: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes

lundi 21 décembre 2015

Trahison des élites et instruction au rabais


Les récents propos de certains ministres - dont je préfère dès maintenant oublier les noms - à propos de ce qu'un honnête citoyen est supposé apprendre dans un établissement scolaire est l'occasion de relire (ou de lire) "La révolte des élites et la trahison de la démocratie" (Flammarion, Champs Essais, 2010, première édition 1995) de Christopher Lasch pour bien se persuader que cette attitude hautement méprisante envers les masses (minorités ethniques  incluses) n'est pas neuve et que contrairement à ce qu'aime faire croire le sympathisant de gauche - qu'importe sa chapelle - est loin d'être le seul fait d'une droite dont l'intérêt pour les idées, selon Alain de Benoist, tiendrait sur un confetti.
Quel est ce discours qui fait écho à la critique radicale de Lasch concernant ces "élites" ? C'est celui du mépris bourdieusien hérité des postures de la gauche universitaire étasunienne. "Mépris de classe", "enfermement dans la culture classique" voilà le traitement qui serait infligé à l'élève issu d'un milieu socialement défavorisé et/ou appartenant à une minorité ethnique et/ou religieuse dans le monde "euroccidental". La "grande culture" n'aurait donc servi, jusqu'à aujourd'hui, qu'à exclure les opprimés. Il a fallu créer une culture de substitution, accessible à tous.
Or donc, Lasch s'appuyant sur le contenu d'un manifeste intitulé "Speaking for the Humanities" expose le racisme sous-jacent contenu dans les positions de la gauche universitaire étasunienne  concernant cette exposition à l'altérité, autrement dit à la "connaissance des choses sur des intérêts, des situations, des traditions marginales et réprimées" à laquelle les enfants des milieux privilégiés sont contraints, les minorités ethniques étant, quant à elles, exemptes de "cette exposition à 'l'altérité' dans "l'œuvre d' hommes blancs occidentaux" (p. 190).
Lisons encore Lasch citant Kimball qui semble parfaitement résumer l'état actuel des choses : "La 'rhétorique de l'universitaire' s'avère (...) 'profondément exclusionnaire - on pourrait même dire raciste et sexiste' dans les postulats qui la sous-tendent. Il apparaît que les gens ordinaires - spécifiquement s'ils appartiennent au mauvais groupe ethnique ou à la mauvaise race - ne savent pas lire les classiques avec la moindre compréhension, si tant est qu'ils savent lire quoi que ce soit. Il faut donc reconcevoir les programmes en mettant l'accent sur le cinéma, la photographie et des livres qui ne présentent pas des exigences particulières pour le lecteur - le tout au nom de la démocratisation de la culture" (p. 189). 
Pour être sage de sa propre sagesse, il faut être savant d'autrui...

samedi 19 décembre 2015

Sur les dimensions de la Liturgie : dimension eschatologique, temps et centralité cosmiques (partie IV)

La Divine Liturgie est au centre la Création. Le lieu où elle est célébrée devient le centre de la Création. L'Univers tout entier rayonne autour de ce centre liturgique. Chaque lieu de culte où elle est célébrée devient donc le centre de l'univers, mais s'il y a une multiplicité de centres, il n'existe bien sûr qu'une Création. Qui plus est par Création il faut non seulement entendre le monde sensible mais aussi le monde invisible, l'Autre Monde. La Liturgie (orthodoxe) est donc bien une liturgie cosmique qui convoque l'entiéreté des mondes. Lors de la célébration liturgique, toute l'économie de la Création est actualisée, des commencements à la fin des temps. Le centre de  la Divine Liturgie projette l'éternité dans le temps. C'est un temps en dehors du temps. Formule paradoxale qui dit que toutes les catégories du temps et d'espace sont abolies. 
La Liturgie est Théophanie. La présence du Christ n'est pas imaginaire ou symbolique, elle est réelle durant la célébration ou plutôt réactualisation rituelle. Cette seconde expression devrait être préférée  à la première, car il s'agit moins de se souvenir ou de commémorer que de régresser aux origines, i.e. lors de la vie du Christ.
La Liturgie réactualise ainsi  le mystère de l'Incarnation par l'Anaphore quand le célébrant en présence des co-célébrants prononce les paroles dites lors de la Cène. A partir de ce moment, Le célébrant et les co-célébrants (les fidèles), donc ceux qui "réactualisent", deviennent contemporains du Christ. Ce dernier est avec eux, ici et maintenant. 
Toute l'économie du salut est présente dans la Liturgie, de la première à la seconde Venue. La Liturgie affirme autant le temps des commencements, ab origine que la présence des fins dernières. Elle a donc bien une dimension eschatologique dans ses différentes déclinaisons : à l'échelle individuelle (mort de la personne), de la société (du monde) et dans celle concernant la "dernière génération".

