rédaction...

Pinero (A.), 1996. L'autre Jésus. Vie de Jésus selon les évangiles apocryphes, Ed. Seuil



dimanche 31 mai 2015

Pentecôte orthodoxe - Rusaliile, pogorârea (coborârea) Sfântului Duh et traditions populaires roumaines


Libre de droits
Dix jours après l'Ascension du Christ au Ciel ou cinquante jours (Pentecôte) après Pâques, c'est la descente de l'Esprit saint. L'Esprit est le souffle (pneumade Dieu (Genèse) ou le don de Dieu présent depuis les origines de la Création. Jésus-Christ le désigne sous le nom de paraclet, c'est-à-dire le "consolateur" qui est esprit de vérité. Par Jésus, l'Esprit saint se révèle comme la troisième hypostase de la Trinité. Lors de la Pentecôte, les premiers disciples du Christ reçoivent le don des langues (de feu...) : "Ils furent tous emplis par le Saint-Esprit et commencèrent à parler en d'autres langues, suivant les directives de l'Esprit" (Actes). 
S'agit-il de glossolalie, dans ce cas, on peut faire un parallèle avec certains autres traditions relligieuses. Les chamans n'ont-ils pas ce pouvoir de communiquer "en langues" ? Mais le "don des langues" semble être un "charisme", un phénomène religieux mystique qui ne limite pas à un "polyglottisme surnaturel". En témoigne, assez clairemnent, ce passage de l'Evangile de Marc : "Et voici les signes qui accompagneront ceux qui auront cru : en mon nom ils chasseront les démons, ils parleront en langues nouvelles, ils saisiront des serpents, et s'ils boivent quelque poison mortel, il ne leur fera pas de mal ; ils imposeront les mains aux infirmes, et ceux-ci seront guéris". Enfin, l'Esprit saint, éternel, est bien sûr présent dans les principaux sacrements institués par l'Eglise. 

En outre, peut-on comparer la descente du saint Esprit avec le feu divin descendu sur terre, à savoir Vulcain-Héphaistos dans la mythologie gréco-latine ?... De même, dans le zoroastrisme, dans lequel le feu est symbole divin, l'Esprit doit descendre sur une vierge qui donnera naissance à un sauveur qui vaincra l'Esprit mauvais. Comment ne pas voir ici une similitude avec l'Annonciation faite à Marie et l'opération du saint Esprit annoncée par Gabriel ?...Marie qui accouchera du rédempteur, appelé à subir toute l'abjection du monde dont il sortira vainqueur... 



Comment expliquer la Trinité  ? Le Père, c'est l'Eternel mais c'est aussi "l'information", le Fils c'est la parole de dieu, le Verbe, c'est aussi "la matière", le saint Esprit c'est le souffle de Dieu, c'est aussi "l'Energie"..

Dans la tradition populaire en Europe orientale (Roumanie), Rusalii (Pentecôte) est l'héritage d'une fête préchrétienne héritéé du monde archaïque de la protohistoire : 



dimanche 12 avril 2015

Christ est ressuscité !


C'est vrai, il est ressuscité !

Jésus ressuscite comme "le premier-Né d'entre les morts" (Saint Paul, Colossiens).

