: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes

dimanche 10 avril 2016

Conte de fées moderne : extension du domaine de la lutte...Twilight love...

"Trois mètres au-dessus du ciel", long métrage en dessous de tout : une petite page d'histoire de la civilisation du néo-capitalisme

"Trois mètres au-dessus du ciel". Année de sortie : 2010. L'histoire : Une bonne bourgeoise nommée Babi (Maria Valverde), lycéenne (établissement privé haut de gamme), qui rencontre une pseudo-racaille blanche elle aussi issue d'un milieu bourgeois, prénommée Hugo dit H (Mario Casas qui a joué le rôle d'un débile léger dans le "chef-d'oeuvre" "Hot school 1"...). Au début, Babi fait semblant de détester H mais elle est en réalité fascinée par son caractère sauvage (un jour, il a surpris sa conne de mère en train de tromper son abruti de père, le pauvre est alors traumatisé et va dès lors jouer au voyou). H, l'ange exterminateur (du producteur), "l'enfant sauvage" et babi, fille de bourgeois à l'ancienne, même niveau de vie (ou peu d'écart) mais deux genres de vie. Contradictions internes à la bourgeoisie du monde euro-américain.  Le grand amour avec  un grand H un grand A.  H avec son charisme de canette de Pepsi Cola (il doit avoir deux attitudes dans le film : celle du mec énervé mais on n'y croit pas et celle de l'amoureux transi à pleine plus convaincante) et sa bourge à peine jolie mènent une vie de parasites entre racket des parents, petite baise bourgeoise, virées entre copains (avec le gosse d'ouvrier sans études et sans fric, qui finit pas s'exploser la tête avec sa bécane, destin tragique des indésirables de la nouvelle société et de la consommation ludique, libidinale et marginale) et courses en moto...D'ailleurs tous les rites et totems du capitialisme ludique, libidinal et marginal sont présentés dans le film : de la fumette au tatouage en passant par le rock rose-bonbon, la boite de nuit et la moto...H comme Hugo et comme la drogue, réfèrence à la drogue-initiation aux pratiques du néo-capitalisme. Promotion au passage de l'incivisme des nouvelles classes moyennes et de la néo-bourgeoisie (depuis la movida espagnole post-franquiste incarnée politiquement aujourd'hui par PODEMOS, Mai 68 en France, depuis les années 60 du monde euroccidental en somme...).
Le petit-bourgeois rebelle et sa grosse...bourge
Film (très) vaguement inspiré de "L'équipée sauvage" (uniquement pour le blouson noir et la moto, le prêt-à-porter contestataire), sauf que l'autre couillon avec son physique de metrosexuel-acteur publicitaire, cadet de la bourgeoisie, n'est pas Marlon Brandon, loin s'en faut. H  tringle Babi une poignée de fois puis patratra tout déraille. Les cons de bourgeois de parents de Babi empêchent leur fille de continuer à fréquenter le bellâtre  (H est un "crustacé", petit macho de type méditerranéen, dur à l'extérieur, mou à l'intérieur). Or donc, fatiguée de la situation la mère joue alors les entremetteuses, elle présente Gustavo - un bon parti pour la famille - puis Carlos - autre bon parti - à sa fille...Babi la bourge finit donc par se marier avec un notaire (non, trop vieille société peut-être ?), un avocat d'affaire, un architecte, un dermatologue, un banquier, etc. (entourer la bonne réponse). La bourgeoisie doit assurer la survie de son espèce. Hors de question que Babi fasse sa vie avec un râté même issu de la bourgeoisie ou des classes moyennes d'argent. Trop inadapté, râté de l'éducation libérale-permissive, H vivra aux crochets de sa famille en faisant semblant de bosser. Fin de l'histoire. Il y a une suite à ce film mais elle encore plus niaise. Navets espagnols post-franquistes. Paraîtrait-il que ce film est un "remake" d'un film italien lui-même adapté d'un roman. Jamais vu, jamais lu et aucune envie de m'y intéresser. 

