: Jean-Michel Lemonnier, bloc-notes: géopolitique
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vendredi 1 mars 2024

"L'oligarchie des incapables", dernière (nouvelle) saison...

L'oligarchie des incapables qui n'a rien compris, au-delà de l'"art de la guerre" russe (mais c'est lié au reste), au fonctionnement de la Russie son économie notamment (Le Maire et autres sanctionnateurs) et des Russes, à leur psychologie nationale réelle (au-delà de la diversité ethnique des peuples russes) que nos "savants" crétins s'obstinent à nier ; mais psychologie nationale complètement fantasmée qu'ils ont construite et entretiennent paradoxalement...
Ici une analyse sérieuse de la situation ukrainienne et sur le rapport du dit "Occident" à la Russie :

jeudi 29 février 2024

Point de vue sur OTAN/Russie

Point de vue iconoclaste avec une façon d'exprimer les choses un peu désinvolte. Mais si tout cela n'était, réellement, que du théâtre (bien sinistre certes) et que tout était déjà plié ?
 
L'OTAN ne fera rien (rien qui menace "ses capitales" surtout celle outre-Atlantique) et la Russie, droite dans ses bottes crottées de tchernoziom ukrainien pourra même se payer le luxe de finaliser son projet de "nouvelle Russie" en faisant la jonction avec la Transnistrie... laissant les porcins hystéro-mondains des clubs mi-mafieux mi-consanguins des capitales z'occidentales à leurs verbiages ineptes... 
 
Le sérieux et le REALISME géostratégique prendra le dessus et une nouvelle architecture de sécurité verra le jour en Europe...
 
L'article en question :
 
https://la-sociale.online/spip.php?article1076&fbclid=IwAR0I2l4BSokvGpK4toGf3vjyHH1ZoAgiKO0ZFg7xnjAfw3iEHkJIMYjYC1Q
 
 
 

jeudi 29 décembre 2022

Pétition pour faire cesser la persécution de l'Eglise orthodoxe ukrainienne (canonique) par Kiev

Vos ("grands") médias n'en parleront pas ou si peu. Mais l'Eglise orthodoxe ukrainienne*, Eglise canonique avec à sa tête le métropolite Onuphre, sous la juridiction de Moscou jusqu'en mai 2022 -date à laquelle elle est devenue indépendante (mais pas autonome)-, est persécutée par le pouvoir en place à Kiev. Qui s'en soucie ?

Pour comprendre la situation :

 https://orthodoxologie.blogspot.com/2022/12/petition-pour-demander-fin-de-la.html

Cette Eglise a, pourtant, condamné dès son commencement, l'intervention militaire russe en Ukraine. Elle a été patriote et a aidé à la logistique pour la défense de l'Ukraine. Mais pour Zelensky et le régime en place c'est, semble-t-il, pour cela comme pour autres choses (voir les déclarations anti-françaises) insuffisant.

Pétition pour demander a fin de la persécution de l'église ukrainienne canonique :

https://orthodoxreflections.com/free-uoc/#sigs

*L'histoire DES Eglises orthodoxes d'Ukraine ou en Ukraine est hors propos ici. Signez ! 

 

mardi 20 décembre 2022

Garanties de sécurité pour l'Ukraine ET la Russie

Sur la base des propos suivants, Macron a intégralement raison :

"Le jour de la paix supposera des discussions. En premier chef pour les garanties envers l'Ukraine, pour son intégrité territoriale, sa sécurité dans la durée", a déclaré Emmanuel Macron. "Mais aussi pour la Russie, comme une partie qu'elle sera à un traité d'armistice et de paix." 

"Que quiconque me reproche de me projeter sur un tel sujet m'explique ce qu'il propose", a ajouté le président français. "Ce que les gens qui refusent de préparer cela et d'y travailler proposent, c'est la guerre intégrale. Elle impliquera tout le continent.". E. Macron, 19/12/2022, TF1, LCI

Cela fait déjà des mois que  je considère que la position de la Présidence française est la bonne. Avec un sérieux bémol toutefois : la question de l'embargo des hyrocarbures russes. La France, si elle n'est pas la plus dépendante vis-à-vis de ces productions, n'a rien à gagner à obéir aux injonctions étasuniennes. L'Adminstration étasunienne et la commission européenne (chambre d'enregistrement des décisions de Washington), se moquent éperdument des peuples européens. La France doit trouver avec certains de ses partenaires (Allemagne, Italie, Belgique, Hongrie voire Serbie) une alternative à ces sanctions aberanntes dirigées contre la Russie et qui rendront très difficiles les conditions de vie des citoyens européens.