Après la Cène, anticipation du "banquet messianique" (et institution de l'eucharistie), la Passion, la mort par crucifixion, la descente aux enfers (motif mythologique antérieur au christianisme bien connu par ailleurs) et la libération des âmes séjournant dans le limbe des patriarches (sein d'Abraham, la demeure des justes) qui peuvent enfin accéder au Paradis, Jésus-Christ ressuscite d'entre les morts et accorde à Maria-Magdalena le privilège d'être le premier témoin de cette réalité à la fois historique et hors du temps, éternelle. Selon la tradition orthodoxe, Marie-Madeleine ira, par ailleurs,  témoigner de la résurrection du Christ devant Tibère, soit devant "César", devant...l'histoire...
Pour les chrétiens, la résurrection du Christ inaugure une nouvelle ère. Par cet événement fondamental, Jésus se révèle en tant que messie et le régime existentiel des hommes est changé, la Création tout entière qui soupirait dans l'attente de la resurrection du dieu incarné dans la chair (de facto dans l'histoire), est sauvée, totalement rénovée. Mais plus que de célébrer ou de "commémorer" un moment inscrit dans l'histoire, le fidèle chrétien revit durant le temps pascal ces événements fondateurs, exemplaires s'étant déroulés à ce moment là. Le croyant, par la régression ab origine, devient contemporain de Jésus et s'identifie au Dieu vainqueur des ténèbres en imitant (répétition archétypale) sa vie. Ainsi, si le Seigneur Jésus-Christ s'inscrit dans l'histoire et impose de fait sa marque du temps, ce qui constitue une nouveauté par rapport aux temps pré-chrétiens où les dieux n'ont pas d'existence historique, la réitération rituelle des événements de la vie du Christ durant l'année liturgique, témoigne des aspects cycliques du christianisme. Le chrétien sincérement converti ne peut accéder à un nouveau mode d'être qu'en mourant à la vie profane, en accédant à la "vie nouvelle" en se régénérant par imitation du Christ.
VOIR AUSSI sur ce blogue : Liturgie orthodoxe, liturgie cosmique





samedi 11 avril 2015

Epitaphios

Epitaphios, Russie-St Petersbourg, 1896 (domaine public)

Samedi saint - Sainte lumière, feu sacré de Jérusalem - Saint-Sépulcre - Pâques orthodoxe

Cette année encore, depuis la résurrection du Christ :http://www.ziare.com/social/biserica/la-ierusalim-s-a-aprins-sfanta-lumina-1357848
SFANTA LUMINA A VENIT LA IERUSALIM si in 2015 (video). Slava Tie, Dumnezeul nostru! 11-04-2015 
 "[..] l’ange du Seigneur descendit du ciel [...] Il avait l’aspect de l’éclair, et son vêtement était blanc comme neige." Évangile de Jésus-Christ selon saint Matthieu

La nature soupire dans l'attente de la résurrection du Christ...
photographie : J-M LEMONNIER, 2009, quelque part en Transylvanie...

dimanche 1 mars 2015

"Dimanche du triomphe de l'orthodoxie" - Fête du renouveau printanier et considérations sur le "folklore"


Evénement du calendrier liturgique orthodoxe marquant la fin de l'hérésie iconoclaste.
Le 11 mars 843 : concile tenu en la basilique Sainte-Sophie de Constantinople convoqué par Theodora, régente de l'Empire, mère de Michel III, après sa vision de la Théotokos. Un  concile présidé par le patriarche Méthode 1er. Confirme le caractère théologique et ecclésial de la peinture orthodoxe et affirme la vénération des saintes icônes.
La vénération de ces dernières est une méditation-contemplation et leur création un acte sacré. Il ne s'agit pas de vénérer  l'îcone en tant qu'objet, mais le sacré qui se manifeste en elle et par elle. L'icône est part entière de la liturgie orthodoxe, de sa théologie. Théologiquement, et historiquement de fait, le culte des images est justifié par l'Incarnation de Jésus-Christ dans l'histoire : "Dieu s'est fait homme pour que l'homme devienne Dieu à son tour". Cette théophanie ou hiérophanie suprême, autrement dit cette irruption de Dieu dans l'histoire légitime totalement cette vénération.  
De surcroît, ces icônes ne doivent pas être confondues avec les représentations picturales, les scènes bibliques de la peinture religieuse occidentale. 
Or donc, cette date symbolique, par la restauration du culte des images (ce moment est celui du retour des icônes dans l'église impériale), marque le  triomphe de l'orthodoxie chrétienne, de la Foi droite. Le "dimanche du triomphe de l'orthodoxie"  correspond au premier dimanche du Grand Carême...
Le Synodikon de l'orthodoxie : "En vérité, les ennemis qui avaient outragé le Seigneur et déshonoré le saint culte qui lui est rendu dans les saintes images, les ennemis exaltés et enorgueillis par leurs impiétés, le Dieu des merveilles les a brisés et il a précipité à terre l'insolence des apostats".
http://basilica.ro/duminica-ortodoxiei-prima-duminica-din-postul-mare-14612.html
http://www.ortodoxism.com/cuvinte-de-folos/duminica-1-a-din-postul-mare-a-ortodoxiei.html
http://www.crestinortodox.ro/sarbatori/duminica-ortodoxiei/predica-duminica-ortodoxiei-144008.html
http://www.doxologia.ro/pascalie/duminica-intai-din-post-ortodoxiei
http://www.ortodoxia.md/articole-preluate/196-predic-la-duminica-ortodoxiei
http://patriarhia.ro/pastorala-sfantului-sinod-la-duminica-ortodoxiei-din-anul-domnului-2015-7911.html

