: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: nietzschéisme de gauche
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jeudi 16 mars 2023

Loïc Chaigneau sur le dit "wokisme" et commentaires sur Sandrine Rousseau

Article sous formes de notes successives...

A écouter. Ex. Sandrine Rousseau avec sa sorcière et son intuition féminine « Le monde crève de trop de rationalité (...), je préfère des femmes qui jettent des sorts plutôt que des hommes qui construisent des EPR. » Elle montre qu'elle est une pure réactionnaire comme les bécasses qui reprennent son discours. On voit tout le mépris de l'histoire chez cette gauche-"écolo", la haine du producteur, des forces sociales en mouvement qui font l'histoire.

La critique qui en est faite dans la presse  https://www.marianne.net/societe/laicite-et-religions/du-feminin-sacre-aux-pseudo-medecines-comment-les-sorcieres-ont-usurpe-le-feminisme?fbclid=IwAR2CB_g3-hgQBR9ql2UaweacW181r3AgqOLwYdjZOr2ixD9DLkqbtI7SN-8

est, en général, très mauvaise et passe à côté de l'essentiel (les journalistes n'ont pas le niveau mais qui en doute ?) : le rejet de la raison, de l'approche historique (matérialisme historique), de fait apologie de l'irrationalité ("fabriquer des abrutis", Clouscard), du subjectivisme de l'abruti pulsionnel nietzchéen, etc. Elle n'est pas folle, elle n'est pas anodine (vice-présidente d'université), elle incarne ce postmodernisme, ce libéralisme culturel, complètement pervers qui nient jusqu'à l'existence du sujet. LIRE Clouscard est nécessaire. Il a tout dit à ce propos.

 S. Rousseau (suite). Elle ESSENTIALISE donc la femme qui "jette des sorts", fait de la magie, de la voyance ou des merdes de ce genre, est intuitive et donc incapable de s'inscrire dans le proces de production... Quand la GAUCHE DONNE RAISON AUX PIRES REACTIONNAIRES. Si à GAUCHE il y avait encore des INTELLECTUELS DIGNES de ce nom alors il y aurait dû avoir une levée de boucliers et un rejet définitif de cette femme (? lol) HORS de leur camp. Mais non... soit la gauche n'est qu'un TAS DE CONS, soit son projet est celui de Rousseau Sandrine.

Bien sûr qu'elle est caricaturée, effarée que sont ses contemporains qui n'ont rien vu depuis 50 ans (en pensant que la gauche est MARXISTE) elle n'est que LE PUR PRODUIT le PLUS FINI du derrido-foucaldo-deleuzianisme (avec les Heideggger et les freudo-marxistes de Francfort ; c'est de là que viennent idéologiquement les S. Rousseau et cie ).

 

  
 
 
La porcine congrégation...
 La stratégie c'est de poser des questions à l homme de la rue qui va réagir à l émotion. S Rousseau serait donc la victime d une bande de beaufs réacs et avinés. Les gauchistes ont fait la même chose avec le PCF dès les années 60. Que Meurice soit un con ou un cynique on s en fout. On reste à la surface des choses et c est bien ça qui compte. Envoyez les rires gras des bo-beaufs cadres sup' de gauche !
 
 
Suite et fin. Et c est bien là toute l escroquerie et la perversité de cette gauche. Récupérer des REVENDICATIONS sociales LEGITIMES en mettant en avant cette engeance et en lui mettant les
mots de la contestation dans la bouche.
 
 

 

 

jeudi 29 décembre 2022

La "Karen", au-delà de l'hystérie féminine supposée et du racisme

La "Karen"* c'est quoi ? La définition normée qui en fait une cinquantenaire raciste, vindicative passe à côté de l'essentiel. La "Karen" telle que définie appartient à un ensemble plus large :  un archétype, l'individu mondial unique (IMU). Cette définition venue des milieux de la gauche libérale, plus globalement libéraux libertaires (qui fait la presse dominante ? qui sont ses relais sinon ses lecteurs et disciples ?) ignore volontairement** un phénomène bien plus englobant et non exclusivement féminin. La "Karen" peut manifestement être un homme.