Et je me fous bien, par ailleurs au passage, de savoir si le premier crétin qui passera par ici me prendra pour un macroniste, un "campiste" ou autre...

Pour une mise en perspective, j'avais, ici même, déjà anticipé pas mal de choses depuis des années : voir notamment les articles Guerres de et pour l'Eurasie : http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/g%C3%A9opolitique

jeudi 15 décembre 2022

samedi 26 novembre 2022

En finir avec l'Occident

La notion même d'Occident mobilisée par les journalistes et par la Russie nous empêche de poser les termes du débat correctement. Ouest-France, il y a qqs semaines, via un de ses editos récents mettait (timidement) en avant le fait que les valeurs de l'Occident étaient largement rejetées par les puissances émergentes PVD PMA etc. Mais le politologue qui ecrivait ne remettant pas le mot en cause. Alors cela paraît être un débat secondaire et pourtant : si la Russie englobe l'UE et les Anglo-étasuniens c'est qu'il y a une raison. 

Créer volontairement un ennemi composé de puissances regroupées sous ce terme. Et pour le coup c'est en partie pertinent. Pourtant les PECO inclus dans cette notion savent ne pas appartenir à un supppsé 'bloc occidental'. Ce terme est au mieux un paradigme (d'un point de vue économique, en matière de modes de consommation, le Japon est largement "occidental(-isé)" comme l'Arabie Séoudite et pas moins que la Russie***...) mais ne correspond pas à une réalité culturelle et si peu politique ou géopolitique. La France par ex. n'a pas hésité en 2003 à s'exclure du prétendu 'camp occidental' pour former le temps d une guerre (Irak) une nouvelle formule géostratégique avec l'Allemagne et la Russie. 

En finir avec l'Occident voilà aussi un enjeu de taille pour en finir avec les guerres en Europe notamment mais aussi avec une 'tutelle' Anglo-étasunienne.

***Le discours de certaines élites russes, du Kremlin ou de l'Eglise orthodoxe sur un prétendu "Occident dégénéré" ne manque pas de piquant, sachant que nombre des enfants de ces élites voire les élites elles-mêmes ont fait leur études en Europe occidentale (et pas en Chine ou en Inde), ou bien encore ont largement profité de l'attrait (visiblement) des Etats démo-libéraux en matière de commerce, d'appropriation de l'espace (résidences, châteaux), ou de tourisme...

Note de moi-même rédigée initialement sur un autre site (support totalement inadapté pour cela, et puis l'air du temps étant aux messages de 140 caractères...) et légèrement complétée.

mardi 26 avril 2022

Guerres de et pour l'Eurasie (introduction).

N.B. : Ma condamnation de l'"opération spéciale", sans novlangue la guerre menée par la Russie contre l'Ukraine est définitive et absolue. Bien malin celui qui allait prévoir que la Russie frapperait en premier. Mais (ce n'est rien excuser pour les grincheux qui liraient), il est nécessaire de remettre les choses en perspective. Les quelques articles présents sur ce blogue aident à comprendre cette situation. 

Même si j'ai écrit dans une poignée d'articles mon intérêt pour le "soft power" russe,  LA GUERRE EST PURE DEMONIE. UNE ABOMINATION. POINT FINAL. Pour que les choses soient claires. Je n'ai jamais été un admirateur de Poutine contrairement à d'autres. Le personnage ne m'inspire aucune fascination. Il est toujours utile de le préciser quand certains confondent cyniquement volonté de construction d'un "Grand continent" politique (Eurasie politique) avec un culte de la personnalité..."Pas de blanc-seing à Poutine" écrivais-je il y a quelques années...