Marie-Madeleine - Maria Magdalena et les Saintes Femmes Myrophores (Icônes) (1)

Montage : JML, 2016
Le troisième dimanche de Pâques (date de Pâques fixé au 1er mai pour cette année 2016) est le moment de l'année liturgique correspondant à la fête des Saintes Femmes myrophores. 


                                                                                           Montage : JML, 2016

samedi 9 avril 2016

Satanisme au Vatican





Revenons sur la "croix renversée", symbole largement utilisé par les satanistes. Nous savons que, selon ce que nous dit la tradition chrétienne  - par Eusèbe de Césarée (vers 265-339) - Pierre ou Simon-Pierre, disciple de Jésus de Nazareth, mourra crucifié sur ordre de Néron à Rome autour des années 64-70. Or, Pierre demanda à être crucifié tête en bas ne s'estimant pas digne d'adopter la position du Christ lors de sa crucifixion sur le mont Golgotha.

Lors d'une visite en Israël en l'an 2000, la pape  Jean-Paul II s'assoit sur un trône dont le dossier est marqué par cette croix renversée. Il n'en fallut pas plus, dans les milieux protestants et surtout évangéliques, pour désigner l’Église apostolique romaine comme "satanique". La preuve en image était là pour confirmer, définitivement, les propos de Martin Luther le fondateur du protestantisme, qui déclara en 1520, "Nous avons la conviction que la papauté est le siège du véritable et réel Antéchrist" ou ceux de Jean Calvin, "Certaines personnes pensent que nous sommes trop sévères et critiques lorsque nous qualifions d’Antéchrist le pontife romain. Mais ceux qui émettent cette opinion ne se rendent pas compte qu’ils accusent ainsi l’apôtre Paul, qui en dit autant (…) Je démontrerai brièvement que les mots de Paul dans 2 Thessaloniciens 2 ne peuvent être démontrés autrement qu’en les appliquant à la papauté".  

Sans entrer dans ces débats autour des supposés fourvoiements de l’Église de Rome qui remontent aux premiers temps de la Réforme protestante, il est un fait qu' aujourd'hui des auteurs (Réformés ou non) réactualisent ces anathèmes en proposant une littérature interprétant le texte de l'Apocalypse de Jean de Patmos, dans lequel ils voient tous les signes de la corruption de l’Église, à travers notamment  ces extraits où une correspondance est effectuée entre Rome (le Vatican) et Babylone : "La grande Babylone, la mère des impudicités et des abominations de la terre" ou encore avec cette femme  "vêtue de pourpre et d'écarlate, et parée d'or, de pierres précieuses, et de perles" qui "tenait à la main une coupe d'or, pleine des abominations de l'impureté de sa prostitution" qui ferait référence aux cardinaux et évêques du Vatican… une femme assise sur 7 montagnes :"Pourquoi t’étonnes-tu ? Je te dirai le mystère de la femme et de la bête qui la porte, celle qui a 7 têtes et 10 cornes (...) les 7 têtes sont 7 montagnes sur lesquelles la femme  est assise". Selon ces exégètes improvisés qui pullulent sur Internet et au rayon ésotérisme de la FNAC qui reprennent des interprétations plus anciennes, la femme serait donc le Vatican et les 7 têtes donc les 7 montagnes, les 7 collines de Rome. 

