: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: nouvel âge
Affichage des articles dont le libellé est nouvel âge. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est nouvel âge. Afficher tous les articles

lundi 22 janvier 2018

Critique du discours autour d'une Expérience de Mort Provisoire (M. De Solemne)

   Bon. Elle raconte n'importe quoi. Je ne parle pas de son expérience mais de son discours sur les religions. "Tout ce que disent les religions est faux", "des gens exceptionnels comme Jésus, Bouddha ou Mandela"(sic)... Bref. Il faudrait déjà savoir ce qu'elle sait de ces religions mais ce qu'elle laisse deviner de sa culture sur le sujet semble assez catastrophique. Elle parle d’apophatisme mais est incapable de reconnaître de quoi ce qu'elle dit la rapproche. Elle utilise les mots "Lumière" et "Amour" mais affirme que ça n'a rien à voir avec le christianisme***.
    Elle décrit en fait une participation aux énergies divines incréées. On est en pleine théologie (orthodoxe) palamite. Mais bon, elle a aussi certainement peur d'effrayer le chaland en utilisant les mots qu'il faut et par là empêcher quelques ventes de bouquins...
***"Le Verbe était la vraie Lumière, qui éclaire tout homme en venant dans le monde. Il était dans le monde, et le monde était venu par lui à l’existence, mais le monde ne l’a pas reconnu." (Jean, prologue), "Dieu est amour" (Jean)...

  Ailleurs, https://www.youtube.com/watch?v=5SLERnIOr7g (vidéo de 2017) elle parle d'une entité "Ilça"..eh oui ça s'invente...et ça sent la psychologie new-age...Mais bon, je crois que c'est représentatif d'une époque. Compenser sa propre ignorance (religieuse) par des substituts (psychanalytico-citoyennistes universalisants) niaiseux. Cette religiosité postmoderne, très individualiste (on remarquera qu'elle insiste beaucoup,à la suite d'autres, sur les capacités créatrices refoulées ou non développées de l'individu) est aussi "conceptuellement" d'une pauvreté affligeante.
    Et puis il y a toujours cette arrogance terrible, ce mépris haineux à l'égard des méchantes  religions instituées qui ont le monopole de l'intolérance. Bien que ces gens en soient totalement dénués (de haine et de colère), comme il s'agit des monothéismes, ils ont le droit de se lâcher un peu, c'est légitime...Toute la tradition des Pères (par ex. avec parmi eux d'authentiques mystiques), est foutue à la jaille parce que ces "explorateurs de l'au-delà" ont découvert LA vérité.

 Un des nombreux symptômes du libéralisme, de l'hyper-individualisme. 

Mais encore aussi un refus de jouir dans la domination du logos masculin...d'où l'émergence du mythos féminin pour le meilleur et souvent le pire (la spiritualité psycho-sexuée nouvel-âge à base d'âââmour et d'êtres intérieurs qui parlent et contestent les affreux dogmes des religions PATRIARCALES établies)...
  Sur l'au-delà, pour ce qui est des "témoignages" de trépassés...on lira plutôt avec grand intérêt les lettres de Pierre Monnier (7 tomes) et les messages de Roland de Jouvenel.




