: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes

dimanche 24 avril 2016

Duminica Floriilor - christianisme cosmique - Dimanche des Rameaux

"Duminica Floriilor", fête pagano-chrétienne ou bien plutôt chrétienne-cosmique...A la réactualisation rituelle de l'entrée du Christ dans Jérusalem se mêle une fête  païenne célébrant le printemps, certainement d'origine daco-romaine mais vraisemblablement antérieure au moment de l'arrivée des Indo-européens en Europe. On rappelera que l'existence d'un calendrier litugique identique d'une année à l'autre, milite en faveur de l'existence d'une pensée mythico-cyclique au sein du christianisme, orthodoxe ou non par aillers. De surcroît, on sait, de manière quasi-certaine que nombre de réjouissances festives liées aux cycles bio-cosmiques existaient bien avant l'installation des Indo-aryens en Eurasie occidentale (nous incluons ici l'Europe centre-orientale et occidentale). La naissance  de ces  fêtes s'incrivant dans un calendrier bio-cosmique sont sans doute contemporaines des peuples néolithiques, voire paléolithiques.
En outre, à l'évidence, c'est la célébration chrétienne (les "Rameaux" ou "Palmes" chez les orthodoxes), réactualisation d'un événement de la vie de Jésus-Christ qui s'est superposée à cette fête païenne "des fleurs" (il existe d'autres fêtes de ce type, célébrant l'arrivée du printemps ou de l'été comme Saint-Jean/Sânziene en juin par exemple), donnant naissance à toutes ces créations originales que sont les fêtes chrétiennes roumaines et plus généralement européennes centre-orientales. C'est évidemment dans le monde rural que celles-ci ont été le mieux conservées. Aujourd'hui, elles subissent le funeste sort de toute tradition appartenant aux sociétés traditionnelles (archaïques) et qui subsistent en ces temps de modernité (avancée)...

samedi 23 avril 2016

Saint-Georges, Samedi de Lazare, Dimanche des Rameaux

Le 23 avril revêt une importance toute particulière dans la tradition écclésiale mais aussi populaire d'Europe centrale et orientale et notamment en Roumanie. Ce jour là, on fête le glorieux martyr saint George le tropeophore, c'est-à-dire celui qui "porte la victoire" mais aussi de ses compagnons et ses compagnons, Anatole, Protoleon, Athanase et Glykerios.
 Issu d'une famille originaire de Cappadoce, né au IIIe siècle, tribun de la garde impériale de Dioclétien, Georges refuse d'obéir à ce dernier lors de la grande persécution des chrétiens. Bien né, aristocrate, devant l'attitude politique de Dioclétien, il abandonne tous ses biens, affranchit ses esclaves et confesse sa Foi en Christ à l'empereur, ce qui lui vaudra d'être persécuté et torturé. Sa vie après sa rupture totale avec le monde païen romain est pleine de phénomènes extraordinaires. 
En Roumanie, selon la tradition populaire, la saison des strigoi ("vampires") débute à la Saint-André, le 30 novembre, date d'entrée dans l'Avent de Noël qui est une période Carême (voir la thèse sur les carences aliementaires provoquant des hallucinations -> vampires, durant les périodes de jeûne) et s'achève à la Saint-Georges. Sachons que lors de sa persécution, le martyr tropeophore, réussit à faire avouer aux démons possédant la statue de l'idôle Apollon que Jésus-Christ est le seul dieu véritable. Or,saint Georges est réputé pour avoir combattu un Dragon, soit symboliquement le Diable (Drac, Dracul en roumain) et Vlad Dracul est en quelque sorte le saint patron des strigoi (des "vampires"). La Saint-Georges, en Roumanie, marquerait donc la victoire des soldats du Christ sur les légions de Satan, sur le Diable (le "Drac").  
Mais nous avons aussi proposé une autre analyse sur la nature de Vlad Dracul ici qui contrarie cette interprétation, et par incidence cette catégorisation de Vlad Dracul (Tepes).

saint Georges

Tropaire, ton 4 
"Libérateur des captifs, toi qui assures aux pauvres ta protection,  en qui les malades trouvent aussi médecin  et les princes, leur Seigneur,  victorieux défenseur,  saint Georges, victorieux et grand martyr intercède auprès du Christ notre Dieu  pour le salut de nos âmes".
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Le 23 avril de cette année 2016 est aussi le samedi de Lazare...