Néanmoins, il est tout à fait intéressant de lire les propos du Père Dom Gabriele Amorth qui rejoignent en partie ces analyses en faisant état de l'existence de sectes sataniques au sein du Vatican. Des propos d'un prêtre, théologien, n'ayant rien à voir avec les spéculations douteuses relevant de la manipulation autour de cette croix inversée présente, outre sur une photographie de Jean-Paul II, sur différents édifices chrétiens sur lesquels est figurée la crucifixion de Pierre. Dans son livre  "Confessions. Mémoires de l’exorciste officiel du Vatican" (2010), Dom Amorth consacre un petit chapitre de son livre aux "satanistes du Vatican". Sans détours il affirme : "Même au Vatican, on trouve des membres de sectes sataniques", parmi lesquels des prêtres, des évêques et des cardinaux ! L’exorciste déclare avoir obtenu ces informations par l’intermédiaire de personnes dont il ne nous dit pas grand-chose et… "du démon lui-même" lors d’un exorcisme (Amorth, 2010 : p.257).  

Le père Amorth fait le lien entre ces satanistes et la déclaration de Paul VI du 29 juin 1972 sur cette fumée de Satan qui est bel et bien entrée dans l’Église : "Devant la situation de l’Église d'aujourd'hui, nous avons le sentiment que, par quelques fissures, la fumée de Satan est entrée dans le peuple de Dieu. (...) On croyait qu'après le concile, le soleil brillerait sur l’Église, mais au lieu du soleil, nous avons eu les nuages, la tempête, les ténèbres, la recherche, l'incertitude. (...) Une puissance adverse est intervenue, dont le nom est le diable : cet être mystérieux dont saint Pierre fait allusion dans sa lettre. (…) Nous croyons à l'action de Satan qui s'exerce aujourd'hui dans le Monde, précisément pour troubler, pour étouffer les fruits du concile œcuménique et pour empêcher L’Église de chanter sa joie d'avoir repris pleinement conscience d'elle-même…". Ces propos font écho à ce qui se serait déroulé le 13 octobre 1884, lors du règne de Léon XIII. A la fin de la Messe célébrée au Vatican, le pape tombé en extase devant l'autel aurait entendu cette conversation entre Satan et le Seigneur des chrétiens : " -Je peux détruire ton Église! dit Satan. -Tu peux ? Alors, fais-le donc!  répondit le Seigneur  -Pour cela, j'ai besoin de plus de temps et de pouvoir -Combien de temps ? Combien de pouvoir ? -75 à 100 ans et un plus grand pouvoir sur ceux qui se mettent à mon service -Tu as le temps, tu auras le pouvoir. Fais avec cela ce que tu veux". termina Jésus-Christ. (Revue de l'ordre séculier de saint-Augustin, décembre 1981, New-York). Aussitôt après, sorti de son état extatique, Léon XIII rédigea une prière de protection dédiée à l'Archange saint Michel : "Saint Michel Archange, défendez-nous dans les combats. Soyez notre protecteur contre la méchanceté et les embûches du démon. Que Dieu lui commande, nous L'en supplions, et Vous, Prince de la milice céleste, par le pouvoir qui vous a été confié, précipitez au fond des enfers Satan et les autres esprits mauvais qui parcourent le monde pour la perte des âmes. Ainsi soit-il." A la suite de cet événement surnaturel où le monde suprahumain semble s'être manifesté, le pape rédigea également un manuel d'exorcisme "contre Satan et les anges rebelles" et encouragea autant les laïcs que les ministres du culte à réciter les prières contenues dans le manuel. En 1985, soit à peu près 100 ans après cette expérience mystique, le Vatican interdira la récitation des prières de délivrance aux laïcs sur d'autres personnes.

Le pape François a tenu des propos sans équivoque sur le combat à mener contre les "forces du mal" dans sa première homélie : "Quand nous ne confessons pas Jésus Christ me vient en tête cette phrase de Léon Bloy: celui qui ne prie pas le Seigneur, prie le diable. Et quand nous ne confessons pas Jésus-Christ, nous confessons la mondanité du diable, la mondanité du démon." Il poursuit et déclare devant des cardinaux surpris par la fermeté du ton du nouvel évêque de  Rome :  "Quand nous cheminons, sans la croix, quand nous construisons sans la croix, quand nous confessons avec le Christ mais sans la croix, nous ne sommes pas les disciples du Seigneur. Nous sommes des mondains. Nous sommes des évêques, des prêtres, des cardinaux, des papes, tout, mais nous ne sommes pas des disciples du Seigneur…". Un jour seulement après son élection ces propos du pape François surnommé le "pape des pauvres" (mais comment pourrait-il en être autrement pour un pape?) sonnent comme un rappel à l'ordre doublé d'une mise en garde à l'égard d'un haut clergé dont il soupçonne, à n'en pas douter, des comportements intolérables au regard de leurs fonctions...Si Satan est entré, réellement ou symboliquement, au Vatican, a-t-il enfin réellement trouvé un ennemi décidé à le chasser et le détruire : le pape argentin François ?... 