Par contre, la Russie redevenue une grande puissance a été une bonne nouvelle pour ceux qui souhaitent un monde multipolaire. C'était sans compter sur l'Hubris de ses dirigeants.

Il faut continuer d'espérer que dirigeants du monde euro-américain, ukrainiens et russes trouveront une solution diplomatique à ce conflit. La France et l'Allemagne doivent construire l'axe Paris-Berlin-Moscou et proposer une voie différente de celle des Anglo-Américains peu aptes à la diplomatie. La voie du BLOC CONTINENTAL construite par/sur des alliances économiques, militaires (dissuasion), liens culturels bien différente de celle l'Europe Atlantique qui ne soucie guère des peuples européens est une solution de paix durable. J'en ai parlé à de nombreuses reprises.

Introduction d'un manuscrit de 2015/2016. Un livre non publié envoyé à 1 dizaine d'éditeurs (j'ai réussi à en faire publier 2 auparavant, j'ai écrit 6 articles scientifiques, 1 flopée d'articles "grands public" et soutenu avec succès une thèse de doctorat en géographie humaine récemment).  

La tragique actualité donne malheureusement raison aux thèses qui sont développées dans ce livre non publié, envoyé début 2016 et refusé par plusieurs éditeurs (sans commentaires). Les lecteurs de ce blogue peuvent profiter de larges passages de ce qui devait devenir un bouquin en librairie... L'introduction qui suit est à lire avec la série d'articles (extraits de mon livre) qui se trouve sur ce blogue, vous les trouverez ici : 

http://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/g%C3%A9opolitique 

https://jeanmichel-lemonnier.blogspot.com/search/label/Eurasie 

Les différents textes sont livrés sans corrections, tels qu'ils ont été écrits il y a environ 7 ans.

 


Guerres du Rimland, guerre pour l'Eurasie :

Géopolitique du Grand Continent au XXIe siècle

 

 

Introduction

Des Balkans à l'Ukraine, de la Russie au Moyen-Orient en passant par le Caucase, nous observons des conflits armés, des conflits larvés qui tous impliquent, d'une manière ou d'une autre, le Bloc Américano-Occidental (BAO) et la Russie. Pour tenter d'appréhender cet état des choses général, nous faisons le choix d'une grille d'analyse ou de lecture particulière. Le fait que de poser un cadre théorique nous permet d'observer finement des situations très concrètes, de comprendre le jeu complexe des acteurs et de prendre du recul vis-à-vis d'événements géopolitiques récents afin d'éviter les pseudo-analyses empiriques. En ce qui nous concerne donc, à la suite de certains géopolitologues nous adhérons à l'idée de l'opposition entre deux blocs ou deux puissances qui incarnent deux types de civilisations : la civilisation de la Terre représentée par un bloc eurasiatique, continental, au sein duquel la Russie est le pôle géopolitique de référence et la civilisation de la Mer représentée par les Etats-Unis d'Amérique et ce que nous pouvons nommer ses "vassaux". Nous pourrions dire que se déroule à nouveau le combat qui toucha tout le monde antique et dura plus de cent ans, entre la Carthage phénico-punique et son armée de mercenaires et sa rivale la république romaine, entre une civilisation maritime basée sur le commerce, la marchandise-argent et une civilisation de type héroïque, entre marchands et paysans-guerriers, entre  thalassocratie et tellurocratie. Une guerre qui s'achèvera par la destruction de la cité carthaginoise par les Romains... Plus encore sommes-nous devant la réactualisation, sinon la permanence, de la rivalité entre Rome et Byzance, entre Rome et la deuxième Rome qui a produit deux types de civilisations différenciées qui s'est incarnée à l'époque moderne dans la lutte entre Rome c'est-à-dire Londres puis Washington et la "troisième Rome" à savoir Moscou. Entre ces deux grands ensembles, il y a une Europe qui ne s'identifie pas à l'Occident atlantique mais sommée de faire un choix. Disons plus précisément qu'il existe une élite politique, économique, intellectuelle européenne à qui les Etats-Unis d'Amérique imposent une conduite, une alliance forcée depuis 1945. Ce qui se passe aujourd'hui de l'Irak à l'Ukraine de la Syrie à la Russie, ce sont bien des guerres locales qui s'inscrivent dans une perspective de guerre globale. Car c'est bien de cette lutte pour la domination de l'Eurasie[1] dont il est question aujourd'hui. Le contexte géopolitique est extrêmement grave. Les principaux acteurs - les Etats-Unis d'Amérique et la Russie - étant des puissances nucléaires, la guerre peut s'étendre à la planète toute entière. La Deuxième (et non pas la Seconde) Guerre mondiale s'est achevée au Japon par un massacre de masse "éclairé" à la lumière d'un immense éclair chtonien. La troisième guerre mondiale commencera ou finira-t-elle par une autre extermination technicienne totalement démesurée permise par un nouveau déchaînement de la matière ? Evidemment, même si cette issue fatale pour l'humanité entière ne présente aucun caractère certain, nous ne pouvons pour autant exclure l'éventualité d'une nouvelle utilisation militaire du feu atomique. La doctrine dissuasive de la "destruction mutuelle assurée" née de la guerre froide a-t-elle vécu ?