La liturgie eucharistique est le centre de l'énergie divine qui se diffuse à travers tout l'univers. Elle n'est pas une idée, un concept théorique, elle est expérience. Expérience de la Gloire de Dieu...

Les temps de la vie de l'Eglise sont organisés de manière à ce qu'ils soient ouverts sur l'éternité. Différents temps cohabitent les uns avec les autres qui sont autant de cycles. Ils sont tous liés. 
1) le premier correspond au cycle des jours, c'est celui de la vie du Christ,
2) le deuxième est le cycle des semaines qui correspond au temps de la Création, soit 8 jours ; le 8e jour étant une ouverture sur l'éternité, 
3) le troisième est le cycle des mois centré sur les différentes fêtes et sur la vie des saints, sur des dates fixes,
4) le quatrième correspond au temps des fêtes mobiles comme Pâques et qui sont véritablement ouverture sur l'éternité. Par l'exemple de sa vie, le Christ, ayant vaincu la mort, nous fait passer du temps à l'éternité.

source non identifiée

Si chaque jour du temps liturgique cyclique oblige à la répétition, à la mêmeté rituelle, à l'actualisation des mêmes événements, des changements subtils se produisent en l'homme religieux. La tension d'epectase, celle qui ouvre le coeur à Dieu et remplit progressivement de Grâce transforme ce temps cyclique, spiralique en éternité sphérique correspondant à un état de plénitude absolue, "finale". C'est ce vers quoi doit tendre l'homme religieux, en l'occurrence le chrétien sincère. C'est un chemin de grande humilité, très risqué et décourageant. Mais c'est aussi la seule voie de la sincérité spirituelle, forcément discrète et secrète. Il faut donc montrer la plus grande méfiance à l'égard des êtres qui étalent leur vie spirituelle, affichent leurs convictions religieuses à leur boutonnière. L'indécence n'est, évidemment, pas de se déclarer chrétien mais de se déclarer chrétien et illuminé. L'authentique chrétien éclairé, espèce rare, n'éprouve, de toute évidence, aucun besoin d'affirmer son état de béatitude à la face du monde...

VOIR aussi sur ce blogue :
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/sur-les-dimensions-de-la-liturgie-et.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/precisions-sur-le-concept-de.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/11/sur-les-dimensions-de-la-liturgie-et.html
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/10/jacques-le-juste-frere-du-seigneur-23.html


jeudi 17 décembre 2015

"Din cer senim", Colinda (chant de Noël) et signification des fêtes de fin d'année

COLINDE orthodoxes chrétiens

Les origines de la tradition des colinde (sing. colinda, étym. calendes), chants qui, originairement, répondaient à une structure rituelle fixe, se perdent dans la protohistoire roumaine. Si les motifs chrétiens sont, depuis des siècles, privilégiés, les thèmes païens sont très présents dans ces chansons particulières réservées à ce temps fort de l'année qu'est la réactualisation de la Nativité du Christ. Temps fort de l'année liturgique dont les comportements qui s'y rapportent sont largement hérités du monde pré-chrétien, ce moment répondait à la nécessaire levée périodique des tabous en vigueur dans les sociétés traditionnelles lors des fins d'année : rituels orgiaques, boulerversement temporaire de la hiérarchie sociale (l'esclave devient le maître, ce dernier est moqué...), etc. Cette période de chaos est ou était homologable à la fin des temps, à une fin de cycle, à la destruction d'un monde auxquels succède nécessairement un nouveau monde, un cosmos régénéré. C'est ainsi qu'il faut interpréter tout passage d'une année à une autre. Par là s'affirme le caractère cyclique de l'existence humaine et de la Création, qui suivent des périodes de destruction et de renouvellement (palingénésie).  Si la période de Noël évoque nécessairement les Saturnales romaines, puis la fête du Sol Invictus-Mithra, il est à peu près certain que les pratiques licencieuses qui avaient cours lors du solstice d'hiver ont une origine bien plus lointaine. Il faut assurément remonter au néolithique européen pour approcher  les origines de ces fêtes de réjouissances solsticiales communes en Europe. 