Père Gabriele Amorth : Maçonnerie et sectes sataniques vaticanes

vendredi 8 avril 2016

La Légion de l'Archange Michel : changer le statut ontologique du monde

"Aujourd’hui, 24 juin 1927, je crée sous mon commandement la Ligue de Saint-Michel Archange. Qu’il
vienne parmi nous, celui qui a la foi illimitée. Qu’il reste loin de nous, celui qui ne l’a pas.". Corneliu Zelea Codreanu

Corneliu Z. Codreanu, fondateur de la Légion de l'archange Michel, rebaptisée plus tard "Garde de fer" expliquera à Bertrand de Jouvenel , les motivations qui ont conduit à la formation de son organisation : "La Légion a été fondée, non pour la conquête de l’Etat, cela c’était le rôle du parti, mais pour la transformation du peuple. Un homme entre dans la Légion, il est ignorant, veule, n’a confiance ni en lui-même, ni en ses
supérieurs, ni dans sa nation, ni en Dieu. Il a dans tous les actes de la vie cette démarche craintive, cette dérobade, ces coups de crocs perfides, qui sont la marque du chien errant. La fonction de la Légion, c’est de transformer cet homme, de faire de lui un héros ! Pour eux tous, politiciens qu’ils sont, la conquête de l’État est le but suprême. Pour moi, c’est un moyen parmi d’autres. L’essentiel, ce n’est pas d’exercer le pouvoir politique, c’est de faire des hommes". Codreanu écrit encore dans un de ses livres  : "Il ne suffit pas d’écraser le communisme. Nous devons aussi lutter pour la justice des ouvriers. Ils ont droit au pain et droit à l’honneur. Nous devons combattre les partis oligarchiques, en créant des organisations ouvrières nationales qui puissent gagner leurs droits, leur justice, dans le cadre de l’État et non contre l’État. Nous ne reconnaissons à personne le droit de hisser sur la terre roumaine un drapeau autre que celui de notre histoire nationale. Quels que puissent être les droits de la classe ouvrière, nous ne lui permettons pas de se retourner contre les frontières de notre pays. Personne n’admettra que, pour ton pain quotidien, tu détruises et livres à une nation étrangère de banquiers et d’usuriers tout ce qu’un peuple de travailleurs et de braves a amassé par son travail et sa peine deux fois millénaires. Ta justice dans le cadre de la justice de ton peuple. Il n’est pas admissible, que pour te faire justice, tu anéantisses le droit historique de la nation à laquelle tu appartiens. Nous n’admettrons pas non plus qu’à l’abri des formules tricolores, une classe oligarchique et tyrannique s’installe sur le dos des travailleurs de toutes catégories, et les écorche littéralement, en invoquant sans cesse : PATRIE – qu’elle n’aime pas, DIEU – auquel elle ne croit pas. ÉGLISE – où elle n’entre jamais, ARMÉE – qu’elle envoie à la guerre les mains vides".