Or donc, cette grille de lecture qui, de prime abord, peut paraître binaire, est en fait très subtile, car si elle propose d'identifier le jeu de deux ensembles ou acteurs principaux différenciés, elle laisse pour autant une large place à un examen poussé du rôle d'acteurs et pouvoirs étatiques ou intra-étatiques (rebelles sécessionnistes, nationalistes ethniques...), transétatiques (terroristes, firmes transnationales, réseaux criminels...) tour à tour hésitant, refusant l'un ou l'autre bloc, agissant parfois par pur pragmatisme. A titre d'exemples, on retrouve ce comportement  chez certains nationalistes ukrainiens, roumains ou au sein des organisations terroristes islamistes. Nous considérons, en outre, que les Etats n'ont jamais cessé d'être les principaux acteurs du jeu géopolitique. L'influence de la géographie sur la politique est fondamentale et les intérêts et postures des Etats peuvent être expliqués par le milieu physique. Même si le progrès technique a largement permis de s'affranchir des contraintes physiques des territoires, le comportement des acteurs reste pour une grande part et, apparemment, en priorité déterminé par leur situation géographique (position sur la carte) mais aussi les contraintes biogéographiques, géologiques et géomorphologiques. A ce déterminisme géographique, il faut ajouter le rôle de l'idéologie qui s'articule au premier. Les réalités identitaires sont également à prendre en compte. Les hommes s'inscrivent sur un territoire, l'investissent et développent une culture, une identité. Seulement, au fil des siècles, une même communauté humaine peut se retrouver dispersée dans plusieurs Etats ou isolés au sein d'un seul. La carte d'un Etat ne correspond pas ou plus à la carte d'une seule ethnie, ou d'un seul groupe religieux. C'est là que peuvent apparaitre, à la faveur de certaines conditions, les conflits de type identitaire accompagnés de manipulations idéologiques qui leur sont souvent inhérentes (le protochronisme dans les anciennes démocraties populaires d'Europe centrale et orientale niant le pluriethnisme et la multiculturalité). Ces conflits ouverts ou gelés, armés ou non, résultent donc du fait de la non-correspondance  de la carte des Etats avec celle des communautés partageant une identité commune qu'elle soit ethnique et/ou religieuse, finalement un destin commun. Il est, bien sûr, nécessaire de prendre en compte les dynamiques démographiques ou de peuplement sur le temps long de l'histoire pour obtenir une vision globale des choses. La géographie des ressources naturelles exploitables et commercialisables qui recoupent en partie celle du milieu physique, ajoute à la compréhension des rapports de forces entre les différents acteurs. Enfin, les facteurs de puissance (possession ou non de l'arme atomique) doivent intégrer l'analyse géopolitique. Ainsi, nous voyons bien que l'analyse d'une situation dans le cadre des relations internationales doit éviter les explications monocausales et de plus s'écarter par instants de l'approche purement géopolitique, et prendre nécessairement en compte de multiples facteurs pour éviter de sombrer dans la propagande, la pure idéologie. En cela, les idéologues marxistes ou libéraux - pour ne citer qu'eux - ne sont en mesure que de fournir des clés de compréhension partielle du monde. Pour autant toute tentative d'analyse objective géopolitique ou non reste purement illusoire.