La "Karen" est donc surtout la métaphore de l'individu de la société libérale peu et mal éduqué et très mal instruit (même s'il a fait quelques études), intelligence médiocre (à force de végéter dans un environnement désintéressé de la vie de l'"esprit", la famille déglinguée*** post-68, pourtant première instance de socialisation) incapable de mettre les choses en perspective et de les hiérarchiser. Incapable de saisir le coeur d'un propos et s'attardant sur des détails. Incapable aussi de comprendre la complexité du monde et  qui préfère s'en prendre à son voisin, son collègue de travail**** ou la caissière du supermarché du coin, parce que justement incapable d'autre chose, comme de s'en prendre à un système qui lui a promis tellement de merveilles. La "Karen" essaiera de prendre tout propos qui la contrarie (qu'elle ne comprend pas) à contre-pied ; justicière, redresseuse de torts née. Elle est prête pour la guerre de tous contre tous (logique libérale avancée). Prête pour le procès systèm(-at)ique.

Peut-on lui en vouloir ? On lui a fait croire tellement de choses sur ses capacités intellectuelles, son avenir*****, son pouvoir réel qu'elle se prend pour la maîtresse du monde (qui ne connaît pas dans son entourage une insuportable 'grande gueule' perpétuellement insatisfaite, affectivement immature ?). Ce n'est pourtant qu'un petit être frustré et agressif, empli de peur et de colère à qui on a menti. Là, il faudrait aborder d'autres épineuses questions pour être complet dans l'analyse (ce blogue regorge d'articles intéressants, ici par ex.: https://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/2015/03/la-gauche-au-milieu-des-ruines.html ; https://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/2016/02/la-vraie-vie-lecole-education-et-neo.html )

C'est finalement le Narcisse de Christopher Lasch

Quelques exemples à prendre avec précaution, entre prises de vues authentiques "sur le vif" et montages (invérifiables) : lien

On acceptera assez facilement que celui ou celle qui filme renvoie à la même logique de Narcisse

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*L'article n'a strictement rien à voir avec le groupe ethnique des Karens

**Cela permet ainsi de se focaliser sur le racisme supposé STRUCTUREL du petit Blanc (petite Blanche) des "nouvelles couches moyennes" purs produits du néo-capitalisme ("idéologie du désir") et de ne pas toucher aux fondements de la société libérale, a fortiori de ce néo-capitalisme qui naît dans les années 60 du XXe siècle (voir Clouscard)

***Certains seront choqués par le jugement de valeur et c'est bien cela le problème : ne rien vouloir entendre (lire en l'ocurrence) de cette réalité monstrueuse au nom d'une neutralité axiologique qui relève de la pure escroquerie intellectuelle

****Son camarade de classe (sociale)

*****C'est à "Karen" que s'adresse cette réplique du film "Fight club" (1999) : "La télévision nous a appris à croire qu’un jour on serait tous des millionnaires, des dieux du cinéma ou des rockstars, mais c’est faux, et nous apprenons lentement cette vérité." Le film a d'autres prétentions sur lesquelles je ne m'attarderai pas ici... La formule clouscardienne lapidaire "Tout est permis, rien n'est possible" renvoie à cela également.


lundi 17 août 2015

Socalisme clouscardien contre gauche deleuzienne

Michel Clouscard, un des derniers marxistes conséquents de ces 40 dernières années, détruit ou déconstruit (c’est bien la seule déconstruction à laquelle ne s’attaqueront jamais les butlero-derrido-deleuzo-foucaulâtres (1)) à travers son œuvre le grand "mythe" (au sens de mensonge) politique d’un mai 68 libérateur, d'où les accusations infamantes de "déviant ultra-dextriste" dont il fait l'objet de la part de tous les argousins de la bonne conscience social- démocrate molle du genou et de leurs alliés flicaillons de la juste pensée de gauche. Rappelons que détruire un "mythe", c'est prendre le risque d'être exclu d'une communauté...