C. Z. Codreanu - source non identifiée
La Légion se fixe pour mission de changer l'homme roumain, de l'amener à un régime existentiel supérieur et par là de changer le statut ontologique du monde. La jeunesse intellectuelle roumaine de l'entre-deux-guerres - notamment - qui vomissait toutes ces créations occidentales du parlementarisme bourgeois au marxisme, de la démocratie au capitalisme était dans l'attente d'un changement radical de la société roumaine mais aussi du monde comme nous l'avons déjà précisé. Cette jeunesse trouvait dans les  idées de la "Garde de Fer", la concrétisation de ses rêves, de ses fantasmes de renovatio totale du monde. Le cosmos tout entier était amené à se transfigurer grâce à ce mouvement. La haine que ces "hommes nouveaux" vouaient au conformisme et au pragmatisme bourgeois, au calcul et à l'indifférence spirituelle des élites éduquées à l'Ecole des Lumières, du rationalisme et du positivisme devait se transmuer en un idéal à caractère métaphysique. C'est à une transfiguration du genre humain, en une création d'un nouvelle morale entièrement fondée sur les valeurs de l'orthodoxie chrétienne (et en cela le mouvement légionnaire se différencie des autres "fascismes", certains comparent la Garde de Fer au métaxisme grec), sur la seule foi véritable que devait mener l'application des préceptes métapoitiques de la Garde de fer. Le projet légionnaire arrivé à maturité devait aboutir à l'avènement du Royaume, soit la victoire totale des Fils de la Lumière sur les Ténèbres pour s'exprimer comme certains gnostiques chrétiens...

La doctrine légionnaire s'enracinait géographiquement, historiquement et suprahistoriquement au coeur l'espace roumain, à la fois dans le passé mouvementé des pays roumains mais aussi dans l'âme roumaine sans cesse en danger de disparition totale ou de fusion avec des éléments exogènes, du fait des agressions  ou invasions (la lecture de l'histoire peut être appréciée différemment) continuelles au fil des siècles, qu'a dû subir le territoire de l'ancienne Dacie. Le mouvement peut-être considéré comme la volonté d'une élite (qu'importe le jugement que l'on peut porter sur la métaphysique de la Légion et sur les qualités morales et intellectuelles des ses fondateurs et de ses sympathisants) d'amener les masses roumaines à prendre leur revanche sur l'histoire, à célébrer un génie autochtone roumain venu du fond des âges, et de s'offrir un destin qui transfigurerait l'histoire de la Roumanie, de l'Europe mais aussi du monde pour toujours. De petit peuple perçu à tort à l'écart de l'histoire (voir Cioran et Eliade), les Roumains pouvaient alors envisager, rêver - à défaut d'avoir les moyens de le faire - de transmuter l'histoire en leur faveur, dans une perspective liée à l'éternité. 

A voir :
Documentaire sur l'histoire du mouvement légionnaire (langue roumaine) :



Site consacré au mouvement légionnaire : http://miscarea.net/


jeudi 7 avril 2016

Chant des anges

Etrange bande sonore. Chant miraculeux des anges ? On s'habitue très vite à la mauvaise qualité de l'enregistrement et là n'est pas le plus important. Cette chanson produit un effet particulier sur l'âme qu'on peut ne pas forcément attribuer à la participation effective des anges au choeur...C'est très personnel...Chacun aura sans doute son propre ressenti à l'écoute de cette oeuvre. Il s'agit d'un "Alleluia", un chant d'allégresse, d'une acclamation, enregistré certainement dans une église protestante. Si la prise a été faite dans une église catholique (et moderne, post-concilaire, à l'évidence dans ce cas), elle l'a  forcément été hors période de Carême. Néanmoins, si l'"Alleluia" - soit deux mots hébreux signifiant "Louez le Seigneur" - était autrefois réservé au jour de Pâques, il a dû exister de nombreuses exceptions (Eglise grecque/orthodoxe notamment)  avant que l'"Alleluia" ne soit finalement chanté indifférement du moment de l'année liturgique, et, donc même parfois durant la période de Carême. "Alleluia" fait partie de ces rares mots ou expressions hébreux ou araméens conservés dans le vocabulaire de la liturgie chrétienne, depuis les premiers temps du christianisme. 
Date probable de l'enregistrement : années 80 du XXe siècle. Ecouter les maigres explications données au début de la video. 

