: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: sainte Anne
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dimanche 27 octobre 2013

Croix de saint Michel-de Belenos en Bretagne

La présence du dieu solaire Belenos -et de celle de son équivalent chrétien l'archange saint Michel-  est très forte en Bretagne. En effet, on trouve dans cette région et province historique un grand nombre de chapelles consacrées à l'archange Michel. Au fil des siècles après l'arrivée des premiers chrétiens, ces dernières se substituèrent à des lieux de culte dédiés au dieu gaulois Belenos, dieu médecin, dieu de la Lumière, fils de Taranis.

Selon un axe nord-est sud-ouest, du Mont-Saint-Michel-Tombelaine (A) en passant par le Mont-Dol, les Monts d'Arrée (Menez Are) et Saint-Michel de Brasparts (Menez Mikael) jusqu'à la baie d'Audierne on observe un alignement des lieux consacrés à Belenos et Michel.  Il en est de même selon une direction nord-sud : de la baie de Lannion à Carnac traçant un axe sur lequel se situent des chapelles consacrées au chef des archanges et... à Belenos. On obtient donc une croix de saint Michel ou croix de Belenos.



Carte (très) schématique réalisée par nos soins (2002) d'après les indications relevées dans "Bretagne, terre sacrée. Un ésotérisme celtique", 1977, G. Le Scouëzec, Ed. Albatros, Paris

Ceux -i.e. les matérialistes grossiers- qui ne pourront que relever que le Mt-St-Michel n'est pas administrativement en Bretagne (1) n'ont même pas à lire ce billet. Les moins atteints par cette modernité catagogique qui rend ridicule toute évocation du sacré entendront que, d'une part, nous sommes ici face à une "géographie du sacré" et que, d'autre part, il faut accepter de considérer l’irrationalité comme une composante à part entière de l'être humain et des sociétés. On peut alors comprendre la "logique" de ces êtres humains et des sociétés auxquelles ils appartiennent, violentées récemment (depuis l'avènement d'une bourgeoisie marchande et urbaine durant le bas Moyen Âge jusqu'à notre époque post-moderne en passant par la révolution française bourgeoise) par les forces "anti-traditionalistes". Il faut bien sûr se soumettre à un long et pénible travail de définition des termes et expressions employés (que nous éluderons) pour éviter tout contresens. Nous dirons simplement que concernant le mot "Tradition", par exemple, il ne fait, ni référence à la frange dissidente de l’Église catholique romaine, ni aux détestables et méprisables mouvements néo-païens racialistes européens. Le christianisme breton (ou ce qu'il en reste) est fondamentalement un christianisme cosmique et populaire. Ici ni repli sur soi, ni fascination pour la "race".  Ce christianisme là n'est pas un christianisme moral, mais allez faire comprendre cela à la fois à des chrétiens traditionalistes et à des gauchistes athées (2). Outre le fait qu'il soit imprégné d'éléments pré-chrétiens, il présente un bon nombre d’éléments relevant de la pensée mythique.  Sans nier l'historicité du Christ, la dimension trans-historique du personnage de Jésus-Christ imprègne le caractère populaire et cosmique de ce christianisme rural. Une forme de christianisme que nous retrouvons partout à travers le monde et, par exemple, dans cette Roumanie encore rurale (n'en déplaise aux géographes propagandistes post-marxistes "fascinés par la ville", il existe encore en Europe un "rural isolé", un "berceau civilisationnel" en partie préservé, matrice des peuples ou "vagina gentium"), en Transylvanie, en Moldavie ou dans les Maramures.