Or donc, Clouscard démontre comment le mai 68 social a été liquidé par le mai 68 sociétal (bourgeois-estudiantin) acheté par avance par le libéralisme, mais aussi la fonction du plan Marshall vis-à-vis du C.N.R....Comment le ludique, le libidinal, la transgression vantés par la "nouvelle gauche foucaldo-deleuzienne" ont permis le mutation du capitalisme et l’émergence de nouveaux marchés, comment certains progrès ont été détournés de leur usage (ou bien était-ce alors leur fonction initiale ?), etc. L'usage progressiste (maîtrise de la natalité) détourné par l'usage mondain, corporatiste. Allez faire comprendre, par exemple, à l’électeur de "gauche RU486" que le phallocrate et la facho-féministe sont deux faces d’une même pièce que la pilule (ne plus s’emmerder avec une "poule pondeuse" ) mais aussi l’union libre, la famille monoparentale, c’est le rêve du premier... 





Le freudo-nietzscheo-marxisme deleuzophrénique sera donc la doctrine qui justifiera la contre-révolution capitaliste de mai 68 et le marché du désir. Ainsi donc, selon Deleuze et les freudo-marxistes en général, l'inconscient produit les flux révolutionnaires du désir. Ce sont donc ces flux qu'il faut libérer pour renverser la "vieille société capitaliste répressive". Pourtant, à l'épreuve des faits, le discours de rejet des valeurs répressives n'aboutit pas à une remise en cause de l'ordre capitaliste. Bien au contraire, la permissivité et la prétendue libération des mœurs permettent le sauvetage d'un capitalisme en crise, celui de l'après-guerre : introduction de l'idéologie libertaire dans la consommation (création de nouveaux marchés à destination des couches moyennes), dans le monde de l'entreprise : fini le "vieux con", le patron sévère et vaguement misanthrope en costard qui va à l'église le dimanche, lecteur de Mauriac et amateur de musique baroque, place aux "jeunes ordures" du néo-capitalisme libidinal, sociables et narcissiques, fumeurs de cannabis (voir les rites d'initiation au modèle de consommation du néo-capitalisme) en jean's et baskets Nike qui fréquentent les boites porno-branchées d'Ibiza, fans de David Guetta et des Beatles...Le désir coupé du procès de production est ainsi pure propagande de parvenus.

L'idéologie freudo-marxiste devra ainsi camoufler les mœurs profiteuses du néo-capitalisme, des arrivistes, en modèle transgressif et émancipateur vis-à-vis de la prétendue "vieille société répressive" en libération des tabous par la circulation des flux du désir, par la séduction. Schématiquement, le corps est alors présenté comme un instrument de jouissance pour mieux nier le corps-instrument-force de travail, de par incidence nier l’exploitation. Valoriser le sexe et le genre et ignorer la classe, faire en sorte d'occulter cette lutte des classes qui s'est pourtant généralisée, métamorphosée. Mais, il ne s'agit plus, désormais, de se référer aux classes constituées, ontologisées ("les ouvriers contre les bourgeois") mais de retracer leur engendrement historique depuis la fin de la seconde guerre. Travail lamentablement refusé par les "chercheurs" et autres théoriciens marxistes de seconde zone. Le deleuzianisme (et tous ses rejetons idéologiques : genrisme/post-porno, etc.) n'est donc pas contestation mais accomplissement du néo-capitalisme. Ce discours confusionniste, faussement progressiste, de décervelage sera le pouvoir de classe des parvenu-e-s de la nouvelle société. La levée des interdits n’est que dressage des corps et conformisme total, écrasement des âmes, soumission à la doxa du libéral-capitalisme deleuzien.