dimanche 3 avril 2016

Majestic - Voodoo Treasure (album Trinity Overture, 2000)

Très bon titre dans le genre metal symphonique (néo-classique) progressif avec une excellente ligne mélodique. Le groupe Majestic a sorti deux albums et a malheureusement disparu. Dans un registre (trop ?) proche de celui de Symphony X (1) et de Yngwie J. Malmsteen, le combo a sûrement eu du mal à affirmer un style propre au milieu des légions de groupes de heavy metal symphonique/néo-classique-progressif. La recette est ici la même que chez tous les autres groupes de heavy metal néo-classique et symphonique : brochettes de gammes mineures harmonique et mélodique, démonstrations techniques (sweeping, legato...), duel clavier-guitare, harmonies empruntées à la musique savante (baroque...), chanteur au registre vocal étendu, etc.  Il reste que les deux seuls albums du groupe sont d'excellente facture.
(1) on reproche aussi à Symphony X - comme à des centaines d'autres groupes - d'être peu original et d'avoir largement emprunté au virtuose Malmsteen...

mardi 29 mars 2016

Prière du coeur, Hésychasme et mensonges des gourous du Nouvel Âge


Il existe un nombre considérable d'articles, de vidéos, de livres traitant en partie ou totalement de la "Prière du cœur". Or parmi ces productions, un bon nombre n'a absolument aucun rapport avec l'authentique "Prière du cœur", celle transmise par les Pères de l'Eglise et relevant de l'orthodoxie chrétienne. L'inculture religieuse crasse qui prévaut dans les milieux "new age" spiritualistes est la raison de l'usurpation de l'expression "Prière du cœur" qui au...cœur de la tradition spirituelle hésychaste. Il est inutile de faire la liste de toutes les niaiseries "nouvel âge" qui correspondent à ce que Oswald Spengler appelait "religiosités secondaires" et qui loin d' annoncer un renouveau spirituel au sein de ce que nous pouvions encore autrefois le "monde occidental" (expression avec laquelle, nous européens-eurasiatiques, devons rompre) est le prodrome de la disparition imminente de toutes formes de traditions religieuses sérieuses "enracinées". Dans le cadre de ces discours dans lesquels - cela dit au passage - on relève généralement une haine presque totale, vomitive, envers les traditions ecclésiales et un tas d'aberrations comme celle consistant à dire que la prière ne présente pas forcément un caractère religieux. Il convient de rappeler ici que ces bigots du "nouvel âge", ayant élaboré une bouillie œcuménique totalement aberrante, excluent la plupart du temps les traditions chrétiennes catholique et orthodoxe. Ces remarques liminaires posées, passons à la définition et à l'explication de cette "Prière du cœur" qui vise l'Union du fidèle avec Dieu. Cette "prière du cœur" est aussi nommée "Prière de Jésus" et s'inscrit au cœur de la tradition chrétienne de l'hésychasme. L'esychia, terme grec signifiant "paix, silence", c'est la recherche de Dieu. Cette pratique prend sa source dans les Evangiles, dans le message du Christ. La "Prière du cœur" ou "Prière de Jésus" consiste en la répétition permanente d'une phrase simple (avec des variantes) : "Seigneur, aie pitié", "Seigneur, Jésus-Christ, Fils de Dieu, prends pitié de moi, pêcheur", c'est le Kirie Eleison. Il n'est pas question ici de rabâcher continuellement la même phrase. Il faut avoir conscience qu'il s'agit avant tout d'une attitude du cœur, de contemplation, de désirer le Christ. Signalons que c'est Joseph l'Hésychaste (1898-1959) qui rétablira le mode de vie hésychaste au Mont-Athos. Mais c'est saint Syméon le Nouveau Théologien qui définit cette méthode. Aux alentours de l'an 1000, il décrit cette technique ainsi : "Pour prier, il faut fermer la porte de sa cellule, se mettre dans un état de tranquillité, s'asseoir, incliner la tête sur sa poitrine, regarder vers le milieu du ventre, comprimer la respiration, faire un effort mental pour trouver le "lieu du cœur", c'est-à-dire pour se représenter cet organe, tout en répétant "l'épiclèse de Jésus-Christ" ". On le voit, nous sommes très éloignés ici des niaiseries "nouvel âge" qui consistent à  définir la "Prière du cœur" en évoquant cette vague notion d'amour universel, d'intentions envoyées à ses frères humains et autres fadaises sentimentalistes petites-bourgeoises, que sais-je encore...
Saint Grégoire Palamas (cf. théologie palamite), moine du mont Athos qui deviendra évêque de Thessalonique, parmi d'autres religieux va défendre l'hésychasme. En 1782,  l'évêque Macaire de Corinthe écrit sa "Philocalie" (traduit par "amour de la beauté") en se basant, notamment, sur l'œuvre des Pères du désert. La "Prière de Jésus" est alors essentiellement réservée aux moines. Au XIXe siècle, le livre "les Récits d'un pèlerin russe", fait découvrir cette pratique spirituelle au plus grand nombre qui connaît alors un très grand succès dans tout le monde chrétien orthodoxe. Durant la période soviétique, malgré les persécutions religieuses et alors que l'édifice ecclésiastique s'effondre, la "Prière du cœur" devient une forme de résistance face au régime athée de Moscou. 