Or donc, pourquoi l'ange psychostase qui pèsera l'âme des morts lors du jugement dernier est-il si présent sur cette partie de l'écorce terrestre ?  Des prophéties (Marie-Julie Jahenny) et la tradition populaire indiquent que la Bretagne sera épargnée des "derniers événements" à la fin des temps. On comprend le pourquoi de cette protection par Belenos et saint Michel si l'on sait que c'est cette terre qui a vu naître la grand-mère de Jésus (origine bretonne de Jésus-Christ). Enceinte de Marie avant son départ de Plonévez-Porzay en Finistère elle débarque en Galilée (proximité étymologique avec le mot Gaule ?) pour mettre au monde la mère du sauveur de l'humanité. La Bretagne est, ainsi, véritablement à la fois centre du monde et centre de l'univers (pas d'ethnocentrisme ici, il faut comprendre qu'il existe une multiplicité de "centres"). On peut dire que la Bretagne est marquée par la croix de l'archange et du dieu gaulois et se trouve être sous  le signe d'un dieu de lumière. Par cette croix c'est l'intégralité du territoire breton qui est sacré. Et les habitants passés, présents et futurs, plus généralement ceux qui trouvent "refuge" en Bretagne, sont sanctifiés par la présence éternelle de sainte Anne (qui finira ses jours en Bretagne (3)) et de son petit-fils -dieu incarné dans la chair- venu lui rendre visite. 
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(1) Le Mont fut breton par le Traité de Compiègne de 867 sous le règne de Salomon (Salaün en breton), roi de Bretagne, assassin d'Erispoé fils de Nominoë. Avec ce traité, le royaume de Bretagne atteint son expansion territoriale maximale. Outre le précieux Mont-Saint-Michel, c'est tout l'Avranchin, le Cotentin et les îles anglo-normandes qui passent sous domination bretonne. Quelques années auparavant Salaün obtient un territoire compris entre les rivières de la Sarthe et de la Mayenne.


Ajoutons. Il y a beaucoup trop  à dire sur la manipulation actuelle des identités régionales fortes par les forces mondialistes dont l'Europe communautaire est un des vecteurs. Cette manipulation s'exprime aussi à travers la promotion de la création des "métropoles" et la réforme des collectivités territoriales en France. Cette volonté de court-circuiter, in fine, l'échelon étatique français ne rappelle que trop le jeu des Anglais en Bretagne il y a des siècles, voire des Allemands durant la seconde guerre mondiale. Rien qui puisse annoncer une "renaissance" bretonne ou celtique car il s'agit bien d'un asservissement complet et définitif de ces régions à des forces qui leur sont, en réalité parfaitement hostiles. Autrement dit euro-régions, pièges à cons !
Deux cartes à comparer : celle de l'Europe des SS avec celle du "projet européen post-1945"...Vers une Europe des ethnies sous contrôle germano-étasunien...

(2) Nous prenons simplement l'exemple de deux types de populations aux antipodes l'une de l'autre. Nous ne sommes ni de ces "dominicains" chrétiens bourgeois dénaturant le message du Christ par leur sectarisme ni de ces "staliniens" rejetant le religieux par "principes" tout aussi sectaires (en termes d'intolérance, ils se valent autant) décrétant le vrai et le faux, l'acceptable et le méprisable ou encore ce qui est doit être politiquement classé à "droite" ou à "gauche" en termes de valeurs....à la manière des curetons d'autrefois ou de certains évangéliques de nos jours, faisant la part entre les œuvres de Dieu et celles du diable...Souvent, des obsessionnels laïcards, dans le second cas, manipulant et adaptant la laïcité pour (mal) dissimuler leur haine du religieux, du spirituel et par incidence de l'histoire des peuples européens. Très et trop Français.

(3) La Bretagne est la seule terre  sur laquelle est apparue la grand-mère du Christ. Anne apparut au paysan-cultivateur Nicolazic en 1625. Depuis lors la commune de Sainte-Anne-d'Auray est un lieu de pèlerinage pour les chrétiens, catholiques romains essentiellement. 

(A) NB : l'hypothèse attribuant une filiation étymologique entre le nom du l’ilot Tombelaine situé à proximité du Mont et le dieu Belenos semble avoir été abandonnée (tombe de Belenos...)...Qu'on nous explique alors cette croix de Belenos qui signe le territoire breton en tenant compte des éléments présentés ci-avant...