Outre son démontage rigoureux de l'idéologie freudo-marxiste (ou libérale libertaire), Clouscard dévoile, à la fois, le non-dit du marxisme et...de la psychanalyse. Chez lui, il n'y a pas de volonté de destruction de cette dernière à la manière (deleuzienne) du philosophe du jouir à la plage (dans le bac à sable) sagement et sans morale...Le philosophe et sociologue Clouscard ne s'intéresse -il va sans dire...il va s'en dire- ni aux bruits de couloirs, ni aux ragots. Il ne regarde pas l'histoire par le petit trou de la serrure. Aucun marxiste mal dégrossi, genre "appareil" (si le chef de secte n' a rien dit sur le sujet, c’est que c’est contre-révolutionnaire) n'évoquera, par exemple, l'engendrement réciproque de Psyché (ici l’âme) et du politique ou du psychoaffectif et du mode production, de l'Oedipe freudien et de l'Oedipe de la praxis (le second surdéterminant le premier). Le philosophe sudiste propose de faire remonter à la surface la psychologie des profondeurs, "là où ça se passe réellement", de démystifier les termes de la psychanalyse pour les situer dans les rapports de production. La vérité de la chair n'est donc pas si cachée et pas si inconsciente que cela. Dressage ! Clouscard est donc authentiquement freudien et authentiquement marxiste et non pas freudo-marxiste. Il rénove les pensées marxiste et freudienne sans les vider de leur essence.


Clouscard décode le parcours (humiliant) qui mène de Cohn-Bendit à Le Pen (le retour du refoulé, de l’impensé de la nouvelle société post-68) : le raté de mai 68, sans qualifications, qui dit n’avoir pas trahi, ni renoncé (grande naïveté ou mauvaise foi ?) qui pensait vivre de petits boulots après le retour à la campagne, possible dans les conditions socio-économiques idéales de plein emploi et évidemment impossible après re-migration vers la ville, boulot de grouillot...qui s’oppose donc au parvenu "il y a des carrières-affaires après 68". Retour sur terre...ça ne l’empêchera de continuer à planer mais avec grande maîtrise de cette consommation ludique/marginale ("on n’aime pas les toxicos chez nous, on sait se droguer"), et/ou partie de tennis et plongée pour décompresser et de prendre la posture du rebelle mondain genre "docteur House narcisse-cynique". Cela résume bien la situation politique actuelle : deux grandes catégories, pas les seules, mais les plus représentatives du psychodrame.

Désormais, le second se sent menacé. Le spectre de l’interdit, de la castration resurgit. L’ado attardé se fait "père sévère" (remarquez comme c’est comique au passage). De libertaire, il passe à sécuritaire..., quand (les) Le Pen font accéder à la conscience de la nouvelle société post-68, tout à fait opportunément, ce qui était nié jusqu’alors par le libéral-libertaire : le producteur (le premier..."Voici venu le temps des frustrés revanchards"). Sous les pavés Le Pen, en effet... Effectivement, Clouscard ne s’est pas intéressé à Le Pen dont l’unique fonction a été, pour la gauche (et la droite), de fournir une figure du diable, de bête immonde aux suffrageants, empêchant alors l’analyse clouscardienne de se déployer...

Évidemment, les jeunes faiseurs de Mai ont 70 balais aujourd’hui. Mais, il s’agit de deux situations originaires, archétypales, fondatrices créées par deux "ancêtres mythiques" qui auraient posé un geste in principio, aux origines, en ces temps là...


Aucune idéologie désormais. A la place, une bouillie apolitique de dames patronnesses (mâles ou femelles) : "contre la peine de mort mais pour l'euthanasie", pédocentrée : maternage névrotique et dans le même temps, refus d'éduquer et d'instruire, négation de la différence parents-adultes/enfants, "sexualités périphériques"..., démagogie face à l'oligophrénie adolescente, tolérance-lâcheté, "il faut vivre avec son époque", la mondialisation comme phénomène naturel, "libéralisme avec compensation", judiciarisation des relations sociales, déresponsabilisation(s), spontanéité "analphabète" jaillie des profondeurs de l'inconscient, etc. Un brouet qui révèle de mieux en mieux le cloaque fétide qu’est devenue cette nature humaine déchue (Clouscard n'utiliserait évidemment pas ce terme, sa critique n'est pas "morale" au sens religieux) de l’ex-Occident.