Par conséquent, nous ne pouvons saisir l'intégralité du sens du conflit entre le Bloc Américano-Occidental et l'Eurasie qu'à travers l'étude des conflits armés. Il est multidimensionnel. Il est tout à la fois géopolitique,  économique, culturel, anthropologique mais également métaphysique. Car en effet, cet affrontement prend encore la dimension d'une guerre occulte mettant face à face deux conceptions du monde qui résistent aux agitations historiques de surface. Au vrai, ce conflit est opposition de visions du monde antithétiques et irréconciliables mais pourtant complémentaires. Cet antagonisme n'est pas nouveau et il nous faut aller au-delà de l'écume des événements pour en comprendre les raisons plus ou moins dissimulées ou qui n'apparaissent pas tout de suite évidentes pour un observateur ne possédant pas les outils conceptuels nécessaires pour en déchiffrer le sens. Ce sujet nous invite donc a explorer les eaux profondes de l'histoire, ses constantes, ses continuités, ses permanences et parfois ses ruptures. Conflit ouvert et latent, armé et non armé, symbolique, symétrique, dissymétrique ou asymétrique avec ses divers représentations ("guerre sainte", "guerre juste") tout un travail de décryptage est à faire. Ce petit livre intervient pour tenter d'éclairer une situation complexe et d'ouvrir des pistes de réflexions en partie dans une dimension prospective.



[1] Une définition  très simple de l'Eurasie en fait l'addition de l'Europe et de l'Asie. C'est une définition géographique convenable mais qui ne dit absolument rien d'un point de vue géopolitique ou géostratégique.

 

dimanche 27 février 2022

Les opérations de subversion des officines spécialisées en Ukraine (guerres pour l'Eurasie) - suite

 TEXTE DE 2016 (sans corrections)

1- Les opérations de subversion des officines spécialisées

Gene Sharp, philosophe et politologue étasunien, fondateur de l'Albert Einstein Institution est à l'origine de ces techniques basées par la non-violence visant la déstabilisation des gouvernements non-alignés sur la politique étasunienne. Il est véritablement le père de l'Agitprop (contraction d'agitation-propagande). L'Institut Albert Einstein  a participé avec les officines du milliardaire George Soros, créateur des hedge funds, à la réussite des "révolutions colorées" ou "fleuries", noms génériques donnés aux  mouvements insurrectionnels qui ont éclaté en Europe centrale et orientale, en Asie Centrale, au Proche-Orient ou en Afrique du Nord. La révolution de velours en Tchécoslovaquie en 1989,  la révolution des roses en Géorgie en 2003, la révolution orange ukrainienne en 2004, la révolution des tulipes au Kirghizistan en 2004, la révolution de jasmin en Tunisie ou encore la révolution ayant entrainé la chute de Slobodan Milošević parmi d'autres encore sont téléguidées par ces ONG. Toute la stratégie de Gene Sharp est exposée dans ce livre "From Dictatorship to Democracy"[1]. Il s'agit de mener des actions de  déstabilisations sociale, politique et économique, selon différentes modalités : manifestations pacifiques, grèves, utilisation d'internet et des réseaux sociaux. Si Gene Sharp et ses affidés, mettent en avant le rôle d'ONG qui ne seraient là que pour appuyer les révoltes populaires devant mener à plus de démocratie et à la libération des peuples du joug d'"affreux dictateurs", selon Eva Golinger activiste proche de feu Hugo Chavez (et selon toute évidence) : "En réalité, derrière ce langage, il y a les acteurs qui cherchent à récupérer le pouvoir dominant pour réprimer le peuple, utilisant la jeunesse comme protagoniste, à l’avant-garde des 'rébellions populaires', afin de convaincre l’opinion publique internationale".