Or donc, cette prière s'accompagne d'une technique basée sur le souffle, ce qui n'a rien d'anodin. Associée à la respiration, cette prière est donc très puissante et génère à terme une profonde modification physique et psychologique et finalement un changement de mode d'être au monde, une modification du régime existentiel du pratiquant qui progresse vers sa déification (divinisation de la nature de l'homme). L'homme psychique devient homme spirituel.

La prière du cœur une prière divino-humaine engendre progressivement un changement intérieur chez celui qui la pratique mais a aussi pour objectif de changer le statut ontologique du monde. Le néophyte doit donc veiller à prendre toutes les précautions nécessaires quand il se lance dans cette expérience. Le Royaume de Dieu est Jésus-Christ et c'est Marie qui conduit le prieur vers cette demeure. Marie est la maison de Dieu. C'est Elle qui a reçu l'homme-dieu en son sein. En nous offrant à Elle, à Marie qui est donc porte du Ciel, nous pouvons nous introduire en Christ. Il s'agit alors de s'abandonner à Elle avec une confiance parfaite. Cette prière doit alors permettre d'abolir la distance infinie entre le croyant et Jésus-Christ avec l'aide de la Theotokos et aboutir à la divinisation de l'homme. Il s'agit, dans un premier temps d'entrer en soi-même en faisant taire les bavardages mentaux, puis de dans un deuxième temps de trouver Dieu pour s'unir à Lui. Cette union à Dieu, cette divinisation est donc le but le plus élevé qui soit et demande un effort considérable en empruntant un chemin ardu où le risque de découragement est grand. Cette voie de salut s'oppose donc en tout point aux mensonges de tous les gourous du "nouvel âge" qui promettent à leurs brebis une transformation spirituelle spontanée en affirmant a priori la divinisation de l'homme alors que rien n'a été fait dans ce sens par le "disciple" pour atteindre cet état. Nous sommes, finalement, avec ces pseudo-maîtres spirituels, qui pullulent dans cette société sécularisée dans laquelle les authentiques traditions religieuses ont été oubliées, typiquement dans le mensonge bourgeois du monde post-chrétien du "tout est permis, tout est possible"...

Prière de Jésus  en Roumain : 
"Doamne Iisuse Hristoase, Fiul lui Dumnezeu, ai mila de mine, pacatosul"