Masque rituel selon la tradition populaire roumaine
VOIR aussi sur ce blogue :

- christianisme cosmique -

mardi 15 décembre 2015

La "Roumanie éternelle" face au fascisme technocratique bruxellois

Une image vaut mille mots...Parfois...C'est le cas ici...
Destruction des dernières sociétés et paysanneries traditionnelles, nouvel acte :http://www.francetvinfo.fr/politique/
Les protestations des bergers devraient être prises en compte...http://republica.ro/oierii-au-luat-cu-asalt-parlamentul-imaginile-zilei, mais ce n'est que partie remise. L'Europe communautaire atlantiste et ses défenseurs (des commissaires aux petits exécutants locaux, intellectuels européistes natiophobes y compris) n'ont que mépris pour ces dernières communautés agro-pastorales incarnées par ces bergers roumains et leur mode d'être au monde particulier...De Nicolae Ceausescu à Jean-Claude Juncker, le même projet totalitaire homogénéisant. Toute trace d'"archaïsme", tout particularisme culturel, ethnique ou religieux doivent être effacés. Ces sociétés traditionnelles, ou ce qu'il en reste, sont considérées comme des freins au développement, à la "nécessaire"  modernisation...Marxistes (qui peuvent n'avoir jamais lu une seule ligne de Marx) et libéraux-fascistes se serrent la main...

VOIR sur ce blogue : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2013/09/le-paysan-roumain-homme-religieux.html


lundi 14 décembre 2015

Bathory - One Rode To Asa Bay (1990)


Grèce et influences asiatico-égyptiennes

On sait, avec certitude, que la civilisation gréco-romaine n'a jamais été vierge de toute influence asiatique ou levantine, comme l'affirmait Sengler en son temps. On ne doit pas opposer l'héllénisme aux civilisations asiatico-égyptiennes. La Grèce mycénienne du IIe millénaire (proto-achéens ?) intégre bon  nombre d'éléments de la Crète minoenne, elle-même sous l'influence de l'Asie (Voir Arthur Evans, "inventeur" de la civilisation minoenne) qui seront préservés, assimilés par la civilisation grecque classique.
 Athéna ne présente-t-elle pas les mêmes caratéristiques que la déesse chthonienne (tellurique ou infernale) minoenne aux serpents, elle-même très similaire à la paire divine   Ouadjet (déesse serpent-cobra basse-égyptienne) Nekhbet (la tête de vautour de Haute-Egypte) ou la divinité mésopotamienne Astarte ? Leurs attributs sont les mêmes : l'oiseau, les serpents...