mardi 29 mars 2016

Prière du coeur, Hésychasme et mensonges des gourous du Nouvel Âge


Il existe un nombre considérable d'articles, de vidéos, de livres traitant en partie ou totalement de la "Prière du cœur". Or parmi ces productions, un bon nombre n'a absolument aucun rapport avec l'authentique "Prière du cœur", celle transmise par les Pères de l'Eglise et relevant de l'orthodoxie chrétienne. L'inculture religieuse crasse qui prévaut dans les milieux "new age" spiritualistes est la raison de l'usurpation de l'expression "Prière du cœur" qui au...cœur de la tradition spirituelle hésychaste. Il est inutile de faire la liste de toutes les niaiseries "nouvel âge" qui correspondent à ce que Oswald Spengler appelait "religiosités secondaires" et qui loin d' annoncer un renouveau spirituel au sein de ce que nous pouvions encore autrefois le "monde occidental" (expression avec laquelle, nous européens-eurasiatiques, devons rompre) est le prodrome de la disparition imminente de toutes formes de traditions religieuses sérieuses "enracinées". Dans le cadre de ces discours dans lesquels - cela dit au passage - on relève généralement une haine presque totale, vomitive, envers les traditions ecclésiales et un tas d'aberrations comme celle consistant à dire que la prière ne présente pas forcément un caractère religieux. Il convient de rappeler ici que ces bigots du "nouvel âge", ayant élaboré une bouillie œcuménique totalement aberrante, excluent la plupart du temps les traditions chrétiennes catholique et orthodoxe. Ces remarques liminaires posées, passons à la définition et à l'explication de cette "Prière du cœur" qui vise l'Union du fidèle avec Dieu. Cette "prière du cœur" est aussi nommée "Prière de Jésus" et s'inscrit au cœur de la tradition chrétienne de l'hésychasme. L'esychia, terme grec signifiant "paix, silence", c'est la recherche de Dieu. Cette pratique prend sa source dans les Evangiles, dans le message du Christ. La "Prière du cœur" ou "Prière de Jésus" consiste en la répétition permanente d'une phrase simple (avec des variantes) : "Seigneur, aie pitié", "Seigneur, Jésus-Christ, Fils de Dieu, prends pitié de moi, pêcheur", c'est le Kirie Eleison. Il n'est pas question ici de rabâcher continuellement la même phrase. Il faut avoir conscience qu'il s'agit avant tout d'une attitude du cœur, de contemplation, de désirer le Christ. Signalons que c'est Joseph l'Hésychaste (1898-1959) qui rétablira le mode de vie hésychaste au Mont-Athos. Mais c'est saint Syméon le Nouveau Théologien qui définit cette méthode. Aux alentours de l'an 1000, il décrit cette technique ainsi : "Pour prier, il faut fermer la porte de sa cellule, se mettre dans un état de tranquillité, s'asseoir, incliner la tête sur sa poitrine, regarder vers le milieu du ventre, comprimer la respiration, faire un effort mental pour trouver le "lieu du cœur", c'est-à-dire pour se représenter cet organe, tout en répétant "l'épiclèse de Jésus-Christ" ". On le voit, nous sommes très éloignés ici des niaiseries "nouvel âge" qui consistent à  définir la "Prière du cœur" en évoquant cette vague notion d'amour universel, d'intentions envoyées à ses frères humains et autres fadaises sentimentalistes petites-bourgeoises, que sais-je encore...
Saint Grégoire Palamas (cf. théologie palamite), moine du mont Athos qui deviendra évêque de Thessalonique, parmi d'autres religieux va défendre l'hésychasme. En 1782,  l'évêque Macaire de Corinthe écrit sa "Philocalie" (traduit par "amour de la beauté") en se basant, notamment, sur l'œuvre des Pères du désert. La "Prière de Jésus" est alors essentiellement réservée aux moines. Au XIXe siècle, le livre "les Récits d'un pèlerin russe", fait découvrir cette pratique spirituelle au plus grand nombre qui connaît alors un très grand succès dans tout le monde chrétien orthodoxe. Durant la période soviétique, malgré les persécutions religieuses et alors que l'édifice ecclésiastique s'effondre, la "Prière du cœur" devient une forme de résistance face au régime athée de Moscou. 

Or donc, cette prière s'accompagne d'une technique basée sur le souffle, ce qui n'a rien d'anodin. Associée à la respiration, cette prière est donc très puissante et génère à terme une profonde modification physique et psychologique et finalement un changement de mode d'être au monde, une modification du régime existentiel du pratiquant qui progresse vers sa déification (divinisation de la nature de l'homme). L'homme psychique devient homme spirituel.

La prière du cœur une prière divino-humaine engendre progressivement un changement intérieur chez celui qui la pratique mais a aussi pour objectif de changer le statut ontologique du monde. Le néophyte doit donc veiller à prendre toutes les précautions nécessaires quand il se lance dans cette expérience. Le Royaume de Dieu est Jésus-Christ et c'est Marie qui conduit le prieur vers cette demeure. Marie est la maison de Dieu. C'est Elle qui a reçu l'homme-dieu en son sein. En nous offrant à Elle, à Marie qui est donc porte du Ciel, nous pouvons nous introduire en Christ. Il s'agit alors de s'abandonner à Elle avec une confiance parfaite. Cette prière doit alors permettre d'abolir la distance infinie entre le croyant et Jésus-Christ avec l'aide de la Theotokos et aboutir à la divinisation de l'homme. Il s'agit, dans un premier temps d'entrer en soi-même en faisant taire les bavardages mentaux, puis de dans un deuxième temps de trouver Dieu pour s'unir à Lui. Cette union à Dieu, cette divinisation est donc le but le plus élevé qui soit et demande un effort considérable en empruntant un chemin ardu où le risque de découragement est grand. Cette voie de salut s'oppose donc en tout point aux mensonges de tous les gourous du "nouvel âge" qui promettent à leurs brebis une transformation spirituelle spontanée en affirmant a priori la divinisation de l'homme alors que rien n'a été fait dans ce sens par le "disciple" pour atteindre cet état. Nous sommes, finalement, avec ces pseudo-maîtres spirituels, qui pullulent dans cette société sécularisée dans laquelle les authentiques traditions religieuses ont été oubliées, typiquement dans le mensonge bourgeois du monde post-chrétien du "tout est permis, tout est possible"...

Prière de Jésus  en Roumain : 
"Doamne Iisuse Hristoase, Fiul lui Dumnezeu, ai mila de mine, pacatosul"