A lire sur ce blogue :
Samedi de Lazare, Dimanche des Rameaux, entrée du Seigneur dans Jérusalem
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/04/sambata-lui-lazar-sarbatoarea-intrarii.html
La resurrection de Lazare et la régénération du monde moderne
http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.fr/2015/03/lazare-et-la-regeneration-du-monde.html



dimanche 10 avril 2016

Conte de fées moderne : extension du domaine de la lutte...Twilight love...

"Trois mètres au-dessus du ciel", long métrage en dessous de tout : une petite page d'histoire de la civilisation du néo-capitalisme

"Trois mètres au-dessus du ciel". Année de sortie : 2010. L'histoire : Une bonne bourgeoise nommée Babi (Maria Valverde), lycéenne (établissement privé haut de gamme), qui rencontre une pseudo-racaille blanche elle aussi issue d'un milieu bourgeois, prénommée Hugo dit H (Mario Casas qui a joué le rôle d'un débile léger dans le "chef-d'oeuvre" "Hot school 1"...). Au début, Babi fait semblant de détester H mais elle est en réalité fascinée par son caractère sauvage (un jour, il a surpris sa conne de mère en train de tromper son abruti de père, le pauvre est alors traumatisé et va dès lors jouer au voyou). H, l'ange exterminateur (du producteur), "l'enfant sauvage" et babi, fille de bourgeois à l'ancienne, même niveau de vie (ou peu d'écart) mais deux genres de vie. Contradictions internes à la bourgeoisie du monde euro-américain.  Le grand amour avec  un grand H un grand A.  H avec son charisme de canette de Pepsi Cola (il doit avoir deux attitudes dans le film : celle du mec énervé mais on n'y croit pas et celle de l'amoureux transi à pleine plus convaincante) et sa bourge à peine jolie mènent une vie de parasites entre racket des parents, petite baise bourgeoise, virées entre copains (avec le gosse d'ouvrier sans études et sans fric, qui finit pas s'exploser la tête avec sa bécane, destin tragique des indésirables de la nouvelle société et de la consommation ludique, libidinale et marginale) et courses en moto...D'ailleurs tous les rites et totems du capitialisme ludique, libidinal et marginal sont présentés dans le film : de la fumette au tatouage en passant par le rock rose-bonbon, la boite de nuit et la moto...H comme Hugo et comme la drogue, réfèrence à la drogue-initiation aux pratiques du néo-capitalisme. Promotion au passage de l'incivisme des nouvelles classes moyennes et de la néo-bourgeoisie (depuis la movida espagnole post-franquiste incarnée politiquement aujourd'hui par PODEMOS, Mai 68 en France, depuis les années 60 du monde euroccidental en somme...).
Le petit-bourgeois rebelle et sa grosse...bourge
Film (très) vaguement inspiré de "L'équipée sauvage" (uniquement pour le blouson noir et la moto, le prêt-à-porter contestataire), sauf que l'autre couillon avec son physique de metrosexuel-acteur publicitaire, cadet de la bourgeoisie, n'est pas Marlon Brandon, loin s'en faut. H  tringle Babi une poignée de fois puis patratra tout déraille. Les cons de bourgeois de parents de Babi empêchent leur fille de continuer à fréquenter le bellâtre  (H est un "crustacé", petit macho de type méditerranéen, dur à l'extérieur, mou à l'intérieur). Or donc, fatiguée de la situation la mère joue alors les entremetteuses, elle présente Gustavo - un bon parti pour la famille - puis Carlos - autre bon parti - à sa fille...Babi la bourge finit donc par se marier avec un notaire (non, trop vieille société peut-être ?), un avocat d'affaire, un architecte, un dermatologue, un banquier, etc. (entourer la bonne réponse). La bourgeoisie doit assurer la survie de son espèce. Hors de question que Babi fasse sa vie avec un râté même issu de la bourgeoisie ou des classes moyennes d'argent. Trop inadapté, râté de l'éducation libérale-permissive, H vivra aux crochets de sa famille en faisant semblant de bosser. Fin de l'histoire. Il y a une suite à ce film mais elle encore plus niaise. Navets espagnols post-franquistes. Paraîtrait-il que ce film est un "remake" d'un film italien lui-même adapté d'un roman. Jamais vu, jamais lu et aucune envie de m'y intéresser. 

Marie-Madeleine - Maria Magdalena et les Saintes Femmes Myrophores (Icônes) (1)

Montage : JML, 2016
Le troisième dimanche de Pâques (date de Pâques fixé au 1er mai pour cette année 2016) est le moment de l'année liturgique correspondant à la fête des Saintes Femmes myrophores. 


                                                                                           Montage : JML, 2016