La théorie clouscardienne (ni idéologie du loisir-plaisir-hédonisme, ni idéologie du travail) a une portée comparable à celle de la découverte de l’inconscient (L’Huma, 1981). Rien d’étrange à ce que cet authentique intellectuel reste méconnu (ou méprisé par les sociologues et philosophes si on doit encore leur donner un nom...) puisqu’il s’attaque au cœur d’un système qui s’est mis progressivement mis en place après 1945 et dont mai 68 a fait la promotion (une vingtaine d'années pour la période d'incubation, la France radical-socialiste plutôt rurale n'était, de toute évidence, pas prête à subir ces mutations socio-économique, politique et culturelle d'une violence inouïe au sortir de la guerre) et qui nourrit nombre de coteries politiques, économiques, "intellectuelles"...

On peut cependant formuler des critiques à propos de sa pensée. La première et la plus conséquente c'est l' absence de remise en cause du productivisme. Toute l'écologie politique (même si une bonne part est effectivement, aujourd'hui, totalement indigente : de Corinne Lepage à Cécile Duflot en passant par les Nicolas Hulot et Maud Fontenoy) présentée comme "chantage moral". On délocaliserait et on délocalisera, de plus en plus, les usines pour des raisons de protection de l'environnement, la "décroissance" ne serait qu'un concept flou, nouvel avatar du gauchisme. Pourtant, des milliers de pages savantes existent sur le sujet et n'ont rien de lubies néo-hippies : critique conjointe du libéralisme-libertaire, des scories du progrès et du productivisme capitaliste ou de type socialiste (Voir notamment N. Georgescu-Roegen, J. Ellul, S. Latouche, l'anarchiste-conservateur, "socialiste sans le progrès", J-C Michéa ou encore un précurseur comme G. Bernanos). De surcroît, la défense d'un sport élitaire qui cohabiterait avec un sport pour les masses (on ne parle pas ici de la nécessaire activité physique) est franchement discutable. En voilà, un beau système d'illusion...de la vraie "fausse conscience" (Engels) : sophismes sur le "beau jeu", la culture populaire, le "sport, lieu de synthèse de ces deux principes anthropologiques" figurés par Narcisse (le "plaire") et Vulcain ("le faire")...Sur ce point, Michéa écrit la même chose que Clouscard. Malgré ces quelques pirouettes rhétoriques, la réalité historique dit que le "sport socialiste" n'existe pas et n'a jamais existé. C'est toujours le camp capitaliste qui a imposé, impose et imposera ses règles, même dans le sport amateur. Sur ce sujet, on lira donc G. Debord avec profit.
Malgré ces quelques réserves, plonger dans l'œuvre de Clouscard c'est prendre le risque de ne pas pouvoir en assumer la totalité et d'effectuer d'abominables contresens (sa critique du capitalisme libidinal n'est pas celle d'un père fouettard mais bien une critique marxiste, certes non-stalinienne mais bien entendu matérialiste).
Quoi qu'il en soit, Clouscard est toujours aussi peu lu (surtout à gauche). Le grand public devra donc se contenter des débats de merde entre Onfray (bon pédagogue au demeurant, mais cette qualité ne fait pas de lui un penseur) qui vient de découvrir les vertus de l'Etat-nation (et Hegel par la même occasion) et Zemmour (ou n’importe quels autres publicistes interchangeables) et pour la "classe intellectuelle" se satisfaire de la logomachie des mutants (de Panurge) de la déconstruction et des sophismes bourdieusiens.