Ces officines et opérations de subversion qui conduisent aux fameuses "révolutions de couleur" ou "révolutions des fleurs" font partie du plan global géostratégique de l'anglospère. Les organisations non-gouvernementales font partie intégrante de la stratégie étasunienne de déstabilisation des Etats "non-alignés". En Ukraine, c'est, notamment, à la Polish-Ukrainian Cooperation Foundation (PAUCI) financée par l'United States Agency for International Development (USAID) et administrée par Freedom House, qu'est assignée ce rôle déstabilisateur. Sur le site PAUCI, on peut lire : "The Polish-Ukrainian Cooperation Foundation - PAUCI was established in April 2005 as a legacy organization to the Poland-America-Ukraine Cooperation Initiative. Since 1999, this initiative served as a unique tri-lateral program aimed at sharing the best practices of Poland´s successful transition from a centrally planned economy to a liberal, market-oriented democracy. The mission of the PAUCI Foundation is to build the capacity of Ukraine to integrate more closely with the European Union and NATO through the application of Polish and European experience and to facilitate extensive cross-border dissemination of knowledge and experience in key areas that impact human capital and civil society"[2]. Les intentions sont claires. Les objectifs de la fondation rejoignent les intérêts étasuniens définis par Brzezinski. Créer un axe Pologne-Ukraine favorable aux intérêts de Washington (voir chapitre II-6). De la Serbie dans les années 1990 à l'Ukraine dans les années 2000, on retrouve bon nombre des mêmes ONG et autres officines directement connectées à l'Etat étasunien et aux banquiers, financiers, milliardaires, pesant sur la politique étrangère de la Maison Blanche depuis des décennies.

Il faut insister sur le rôle de l'Open Society Foundation de George Soros qui regroupe un ensemble d'officines spécialisées qui opèrent dans différentes parties du monde et dont l'influence est considérable. OTPOR "résistance" créée en 1998 est l'une d''elles. OTPOR s'est appuyé sur les étudiants réclamant le départ de Slobodan Milošević. Ce groupuscule avec l'aide d'autres ONG transnationales a été très actif dans la campagne de déstabilisation du régime de Slobodan Milošević alors président de la République Fédérale de Yougoslavie (ou de ce qu'il en restait) et qui avait réussi la synthèse entre nationalisme, ce qui restait de l'appareil communiste d'Etat yougoslave et le christianisme orthodoxe, religion majoritaire en Serbie. Or donc, derrière les agitateurs d'OTPOR, nous trouvons également George Soros, dont la fondation a tenu un rôle fondamental lors des révolutions de couleurs des années 2000 en Ukraine ou en Georgie notamment, mais aussi Gene Sharp et son "Albert Einstein fundation" ou encore "Freedom house" qui fournissent le matériel idéologique subversif anti-communiste et anti-chrétien à OTPOR et financent ce dernier mouvement.

La National Endowment for Democracy (NED) (qui a également financé OTPOR) a investi des milliards de dollars pour financer les opposants au président ukrainien Loukachenko renversé en 2005. Freedom House de l'ancien directeur de la CIA, James Woolsey est également un autre groupe d'influence d'une puissance redoutable. La Fondation Stefan Bathory, fondée en 1988, est une autre création de l'Open Society Foundations de Soros devant empêcher le retour du communisme en Pologne. Soros a de plus financé des blogueurs influents lors du "printemps arabe" en organisant des sessions de formations (Techcamps). Cette stratégie aurait aussi été utilisée pour favoriser la guerre civile en Ukraine.  De plus, le milliardaire Soros est à l'origine du Gayfest de Bucarest.

De la Yougoslavie à la Tunisie, de l'Irak à l'Ukraine, ce sont quasiment les mêmes officines et les mêmes hommes qui sont aux commandes : James Woolsey, Steve Forbes, Paul Wolfowitz, Donald Rumsfeld, Peter Ackerman, Jeane Kirkpatrick, Bzrezinski, Samuel Huntington, tous ayant fait partie de Freedom House à un moment ou à un autre.



[1] traduit en français et disponible en ligne à l'adresse : http://www.aeinstein.org/wp-content/uploads/2013/09/FDTD_French.pdf. L'ouvrage est libre de droits...

[2] source : http://pauci.pl/index.php?option=com_content&view=article&id=1&Itemid=8&lang=en, consulté le 7 mars 2016

 Guerres pour l'Eurasie

 VOIR sur ce blogue :  

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