Sur le Carême : http://www.pagesorthodoxes.net/metanoia/schmemann-grandcareme.htm

Sur Photius et le "schisme", documents "orientés" :
Histoire de Photius, patriarche de Constantinople, auteur du schisme des Grecs, d'après les monuments originaux, la plupart encore inconnus, accompagnée d'une introduction, de notes historiques et de pièces justificatives; (1845)
L'encyclique de Photius aux Orientaux et les patriarches de Constantinople Sisinnius II et Sergius II
Le schisme de Photius / par J. Ruinaut


Tradition ecclésiale et religiosité populaire :
Le 1er mars (date fixe) selon la tradition populaire, spécifiquement roumaine. Développements ici : La Roumanie : mythes et identités. Fête  pagano-chrétienne ou chrétienne "cosmique" enracinée au sein une vision du monde verticale indo-européenne et protohistorique, célébrant l'arrivée du printemps. Où l'on dit que les explications par le mythe (ou mythistoriques) de la "création" du peuple roumain présentent des analogies avec une fête du renouveau, de la renaissance (ou de la naissance) intimement liée à un temps fort du cycle naturel et cosmique renouvellée chaque année.On a ici une belle preuve des élements de cyclicité persistants dans ce monde roumain hypermoderne. Par ailleurs, encore une fois, traditions populaires et ecclésiales se rejoignent sans se confondre (dans ce cas précis).
Voir : TRAIAN SI DOCHIA LIMBA ROMANA


Ci-dessus, un reportage dans un musée ethnographique roumain qui ne doit pas laisser croire que cette tradition du 1er mars n'est qu'un "folklore", entendu ici dans le sens d'aboutissement d'un processus de "folklorisation", de stérilisation d'une tradition aurefois vivante et désormais muséifiée. La "tradition du peuple" (le folklore) est bien encore vivace en Roumanie, même si elle est fortement dégradée. 
Images : Martisoare

Au-delà du contexte roumain, la pire menace pour un "folklore", c'est la "folklorisation" à l'image de celle proposée par ces groupes de danses et musiques traditionelles, dont les musiciens et danseurs ont été formés par des professeurs. C'est une perversion et trahison du folklore vivant. Les pas de certaines danses, par exemple, on été millénairement transmis par imitation et transmission d'un "langage" créé par un ou plusieurs ancêtres mythiques. Les écoles de danses folkloriques sont des aberrations : elles ne se revendiquent pas d'une ancestralité mythico-religieuse (la danse profane a-transcendante est une invention moderne), incarnée par un "ascendant" qui a effectué un mouvement, une danse ou, prononcé une parole in illo tempore, en ces temps là. Pour l'homme archaïque des sociétés traditionnelles, un acte n'a de sens que s'il répéte un archétype. Dès lors, ce geste est sacré donc réel, réciproquement il ne peut être réel que parce qu'il est sacré. Or, avant l'époque moderne la danse -dans le cadre des cultures populaires-, n'a jamais été une activité denuée d'un sens "grave", autrement dit un simple "loisir" ou une "compétition". Il s'agissait bien d'un rite archétypal.
Or de nos jours, ces écoles de "danses folkloriques" proposent à leurs adhérents, sous réserve de paiement d'une cotisation (!), de simplement imiter des gestes techniques qui ont "chuté dans l'histoire", mais en aucun cas de perpétuer une tradition transmise de générations en générations, intrégant pleinement une vision d'un monde saturée de sacré et dont un authentique folklore, une tradition populaire authentique, ne peut faire l'économie...