(1) Cette domination des logorrhées foucaldo-derrido-deuleuziennes (French theory) dans les discours universitaro-culturo-mondains est d'autant plus totale qu'elle a trouvée peu de téméraires (en dehors des Clouscard, Quine, Michéa, Mandosio, Bricmont-Sokal, Annie Le Brun dans une certaine mesure...) en mesure d'en effectuer la critique radicale. En effet, l'opacité de ces écrits "postmodernes" décourage rapidement toute initiative de...déconstructions de ces déconstructions ; celui qui s'attellerait à une telle tâche courant le risque de passer pour un imbécile "non-sachant" s'exposant aux sarcasmes de sophistes pleins de morgue, conspédants aux raisonnements vicieuxés ("ceci n'est ni un mot, ni un concept, ni un jeu de mots", Derrida...)...Au cœur de la théorie du langage de Derrida on dit : on ne peut saisir immédiatement le sens d'un discours ou ce que nous sommes sans passer par des médiations, je ne suis pas ce que je pense être "je est un autre" en somme (même si "je" n'existe pas selon Deleuze...). Bien pratique pour tous ces imposteurs puisque je n'assume plus ce que j'écris, ni ce que je suis... Nous ne parlons pas ici de personnes atteintes de certaines pathologies qui se manifestent, entre autres, par des idées et un discours délirants mais bien de ce quart-monde intellectuel pour qui l'incohérence des paroles et des écrits sert à dissimuler une absence d'idées et à dire à peu près tout et son contraire, de ce "subventionné" muni d'un outil scripteur, simplement névrosé -et conscient de l'être- qui se prend pour un schizophrène ! Ainsi, plus c'est illisible, plus la mystification peut durer...et l'inintelligibilité du discours présenté comme subversion pour échapper à la "normativité langagière" est évidemment pure escroquerie...

Publié le 22:08/2015 sur Agoravox : http://www.agoravox.fr/tribune-libre/article/socialisme-clouscardien-contre-170978

dimanche 5 avril 2015

Capitalisme libidinal, suite n° X...


Selon Deleuze et les freudo-marxistes en général, l'inconscient produit les flux révolutionnaires du désir. Ce sont donc ces flux qu'il faut libérer pour renverser la "vieille société capitaliste répressive". Pourtant, à l'épreuve des faits, le discours de rejet des valeurs répressives n'aboutit pas à une remise en cause de l'ordre capitaliste. Bien au contraire, la permissivité et la prétendue libération des mœurs (mai 68 dans sa variante bourgeoise-estudiantine) permet  le sauvetage d'un capitalisme en crise, celui de l'après-guerre : introduction de l'idéologie libertaire dans la consommation (création de nouveaux marchés), le monde de l'entreprise. Fini le  "vieux con", le patron sévère et vaguement misanthrope en costard qui va à l'église le dimanche, lecteur de Mauriac et amateur de musique baroque, place aux "jeunes ordures" du néo-capitalisme libidinal, sociables et narcissiques, en jean's et baskets qui fréquentent les boites d'Ibiza, fans de David Guetta et des Beatles...

mercredi 22 octobre 2014

Michéa et les "autres"...


Jean-Claude Michéa réhabilite des notions somme toute peu "scientifiques" car non mesurables, non quantifiables et qui ne rentrent dans aucun tableau statistique du CNRS, comme la "décence commune", la gentillesse ou le Don, voir le très respectable sentimentalisme "petit-bourgeois" (à distinguer du spectacle télé-perfusé de la sensiblerie générique entrecoupé de scènes d'ultra-violences pour troupeau de décérébrés peuplant le "global state" surdomerne), qui dépassent les "clivages politiques".
A une époque, où il faut, à la fois (et nécessairement) se comporter comme un-e abruti-e, un goujat (et, toujours en "mouvement" ! Sans nostalgie réâââctionnaire, SVP !) pour se donner l'impression d'exister, mais aussi notamment dans le domaine des SHS ne plus faire de la "littérature" (ce que les Sc. Humaines et Sociales sont la plupart du temps et réellement, ce qui ne présente, dans l'absolu aucun caractère méprisable), en donnant à sa prose des aspects de scientificité à grands renforts d'indicateurs (forcément ALTERNATIFS), de graphiques et de cartes et de courbes tracées par des crétins qui, parfois, manipulent des formules mathématiques (et des concepts philosophiques...) auxquelles ils ne comprennent rien, ce Michéa ne pouvait que rencontrer l'hostilité de ces cyniques "éclairés", qui peuvent indifféremment se réclamer du gauchisme, du marxisme, du freudo-marxisme, du "libéralisme" en général ou du libéralisme en particulier, de la droite machin-chose, etc. "Evidemment", c'est sans doute dans certains milieux authentiquement "conservateurs" qu'il rencontre le plus de sympathie, d'où les accusations """infamantes""" de "déviance dextriste" dont il est régulièrement la cible...

à lire :
 http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2014/09/deconstructions-mortelles.html