lundi 7 décembre 2015

Monde moderne, décérébration universelle, Russie et eurasisme


Derrière toutes ces simagrées anti-réactionnaires de citoyens du monde de la domination marchande, ces prêches progressistes "anti-fachos", l’invocation des droits de l’homme, couteau suisse des chefs du marketing du globalisme, il y a toujours cette puanteur du...colon ethnocidaire. Le mépris pour les Russes de la Tradition par ces agents de la décérébration universelle rappelle ce rejet de l’homme archaïque des sociétés premières des Amériques, d’Afrique ou d’Asie, par l’avant-garde de la putride société bourgeoise d’Europe occidentale, alors en pleine expansion : "apportons les pisseuses lumières de la civilisation spectaculaire-marchande à tous ces arriérés  !", tout d’abord avec cette caricature de christianisme alliée de circonstance de la bourgeoisie mercantile puis avec la crétinerie nihiliste développementaliste assassin des peuples anti-utilitaristes, de l’émerveillement cosmique perpétuel... 
Ce tropisme pro-russe des quelques "Européens" encore éveillés est systématiquement et volontairement confondu par ces faiseurs d’opinions domestiqués, avec les agitations convulsives de cette droite xénophobe et raciste parée d’un petit vernis patriotard de merde qui séduira de plus en plus tous les beaufs revanchards et les rentiers "sécessionnistes" ; une "droite" pourtant nullement molestée par l’odeur pestilentielle du cadavre putréfié du capitalisme natiophobe, éradicateur des dernières consciences populaires anti-marchandes...
Entre les défenseurs de "l’humanisme" de l’exploitation et de la consommation de la  "marchandise Benetton" de gauche et les chantres d’un capitalisme droitier "de souche" offrant à la vindicte des crânes épais le bouc émissaire musulman ou immigré, reste l’eurasisme...

samedi 5 décembre 2015

Attentat déjoué en Roumanie le jour de la fête nationale et considérations sur les nationalismes


Attentat déjoué en Roumanie, je jour de la fête nationale, le 1er décembre, à Târgu Secuiesc situé dans le "très hongrois" département de Covasna ("pays Sicule" (1)), en région historique deTransylvanie. Pour ceux qui ignorent à peu près tout de la géopolitique interne et de l'histoire de la Roumanie (Roumain moyen et natios orbanolâtres et pro-Jobbik français y compris) : la Transylvanie est roumaine ! Quand on sait qu'un bon nombre de Hongrois de Roumanie ne parlent pas un mot de roumain et que rien n'est fait pour que cela change, la seule solution qui s'impose, de fait, c'est un changement de régime et mise en place d'une politique de roumanisation des minorités magyares. Souvenir d'une discussion avec un universitaire (!) roumain "de souche" : pour lui, les Hongrois ne sont pas irrédentistes...parce que ses quelques collègues hongrois ne le sont pas...Bref...
Ce terroriste (voir la video) avec ses rêves de Grande Hongrie et tous les subversifs de la 5e colonne du Jobbik et du Fidesz en Roumanie devraient accepter la nationalité hongroise et renoncer à la roumaine ! La révision de Trianon est soutenue par natios germanolâtres donc anti-Français et à mots à peine couverts par les régionalistes européistes "minoritaristes" toutes tendances confondues. Natios crétins "austro-hongrois" et gauchistes "(dé-)constructeurs" se donnent la main. Même engeance !
"L'alliance de tous les nationalistes européens" est une des antiennes préférées des mononeurones politiquement analphabètes. Même si les est-Européens sont en moyenne aussi apathiques que leurs voisins de l'ouest, si ces irrédentistes hongrois venaient à durcir leurs actions (au-delà de leurs appels incantatoires à une union des turco-magyaro-mongols, pseudo-communauté linguistico-génétique d'Eurasie ; eh oui ils sont pro-turcs), Slovaquie, Roumanie, Serbie feraient le choix de rallier définitivement un camp atlantiste qui préserverait leur intégrité territoriale. C'en serait, définitivement, fini du projet "eurasiste".
Ce que j'ai écrit dans un article à paraître et lisible en pré-publication (Les nouvelles relations magyaro-roumaines - document de travail, référence : halshs-01179263, v1), dont la première rédaction date de 2013 et qui a été modifié "sur demande" pour les raisons sus-citées (cf. universitaire roumain) commence à prendre un caractère presque prophétique.

Article de 2013 : https://apologeticum.wordpress.com/2013/03/24/ungurii-militeaza-pentru-diktatul-de-la-bruxelles-prin-care-vor-obtinerea-ardealului-romanii-tradatori-ii-ajuta-cersind-cetatenia-maghiara/

(1) L'implantation des Sicules sur le territoire roumain (voïvodat de Transylvanie) n'est guère antérieure au XIIe ou XIIIe siècle, malgré ce qu'affirment les révisionnistes hongrois