dimanche 15 février 2015

Liturgie orthodoxe, cosmique : exemple de la fête de la théophanie et du sacrement du baptême, une renovatio totale


La liturgie orthodoxe est une liturgie cosmique car elle convoque toute la Création, s'adresse au cosmos tout entier. Les fêtes liturgiques, le sacrement de l'eucharistie (action de grâce) réactualisation non sanglante du sacrifice christique, présentent un caractère cosmique clairement affirmé. C'est la création tout entière qui est bénie, de prime abord sanctifiée par la réactualisation des Événements, des Temps forts de la vie du Christ. Prenons l'exemple de fête de la théophanie et du baptême. D'une part, lors de la théophanie (épiphanie catholique), le fidèle revit le baptême du Christ (qui révèle au monde sa nature divine) par la régression ab origine, c'est-à-dire en devenant contemporain de Jésus-Christ, il intègre l'époque où le Christ a vécu. Lors du sacrement du baptême, le croyant imite Jésus-Christ  en recevant le "don de l'Esprit" par abandon du "vêtement de corruption". Le baptême du Christ est un acte exemplaire qui a eu lieu à ce moment et qu'imite donc le fidèle. D'autre part, l'officiant bénit à la fois les eaux de la piscine baptismale mais également toutes les eaux de la Terre. Ainsi, l'acte rituel des "bains de la Théophanie" et la bénédiction des eaux chez certains orthodoxes sont un témoignage du caractère cosmique de la liturgie orthodoxe. Les fidèles orthodoxes reconnaissent à ce moment les vertus miraculeuses, guérisseuses, de ces eaux car par leur renovatio, elles acquièrent un nouveau statut intégrant le corps de Gloire de Jésus-Christ révélé comme seigneur de l'Univers, de toutes choses existantes, visibles ou invisibles. Le fidèle est purifié, par l'immersion meurt à l'ancienne vie et en sortant victorieux des eaux devient, à l'instar du Christ un nouvel Adam. La cérémonie rituelle a pour fonction de retrouver l'innocence primitive du premier homme au sein d'une nature non souillée, immaculée. L'apôtre Pierre dit que "le baptême sauve". Il sauve et produit le "nouvel homme" mais délivre aussi l'univers tout entier qui est sauvé des conséquences de la Chute originelle. Aussi, on ne peut pas dire que la nature est seulement sanctifiée par la bénédiction car, en effet, elle retrouve un caractère sacré. 
Le baptême est donc à la fois mort initiatique et renovatio individuelle pour le converti, tout autant que reconnaissance du caractère sacré des éléments de la Création : la nature (les eaux), elle-même est sauvée, rénovée. Le régime existentiel du baptisé tout autant que celui de la nature est bouleversé. Tout (animés et non-animés) accède à un mode d'être supérieur, différent de ce qui prévalait antérieurement. Par le sacrement, le cosmos est aussi est appelé à la Vie nouvelle. Nous sommes donc bien en présence d'une sotériologie cosmique. Ainsi, l'analyse assez répandue opposant paganisme et christianisme (soit d'un côté le sacré, de l'autre le saint ; par l'avènement du christianisme la nature ne serait donc plus sacralisée mais sanctifiée) doit être remise en cause. Le christianisme, surtout dans sa version orthodoxe, reconnaît donc bien en vérité la sacralité de la nature, des éléments, de l'univers dans sa totalité, le monde suprahumain y compris. 
Montage, JML, 2014
Voir aussi : 
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/01/theophanie-et-bapteme-du-christ.html